20, Ndiaël: une cigogne blanche esseulée, deux courvites isabelles et les anserelles naines
* Réserve 'spéciale' d'avifaune du Ndiaël (RSAN) -
APREM', 14h30-18h50-
En véhicule 4x4.
Avec Alix & Daniel Mignot. Et Christophe.
Temps: ciel bleu, températures de saison, pas de vent - juste un tourbillon de sables, là-bas, pour dire qu'on est bien dans le Ndiaël. Et des tombereaux de poussière soulevés par des phacochères un brin provocateurs, au sud de la 'petite mare'... Profitons, demain les particules sont de retour !
Ci-dessus: au bord du Nyeti Yone, RSA Ndiaël 2018 01 20, 17h19 / © Photo smartphone Frédéric Bacuez
Une cigogne blanche, une seule - pas l'air en grande forme
Neuf cigognes noires à Boppu Taré, la 'petite mare' de la 'grande mare'
Lire sur Ornithondar:
*1 Réserve du Ndiaël: les nympheas du Nyéti Yone, 2014 01 21
Et Cigogne(s) noire(s) vagabonde(s) - le Ndiaël, bon gré mal gré..., 2010 02 11
Giverny sahélien: petits clowns bariolés sur moquettes de nympheas
Vu [j'ai oublié mon inséparable carnet de notes ! Ce sera donc de mémoire...]:
Entendu:
Fauvette (passerinette) de Tschusi (curruca inornata ssp. inornata ou/et iberiae, western subalpine warbler) /
AUTRES:
En véhicule 4x4.
Avec Alix & Daniel Mignot. Et Christophe.
Temps: ciel bleu, températures de saison, pas de vent - juste un tourbillon de sables, là-bas, pour dire qu'on est bien dans le Ndiaël. Et des tombereaux de poussière soulevés par des phacochères un brin provocateurs, au sud de la 'petite mare'... Profitons, demain les particules sont de retour !
Ci-dessus: au bord du Nyeti Yone, RSA Ndiaël 2018 01 20, 17h19 / © Photo smartphone Frédéric Bacuez
Enfin une météo normale pour la saison et les lieux !
14° (matin) -31° (midi) -17° (soir), ce sera le battement de la journée
13h, 28° /15h, 31° / 17h, 30° (19h, 28°)
UV 9, très élevé / Vent du NE 23 km/h (rémission dans l'après-midi)
Repères...:
maximum 34° (2001) / Moyenne des températures maximales ces 30 dernières années, 28°
minimum 13° (1994) / Moyenne des températures minimales ces 30 drnières années, 19°
" Moi, ces horizons désertiques, ça m'apaise... C'est pas comme la Normandie !"
- Daniel Mignot, 2018 01 20
Les nomades sont dans la place !
Dans le Ndiaël et ses singulières étendues steppiques, le milieu préféré des oiseaux nomadiques. Le 6 janvier dernier avec Bram et Filip, on avait eu droit à quelques pipits rousselines (anthus campestris); aujourd'hui ce seront des alouettes calandrelles (calandrella brachydactyla). Pour la nouvelle année j'avais espéré y trouver le sirli du désert (alaemon alaudipes)*, sans succès. Cet après-midi, tentons encore le coup, en compagnie d'Alix, Daniel et Christophe: pas plus de chance, les alouettes-à-bec-de-limicole-sur-échasses sont partis courir ailleurs... En revanche, en lieu et place dans la toundra sahélienne, une paire (2) de courvites isabelles (cursorius cursor cursor, cream-coloured courser)*. Allait-elle à l'abreuvoir, en revenait-elle ? Une chose est certaine, nous ne mégotons pas ce cadeau d'une fin de journée toute de lumières dorées et rasantes, d'ombres portées sur les sables ocres, pour le joli spectacle de si délicats oiseaux (cf. photos ci-dessous et en haut de notule)... Les petits échassiers sahariens font comme d'habitude, ils trottinent rapidement sur quelques mètres, s'arrêtent instantanément, et simultanément, ils se redressent bien droit et nous fixent, incrédules, immobiles. Précisons: ils fixent la grosse chose métallique qui ronronne et se déplace lentement pour les contourner, une histoire de soleil mal placé, en tanguant au gré des vaguelettes de barkhanes. On ne jouera pas les groupies trop longtemps, inutile de les harceler.
