23, Toddé tendance Khant-sud 1/2 : il n'y a pas que de l'engoulevent du désert !
Chevalier stagnatile, un 'migrateur en diagonale' qui nous vient de l'Eurasie... Brousses de Toddé 2019 10 23, 13h11 / @ Photo par Frédéric Bacuez |
* Brousses, tanns et bourgoutières de Toddé par le Khant-sud -
23 octobre 2019, 6h50-17h50-
A pied.
Temps : chaud (jusqu'à 34° à l'ombre) et (un peu moins) moite ; plus un soupçon de vent du nord-est, sablonneux - tout est dit.
Ci-contre : quelque part dans les brousses de Toddé
2019 10 23, 11h15 / @ Selfie smartphone Frédéric Bacuez
Voir par ailleurs : coche ! Un engoulevent du désert ssp. saharae,
in Ornithondar 2019 10 24
Des sacs de nitrates de calcium au gré du vent
Dans le clair-obscur de l'aube, on devine d'abord les grands rectangles blancs qui font tâches sur le vert des rives marécageuses, en pleine nature, dans une réserve soi-disant patrimoniale et communautaire : des sacs en plastique; immaculés de pureté innocente, avec des écritures de la couleur qui sied, pas de rouge sang mais celles de l'amour passionné de la Nature, Green cela va de soi. Je m'approche d'un de ces attributs inséparables du tableau sénégalais. Toujours plus nombreux, toujours plus loin, jusqu'au plus profond des coins les plus reculés de la Nation, les plus improbables du paysage bucolique et patriotique tant aimé, loué, décrit, peint, chanté. Ceux-là, de plastique, nous arrivent tout droit de la rive d'en face, de l'autre coté de la cuvette humide, via les airs, merci aux vents de la mousson.
Allez, un peu de lecture, quelques photos, avant que d'aller consulter la toile : il s'agit de produits Made in Netherlands, de l'agro-chimiste van Iperen. Les sacs sont vides, déchirés, leur contenu était du nitrate de calcium, un grand classique de l'engrais industriel; très soluble dans l'eau; censé nourrir les futurs légumes et fruits de nos assiettes, vos assiettes surtout, afin qu'ils poussent mieux et plus vite, revigorés par les fortifiants. Le sable sahélien, ça ne nourrit pas son Homme, il faut l'aider - le sable, vidé de ses acacias et autres sales plantes inutiles. Aider le vent, aussi. Notre génie progressiste, hygiéniste, est là pour ça.
https://www.vaniperen.com/fr/produits/nitrate-de-calcium-hg-2/
Car cette rive-d'en-face, elle est désormais sens dessus dessous, saccagée dans un désordre indescriptible, faisant fi de toute logique, de toute considération environnementale, pour on ne sait trop quel projet 'concret' d'agriculture sinon, vu d'en haut grâce à Google Earth, ce désolant capharnaüm anarchique, avec force machinerie et rampes d'aspersion peu convaincantes quant aux résultats; les complicités techniques françaises, la complaisance politique sénégalaise, les alliances sénégauloises d'intérêts convergents. Evidemment, comme toujours dans le pays, l'incidence sur dame Nature ne se réduisant que très rarement au périmètre impacté (comme on doit dire doctement), on déverse sur le champ de sable en pente des tonnes de chimie en abandonnant les contenants in situ, c'est plus simple. Ah oui, on en oublierait l'essentiel : le nitrate de calcium, rien de mieux pour accélérer l'eutrophisation d'un cours (N'Galam) et d'un plan d'eau (Khant) déjà passablement colonisés par une autre intelligence de l'Homme, le Typha australis. Les engagements verdis, laissons ça à ces hypocrites de Toubabs qui en profitent bien, de la vallée sénégalaise; avec la bienveillance évidemment désintéressée des leaders charismatiques du cru.
Quid des sacs éventrés de 25 kg chaque ? Hop, ceux-ci pour rhabiller les épineux qui n'ont pas été défoliés; ceux-là pour la cuvette marécageuse d'en bas - ni vus ni connus; et même, avec la bourrasque attendue qui précède peu ou prou chaque pluie de la saison humide, depuis toujours, la dizaine que j'ai sous les yeux pour ce coté-ci du marigot, apportés par saint Eole - car là-bas on s'en contrefiche, de ces détails-là; Mamadou le premier, peut-être encore plus que Pierre Paul Jacques, Laurent & Nicolas; alors là, à un point que les bonnes âmes positivistes ne peuvent imaginer : du moment qu'ils ne finissent pas dans la piscine, leurs emballages bataves.
