20, dans l'eucalyptus: pouillot fitis ou 'chiffchaff' ibérique ? [actualisé 2019 03 9]

 Pouillot fitis ou pouillot ibérique ?
Dans l'eucalyptus riverain du Djeuss, après le bain du matin... 
2013 01 20, 9h30 / ©  Photo par Frédéric Bacuez

* Bango. Berges du Djeuss d'eau douce -

MATIN, 9h30-

Du bord de l'eau monte vers les cimes du grand eucalyptus un pouillot qui sort visiblement du bain matinal. Comme toujours, le petit oiseau est hyperactif, agité et 'tremblant' - ailes et queue. Il s'élance bientôt de branche en branche avant de disparaître. Dans les hauteurs de l'arbre, je le suis avec les jumelles puis mon appareil photographique:  la queue échancrée, le corps un tantinet fuselé, la calotte peu prononcée, le sourcil et le trait discrets mais nets, les parotiques plus fades que chez le commun pouillot véloce, j'en ferais bien un pouillot fitis (phylloscopus trochilus ssp. trochilus, willow warbler)... Enfin, pour moi... Et j'ai sans doute tout faux ! Il faudra attendre mars 2019 et la publication sur Senegal Wildlife d'un billet par l'ami Bram Piot*, pour que l'on puisse penser, plutôt et peut-être, sur la base des (piètres) photos ci-dessus, à un pouillot ibérique (phylloscopus ibericus, iberian chiffchaff), un petit chose qui aurait un chouïa du véloce et un autre chouïa du fitis... Pas assez calé, l'Ornithondar, sur ces questions particulièrement irritantes (et passionnantes, je n'en doute pas), pour affirmer mordicus que le poulbot est l'un ou l'autre de ces deux pouillots...

* Lire et voir:
Iberian Chiffchaff in West Africa, par Bram Piot in Senegal Wildlife 2019 03 9

Nota: l'observateur attentif pourra s'amuser à identifier les cinq espèces de pouillots qui peuvent /pourraient stationner plus ou moins durablement sous les latitudes deltaïques du fleuve Sénégal, de l'automne au printemps.

  • Le pouillot véloce (phylloscopus collybita), de loin le pouillot hivernant le plus commun, apprécie tous les milieux de la région, avec une affection particulière pour les ripisylves stratifiés dont les sous-bois sont des touffes épaisses de tamarix senegalensis. Le pouillot véloce est de moins en moins fréquent dès que l'on s'éloigne du Walo (basses terres) et des zones les plus humides du delta.
  • Le pouillot ibérique (phylloscopus ibericus) est beaucoup moins connu que son proche parent véloce. Une petite population d'hivernants semblerait apprécier tout spécialement le bas-delta du fleuve Sénégal, notamment ses ripisylves mêlant gonakiers et tamarix.
  • Le pouillot de Bonelli (phylloscopus bonelli), à l'inverse du pouillot véloce, est par excellence le pouillot du Dieri (hautes terres): dans la brousse à acacias, notamment en zone pastorale, il est immanquable, toujours en mouvement et à la recherche d'insectes et de larves, souvent dans des positions acrobatiques ou suspendu, tête en bas, à l'extrémité d'une branche...
  • Le pouillot fitis (phylloscopus trochinus) est nettement moins fréquent que le véloce et le Bonelli, et souffre probablement de la raréfaction depuis quarante ans des grands arbres qu'il affectionne... On le rencontrera volontiers dans les allées et sur les berges fluviales encore arborées. Son erratisme hivernal lui permet d'aller chercher ailleurs la canopée qu'il ne peut plus guère trouver au Sahel. Les sujets les plus clairs nous viennent de Fennoscandie.
  • Le pouillot siffleur (phylloscopus sibilatrix) est un migrateur des passages automnal et printanier, rarement observé dans le delta et le long du fleuve Sénégal.
  • Un sixième visiteur, le pouillot à grands sourcils (phylloscopus inornatus) est une espèce accidentelle venue de la taïga sibérienne: une mention dans le bas-delta en décembre 2003.


En rappel sur OrnithondarLa halte joyeuse des pouillots fitis et véloces

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