* Lire et voir sur Ornithondar:
Nota: cela fait quelques années maintenant qu'au gré de nos billebaudes, nous, je veux dire les Mignot et l'Ornithondar, rencontrons régulièrement ces extraordinaires coureurs de la steppe et des déserts que sont les courvites isabelles. En sus des cousins authentiquement afrotropicaux, les courvites de Temminck (cursorius temminckii). Nous en avons fait d'ailleurs quelques observations documentées ma foi pas banales*2, à partir desquelles on peut se poser quelques questions (auxquelles les scientifiques évidemment, et notre "grand défenseur de l'environnement" intégré JMD, ont déjà apporté leurs réponses - pas les mêmes, il faut le souhaiter). Deux pics de visibilité, pour nous: des contacts en fin décembre-janvier-début février. Une nouvelle série d'observations en fin mai-juin-juillet; tous ces mois, notamment ceux que j'ai mis en gras, concentrant l'essentiel de nos documentations personnelles. Deux vagues d'observations, deux saisons totalement différentes: une première en période sèche, avec une hygrométrie très faible, et des températures nocturnes et matinales rafraîchies; une seconde au seuil des pluies de la mousson ouest-africaine, avec des températures du jour, et de la nuit, plutôt élevées (moindres sur le littoral), avec une atmosphère parfois chargée en humidité. Au vu d'une relative bonne pression d'observation à ce moment-là de l'année (dernière donnée rapportée: une paire du PNO Djoudj, et ses premières isabelles pour Bram Piot, avec Vieux Ngom 2017 12 23), il est depuis longtemps admis qu'en hiver des courvites isabelles vagabondent depuis la Mauritanie voire le Maroc jusque dans le Sahel sénégalais et même, pour quelques sujets plus aventureux, par la Grande Côte jusqu'au seuil de la péninsule dakaroise du Cap vert, il est moins connu que des sujets y sont encore contactés... début juillet: cinq (5) sujets entre la cuvette du Ndiaël et la mare Ndaymane, un 9 juillet (2016), obs. E. Henry, J.P. Ténégal et F. Bacuez, Lire et voir ICI sur Ornithondar) ! Toujours dans cette zone ingrate mais très intéressante entre Guiers, Ndiaël et Trois-Marigots mais cette fois en plein hiver, une reproduction (précoce) a été constatée un 12 janvier (1994) par P. Triplet & P. Yésou*1 dans les parages de la mare Koné, là-même où nous avons photographié un couple d'adultes menant un poussin âgé de deux à trois semaines seulement, un 7 juin (2016, obs. A. & D. Mignot, S. Biscene et F. Bacuez)*3. Il n'en reste pas moins qu'à la suite des notes de G. J. Morel & M.-Y. Morel (in Les oiseaux de Sénégambie - notes et cartes de distribution, 1990), tous les auteurs et observateurs s'accordent à dire: primo, que la reproduction se tient généralement en mars-avril-mai, avec de fortes capacités de l'espèce à anticiper ou retarder la ponte en fonction des conditions alimentaires disponibles, très variables d'une année sur l'autre - et cela n'est pas prêt de changer ! Secundo, que depuis les années 60-80' du XXe siècle la limite méridionale de reproduction des courvites isabelles a bel et bien progressé vers le sud, débordé du 16°30N des Morel & Morel (Richard-Toll) pour franchir le 16°10N dans les Trois-Marigots [2016 06 7], et même atteindre le 15°50N dans l'arrière pays du Gandiolais où nous avons approché des sujets adultes, subadultes et juvéniles de l'année*3 [2016 05 20 et 21].