Lire, par ailleurs : L’Afrique risque de devenir un déversoir pour des pesticides bannis d’Europe, in Le Monde 2019 11 15Allez, un peu de lecture, quelques photos, avant que d'aller consulter la toile : il s'agit de produits Made in Netherlands, de l'agro-chimiste van Iperen. Les sacs sont vides, déchirés, leur contenu était du nitrate de calcium, un grand classique de l'engrais industriel; très soluble dans l'eau; censé nourrir les futurs légumes et fruits de nos assiettes, vos assiettes surtout, afin qu'ils poussent mieux et plus vite, revigorés par les fortifiants. Le sable sahélien, ça ne nourrit pas son Homme, il faut l'aider - le sable, vidé de ses acacias et autres sales plantes inutiles. Aider le vent, aussi. Notre génie progressiste, hygiéniste, est là pour ça.
Car cette rive-d'en-face, elle est désormais sens dessus dessous, saccagée dans un désordre indescriptible, faisant fi de toute logique, de toute considération environnementale, pour on ne sait trop quel projet 'concret' d'agriculture sinon, vu d'en haut grâce à Google Earth, ce désolant capharnaüm anarchique, avec force machinerie et rampes d'aspersion peu convaincantes quant aux résultats; les complicités techniques françaises, la complaisance politique sénégalaise, les alliances sénégauloises d'intérêts convergents. Evidemment, comme toujours dans le pays, l'incidence sur dame Nature ne se réduisant que très rarement au périmètre impacté (comme on doit dire doctement), on déverse sur le champ de sable en pente des tonnes de chimie en abandonnant les contenants in situ, c'est plus simple. Ah oui, on en oublierait l'essentiel : le nitrate de calcium, rien de mieux pour accélérer l'eutrophisation d'un cours (N'Galam) et d'un plan d'eau (Khant) déjà passablement colonisés par une autre intelligence de l'Homme, le Typha australis. Les engagements verdis, laissons ça à ces hypocrites de Toubabs qui en profitent bien, de la vallée sénégalaise; avec la bienveillance évidemment désintéressée des leaders charismatiques du cru.
Quid des sacs éventrés de 25 kg chaque ? Hop, ceux-ci pour rhabiller les épineux qui n'ont pas été défoliés; ceux-là pour la cuvette marécageuse d'en bas - ni vus ni connus; et même, avec la bourrasque attendue qui précède peu ou prou chaque pluie de la saison humide, depuis toujours, la dizaine que j'ai sous les yeux pour ce coté-ci du marigot, apportés par saint Eole - car là-bas on s'en contrefiche, de ces détails-là; Mamadou le premier, peut-être encore plus que Pierre Paul Jacques, Laurent & Nicolas; alors là, à un point que les bonnes âmes positivistes ne peuvent imaginer : du moment qu'ils ne finissent pas dans la piscine, leurs emballages bataves.
Ci-dessous :
van Iperen, des Pays-Bas au patrimonial marigot sénégalais de Khant-sud
Trois-Marigots 2019 10 23, 7h17 / @ Photo smartphone Frédéric Bacuez
Ci-dessus :
au milieu des herbages (presque) verts
Toddé 2019 10 23 / @ Photos par Frédéric Bacuez
Ces vertes semaines d'octobre favorisent de sympathiques rencontres en bandes organisées entre le Paléarctique et l'Afrotropical... Car sur les coteaux herbacés qui dominent la cuvette du Khant, des dizaines de bergeronnettes printanières (Motacilla f. flava), une écrasante majorité de jeunes oiseaux, tels des papillons s'élèvent des herbes en gazouillant au fur et à mesure que j'avance. Concomitamment, des arbres alentour, des dizaines de guêpiers à gorge blanche (Merops albicollis) s'élancent en criant. Cette agitation communicative annonce le grand départ vers le sud. Après la reproduction, durant la saison humide, sur les franges méridionales immédiates du Sahara (Mauritanie/Sénégal et du Mali à l'Erythrée ainsi que l'Arabie Saoudite et le Yémen), nos guêpiers vont aller recharger les batteries dans les pays du Golfe de Guinée, de la Gambie à la RDC et vers l'est jusqu'au Kenya. Dans quelques jours, il en sera fini de leurs farandoles et des bavardages incessants au-dessus des brousses sahéliennes; ce sera la saison sèche (et silencieuse). Celles et ceux qui ont vécu entre les deux villégiatures de Merops albicollis savent qui est et ce que signifie cet oiseau quand il passe par-dessus la zone dite des savanes soudaniennes, à la montée surtout : voguant immanquablement en flottilles criardes, par-dessus Tamale et Kano, Bamako et Ouagadougou, le guêpier à gorge blanche à l'instar du calao à bec noir (Lophoceros nasutus) et du coucou didric (Chrysococcyx caprius), c'est l'annonciateur de la saison humide, des pluies à venir. Longtemps, pendant des siècles, le rustique agriculteur de la savane savait à quoi s'en tenir, en les entendant, en les voyant surgir du sud, ces trois-là : qu'était venu le temps de préparer les champs ! Pour nous riverains sahéliens du Sahara, qui n'avions qu'un très vague rapport à l'agriculture, plus occupés par l'élevage, le petit commerce et les pieux ânonnements, on ne remarquait ni/n'y n'entendait rien, à ces histoires de picci refluant après la saison moite dans le ciel vite poussiéreux. A la limite, peut-être pour les bergers solitaires et un peu contemplatifs du vaste Ferlo, l'idée que la saison sèche revenant, il faudrait faire avec avec ces pâturages et ces boulis qu'avaient bien voulu faire renaître les quelques averses miséricordieuses de l'hivernage. Quant à Mamadou & les philanthropiques sénégaulois, nos grands poètes de l'époque éradicatrice, ces choses-là...
