27, un charnier de cinq Pélicans blancs
Ci-dessus et en bas : un charnier de Pélicans blancs au bord du marais 2012 12 27 matin / @ Photos par Frédéric Bacuez |
Le 2 décembre dernier (cliquer ICI), j'avais découvert les restes complets d'un Pélican blanc (Pelecanus onocrotalus, Great White Pelican), cachés dans les herbes vertes bordant un marais encore plein d'eau. Je m'étais dit qu'il s'agissait probablement d'un oiseau malade ou vieux qui était venu tomber là : l'embout encore rouge orangé du bec attestait qu'il s'agissait d'un adulte, en effet. L'idée d'un accident 'regrettable' dans les filets des pêcheurs m'avait aussi traversé l'esprit; eux-aussi souvent âgés, les gars peu loquaces parcourent la plaine alluviale quand les pluies puis la crue du fleuve l'enrichissent de limon et de poissons. Ce matin, avec l'eau du marais qui s'évapore à toute allure, je piétine dans la vase noire pour voir dans quel état de décomposition est le gros palmipède, et si quelque Loup doré (Canis lupaster) n'en avait pas rempli son carnier... Je me rends compte que les plumes et les os sont anormalement nombreux pour une seule bête, même de la taille d'un pélican: je retourne la boue et secoue les plumages, je découvre vite un puis deux et en tout cinq becs au bout crocheté typique, tous attachés à la tête de ce qui furent des pélicans blancs.
Un charnier pour njagabaar
Il ne s'agit donc pas d'un cimetière de njagabaar, les plus gros oiseaux d'Afrique après l'autruche, les plus symboliques du delta sénégalais, qui seraient venus mourir ensemble, ici. Après avoir écarté l'idée, saugrenue sous ces tropiques très pragmatiques, d'un fou furieux ayant pris en grippe les Pélicans blancs - ça, c'est affaire de Blancs, comme on dit...- je me résigne à deux hypothèses et on comprendra aisément laquelle a ma faveur : soit un braconnier aurait économisé suffisamment de cartouches - et d'argent- pour se faire pas un mais cinq oiseaux énormes et pas très recherchés, une fois morts. Soit, explication la plus vraisemblable, c'est qu'à la faveur de la mousson et l'inondation miraculeuse de la plaine (fin août-fin octobre), nos vieux pêcheurs ont eu quelque peine à écumer les mares et les bolongs engloutis par la crue : ils ont installé leurs filets au plus accessible, tendus en travers des cours d'eau, venant les récupérer quelques jours plus tard lorsque des centaines de poissons égarés s'y sont piégés... J'imagine que certains des pélicans qui aiment se regrouper dans la plaine à cette époque-là ont rendu visite aux filets et, à leur tour, s'y sont empêtrés et noyés. Comme le balbuzard Ceulan du Diawel...
Il ne s'agit donc pas d'un cimetière de njagabaar, les plus gros oiseaux d'Afrique après l'autruche, les plus symboliques du delta sénégalais, qui seraient venus mourir ensemble, ici. Après avoir écarté l'idée, saugrenue sous ces tropiques très pragmatiques, d'un fou furieux ayant pris en grippe les Pélicans blancs - ça, c'est affaire de Blancs, comme on dit...- je me résigne à deux hypothèses et on comprendra aisément laquelle a ma faveur : soit un braconnier aurait économisé suffisamment de cartouches - et d'argent- pour se faire pas un mais cinq oiseaux énormes et pas très recherchés, une fois morts. Soit, explication la plus vraisemblable, c'est qu'à la faveur de la mousson et l'inondation miraculeuse de la plaine (fin août-fin octobre), nos vieux pêcheurs ont eu quelque peine à écumer les mares et les bolongs engloutis par la crue : ils ont installé leurs filets au plus accessible, tendus en travers des cours d'eau, venant les récupérer quelques jours plus tard lorsque des centaines de poissons égarés s'y sont piégés... J'imagine que certains des pélicans qui aiment se regrouper dans la plaine à cette époque-là ont rendu visite aux filets et, à leur tour, s'y sont empêtrés et noyés. Comme le balbuzard Ceulan du Diawel...
Ci-dessous :
un charnier de pélicans blancs au bord du marais
2012 12 27 matin / @ Photos par Frédéric Bacuez
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