par Patrick Triplet (Syndicat Mixte Baie de Somme, France) & Pierre Yésou (ONCFS, France), in Wader Study Group Bull. janvier 1994
*2 Lire et voir sur Ornithondar, entre autres notules avec le libellé 'courvite isabelle':
*3 Une singulière 'amitié' entre un Courvite de Temminck et un Courvite isabelle, tandis que les Outardes de Savile chantent..., 2016 06 21 [Obs. A. & D. Mignot, F. Bacuez]
Dans le Gandiolais: une petite troupe mixte de Cursorius cursor subadultes et Cursorius temminckii adulte et juvénile, 2016 06 20 [Obs. A. & D. Mignot]
*4 Des Courvites isabelles avec poussin près de la mare Koné, 2016 06 7 [Obs. A. & D. Mignot, S. Biscene, F. Bacuez]
Ci-dessous:
courvites isabelles - cursorius cursor cursor, dans les barkhanes
RSA Ndiaël 2018 01 20, 17h29-31 / © Photos par Frédéric Bacuez
Ci-dessus:
une cigogne blanche - ciconia ciconia ciconia, seule en bordure des herbiers
RSA Ndiaël 2018 01 20, 15h39 / © Photo par Frédéric Bacuez
Une cigogne blanche, une seule - pas l'air en grande forme
Là-bas, entre steppe et herbier, une (1) cigogne blanche (ciconia c. ciconia) solitaire, immobile, la tête dans les épaules (cf. photo ci-dessus). Celle-là ne me semble pas en grande forme. En cette saison, elle devrait être accompagnée. Un peu plus loin autour de la mare, aucune congénère hormis des cousines noires (lire ci-après).
Nota: avec le milan noir (milvus m. migrans; vu une pompe de 65 individus au sud de Rosso, le 6 janvier dernier), la cigogne blanche est connue pour être des premiers paléarctiques à remonter vers le nord, souvent dès janvier. Son hivernage subsaharien a longtemps été conséquent, notamment dans les plaines de décrue du fleuve Sénégal (dans l'île à Morphil, par exemple - Voir ICI sur Ornithondar, 2015 12 4). Après les deux épisodes de grandes sécheresses à la fin du XXe siècle (1973's-1984's), plus son braconnage en Mauritanie et au Mali, plus de meilleures conditions résidentielles sur ses terres natales, la présence hivernale de l'échassier totémique euro-maghrébin a fortement décru au Sahel. Dès lors il se dit que ce sont essentiellement des bandes erratiques d'oiseaux juvéniles qui visitent nos régions subsahariennes durant quelques semaines; on les retrouve alors plus au sud qu'autrefois, dans le Sine Saloum intérieur par exemple. C'est à la remontée que certains vols peuvent alors regrouper plusieurs centaines de sujets, avec ou sans stationnement sur nos marges pré-sahariennes - il faut donc savoir lever les yeux dans le ciel aveuglant: plus de deux-cent soixante-dix (270) cigognes blanches par-dessus le Ferlo, le 25 janvier 2014; le 25 décembre 2016, quelque quatre-vingt (80) cigognes blanches avaient tenté un arrêt sur le marais de Toddé mais la troupe s'était ravisé in extremis pour reprendre sa pompe vers le nord... Après le gros passage prénuptial (fin décembre-mi/fin janvier, c'est à cette époque que retrouvant les nids dans leurs royaumes chérifien et d'Al Andalous elles craquent, craquettent, claquettent et glottorent à tout va - ah, que de souvenirs d'enfance...), et comme rien n'est jamais au carré, en ornithologie, il semble qu'il y a fréquemment des retardataires, des sujets résolument non adeptes du grégarisme ! Quelques observations d'esseulées par l'Ornithondar: une (1) cigogne blanche sur le marigot de N'Guisset un 24 février (2016), une (1) cerclant à la verticale du Djoudj un 2 mars (2016), et même une (1) autre sur le marigot de Khant un 14 avril (2017).