Ci-dessous :
guêpier à gorge blanche, l'un des symboles ailés de la mousson ouest-africaine au Sahel
Khant-sud 2019 10 23, 17h09 / @ Photo par Frédéric Bacuez
Outardes sifflotantes et gangas ronronnants
Rendons d'ailleurs grâce à Mamadou d'avoir ratiboisé la berge d'en face, d'avoir fait fuir les outardes de Savile (Lophotis savilei) qu'on avait pour habitude, avant son emprise, de voir et écouter "chez lui"; et d'avoir ainsi renforcé le petit noyau local de l'espèce dans les brousses de Toddé. Encore heureux, la bienveillance probable du non-chasseur, que les outardes aient pu s'échapper et, surtout, trouver un précaire et non durable refuge ici. J'ai compté, à l'oreille, nous voici avec neuf (9) outardes de Savile chanteuses sur les bras, dans le Toddé : ces mâles, en toute fin de saison sifflotante (Tuit!
tututututututututu..., et dès 7h30 !), auront-ils autant de femelles pour s'ébattre et se reproduire ? Et quelle est la capacité de charge du spot sur lequel viennent soudainement s'entasser les pauvres hères excommuniés de Mengueye ?
Parenthèse :
On ne se rend pas bien compte, alors qu'il n'est pas encore trop tard (si vous le dites...), combien ces Trois-Marigots et annexes ont/avaient une importance vitale pour certaines espèces de la faune sénégalaise. Et que la braderie destructrice en cours, sur laquelle il faudra bien un jour enquêter, et écrire, est un scandale éhonté. Quel gâchis, aux tenants et aboutissants bien troubles - pour si peu, et si peu durables bénéfices... très personnalisés.
Dans un micro-désert de tanns et d'amas coquilliers, les gangas à ventre brun (Pterocles e. exustus) demeurent fidèles au rendez-vous. Une quarantaine d'individus au total, moitié moins nombreux qu'il y a quelques années, mais ne pinaillons pas. Toujours aussi peu enclins à l'envol, ils préfèrent faire confiance à leur mimétisme; et à leurs toutes petites pattes car les voici trottinant pour remonter vers la colline blanche de ses coquillages immémoriaux puis disparaître derrière; et continuer leur cure de chaud soleil. Avec ses petites populations d'outardes et de gangas, mais aussi de lièvres des savanes (Lepus microtis), on comprend mieux pourquoi Toddé attire en hiver l'inspection aérienne et intéressée de l'aigle de Bonelli (Aquila fasciata)...
Moinelettes, à front blanc plutôt qu'à oreillons
"(...) an area where Carlos had been seing the bustard
only to find that vast areas had been cleared
since his last visit (...)"
- Nik Borrow 2019
Parenthèse :
dans le tout dernier rapport de voyage organisé par BirdQuest (leader et guide: Nik Borrow & Abdou Lô alias 'Carlos', il n'y a donc pas que JMD, au Sénégal, ha ha ha ?! Accomodation : Ranch de Bango... - lol, je me comprends, ceux qui savent me comprendront aussi !) :
"(...) we continued to an area where Carlos had been seeing the bustard only to find that vast areas had been cleared since his last visit a few weeks ago and we wondered how this would affect our chances of seeing the bird. "
- BirdQuest Tour Report Senegal 4-20 février 2019, par Nik Borrow
La question, mon cher Nik, ou mon cher Patrick et tant d'autres transis du Sénégal, n'est pas de savoir si nous aurons la chance d'en voir encore longtemps, des outardes (ça, c'est foutu), mais quand les gentils ornithos obsédés par la coche, leur propre statut ou le confort exotique du voyage éclair, aveuglés aussi par leur bien-pensance ou l'amour du déni au sein de leur microcosme (encore un instant, monsieur le bourreau !) oseront dire les choses, nommer les gens et leurs lobbies, l'idéologie qui va avec, bref taper du poing sur la table ?! Et enfin arrêter de pratiquer l'art un peu veul de la fuite en avant... "Ils" ont rasé ici, on va aller voir là-bas avant qu'"ils" ne rasent là-bas après ! C'est qui, "Ils" ? Et comme me disait il y a deux ans l'hôtelier-chasseur, l'innocence incarnée : l'ornithologie institutionnelle, combien de bataillons ? Et combien, d'argent, pour sauver leurs sites adorés de la mainmise des 'développeurs' ? 'Perd jamais le nord, l'homme des terrains à jamais perdus...
