Bango: dernières nouvelles à 'la rubrique des chiens écrasés'
2015 03 19, la peau d'une genette commune (genetta genetta) tuée par un chien ou un chat de Bango / © Photo par Frédéric Bacuez |
* Bango, berges du Lampsar -
Quelques nouvelles animales et récentes de Bango, un village parmi tant d'autres
- à quelque douze kilomètres au nord de Saint-Louis-du-Sénégal, sur les rives du Lampsar, affluent du grand fleuve:
- à quelque douze kilomètres au nord de Saint-Louis-du-Sénégal, sur les rives du Lampsar, affluent du grand fleuve:
- Au bout de l'impasse Gustave Pelloux on pouvait régulièrement croiser un pélican blanc (pelecanus onocrotalus, cf. photo ci-dessous en haut). Depuis plusieurs années, l'énorme palmipède déambulait dans la ruelle de sable en dodelinant du derrière, apprivoisé mais pas toujours commode - gare aux coups de bec ! Entrant et sortant des cours, il suivait les passants et s'envolait parfois dans le sillage des piroguiers de sa maison d'adoption, jusqu'au grand fleuve. Comme dans les quartiers marins de la Langue de Barbarie (à Goxuumbaacc, surtout, cf. photos ci-dessous au milieu), il arrive que les pêcheurs fluviaux capturent en effet dans leurs filets des pélicans immatures qui stationnent en nombre dans le bas-delta (Lire ICI sur Onithondar). Les oiseaux libérés des mailles finissent parfois chez les Hommes, entravés au bout d'une corde - le temps de l'apprivoisement. Ensuite, quand le pélican est devenu un membre de la famille, gare à vous si, comme à Guet N'Dar, vous insultez ou klaxonnez l'animal lorsqu'il traverse la chaussée comme une oie, ou, mieux, s'immobilise au milieu de la voie, indifférent comme une vache indienne aux embarras des Hommes... A Bango, impasse Pelloux, il n'y a plus de pélican: en balade du coté de la digue qui sépare le Lampsar d'eau douce du marigot saumâtre, sur ce débarcadère de tous les ennuis bipèdes et de tous ses dangers pour la gent ailée, le brave pélican, même captif des Hommes, a été tout bonnement massacré par le dénommé Oussou, comme ça, sur un coup de tête, à coups de briques - et illico emporté pour être bouffé.
Ci-dessous: 2013 02 22 à Bango. Feu le pélican blanc de l'impasse Pelloux, chez lui
/ © Photo par Frédéric Bacuez
Ci-dessus: les pélicans domestiques de la Langue de Barbarie / Courtesy © photos par Eddy Graëff
Ci-dessus: 2014 08 4 à Bango, cadavre de pélican immature, près de la rigole
/ © Photo par Abdoulaye S. pour Ornithondar
- Dans la cocoteraie de Bango, Abdoulaye S. découvre le cadavre desséché encore emplumé d'un pélican blanc immature, jeté comme une poule morte au milieu des innombrables déchets cernant la rigole: la photo faite de la dépouille à l'aide d'un smart phone date du mois d'août 2014 (cf. photo ci-dessus en bas), un hivernage sans pluies ou presque. Un mois plus tard, un second pélican, gonflé comme une outre celui-là, gît dans le même quartier, sur un autre dépotoir...
- Dans la cocoteraie toujours, deux hiboux indéterminés (ptilopsis leucotis ou bubeo lacteus) sont entendus puis repérés nuitamment, dans un cocotier. Présents durant une seule nuit. L'ami Cheikh Aïdara m'avait raconté, il y a quelque deux ou trois années, qu'il en avait observé un, de belle taille, également au faîte d'un cocotier bangotin.
- Bonne nouvelle, encore: au début de l'impasse Pelloux, un couple de pics goertan (dendropicos goertae) a niché dans un arbre famélique: vu hier la branche - oui, une branche !- dans laquelle les pics ont occupé une loge à deux petits orifices, à la verticale d'un parc à petit bétail, poules et pigeons. Un des oisillons tombé de sa cavité sur la dalle bétonnée qui est juste en dessous a été remis dans sa loge par Abdoulaye S. - qui a finalement assisté à l'envol de deux oiseaux, courant septembre, si ses souvenirs sont bons.