Nota: avec le milan noir (milvus m. migrans; vu une pompe de 65 individus au sud de Rosso, le 6 janvier dernier), la cigogne blanche est connue pour être des premiers paléarctiques à remonter vers le nord, souvent dès janvier. Son hivernage subsaharien a longtemps été conséquent, notamment dans les plaines de décrue du fleuve Sénégal (dans l'île à Morphil, par exemple - Voir ICI sur Ornithondar, 2015 12 4). Après les deux épisodes de grandes sécheresses à la fin du XXe siècle (1973's-1984's), plus son braconnage en Mauritanie et au Mali, plus de meilleures conditions résidentielles sur ses terres natales, la présence hivernale de l'échassier totémique euro-maghrébin a fortement décru au Sahel. Dès lors il se dit que ce sont essentiellement des bandes erratiques d'oiseaux juvéniles qui visitent nos régions subsahariennes durant quelques semaines; on les retrouve alors plus au sud qu'autrefois, dans le Sine Saloum intérieur par exemple. C'est à la remontée que certains vols peuvent alors regrouper plusieurs centaines de sujets, avec ou sans stationnement sur nos marges pré-sahariennes - il faut donc savoir lever les yeux dans le ciel aveuglant: plus de deux-cent soixante-dix (270) cigognes blanches par-dessus le Ferlo, le 25 janvier 2014; le 25 décembre 2016, quelque quatre-vingt (80) cigognes blanches avaient tenté un arrêt sur le marais de Toddé mais la troupe s'était ravisé in extremis pour reprendre sa pompe vers le nord... Après le gros passage prénuptial (fin décembre-mi/fin janvier, c'est à cette époque que retrouvant les nids dans leurs royaumes chérifien et d'Al Andalous elles craquent, craquettent, claquettent et glottorent à tout va - ah, que de souvenirs d'enfance...), et comme rien n'est jamais au carré, en ornithologie, il semble qu'il y a fréquemment des retardataires, des sujets résolument non adeptes du grégarisme ! Quelques observations d'esseulées par l'Ornithondar: une (1) cigogne blanche sur le marigot de N'Guisset un 24 février (2016), une (1) cerclant à la verticale du Djoudj un 2 mars (2016), et même une (1) autre sur le marigot de Khant un 14 avril (2017).
Décomptes récents mémorables...
Le 7 janvier 2002*, un vol de ~300 cigognes blanches par-dessus le Ndiaël [nord du Sénégal]
Le 4 décembre 2003*, au moins 550 cigognes blanches stationnées sur une mare du Ndiaël [nord du Sénégal]
Le 4 janvier 2011*, ~1500 cigognes blanches dans les faubourgs de Gossas [sud du Sénégal]
Le 25 janvier 2014**, un vol de +270 cigognes blanches par-dessus le Ferlo [nord du Sénégal]
Le 25 décembre 2016**, ~80 cigognes blanches au-dessus du marais de Toddé [nord du Sénégal]
- Sources: *African Bird Club (ABC) et **Ornithondar
Neuf cigognes noires à Boppu Taré, la 'petite mare' de la 'grande mare'
Ce 20 janvier 2018 sur Boppu Taré, la mare laborieusement et de force réalimentée depuis le Nyéti Yone, on est au repos: quelque cent vingt-cinq (~125) spatules blanches (platalea l. leucorodia), peu ou prou le même nombre que le 21 janvier 2014, cent-vingt (120) spatules*1 - mais il y avait ce jour-là quatre (4) spatules africaines en plus ! Plusieurs centaines de canards souchets (spatula clypeata), des dizaines d'avocettes élégantes (recurvirostra avosetta) et autant d'échasses blanches (himantopus himantopus). Sur les vasières, le va et vient de limicoles des plus classiques (gravelots sp., bécasseaux et chevaliers sp.). Au sud du lagon, dans les vapeurs et les herbiers, jusqu'à neuf (7 à 9) cigognes noires (ciconia n. nigra) et une (1) grue couronnée noire (balearica p. pavonina) sont en train de pâturer. Le 21 janvier 2014, un couple de grues paradait exactement au même endroit... Cette dernière, peut-être est-elle immobilisée par des (pré)occupations de saison, on ne la voit se redresser que lorsque des trublions de phacochères ont décidé de galoper en rond pour jouer, dans la steppe poussiéreuse limitrophe, et d'en soulever des tombereaux de sables: "c'est pas un peu fini, ce ramdam, nom d'un cochon ?!"
