16-18, le fumet d'une causerie sur le réchauffement climatique


2007 10 18 soir, depuis la corniche de Sor, l'horizon est enfumé...
Mais Saint-Louis-du-Sénégal "s'engage" et monte à l'assaut du réchauffement climatique/ © Photo par Frédéric Bacuez


* Saint-Louis-du-Sénégal -

Aparté... Profitant peut-être des flonflons de la fête*1 - joindre l'utile à l'agréable ?-, une conférence sur le réchauffement climatique*2 s'est tenue à Saint-Louis du 16 au 18 décembre 2010*3 (cf. ci-contre). Il fallait bien cela pour effacer les fiascos de Copenhague et de Cancun, et je ne doute pas un instant que les 'restitutions des ateliers' permettront rapidement de prendre un nouveau souffle vers des lendemains plus respirables ! Cependant, les espoirs systématiquement déçus nourrissant les légitimes doutes, on est vite inquiet quand on voit que les travers habituels de telles réunions sont sans cesse répétés: beaucoup de bla bla déterritorialisé; l'obsession du "modérateur" - comme si ces gens-là ne pouvaient pas exposer leurs analyses sans se foutre sur la gueule !; le patronage des politiques et des administratifs, aussi pointus sur la question que Mamadou & Bineta;  l'indispensable uniforme en parade; l'assistance clairsemée de convives divers et varié(e)s;  et les cascades de flagorneries et d'auto congratulations, retranscrites avec application par ces sempiternels adeptes du stylo-qui-note-tout-sur-du-papier-qui-finira-dans-le-fleuve. En regardant la liste des invités et des intervenants (dont le savoir-faire est souligné), je reste perplexe quand je constate la présence de l'honorable maire de Bobo-Dioulasso: ses services ont tout de même décapité, pour ouvrir quelques grand'voies, une grande partie des arbres multi centenaires d'une des rares villes boisées de l'Afrique occidentale, créant une vive polémique au Burkina Faso. En ce qui concerne le delta du fleuve Sénégal, au-delà de la problématique déchets (sic), visiblement toujours aussi problématique, et de l'érosion cotière - là il faut des milliards et l'engagement in situ des Néerlandais ou des Japonais, pas des Marocains !- quid des pollutions atmosphériques locales et régionales ? Il ne suffit pas de répéter à l'envi que l'Afrique n'est responsable que de 3% des effets de serre et de réclamer des sous pour cette prouesse-là-sinon-on-va-polluer - beh oui, 'y a pas d'usines, seulement des éléphants blancs, quelques régiments de 4x4 urbains et des ribambelles de guimbardes à bout de souffle ! Il faudrait seulement quitter les Chambres de Commerce et aller sur le terrain: le déboisement (pour le charbon du culturel thé, entre autres !) déboise toujours autant sinon plus - faut mettre en relation avec la croissance démographique, non ? Où sont les bosquets villageois ? Où sont les bûcherons formés à la coupe qui ne tue pas, définitivement ? Où sont les agents des Eaux & Forêts, non pas pour sanctionner ou... négocier, mais pour expliquer et éduquer ("sensibiliser", "conscientiser", comme on dit sous nos latitudes) ? Où sont les foyers améliorés et les incitations à l'utilisation du gaz domestique ?  Qu'a t-on dit de cette Afrique qui flambe chaque année dès le début de la saison sèche ? Si certaines populations ne mettent plus trop  le feu à leurs terres (les Wolofs du Sénégal, les Mossè du Burkina Faso), les brousses continuent de partir en fumée partout ailleurs (cf. carte ci-après). Chez nous, ce sont les résidus de canne à sucre, du coté de Richard-Toll, et les chaumes des casiers rizicoles qui sont systématiquement incendiés après récolte (cf. photos). Plus prosaïquement: Saint-Louis, combien de bataillons pour lutter contre le réchauffement climatique...  localement ?

*1 Voir notule annexe
*2 'Forum international: changements climatiques et gouvernance locale, les villes d'Afrique s'engagent...'
*3 Voir: http://www.villedesaintlouis.com/

Ci-dessous:
Carte des feux en Afrique occidentale, 1994-2005
2007 10 18 aprem', corniche de Sor, Saint-Louis-du-Sénégal; au-dessus des immondices, les trainées de suie en provenance des typhaies embrasées embrasés du Lampsar...
© Photo par Frédéric Bacuez




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