Quatre à cinq Jacanas nains d'un coup - 8/9e mention sénégalaise, 5e pour notre nord



Notule réactualisée, 12 mars 2024.
Encore et toujours dans le réduit de Toddé : 8e mention au Sénégal de l'énigmatique Jacana nain (Microparra capensis, Lesser Jacana), 5e dans le nord du pays ; et 3e pour l'Ornithondar (2 dans les Trois-Marigots, 1 dans le PNOD). Dans quinze jours, Gabriel Caucal, qui m'accompagne ce 21 janvier 2020 pour découvrir mon petit coin de paradis, sera l'auteur en Casamance de la 9e mention nationale, faisant de lui le recordman absolu des observations du petit chose dans la région sénégambienne... 

* (Aire communautaire patrimoniale des) Trois-Marigots. 
Marais de Toddé -
21 janvier 2020. APREM', 13h25-13h35-
A pied. Avec Gabriel Caucal.

Précédemment :
Nouvelle donnée d'un Jacana nain, encore par Vieux Ngom !, in Ornithondar 2019 03 16
2e mention d'un Jacana nain dans la moitié nord du Sénégal - et par des Sénégalais, eurêka ! , in Ornithondar 2018 07 19
Une semaine après, le Jacana nain est toujours là, in Ornithondar 2013 01 28
Evénement: 2e mention d'un jacana nain au Sénégal, 1ère pour la moitié nord du pays - par Ornithondar !, in Ornithondar 2013 01 21
Voir aussi : Year in review: 2019, par Bram Piot in SenegalWildlife 2020 01 19

Khant-Toddé-Khant

Passé midi au zénith. C'est notre chance, à Gabriel et à moi, il ne fait pas vraiment chaud, aujourd'hui, probablement 28° à ce moment traditionnellement le plus délicat, le plus éprouvant de la journée (pour les quelque trois heures à venir), quand on crapahute dans la brousse, même atlantique. Un prosopis solitaire dont les branches ne traînent pas au sol à force d'être raboté offre une ombre généreuse, durable, facile à gérer, c'est tellement rare. En lisière du marais que j'appelle de Toddé, en fait un réceptacle des eaux de débordement de la rivière N'Galam laquelle ferme, ou plutôt ouvre au sud-ouest ladite dépression (à l'instar des Trois-Marigots auxquels je la rattache bio-géographiquement, cela me semble naturellement évident, et nécessaire). Plus haut, le marais s'enchâsse entre deux cordons sablonneux dont l'un est un champ de tir occasionnel de l'Armée sénégalaise. Depuis que l'agro-business et sa chimie incontrôlée prennent possession des terres, bradées par les chasseurs désargentés ou non valorisées par les fondations et autres institutions expertes en colloques et panneaux plantés au milieu de nulle part, la rivière N'Galam est artificiellement maintenue à son étiage le plus haut afin de permettre aux nouveaux colons 'patriotiques', noirs ou blancs bonnet blanc noir bonnet, de raser savanes et dunes à acacias pour y jeter leurs xalis et les saloperies qui vont avec, en dépit de tout bon sens. Butternuts et maïs doux à 40 kilomètres du Sahara à vol d'oiseau, si ce n'est pas de l'irresponsabilité et de la cupidité !? En ce qu'elle nous intéresse pour sa biodiversité, nous misérables naturalistes has been, la cuvette se trouve dès lors inondée à l'année, ce qui n'est pas un bien malgré les apparences. Et comme le marais devient permanent, il est colonisé à son tour par le typha exclusif, qui finit par avaler toutes les étendues d'eau dégagées. Au détriment des tanns saisonniers (à limicoles), des scirpaies et autres herbiers endogènes (à passereaux paludicoles), des lagunes sans végétation (aux anatidés). Toujours cette main (indirecte) des Hommes progressistes, satanique...