Des chiffres qui en disent assez...
En février 2006*, 170 grues couronnées aux alentours de la 'mare' [Ndiaël]
En février 2006* toujours, 117 cigognes noires, toujours dans les environs de la 'mare' [Ndiaël]
Mi-janvier 2014***, 109 cigognes noires [Ndiaël]
Le 30 décembre 2015**, 48 à 52 cigognes noires stationnent sur un bas-fond humide en gonakeraie [Ndiaël]
Le 21 janvier 2016**, 22 cigognes noires sont sur la 'grande mare' [Ndiaël]
Mi-janvier 2014***, 109 cigognes noires [Ndiaël]
Le 30 décembre 2015**, 48 à 52 cigognes noires stationnent sur un bas-fond humide en gonakeraie [Ndiaël]
Le 21 janvier 2016**, 22 cigognes noires sont sur la 'grande mare' [Ndiaël]
- Sources: *African Bird Club (ABC), **Ornithondar, *** Patrick Triplet in Bos. et al. 2015
Lire sur Ornithondar:
*1 Réserve du Ndiaël: les nympheas du Nyéti Yone, 2014 01 21
Et Cigogne(s) noire(s) vagabonde(s) - le Ndiaël, bon gré mal gré..., 2010 02 11
Giverny sahélien: petits clowns bariolés sur moquettes de nympheas
Merci à l'Office [sénégalais, ndlr.] des lacs et des cours d'eau (Olac), combien même on n'est pas né du dernier hivernage (fort heureusement) et que l'Ornithondar n'est pas dupe d'enjeux autrement moins gratuits et naturalistes que ses caprices... Alors saluons, et admirons la renaissance du Nyéti Yone, marigot long de quelque vingt-huit kilomètres allant se perdre dans la grande cuvette du Ndiaël - le grand défi de revitalisation qui reste à venir... Ce soir, c'est un enchantement, sur la rive occidentale de cette veine aquatique et verte. On réveillerait bientôt Monet, tiens, pour l'installer sur ce tertre et le regarder peindre ce décor de couleurs délicates, enchâssé entre deux immensités d'ocres à perte de vue et le plus souvent balayées par l'harmattan. Le Nyeti Yone sur tout son long tapissé de nénuphars (majoritairement nymphea alba) est animé d'une vie aviaire mouvementée bien que peu riche d'espèces: des dizaines et des dizaines de gallinules poules-d'eau (gallinula c. chloropus), rétives à l'envol et préférant fuir par le tapis de nénuphars. Sur les nénuphars aussi comme sur des radeaux: les jacanas à poitrine dorée (actophilornis africanus), nettement moins nombreux; des bergeronnettes ibériques (motacilla iberiae, cf. photo ci-après) et les tisserins à tête noire (ploceus melanocephalus) fort à l'aise sur ces matelas instables pour venir s'abreuver en toute quiétude... Mais ce sont les anserelles naines (nettapus auritus, cf. photos ci-dessous) qui focalisent toute l'attention, évidemment: un peu moins nombreuses que les poules mais tout de même ! Pas souvent observé autant de ces oies naines alias sarcelles à oreillons ailleurs qu'ici, dans le bas-delta. Les petites beautés ont décidément de quoi se plaire sur le Nyeti Yone: profusion de nympheas dont elles se délectent des tiges, écoulement très lent de la rivière; pas d'invasion (pour le moment) par les massettes (typha australis); tranquillité du site. Ces petits anatidés perchant de préférence sur les branches et arbres souffreteux, et nidifiant surtout dans des cavités d'arbres, à défaut dans les talus comme des guêpiers (!), je me demande toujours où ceux-ci peuvent trouver leur bonheur. Probable qu'en saison de reproduction, c'est imminent, les anserelles gagnent le lac de Guiers et certains sites peu visités (Toddé) ou peu accessibles (marigot de N'Guisset) pour s'y reproduire à l'abri des indiscrétions... Au regard des comptages effectués chaque année à la mi-janvier dans la basse vallée par Triplet et al., et peut-être, qui sait, par les agents sénégalais des parcs et réserves, on aimerait bien savoir ce que peut donner (ou pourrait donner) un inventaire sur les 28 kilomètres du Nyeti Yone ? 120 oiseaux sur le troisième des Marigots en janvier 2014; et un maximum de 240 dans le parc national du Djoudj (PNOD) en 2011* - c'est ce que j'ai de plus récent... Serait-il hasardeux de penser qu'aujourd'hui sur le Nyeti Yone, à ce que nous voyons, ces deux résultats devaient être approchés, et même dépassés ?