"(...) we continued to an area where Carlos had been seeing the bustard only to find that vast areas had been cleared since his last visit a few weeks ago and we wondered how this would affect our chances of seeing the bird. "
- BirdQuest Tour Report Senegal 4-20 février 2019, par Nik Borrow
La question, mon cher Nik, ou mon cher Patrick et tant d'autres transis du Sénégal, n'est pas de savoir si nous aurons la chance d'en voir encore longtemps, des outardes (ça, c'est foutu), mais quand les gentils ornithos obsédés par la coche, leur propre statut ou le confort exotique du voyage éclair, aveuglés aussi par leur bien-pensance ou l'amour du déni au sein de leur microcosme (encore un instant, monsieur le bourreau !) oseront dire les choses, nommer les gens et leurs lobbies, l'idéologie qui va avec, bref taper du poing sur la table ?! Et enfin arrêter de pratiquer l'art un peu veul de la fuite en avant... "Ils" ont rasé ici, on va aller voir là-bas avant qu'"ils" ne rasent là-bas après ! C'est qui, "Ils" ? Et comme me disait il y a deux ans l'hôtelier-chasseur, l'innocence incarnée : l'ornithologie institutionnelle, combien de bataillons ? Et combien, d'argent, pour sauver leurs sites adorés de la mainmise des 'développeurs' ? 'Perd jamais le nord, l'homme des terrains à jamais perdus...
Dans un micro-désert de tanns et d'amas coquilliers, les gangas à ventre brun (Pterocles e. exustus) demeurent fidèles au rendez-vous. Une quarantaine d'individus au total, moitié moins nombreux qu'il y a quelques années, mais ne pinaillons pas. Toujours aussi peu enclins à l'envol, ils préfèrent faire confiance à leur mimétisme; et à leurs toutes petites pattes car les voici trottinant pour remonter vers la colline blanche de ses coquillages immémoriaux puis disparaître derrière; et continuer leur cure de chaud soleil. Avec ses petites populations d'outardes et de gangas, mais aussi de lièvres des savanes (Lepus microtis), on comprend mieux pourquoi Toddé attire en hiver l'inspection aérienne et intéressée de l'aigle de Bonelli (Aquila fasciata)...
Toujours dans ces solitudes délavées et imprégnées de sel, aveuglantes : mais oui, ces moinelettes ne sont pas les habituelles à oreillons mais à front blanc (Eremopterix nigriceps ssp. albifrons) ! C'est incontestable, ces déserticoles en expansion vers le sud sont autrement plus belles que leurs cousines autochtones. Même les femelles, comme souvent chez les oiseaux autrement plus ternes que les mâles, ont cette couleur sable ("pale sandy-cinnamon" résume parfaitement le Demey & Borrow !) du plus bel effet. Faibles pluies tardives, tapis herbacé non envahissant et plutôt bas : la moinelette venue du Sahara ne demande que cela ! On va se revoir...
Ci-dessous :
à g. bergeronnette ibérique
à d., de haut en bas, capucin bec-d'argent ; bergeronnette printanbière ; fauvette sp. à l'envol ; pie-grièche à tête rousse houspillant un traquet motteux
Toddé & Khant-sud 2019 10 23 matin / @ Photos par Frédéric Bacuez
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Ci-dessus :
pies-grièches à tête rousse en pleine mue
Khant-sud 2019 10 23, 9h05-07 / @ Photos par Frédéric Bacuez
Pgtr, pas belles à voir...
Premiers traquets motteux et un traquet du Groenland
Pour tous ceux qui, comme moi, adorent les pies-grièches, c'est toujours avec un vif plaisir que de les revoir, au printemps là-bas de retour d'Afrique; et donc ici quand elles débarquent de leur périple trans-saharien. Au Sahel où elles vont tout de même passer l'essentiel de leur cycle de vie (août-mai). En revanche, en cette période postnuptiale, qu'elles soient juvéniles ou adultes, ils ne sont pas beaux à voir, nos bandits-masqués ! Le plumage dépenaillé, comme en lambeaux, plus rien de la fière arrogance de l'oiseau-boucher printanier, bien installé à la vue de tous au faîte de son épineux, prêt à fondre et à crocheter (et parfois empaler) tout ce qui est petit, volète et se meut (de la libellule au lézard et même quelques micromammifères). On dirait même que nos pies-grièches à tête rousse (Lanius s. senator) se trouvent fort marries d'être (provisoirement) affublées de pareils haillons; irascibles, farouches, instables. En voilà trois, toutes jeunes, qui se chamaillent sur un petit périmètre âprement disputé alors qu'il y a de la place pour tous, surtout à quelques dizaines de mètres où le terrain est strictement à l'identique - même biotope même gibier ! D'autres locataires font aussi les frais de cet énervement : je vois un traquet motteux (Oenanthe o. oenanthe) tout fraîchement arrivé (première quinzaine d'octobre en général), et qui va passer son hiver ici avec/chez les pgtr, se faire houspiller violemment avec force trèk trèkk déroulés (cf. photos ci-dessus).
