11, à l'ombre de cinq vénérables prosopis - et tout est repeuplé !
Barbican de Vieillot (Lybius vieilloti) et Bulbuls des jardins (Pycnonotus barbatus), des gourmets au papayer 2015 03 1, 12h30 / © Photo par Frédéric Bacuez |
Ci-contre et dessous : sous les prosopis de l'impasse Gustave Pelloux, à Bango
2015 03 9 / © Photos par Frédéric Bacuez
Dans les prosopis, à chacun son étage: sur la terrasse, les oiseaux qui se reposent brièvement entre deux tires-d'aile (Héron garde-boeuf, Coliou huppé à nuque bleue, Tourterelle masquée) et ceux qui ont besoin d'un belvédère pour pousser la mélopée (Martin-chasseur à tête grise, Barbion à front jaune) - tels le muezzin autrefois du haut de son minaret avant que les haut-parleurs nasillards ne lui retirent ce privilège. Sous la voûte dans la canopée, les souïmangas se disputent le bourgeonnement saisonnier des prosopis. La nature est bien faite: chez les hivernants, si le Pouillot véloce affectionne les haies et les arbustes de faible hauteur durant son séjour deltaïque, son cousin le Pouillot fitis, qui prend ses quartiers plus au sud où les grands arbres sont moins rares, s'attardera pendant quelques jours dans les plus hautes touffes où il se gave d'insectes avant sa traversée d'un Sahara peu propice à des arrêts, même brefs. Les Hypolaïs obscures, qui passent tout l'hiver ici et caracolent sans répit de haut en bas et de bas en haut des vénérables arbres, savent peut-être que ces pouillots-là ne font que passer; elles ne manquent pas, cependant, et dès que l'occasion se présente, de leur faire savoir qui est qui en les chassant des meilleurs bouquets à insectes, très momentanément. Tandis que les Pics goertan escaladent plusieurs fois par jour les troncs riches de veines à perforer - ils crient pour que ça se sache !-, sur les grosses branches biscornues les tourterelles, les Touracos gris, les Calaos de Kemp ou à bec noir, les choucadors, les Gonoleks de Barbarie et autres Bulbuls des jardins n'attendent qu'une occasion - pas d'Homme indélicat, pas de cruel chat en embuscade, surtout !- pour descendre au sol, et rejoindre tisserins et moineaux à la mangeoire ou à l'abreuvoir.
OISEAUX / 37 espèces, 1 sp. entendue
MAMMIFÈRES / 3 espèces REPTILES / 3 espèces
INSECTES / 1 espèce
Vu :
- Héron garde-bœuf (bubulcus ibis, cattle ibis), un groupe en déplacement ville>dortoir nocturne utilise irrégulièrement la canopée des prosopis comme reposoir de fin d'après-midi
- Tourterelle maillée (streptopelia senegalensis ssp. senegalensis, laughing dove), 3 ind. au gagnage quotidien dans les sables de la cour (cf. photo ci-après)
- Tourterelle pleureuse (streptopelia decipiens, african mourning dove), roucoulent dans les prosopis
- Tourterelle masquée (oena capensis, Namaqua dove), 1 ind. au reposoir (14 mars)
- Perruche à collier (psittacula krameri, rose-ringed parakeet), 3 ind. volubiles et réguliers dans les nîîms voisins ou les prosopis lors de la fructification (cf. photo ci-après)
- Touraco gris (crinifer piscator, western grey plantain-eater), jusqu'à 5 ind. ensemble, affectionnant les grosses branches des prosopis (cf. photo ci-après)
- Martin-chasseur à tête grise (halcyon leucocephala ssp. leucocephala, grey-headed kingfisher), 1 ind. chanteur à la cime des prosopis, au crépuscule (3 mars, 19h15)
- Coliou huppé (à nuque bleue, urocolius macrourus ssp. macrourus, blue-naped mousebird), jusqu'à 5 ind. le 1er mars
- Huppe fasciée ssp. epops (upupa epops epops, eurasian hoopoe), 1 ind. femelle en couple avec un mâle de la race locale senegalensis
- Huppe fasciée ssp. senegalensis (upupa epops senegalensis), 1 ind. mâle en ménage avec une huppe de la race euro-méditerranéenne epops
- Calao à bec rouge (tockus erythrorhynchus kempi, western red-billed hornbill), 2 ind. - à la mangeoire, une fois (2 mars)
- Calao à bec noir (tockus nasutus ssp. nasutus, african grey hornbill), 2 ind. subadultes, mâle et femelle - à la mangeoire, une fois (1er mars)
- Barbion à front jaune (pogoniulus chrysoconus ssp. chrysoconus, yellow-fronted tinkerbird), bien plus souvent entendu que vu, poussant sa note répétitive dans la frondaison des plus grands arbres du quartier - quotidiennement à partir de la seconde semaine de mars, et pas qu'aux heures chaudes !