* In Les oiseaux d'eau dans le delta du fleuve Sénégal (rive gauche) - Bilan de 25 années de dénombrements hivernaux (mi-janvier 1989-2014),
par Patrick Triplet, Ibrahima Diop, Seydina Issa Sylla, Vincent Schricke, ONCFS et OMPO (France), DPN (Sénégal), juin 2014
Ci-dessous:
anserelles naines - nettapus auritus, sur le Nyeti Yone
RSA Ndiaël 2018 01 19, 16h17-17h09 / © Photos par Frédéric Bacuez
- Cliquer sur les photos pour agrandir -
OISEAUX / 68 espèces cochées, 1 sp. entendue
MAMMIFÈRES / 3 espèces vuesVu [j'ai oublié mon inséparable carnet de notes ! Ce sera donc de mémoire...]:
- Pélican blanc (pelecanus onocrotalus, great white pelican), quelques ind. stationnés [plaine rizicole]
- Cormoran africain (microcarbo a. africanus, long-tailed cormorant), quelques ind. en vol passant [Nyeti Yone] [plaine rizicole]
- Anhinga (roux) d'Afrique (anhinga r. rufa, african darter), ~3 ind. [Nyéti Yone]
- Crabier chevelu (ardeola ralloides, squacco heron), plusieurs ind. ['petite mare']
- Aigrette ardoisée (egretta ardesiaca, black heron), ~15 ind. stationnés ['petite mare'] + quelques ind. [sur le Nyeti Yone]
- Aigrette garzette (egretta g. garzetta, little egret)
- Grande aigrette (ardea alba ssp. melanorhynchos, western great egret)
- Héron cendré (ardea c. cinerea, grey heron)
- Héron pourpré (ardea p. purpurea, purple heron), 2+ ind. [Nyeti Yone]
- Cigogne blanche (ciconia c. ciconia, white stork), 1 ind. solitaire reposant en bordure des herbiers secs - pas trop l'air en forme... [Ndiaël]
- Cigogne noire (ciconia nigra, black stork), groupe de 7 à 9 ind. dans les herbiers [au sud de la 'petite mare']
- Spatule blanche (d'Europe, platalea l. leucorodia, eurasian spoonbill), ~122 + 2 ind. stationnés ['petite mare']
- Ouette d'Egypte (alopochen aegyptiaca, egyptian goose), quelques ind. stationnés ['petite mare'] + groupe de ~7 ind., levé [du Nyeti Yone]
- Sarcidiorne à bosse (Canard à bosse, sarkidiornis melanotos, knob-billed duck, african comb duck), 2 ind. femelles [Nyeti Yone]
- Anserelle naine (nettapus auritus, african pygmy goose), des dizaines voire centaines d'ind. [Nyeti Yone]
- Canard souchet (spatula clypeata, northern shoveler), quelques dizaines d'ind. au repos ['petite mare']
- Sarcelle d'été (spatula querquedula, garganey), quelques dizaines d'ind. ['petite mare'] + quelques ind. [marigot en cours d'assèchement] + une volée de ~15 ind. [Nyeti Yone]
- Balbuzard pêcheur d'Eurasie (pandion h. haliaetus, eurasian osprey), 1 ind. posé au sol, les serres sur sa proie, dans la grande steppe entre le canal de Bombol et la rizerie
- Milan d'Afrique à bec jaune (Milan parasite, milvus aegyptius ssp. parasitus, yellow-billed kite)
- Milan noir (milvus m. migrans, black kite)
- Busard cendré (circus pygargus, Montagu's harrier), 1 ind. mâle en vol [au sud de la 'petite mare'] et 1 ind. mâle chasse en fin de journée dans la steppe, plusieurs fois levé du sol par notre avancée [Ndiaël]
- Busard des roseaux (circus a. aeruginosus, western marsh-harrier), quelques ind. [plaine rizicole] + 2+ ind. - dont femelle [Ndiaël]
- Circaète Jean-Le-Blanc (circaetus gallicus, short-toed snake-eagle), 1 ind. [Ndiaël]