Pies-grièches à tête rousse et traquets motteux sont les deux passereaux paléarctiques indissociables du décor sahélien en hiver. On finirait par ne plus les regarder, ou ne pas les dénombrer jusqu'à ces dernières années (car ça change, ici aussi, et pas pour le meilleur). Mais comme on ne s'ennuie jamais avec les oiseaux, heureusement, chez les premières il faut deviner l'insulaire méditerranéenne (ssp. badius) qui se cache (bien) au milieu de ses innombrables parentes continentales. Et chez les secondes, embarras du choix et challenge plus gratifiant, il faut rechercher l'atlasique traquet de Seebohm (Oenanthe -oenanthe- seebohmi, voir ICI) et le polaire traquet du Groenland (Oenanthe oenanthe leucorhoa). Ce dernier, un poil plus gros que le traquet motteux classique, avec un plastron orangé plus riche et descendant plus bas sur le ventre, et un je ne sais quoi de jizz qui fait la différence (ne me demandez pas d'expliquer, c'est affaire de ressenti !), vaut surtout l'identification non pas à cause de son physique mais de ses exploits : il est le passereau qui fait d'une traite le plus long et périlleux parcours migratoire au monde : 7 000 kilomètres sans escale par-dessus l'Atlantique pour nous arriver du Canada ou du cercle arctique ! En voilà d'ailleurs un, que nous retrouverons ici-même à quelques mètres près et quelques jours plus tard, Bram Piot et moi...
Phares contre épaulettes : aigles bottés et busard des roseaux
Tête renversée, regard en l'air, dans l'irradiante luminosité du ciel sahélien. Grosso modo 12/13h à 14/15h voire plus si affinités - ou trop d'accablement. C'est une habitude que j'ai prise au Sénégal, merci à ses longues heures chaudes, qui donnent envie de ne rien faire sinon rester à l'ombre, à la fraîche. En brousse, pour les deux compensations que mes contemporains urbanisés trouvent aisément, surtout chez les développeurs en immersion et les parvenus du système, il ne faut pas trop y penser. L'ombre y est en voie d'éradication, elle aussi. Comme le reste. On y mettra un jour la clim', hein ! Trêve de plaisanterie, car n'était l'insupportable touffeur, moite ou sèche, ce sont les meilleures heures pour admirer les grands voiliers qui profitent des thermiques pour se déplacer d'un spot à l'autre, contempler tel Goggle Earth les ravages de l'Humanité en-dessous, faire de l'exercice, jouer, parader, et... chasser. Un peu comme les Tartarins du Ranch; ou les "panélistes" qui perdiémisent sur l'Avenir du pays.
Ce sont d'abord les trente-trois (33 à 11h20) puis vingt-deux (22 à 14h22) premiers pélicans blancs (Pelecanus onocrotalus) tout juste revenus de leurs déambulations régionales en Sénégambie, peut-être jusqu'au Mali (?); ils seront bientôt une centaine à cercler au loin, au-dessus de la vallée à l'orée d'une nouvelle saison piscicole, pour commencer, et reproductive, ensuite. Car sur le poisson, jusqu'à ces derniers jours, il ne fallait pas trop compter, surtout pour satisfaire la gourmandise des pélicans ! Avec la décrue, les alevins qui grossissent, et la belle curée qui se profile là où l'eau va se retirer, Njagabaar et ses troupes en ont rêvé tout l'hivernage durant, de l'orgie à venir.
Ce sont d'abord les trente-trois (33 à 11h20) puis vingt-deux (22 à 14h22) premiers pélicans blancs (Pelecanus onocrotalus) tout juste revenus de leurs déambulations régionales en Sénégambie, peut-être jusqu'au Mali (?); ils seront bientôt une centaine à cercler au loin, au-dessus de la vallée à l'orée d'une nouvelle saison piscicole, pour commencer, et reproductive, ensuite. Car sur le poisson, jusqu'à ces derniers jours, il ne fallait pas trop compter, surtout pour satisfaire la gourmandise des pélicans ! Avec la décrue, les alevins qui grossissent, et la belle curée qui se profile là où l'eau va se retirer, Njagabaar et ses troupes en ont rêvé tout l'hivernage durant, de l'orgie à venir.