- Barbican de Vieillot (lybius vieilloti ssp., Vieillot's barbet), 2 ind. réguliers - surtout si il y a une papaye à savourer... (cf. photos en haut de notule et ci-après)
- Barbican à poitrine rouge (lybius dubius, bearded barbet), jusqu'à 2 ind., réguliers mais jamais durablement. Le 1er mars, ind. actif au papayer sur un fruit très mûr, en compagnie de bulbuls et de deux barbicans de Vieillot (cf. photos ci-après)
- Pic goertan (dendropicos goertae ssp. goertae, grey woodpecker), tantôt 1 mâle tantôt 1 femelle escaladant les troncs torturés des prosopis (cf. photos ci-après)
- Bulbul des jardins (pycnonotus barbatus ssp. inornatus, common bulbul), près de 20 ind. faisant un brouhaha bientôt renforcé, en ce début mars, par celui des tisserins prénuptiaux !
- Rougequeue à front blanc (phoenicurus phoenicurus ssp. phoenicurus, common redstart), 2 ind. familiers - mâle et femelle, qui caquètent souvent au crépuscule: pas encore repartis vers le nord, ce 11 mars au matin (cf. photos ci-après)
- Rousserolle effarvatte (acrocephalus scirpaceus ssp. scirpaceus, european reed warbler), 1 à 2 ind. observé(s) les 23 février et 4 mars (cf. photo ci-après): probable(s) migrateur(s) prénuptia(ux)l faisant halte avant la traversée du Sahara
- Hypolaïs obscure (hippolais opaca, western olivaceous warbler), 2 ind. très actifs dans les prosopis (cf. photo ci-après) - et de moins en moins bavards avec le mois de mars !
- Pouillot fitis (phylloscopus trochilus ssp. trochilus, willow warbler), 1 à 2 ind. au seuil de leur remontée printanière vers le nord... Très actif(s) mais toujours dans la canopée des prosopis et du flamboyant (5 & 9 mars)
- Pouillot véloce (phylloscopus collybita, common chiffchaff), dans les arbustes et les bougainvillées - et chassant aussi sur les sakettes. Disparu dès la première semaine de mars.
- Fauvette grisette (sylvia communis ssp. communis, common whitethroat), 1 ind. observé les 1er & 3 mars en train de chasser dans un prosopis puis dans un arbuste: probable migrateur prénuptial en halte bangotine (cf. photo ci-après)
- Camaroptère à dos gris (camaroptera brachyura ssp. brevicaudata, grey-backed camaroptera), 1+ ind. très familier dans les haies et, très souvent, le long des sakettes ou sur le toit (cf. photo ci-après)
- Souïmanga à poitrine rouge (chalcomitra senegalensis ssp. senegalensis, scarlet-chested sunbird), dont un mâle en livrée quasi nuptiale
- Souïmanga à longue queue (cinnyris pulchellus, beautiful sunbird), métamorphose de saison: plusieurs mâles en mue prénuptiale et de nombreuses femelles, tous très actifs autour des prosopis 'printaniers' (cf. photo ci-après)
- Gonolek de Barbarie (laniarius barbarus ssp. barbarus, yellow-crowned gonolek), jusqu'à 4 ind. ensemble (cf. photos ci-après)
- Choucador à oreillons bleus (lamprotornis chalybaeus ssp. chalybaeus, greater blue-eared starling), jusqu'à 5 ind. réguliers (cf. photo ci-après)
- Choucador à longue queue (lamprotornis caudatus, long-tailed glossy starling), 2 ind.
- Moineau à tête grise (passer griseus ssp. griseus, northern grey-headed sparrow), cc irrégulier à l'abreuvoir/mangeoire
- Moineau domestique (passer domesticus ssp., house sparrow), quelques ind. dont un mâle
- Moineau doré (passer luteus, Sudan golden sparrow), petite troupe saisonnière comprenant au moins 3 mâles adultes (cf. photos ci-après)
- Tisserin minule (ploceus luteolus ssp. luteolus, little weaver), toujours discret à la différence des deux autres espèces
- Tisserin gendarme (ploceus cucullatus ssp. cucullatus, village weaver), en mue nuptiale (cf. photo ci-après) - nombreux cris en crécelles dès la première semaine de mars.
- Tisserin à tête noire (ploceus melanocephalus ssp. capitalis, black-headed weaver)
- Amarante du Sénégal (lagonosticta senegala, red-billed firefinch), quelques ind.