- Faucon crécerelle (falco t. tinnunculus, common kestrel), 1 ind. à la cime d'un arbre [Ndiaël, proche du canal de Bombol]
- Gallinule poule-d'eau (gallinula c. chloropus, common moorhen), des centaines d'ind. [sur le cours du Nyeti Yone]
- Grue couronnée noire (balearica p. pavonina, -west african- black crowned crane - Vulnerable/VU-Vulnérable, sur la Liste rouge de l'UICN des espèces menacées de disparition), au moins 1 ind. dans les herbiers, redresse tête et cou quand des phacos' jouent, se poursuivent et soulèvent des tombrereaux de poussière dans la steppe voisine ['petite mare']
- Jacana à poitrine dorée (actophilornis africanus, african jacana), plusieurs ind. [Nyeti Yone]
- Échasse blanche (himantopus himantopus, black-winged stilt), quelques dizaines d'ind. ['petite mare'] + 1 ind. sur marigot en cours d'assèchement [Ndiaël]
- Avocette élégante (recurvirostra avosetta, pied avocet - Least concern/LC-Préoccupation mineure, sur la Liste rouge de l'UICN des espèces menacées de disparition), plusieurs ind. ['petite mare']
- Courvite isabelle (cursorius c. cursor, cream-coloured courser), 2 ind. [Ndiaël]
- Glaréole à collier (glareola p. pratincola, collared pratincole), plusieurs ind. en vol dans les cieux, ici et là [plaine rizicole]
- Petit gravelot du Nord (charadrius dubius ssp. curonicus, northern little ringed plover), au moins 1 ind., sur marigot en cours d'assèchement [Ndiaël]
- Grand gravelot (charadrius h. hiaticula, common ringed plover), sur marigot en cours d'assèchement [Ndiaël]
- Gravelot pâtre (charadrius pecuarius, Kittlitz's plover), sur marigot en cours d'assèchement [Ndiaël]
- Vanneau éperonné (vanellus spinosus, spur-winged lapwing)
- Bécasseau minute (calidris minuta, little stint)
- Bécasseau variable (calidris alpina ssp., dunlin), 1 ind. sur marigot en cours d'assèchement [Ndiaël]
- Combattant varié (calidris pugnax, ruff), 1 ind. sur marigot en cours d'assèchement [Ndiaël]
- Chevalier arlequin (tringa erythropus, spotted redshank), 1 ind. + 2 ind., sur marigots en cours d'assèchement [Ndiaël]
- Chevalier gambette (tringa t. totanus, common redshank), 2+ ind. sur marigot en cours d'assèchement [Ndiaël]
- Chevalier aboyeur (tringa nebularia, common greenshank), 1 ind. dans la rigole d'alimentation de la 'petite mare' + quelques sur marigot en cours d'assèchement [Ndiaël]
- Chevalier stagnatile (tringa stagnatilis, marsh sandpiper), au total 3 à 4 ind., sur marigots en cours d'assèchement [Ndiaël]
- Chevalier sylvain (tringa glareola, wood sandpiper)
- Sterne hansel (gelochelidon n. nilotica, gull-billed tern), quelques ind [plaine rizicole]
- Tourterelle masquée (Tourterelle à masque de fer, oena c. capensis, Namaqua dove)
- Tourterelle maillée (spilopelia/streptopelia s. senegalensis, laughing dove)
- Pigeon roussard (de Guinée, columba guinea, speckled pigeon)
- Tourterelle pleureuse du Niger (streptopelia decipiens ssp. shelleyi, -Niger- mourning collared-dove)
- Martin-pêcheur pie (ceryle r. rudis, pied kingfisher), 1 ind. sur digue vannée + 1 ind. sur rambarde de l'ouvrage vanné de Belel Ndiaye [Nyeti Yone]