Un premier aigle botté (Hieraaetus pennatus) apparaît à 14h12, dans les poussières suspendues. Aisément identifiable, c'est un mâle adulte de la forme classique claire; il cercle en altitude à la verticale des brousses de Toddé, et personne ne vient l'embêter ! A 14h55, heureusement plus près de moi et bientôt au-dessus de mes pauvres cervicales, surgit un autre aigle botté, un juvénile cette fois, vite rejoint par une femelle de busard des roseaux (Circus a. aeruginosus) : phares contre épaulettes ! Le petit est observé, détaillé, accompagné, on se toise, on se surveille, mais madame busard finit par aller poursuivre ses ronds de son coté, vers la cuvette marécageuse; il est 14h57, une éternité. Quelques minutes de répit pour le jeune rapace, et voilà que rapplique son congénère en adulte et mâle dominant : et là ça va chauffer pour son matricule, au gamin ! Car ce ne peut être qu'un futur concurrent, le jeune importun qui se fait attaquer par le mâle adulte (cf. photos ci-après)...
Ci-dessous :
aigles bottés et busard des roseaux en conflit, à la verticale des brousses de Toddé
2019 10 23, 14h55-15h25 / @ Photos par Frédéric Bacuez
- Cliquer sur les photos pour agrandir -
Khant-sud : carton plein d'oies-armées
Que peut-on observer sur la cuvette de Khant-sud, en cette fin de saison humide ? Toujours aussi difficile d'évaluer et les espèces et leur nombre tant la végétation lacustre encombre le site, son pourtour en particulier, et que peu de points surélevés dominent suffisamment pour se faire une idée du potentiel... J'ai pour habitude de m'y essayer depuis l'extrémité méridionale d'un cordon herbacé qui fait face aux tours jumelles de la mosquée du pieux village de Mengueye Boye : joli panorama et un peu du plan d'eau dégagé en vue. Des dizaines de foulques macroules (Fulica atra) observées ici en début de mois, je ne parviens à remarquer que quelques sujets épars, dont cet adulte suivi d'un jeune oiseau visiblement encore dépendant (cf. photo ci-dessous). Les envols, vols et survols du marigot permettent d'envisager un bon millier de dendrocygnes veufs (Dendrocygna viduata) mais aussi plusieurs dizaines de dendrocygnes fauves (Dendrocygna bicolor). Une douzaine de canards à bosse (Sarkidiornis m. melanotos) et une soixantaine d'oies-armées de Gambie (Plectropterus g. gambensis). A priori, au vu du nombre de jeunes qui accompagnent les canards (dés)armés, la saison (de reproduction) a été favorable à cette dernière espèce (cf. photos ci-après). Des anatidés paléarctiques, il faut exciter les tireurs en manque, et rassurer leurs hôtes, pas loin de deux cents sarcelles d'été (Anas querquedula) sont arrivées pour leur bon plaisir - pan pan, et vive l'écologie punitive !
Ci-dessous, de haut en bas et de g. à d. :
deux foulques macroules et quatre oies-armées de Gambie devant la mosquée de Mengueye Boye
oies-armées de Gambie
sarcelles d'été - dendrocygnes veufs
grues couronnées
grues couronnées
reposoir de cormorans africains
marigot de Khant-sud 2019 10 23 / @ Photos par Frédéric Bacuez
- Cliquer sur les photos pour agrandir -
Voir aussi : https://ebird.org/checklist/S60893203
OISEAUX / 80 espèces et ssp.
MAMMIFERES / 1 espèce
- Cormoran africain (Microcarbo a. africanus, Long-tailed Cormorant), 100+ ind. + reposoir avec 20 ind.
- Anhinga (roux) d'Afrique (Anhinga r. rufa, African Darter), 2+ ind.
- Pélican blanc (Pelecanus onocrotalus, Great White Pelican), 33 ind. (11h20) + 22 ind. (14h22) + 100+ ind. au loin cerclent et pompent en déplacement NE
- Héron strié (Butorides striata ssp. atricapilla, Green-backed Heron ssp.), 1 ind. seulement
- Crabier chevelu (Ardeola ralloides, Squacco Heron), 15 + 2 + 20 ind.
- Gardeboeuf d'Afrique (Bubulcus i. ibis, Western Cattle Egret), 15 + 14 + 3 ind.
- Grande aigrette d'Afrique (Egretta alba ssp. melanorhynchos, Western/African Great Egret), 2 + 2 ind.
- Aigrette garzette (Egretta g. garzetta, Little Egret), 2 + 1 + 1 + 1 ind.
- Héron cendré (Ardea c. cinerea, Gray Heron), 1 + 1 + 3 + 1 ind.
- Héron pourpré (Ardea p. purpurea, Purple Heron), 2 + 2 + 1 + 1 + 2 ind.
- Cigogne noire (Ciconia nigra, Black Stork), 1 ind.
- Dendrocygne veuf (Dendrocygna viduata, White-faced Whistling Duck), 5 + 8 + 9 + 4 + 10 + 200 + 700 ind.
