7, un goéland d'Audouin à la mandibule inférieure déformée

2015 03 7 9h du matin, goéland d'Audouin (larus audouinii) de 1ère AC avec un bec déformé (mandibule inférieure) / © Photo par Frédéric Bacuez

* Berges du Sénégal, face à la mangrove de Diawas-

MATIN-
Étrange bec d'un goéland d'Audouin (larus audouinii, Audouin's Gull)*2, au-dessus du fleuve Sénégal ! Le laridé de 1er hiver a la mandibule inférieure déformée par deux protubérances anormales, l'une partant de la jonction entre bec et menton, l'autre se développant directement sous la mandibule... Ces excroissances n'ont rien d'une éventuelle perforation par un poisson ou par un hameçon mais ont tout l'air d'être une malformation.
Nota: depuis quelques années, les observateurs constatent de plus en plus fréquemment ce genre de défauts physiques chez les oiseaux, en particulier chez les espèces aquatiques*1. Si dans les années 70' puis 80' du siècle passé de similaires cas avaient été imputés à l'usage intempestif du fameux DDT, la recrudescence actuelle d'une catastrophe sournoise sobrement appelée 'trouble de la kératine aviaire', y compris chez les oiseaux de moyenne et petite taille - près de 30 espèces concernées par l'épidémie en Amérique du nord*3 !- relance les inquiétudes quant à l'utilisation de pesticides bien plus mondialisée de nos jours qu'il y a quarante ans. La contamination des eaux et des poissons de notre delta sénégalais, soumis à une vague d'aménagements agricoles sans précédent, par les produits chimiques, les résidus de PVC et autres particules plastiques, devrait nous promettre d'observer des phénomènes autrement plus spectaculaires que ces discrets stigmates de l'inconséquence humaine sur un jeune goéland...

*1 Lire aussi sur Go-South (Maroc): Strange-looking gull at Dakhla, 2015 04 7

*2 Le goéland d'Audouin est toujours inscrit à la Liste rouge des espèces menacées de disparition de l'UICN, dans la catégorie 'NT/Near Treathened/Bientôt menacée', même si ses effectifs sont nettement en augmentation grâce aux efficaces mesures de protection de ses sites de nidification, notamment sur le pourtour occidental de la Méditerranée, son principal bastion: de 1 000 couples recensés en 1975 à 21 161 couples en 2009, essentiellement dans le delta de l'Ebre (Espagne) et sur les îles Chaffarines au large des côtes méditerranéennes du Maroc (Lire ICI sur UICN Red List, changement de statut courant 2015, l'espèce passant de NT/Near threatened-Quasi menacée à LC/Least concern-Préoccupation mineure)

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