20-27, la floraison des manguiers électrise les oiseaux
Au crépuscule sur les berges bangotines du Djeuss d'eau douce, les manguiers sont en fleurs 2013 01 24, 19h10 / @ Photo par Frédéric Bacuez |
* Bango. Rives du Djeuss d'eau douce -
Les manguiers bangotins des rives fluviales sont en fleurs, déjà. Depuis quelques jours, ils attirent des myriades d'insectes et quelques cétoines qui ont survécu à la saison sèche. Dans les frondaisons ou sur l'écorce des vénérables fruitiers, des Touracos gris (Crinifer piscator), un Gonolek de Barbarie (Laniarius barbarus) et un Camaroptère à dos gris (Camaroptera brachyura ssp. brevicaudata), mais surtout les Pics goertan (Dendropicos goertae) qui fouillent la moindre anfractuosité, la moindre plaie des arbres. Les mâles de Tisserins gendarmes (Ploceus c. cucullatus) commencent à y pousser leurs crécelles saisonnières. Les oiseaux insectivores se régalent : c'est le cas de la petite famille de Guêpiers nains (Merops p. pusillus) qui habite ici ; mais aussi de deux hivernantes dans le plus gros des manguiers, une Fauvette grisette (Curruca communis) et, parfois, une Hypolaïs obscure (Hippolais opaca). Elles ne sont pas seules : les Souïmangas butineurs, à poitrine rouge (Chalcomitra senegalensis) et à longue queue (Cinnyris pulchellus), volètent comme des colibris sud-américains devant les pistils sucrés et endossent leurs habits prénuptiaux. Les mâles de Souïmanga à longue queue verdissent de jour en jour et passent énormément de temps à accompagner leur mue par d'intenses et méticuleux nettoyages de leurs nouvelles plumes. Dans le voisinage immédiat, les Tourterelles maillées (Streptopelia senegalensis) roucoulent à gorge saturée et ne lâchent pas d'une plume la femelle qu'ils tentent de séduire. Infatigables autant que les moutons de la prochaine Tabaski (sic), les Bulbuls des jardins (pycnonotus barbatus ssp. inornatus) sont à la parade bruyante, rivalisant de vocalises énamourées - leurs fameux "quick quick, doctor quick !"...
Ci-après, autour des manguiers et bougainvillées en fleurs du Djeuss bangotin...
De haut en, bas et de g. à d. :
Souïmanga à longue queue, mâle en mue nuptiale - Bulbul des jardins, mâle chanteur - Camaroptère à dos gris
Souïmanga à poitrine rouge, femelle - Souïmanga à longue queue, mâle en mue nuptiale - Souïmanga à longue queue, femelle
Tourterelle maillée, mâle nuptial - Tourterelles maillées, parade nuptiale - Bulbuls des jardins, couple en formation
Gonolek de Barbarie - Guêpier nain et sa proie - Bulbul des jardins, mâle chanteur
Bulbul des jardins - Tourterelle maillée, mâle chanteur - Bulbul des jardins
2013 01 20 et 27 / @ Photos par Frédéric Bacuez
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Aparté...
« Le hêtre était surtout (à cette époque) pétri d’oiseaux et de mouches ; il contenait autant d’oiseaux et de mouches que de feuilles. Il était constamment charrué et bouleversé de corneilles, de corbeaux et d’essaims ; il éclaboussait à chaque instant des vols de rossignols et de mésanges ; il fumait de bergeronnettes et d’abeilles ; il soufflait des faucons et des taons ; il jonglait avec des balles multicolores de pinsons, de roitelets, de rouges-gorges, de pluviers et de guêpes. C’était autour de lui une ronde sans fin d’oiseaux, de papillons et de mouches dans lesquels le soleil avait l’air de se décomposer en arcs-en-ciel comme à travers des jaillissements d’embruns. »
- Jean Giono, Un roi sans divertissement
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