- Pas eu connaissance ni de preuves de captures de python(s) de Séba, morts ou vifs, cette année ! Au-delà de l'apparente bonne nouvelle, n'en aurait-on pas enfin fini avec ces malheureux serpents qui peuplaient le Lampsar et ses rives ?
- En revanche, c'est l'hécatombe dans la famille de gros lézards dont madame (cf. photo ci-dessous à g.) a eu la malencontreuse idée de choir dans une sorte de fosse, un puits de lumière entre la maisonnette que j'habite et le bâtiment de derrière. Cette femelle de varan du Nil (varanus niloticus) est probablement tombée dans le couloir (de la mort) durant l'hivernage, en quête d'un site de ponte peinard; s'y trouvant à l'aise et en sécurité, au début - le varan peut ne pas manger pendant plusieurs semaines-, notre saurien y a creusé un ersatz de nid, dans un sol comblé de gravats, de briques cassées et de caillasses, et probablement nidifié; c'est ensuite que ça s'est gâté ! Avec la saison sèche, rien à becqueter au fond du trou, peut-être un ou deux petits piafs vite ingurgités au vu des quelques plumes qui jonchent le sol. Le propriétaire de la maisonnette refusait aux varans qui grattaient à la fenêtre d'une chambre avec vue sur le 'vivarium malgré lui' (cf. photos ci-dessous) la possibilité de sortir vivants par cette issue de secours: notre ami ne voyait pas que les pauvres bêtes n'avaient que la peau sur la carcasse, et que certains agonisaient. Ayant tout tenté pour les déloger du mouroir, Ornithondar et les siens, après avoir extrait de la fosse deux cadavres et les restes de jeunes varans, a tenté le tout pour le tout, fin février: d'abord jeter de la nourriture aux infortunés (un Camembert antédiluvien en héritage, par exemple !) afin de leur redonner un peu de tonus - une grosse femelle et un coriace de l'année encore vivants, mais deux à trois juvéniles décédés- puis installer une échelle d'ultime recours... La formule "pompier" a fonctionné: quelques jours plus tard, les deux reptiles ont saisi la 'perche', agrippé et escaladé les barreaux de bois salvateurs et retrouvé leur liberté, in extremis.
Ci-dessous: 2015 02 21 & 22 à Bango, l'échelle de secours aux varans du Nil piégés dans un couloir sans échappatoire:
deux à trois jeunes sont morts, les deux survivants faméliques, dont la femelle adulte, seront sauvés
/ © Photos par Frédéric Bacuez
- Dans un jardin de la cocoteraie, une jeune genette commune (genetta genetta) a été retrouvée morte, peut-être tuée par un chat ou, plus vraisemblablement, par un chien. Le petit carnivore portait au cou et à la nuque de nombreuses marques de morsures (cf. photo en haut de notule). Avec la civette d'Afrique (civettictis civetta) et la mangouste ichneumon (herpestes ichneumon), la genette commune est dans la vallée du fleuve Sénégal le petit prédateur le plus répandu. A l'instar des deux espèces sus citées, la genette est essentiellement nocturne: elle doit sa relative fréquence à sa discrétion et à une grande capacité d'adaptation aux modifications de son environnement - surtout si les poulaillers s'y multiplient... L'an passé, Ornithondar avait eu cette chance rare de photographier une genette, un superbe mâle adulte (Voir ICI sur Ornithondar), en pleine journée et à plusieurs reprises, entrant ou sortant d'un débarras - un ancien... poulailler !- en fond de jardin dans lequel le carnassier avait sans doute élu domicile. Malheureusement, nous avions eu la désagréable surprise de découvrir ensuite, dépassant de la soupente de la grande bâtisse qui nous hébergeait, la queue d'une genette décédée (cf. photo ci-dessous)... Fortuitement on apprenait que les propriétaires du lieu avaient dispersé du 'Mort aux rats' dans la toiture... Il y a quelques semaines, début février, une genette bien en vie a été observée grimpant à un arbre de Keur Lampsar, l'ancienne maison d'Ornithondar... Ouf...
Ci-dessous: 2014 01 11. Queue de genette... morte, sous le toit, à Bango
/ © Photo par Frédéric Bacuez
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