- Dendrocygne fauve (Dendrocygna bicolor, Fulvous Whistling Duck), au strict minimum 25+ ind.
- Canard à bosse (Sarkidiornis m. melanotos, Knob-billed Duck), 12+ ind.
- Oie-armée de Gambie (du nord, Plectropterus g. gambensis, Northern Spur-winged Goose), 2 + 16 + 2 + 4 + 5 + 2 + 6 + 8 + 1 + 8 ind. + 4 ind. (cc ad. avec deux juv.)
- Sarcelle d'été (Anas querquedula, Garganey), 10 + 16 + 23 + 80 + 58 ind.
- Pygargue vocifère (Haliaeetus vocifer, African Fish Eagle), 1 ind. entendu + 1 ind.
- Balbuzard pêcheur (d'Eurasie, Pandion h. haliaetus, Osprey), 1 ind. (à la verticale du N'Galam) + 1 ind. (16h59)
- Busard des roseaux (Circus a. aeruginosus, Western Marsh Harrier), 1 + 2 + 1 ind.
- Aigle botté (Hieraaetus pennatus, Botted Eagle), 1 ind. mâle ad. de morphe clair classique (14h12) + 1 ind. de 1ère AC (14h55)
- Shikra (d'Erythrée, Accipiter badius ssp. sphenurus, Eritrean Shikra), 1 ind.
- Pigeon roussard (de Guinée, Columba g. guinea, Speckled Pigeon), 1 + 1 + 2 + 12 + 2 + 2 + 1 ind.
- Tourtelette d'Abyssinie (Turtur abyssinicus, Black-billed Wood-dove), 1 ind.
- Tourterelle masquée (Oena c. capensis, Namaqua Dove), 1 + 2 + 1 + 1 ind.
- Tourterelle maillée (Streptopelia senegalensis, Laughing Dove), 1 + 1 + 2 + 1 ind.
- Tourterelle pleureuse (du Niger, Streptopelia decipiens ssp. shelleyi, African Mourning Collared Dove), 10+ ind.
- Talève d'Afrique (Porphyrio madagascariensis, African Swamphen), entendu quelques ind. + vu 3 ind.
- Gallinule poule-d'eau (Gallinula chloropus, Eurasian Moorhen), entendu plusieurs ind.
- Foulque macroule (Fulica a. atra, Eurasian Coot), 2 ind. (ad. + juv) + 1 + 3 ind.
- Ganga à ventre brun (Pterocles e. exustus, African Chestnut-bellied Sandgrouse), 1 + 31 + 2 + 2 + 4 ind.
- Calao à bec noir (Lophocerus nasutus, African Grey Hornbill), 1 ind.
- Calao occidental (Tockus kempi, Western Red-billed Hornbill), 1 + 2 ind.
- Francolin à double éperon (Pternistis bicalcaratus, Double-spurred Francolin), 7 ind.
- Outarde de Savile (Eupodotis savilei, Savile's Bustard), 1 ind. (première entendue à 7h30) + 2 + 1 + 3 ind.
- Vanneau éperonné (Vanellus spinosus, Spur-winged Lapwing), 2 + 2 + 1 + 1 + 2 + 2 + 3 + 2 + 3 ind.
- Grue couronnée (noire, Balearica p. pavonina, -West african- Black Crowned Crane), (entendues peu après 7h30) + 1 ind. (Khant sud) + 1 ind. (Toddé) + 3 ind. (Khant centre)
- Glaréole à collier (Glareola pratincola ssp., Collared Pratincole ssp.), 1 ind. entendu passer
- Échasse blanche (Himantopus h. himantopus, Black-winged Stilt), 12 + 5 ind.
- Bécassine des marais (Gallinago g. gallinago, Common Snipe), 1 + 1 ind.
- Barge à queue noire (Limosa limosa ssp., Black-tailed Godwit ssp.), 1 ind.
- Combattant varié (Philomachus pugnax, Ruff), 3 ind.
- Chevalier aboyeur (Tringa nebularia, Common Greenshank), 1 + 2 + 3 ind.
- Chevalier gambette (Tringa t. totanus, Common Redshank), 2 + 5 + 2 ind.
- Chevalier stagnatile (Tringa stagnatilis, Marsh Sandpiper), 3+ ind. + 3 ind.
- Chevalier guignette (Actitis hypoleucos, Common Sandpiper), 1 ind.
- Chevalier culblanc (tringa ochropus, Green Sandpiper), 1 + 2 + 2 + 2 + 5 ind.
- Chevalier sylvain (Tringa glareola, Wood Sandpiper), 2 + 1 + 3 + 2 + 8 + 1 ind.
- Grand gravelot (Charadrius hiaticula ssp., Common Ringed Plover), 1 ind.
- Gravelot à collier interrompu (Charadrius a. alexandrinus, Kentish Plover), 3 ind.