- Guêpier nain (merops p. pusillus, little bee-eater), quelques ind. en bordure [du Nyeti Yone]
- Guêpier de Perse de l'ouest (merops persicus ssp. chrysoconos, western blue-cheeked bee-eater), quelques ind. chassant ou perchés en bordure [du Nyeti Yone]
- Coliou huppé (à nuque bleue, 'oiseau-souris', urocolius m. macrourus, blue-naped mousebird)
- Rollier d'Abyssinie (coracias abyssinicus, abyssinian roller)
- Alouette calandrelle (calandrella brachydactyla ssp., greater short-toed lark), plusieurs dizaines d'ind. assez disséminés dans la steppe [Ndiaël]
- Cochevis huppé du Sénégal (galerida cristata ssp. senegallensis, -Senegal- crested lark)
- Hirondelle de rivage (riparia r. riparia, common sand martin)
- Hirondelle rustique (hirundo r. rustica, barn swallow), quelques ind. - amusant: deux sujets au ras du sol suivent le véhicule en espérant profiter de ce qu'il pourrait soulever dans son sillage...
- Bergeronnette printanière (motacilla f. flava, blue-headed wagtail)
- Bergeronnette ibérique (motacilla iberiae, spanish wagtail), quelques ind. sur les nympheas [Nyeti Yone]
- Rougequeue à front blanc (phoenicurus p. phoenicurus, common redstart), 1 ind. [berge du Nyeti Yone]
- Traquet motteux (oenanthe o. oenanthe, northern wheatear)
- Agrobate podobé (cercotrichas p. podobe, black scrub-robin), au total 2 ind. [berges du Nyeti Yone]
- Rousserolle effarvatte (acrocephalus scirpaceus, eurasian reed-warbler), 1 ind. dans un îlot d'herbes [au milieu du Nyeti Yone]
- Pouillot véloce (phylloscopus c. collybita, common chiffchaff)
- Fauvette grisette (curruca c. communis, common whitethroat), 1+ ind. [environs du Nyeti Yone]
- Pie-grièche à tête rousse (lanius s. senator, woodchat shrike)
- Moineau doré (passer luteus, Sudan golden sparrow)
- Tisserin à tête noire (ploceus m. melanocephalus, black-headed weaver)
Fauvette (passerinette) de Tschusi (curruca inornata ssp. inornata ou/et iberiae, western subalpine warbler) /
Ci-dessous:
un chevalier aboyeur - tringa nebularia, rassuré, s'assoupit...
chenal du Nyeti Yone vers la 'petite mare' du Ndiaël 2019 01 20, 15h56 / © Photos par Frédéric Bacuez
Bergeronnette ibérique sur nymphea (16h24) - Guêpiers nains sur salvadora persica (16h11)
Nyeti Yone 2018 01 20 aprem' / © Photo par Frédéric Bacuez
AUTRES:
- Phacochère commun (phacochoerus africanus, common warthog), loin: au moins 2 ind. se poursuivent dans la steppe voisine de la 'petite mare' du Ndiaël, soulevant tellement de poussières que la tête d'une grue couronnée finit par émerger des herbiers d'à coté: "m'enfin, qu'est-que ce ramdam !?"
- Patas 'singe rouge' (erythrocebus patas, patas monkey), 1 ind., seul dans un arbuste malingre au beau milieu de la steppe + ~3 ind. [Ndiaël]
- Écureuil terrestre du Sénégal (xerus erythropus, striped ground squirrel), 1 ind.
* Bango-Sinthiane -
- Gardeboeuf d'Afrique (bubulcus i. ibis, cattle egret), volées passantes du soir [SO-NE]
- Capucin bec-d'argent (euodice c. cantans, african silverbill, mauritanian silverbill), famille - 2 ind. ad. littéralement débordés par la progéniture, 4 ind. juv. !
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