- Combassou du Sénégal (vidua chalybeata ssp. chalybeata, village indigobird), 1 mâle nuptial traverse le jardin très irrégulièrement
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Ci-dessus : hivernants plus ou moins durables à Bango, 'Chez Eddy & Fatou', février et mars 2015
Ci-dessus : hivernants plus ou moins durables à Bango, 'Chez Eddy & Fatou', février et mars 2015
De haut en bas et de g. à d. : Rougequeues à front blanc autour...
... d'une Fauvette grisette (à g.), d'une Rousserolle effarvatte (au centre) et d'une Hypolaïs obscure (à d.)
... d'une Fauvette grisette (à g.), d'une Rousserolle effarvatte (au centre) et d'une Hypolaïs obscure (à d.)
/ © Photos par Frédéric Bacuez
Trois hivernants de long séjour, trois de court séjour (Galerie ci-dessus)
Chez les passereaux, peu d'hivernants du Paléarctique occidental dans les jardins urbains de notre delta: ou plutôt, les hivernants qui stationnent dans ces oasis de verdure durant tout leur hiver subsaharien (septembre/octobre à mars/avril) se comptent sur les doigts de la main. Si la plupart des passereaux hivernants au Sahel préfèrent à la fréquentation des Hommes celle des brousses buissonnantes (fauvettes sp.) et des dunes boisées (pouillot de Bonelli), seules trois espèces choisissent ostensiblement les parcs, vergers et jardins citadins, et leur voisinage - combien elles ne rechignent pas à fréquenter la brousse: de loin la plus fréquente, reconnaissable à son hyperactivité et à ses incessants tchèk tchèk (jusqu'à la fin février), l'hypolaïs obscure (hippolais opaca, cf. photo ci-dessus) est une hivernante qu'on peut même observer... à l'année, dans notre région sahélienne ! Si aucune preuve de nidification n'a été observée au sud du Sahara, on peut penser que des oiseaux de 1ère année stationnent ici le temps d'accéder à leur maturité sexuelle. Tandis que l'hypolaïs a élu domicile dans les arbres - elle n'hésite pas à venir chasser moins haut, dans les arbustes et les haies-, le pouillot véloce (phylloscopus collybita) affectionne les strates les plus basses des arbres, les arbustes et les bougainvillées où il débusque sans répit les minuscules insectes. Last but not least, troisième convive des Hommes, le rougequeue à front blanc (phoenicurus phoenicurus) est aussi le plus visible, le plus familier, bien que toujours sur le qui-vive. Toujours en mouvement, avec ses spasmes typiques au niveau de la queue roussâtre, notre insectivore invétéré trouve toujours le perchoir idéal avant que de venir au sol, sautiller et piquer du bec toute proie à sa portée: un dos de fauteuil de jardin, un bac à fleurs, un rondin de bois, une marche d'escalier, un appui de fenêtre, tout est bon pour se tenir droit, fier comme Artaban, à l'affût, au plus près des insectes de son territoire hivernal. Un mâle et surtout une femelle (cf. photos ci-dessus), sans doute non apparentés, ont élu la cour comme havre de leur villégiature tropicale.
Chez les passereaux, peu d'hivernants du Paléarctique occidental dans les jardins urbains de notre delta: ou plutôt, les hivernants qui stationnent dans ces oasis de verdure durant tout leur hiver subsaharien (septembre/octobre à mars/avril) se comptent sur les doigts de la main. Si la plupart des passereaux hivernants au Sahel préfèrent à la fréquentation des Hommes celle des brousses buissonnantes (fauvettes sp.) et des dunes boisées (pouillot de Bonelli), seules trois espèces choisissent ostensiblement les parcs, vergers et jardins citadins, et leur voisinage - combien elles ne rechignent pas à fréquenter la brousse: de loin la plus fréquente, reconnaissable à son hyperactivité et à ses incessants tchèk tchèk (jusqu'à la fin février), l'hypolaïs obscure (hippolais opaca, cf. photo ci-dessus) est une hivernante qu'on peut même observer... à l'année, dans notre région sahélienne ! Si aucune preuve de nidification n'a été observée au sud du Sahara, on peut penser que des oiseaux de 1ère année stationnent ici le temps d'accéder à leur maturité sexuelle. Tandis que l'hypolaïs a élu domicile dans les arbres - elle n'hésite pas à venir chasser moins haut, dans les arbustes et les haies-, le pouillot véloce (phylloscopus collybita) affectionne les strates les plus basses des arbres, les arbustes et les bougainvillées où il débusque sans répit les minuscules insectes. Last but not least, troisième convive des Hommes, le rougequeue à front blanc (phoenicurus phoenicurus) est aussi le plus visible, le plus familier, bien que toujours sur le qui-vive. Toujours en mouvement, avec ses spasmes typiques au niveau de la queue roussâtre, notre insectivore invétéré trouve toujours le perchoir idéal avant que de venir au sol, sautiller et piquer du bec toute proie à sa portée: un dos de fauteuil de jardin, un bac à fleurs, un rondin de bois, une marche d'escalier, un appui de fenêtre, tout est bon pour se tenir droit, fier comme Artaban, à l'affût, au plus près des insectes de son territoire hivernal. Un mâle et surtout une femelle (cf. photos ci-dessus), sans doute non apparentés, ont élu la cour comme havre de leur villégiature tropicale.