- Bécasseau minute (Calidris minuta, Little Stint), 7 + 15 ind.
- Bécasseau sanderling (Calidris a. alba, Sanderling), 1 ind.
- Mouette à tête grise d'Afrique (Chroicocephalus cirrocephalus ssp. poiocephalus, African Grey-headed Gull), 1 ind.
- Engoulevent du Sahara (Caprimulgus aegyptius ssp. saharae, Western Egyptian Nightjar), 1 ind. (Voir et lire sur Ornithondar : coche ! Un engoulevent du désert ssp. saharae - un hivernant rare, sur un nouveau site, à une date jamais aussi précoce, 2019 10 24)
- Hirondelle de rivage (Riparia r. riparia, Bank Swallow / Sand Martin), 70+ ind.
- Martinet des palmes (Cypsiurus p. parvus, African Palm-Swift), 1 ind.
- Martinet des maisons d'Afrique de l'ouest (Apus affinis ssp. aerobates, West African Little Swift), 20+ ind.
- Guêpier du Sahara (Merops persicus ssp. chrysocercus / saharae, Western Blue-cheeked Bee-eater), 4 ind.
- Guêpier à gorge blanche (Merops albicollis, White-throated Bee-eater), 18 + 6 + 16 ind.
- Guêpier nain (Merops p. pusillus, Little Bee-eater), 1 ind.
- Bergeronnette printanière (Motacilla flava ssp., Blue-headed Wagtail), 30+ ind.
- Bergeronnette ibérique (Motacilla iberiae, Iberian Wagtail), 1 + 2 ind.
- Cisticole roussâtre/du Nil (de la Côte d'Or, Cisticola marginatus ssp. amphilectus, Gold Coast Winding Cisticola), 1 + 1 + 1 ind.
- Cisticole des joncs (du Nigeria, Cisticola juncidis ssp. uropygialis, Nigerian Zitting Cisticola), 3 + 2 + 1 + 1 + 1 + 1 ind.
- Fauvette (passerinette) de Tschusi (Curruca inornata ssp. inornata ou/et iberiae, Western Subalpine Warbler), 8+ ind. dont un sujet de type Moltoni... Bram Piot n'est pas avec moi, hélas...
- Fauvette grisette (Sylvia c. communis, Common Whitethroat), 1 ind.
- Pie-grièche à tête rousse (Lanius s. senator, Western Woodchat Shrike), 1 + 3 ind. de 1ère AC + 1 imm. + 1 imm/sub.
- Prinia modeste (Prinia subflava, Tawny-flanked Prinia), 1 + 1 ind.
- Tchagra à tête noire (Tchagra s. senegalus, Black-crowned Tchagra), 1 + 1 + 1 ind.
- Cochevis huppé du Sénégal (Galerida cristata ssp. senegallensis, Senegal Crested Lark), 40+ ind.
- Moinelette à front blanc (du Sahara, Eremopterix nigriceps ssp. albifrons, Saharan Black-crowned Sparrow-lark), 1 ind. mâle en vol de parade + 1 ind. femelle + 1 + 3 ind.
- Traquet motteux (Oenanthe o. oenanthe, Eurasian Northern Wheatear), 4 ind.
- Traquet du Groenland (Oenanthe oenanthe ssp. leucorhoa, Greenland Northern Wheatear), 1 ind.
- Tisserin à tête noire (Ploceus m. melanocephalus, Black-headed Weaver), en plumage nuptial avec jeunes encore dépendants ou quémandant + groupe de 50 ind. glanant au sol
- Tisserin vitellin (Ploceus vitellinus, Vitelline Masked-Weaver), 12 ind.
- Alecto à bec blanc (Bubalornis africanus, White-billed Buffalo Weaver), 8 + 1 ind.
- Euplecte vorabé (Euplectes a. afer, Yellow-crowned Bishop), majoritaire mais tous en plumage internuptial
- Euplecte franciscain (Euplectes f. franciscanus, Northern Red Bishop), en plumage internuptial ou femelles et juvéniles
- Travailleur à bec rouge (Quelea q. quelea, Red-billed Quelea)
- Capucin bec-d'argent (Euodice c. cantans, African Silverbill), 2 + 2 ind.
- Bengali zébré (Amandava subflava/Sporaeginthus subflavus, Zebra Waxbill), 4 + 2 ind.
AUTRES :
- Lièvre de savane (à oreilles de lapin, Lepus -microtis- victoriae, African Savanna Hare), 3 ind. au total (cf. photo ci-dessous)
Ci-dessous :
lièvre de savane près du Khant-sud
2019 10 23, 16h49 / @ Photo par Frédéric Bacuez
Entre Toddé et Khant-sud
fin octobre, après une très très tardive saison des pluies...
Ci-dessous :
paysages du Toddé reverdis par les pluies in extremis
2019 10 23 / @ Photos smartphone Frédéric Bacuez
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