Des passereaux qui amorcent leur migration prénuptiale (fin février-début mai) en remontant des savanes soudaniennes ou pré-guinéennes, les espèces qui feront une courte halte dans notre delta avant la difficile traversée du Sahara sont moins nombreuses que dans le sens inverse, à l'occasion de la migration postnuptiale (août-novembre): j'ai noté trois espèces dans le jardin, ces jours-ci, y stationnant entre un et trois jours seulement: deux rousserolles effarvattes (acrocephalus schoabaenus, dont un certain nombre de congénères hiverne dans le delta, celle-ci venant probablement d'un site plus méridional), vues les 23 février et 4 mars (cf. photo ci-dessus), chassant le long des palissades de sakets; une fauvette grisette (sylvia communis), vue les 1er (cf. photo ci-dessus) et 3 mars; et deux pouillots fitis (phylloscopus trochilus), vues les 5 et 9 mars - ces deux dernières espèces chassant activement dans les prosopis, la première dans les étages inférieurs, la dernière de préférence dans la canopée. La nature est bien faite...
Afrotropicaux, résidents à l'année (Galerie ci-dessous)
Ci-dessous : résidents à Bango, 'Chez Eddy & Fatou', février et mars 2015
De haut en bas et de g. à d. :
Touracos gris - Souïmanga à longue queue, mâle en mue nuptiale - Perruche à collier -
Barbican de Vieillot - Pic goertan, mâle - Choucador à oreillons bleus -
Tourterelle maillée - Pic goertan, mâle - Bulbul des jardins
Barbican à poitrine rouge et Barbicans de Vieillot au papayer
Gonoleks de Barbarie - Moineau doré, femelle, et Tisserin gendarme, mâle immature
Camaroptère à dos gris - Moineaux dorés, mâles - Bulbuls des jardins et Tisserin gendarme, femelle, à la mangeoire
/ © Photos par Frédéric Bacuez
- Cliquer sur les photos pour agrandir -
Tourterelle maillée - Pic goertan, mâle - Bulbul des jardins
Barbican à poitrine rouge et Barbicans de Vieillot au papayer
Gonoleks de Barbarie - Moineau doré, femelle, et Tisserin gendarme, mâle immature
Camaroptère à dos gris - Moineaux dorés, mâles - Bulbuls des jardins et Tisserin gendarme, femelle, à la mangeoire
/ © Photos par Frédéric Bacuez
- Cliquer sur les photos pour agrandir -
Par-dessus la canopée :
Pélican blanc (pelecanus onocrotalus, great white pelican) / Pygargue vocifère (haliaeetus vocifer, african fish eagle) / Milan parasite (milvus parasitus, yellow-billed kite) / Vanneau éperonné (vanellus spinosus, spur-winged lapwing) / Hirondelle de rivage (riparia riparia, common sand martin) / Martinet des palmes (cypsiurus parvus ssp. parvus, african palm swift), 1 ind. / Corbeau pie (corvus albus, pied crow), 1 ind. /
Entendu: Oedicnème du Sénégal (burhinus senegalensis) [nuit] /
AUTRES :
- Epomophore de Gambie (epomophorus gambianis, gambian epauletted fruit bat), au moins 4 à 5 ind. régulièrement dès le crépuscule (Voir Voir ICI sur Ornithondar, 2013 11 13)
- Chiroptères de taille moyenne, 1 à 2 sp. non identifiées
- Pipistrelle sp., dizaines d'ind.
- Varan de l'ouest africain (varanus stellatus, Western Nile Monitor), 2 ind. (adulte femelle + juvénile)
- Agame des colons (agama agama), 1 ind. femelle ad.
- Acanthodactyle rugueux de Bosc (acanthodactylus boskianus, Bosc's lizard), 1 ind. sauvé des griffes d'un chat...
- Petit monarque d'Afrique (danaus chrysippus ssp. chrysippus, common plain tiger, lesser wanderer, queen butterfly, 'african queen'), 1 ind. le 11 mars
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