Pour l'instant, l'eau déborde de son lit végétal et réinvente les pourtours de la cuvette, créant sur toutes ses marges des flaques, des mares, des lagons peu profonds, de jeunes herbiers - avant que le cheval de Troie des roseaux n'envahisse tout cela : chic, les oiseaux sont donc au rendez-vous. Entre autres une belle brochette de Bécassines des marais (Gallinago gallinago), un total de vingt-et unes (21) pour cette seule journée, tant sur le Khant que sur le Toddé. Et deux (2) Gorgebleues à miroir blanc (Luscinia svecica ssp. cyanecula) - lire et voir ICI sur Ornithondar.

A l'heure douce du zénith sahélien...

12h20, c'est aussi l'heure du sandwich-de-Laye sous le Prosopis solitaire face au Toddé (cf. photo ci-après, la vue depuis notre arbre). Gabriel devine, à deux reprises au moins, le mouvement furtif d'un oiseau d'eau, pile poil entre scirpaie et front colonial de la typhaie. Se tournant vers moi il me dit qu'il vient d'apercevoir un oiseau pas habituel qui ressemble à un jacana mais ne paraît pas être un jacana (entendre par là un vulgaire Actophilornis africanus). Je lui réponds, sur le mode de la plaisanterie et regardant ailleurs, qu'il s'agit donc d'un Jacana nain (Microparra capensis)... Qu'à cela ne tienne, notre spotteur ayant une (jeune) réputation à tenir (et à entretenir, pardi !), Gabi se lève et arpente le bord du marais, cherchant même un hypothétique passage, là-bas, sur cette péninsule de Tamarix senegalensis - je connais ! Pas d'espoir de ce côté-là, mon gars, sauf à te barbouiller les pieds... Puis plus rien. L'heure passe, et voilà que soudainement, à 13h25 environ, mon camarade hurle, faisant toujours les cent pas devant le marais - il n'avait pas démissionné, lui... :
- Là, là, ils volent ! 
Deux partent à droite au-dessus des herbages, plus deux à gauche semble-t-il...
Je parviens à accrocher dans mes jumelles la paire qui vole vers la droite et se pose rapidement dans les herbiers, comme d'ailleurs le duo de gauche. On se regarde et je balbutie, en criant, moi aussi :
- Mais oui, on dirait ... on dirait bien des... Jacanas nains !
Un oiseau seul vole plus longuement et se présente un peu à mon viseur photographique avant de disparaître à son tour - clic clac, ouf une preuve !
Bingo ! Quatre voire cinq Jacanas nains d'un seul coup et sur un même petit bout de marais, ah que voilà la belle trouvaille ! Gabriel réintègre l'ombre, on se tape la pogne.

Le 21 à Toddé (Sénégal 2020) après... un 14 au Diawling (Mauritanie 2019) !

Ce 21 janvier 2020, voilà donc la septième (7e) mention sénégalaise du Jacana nain (Microparra capensis, Lesser Jacana); soit une douzaine d'individus (onze à treize) contactés sur dix années. C'est aussi la quatrième (4e) donnée pour la moitié nord/sahélienne du pays (cf. ci-après). Et deux de ces observations septentrionales sont à l'actif de l'Ornithondar. Toutes des Trois-Marigots, la première sur le N'Galam à l'aval de Tylla, la seconde ici même sur le marais de Toddé. Gabriel et moi sommes certes chanceux mais avons pour nous quelques antécédents, anciens en ce qui me concerne (le Burkina Faso des années 90' avant mes découvertes sénégalaises), et beaucoup plus récent pour Gabriel Caucal qui a pu contacter l'animal le 14 janvier 2019 dans le parc national du Diawling (PND), en Mauritanie, où il participait du dénombrement traditionnel des oiseaux d'eau de la mi-janvier. C'était aux marges du bassin de Bell, peut-être une première pour le sanctuaire, cette partie du bas-delta et de la Mauritanie... Nous n'avons donc aucun mérite. Evidemment.

Chronologie des mentions de Microparra capensis 
au Sénégal et sur les confins deltaïques du Sénégal et de la Mauritanie :
  • 1 sujet le 29 juillet 2009, sur un réservoir près de Kédougou, Sénégal, rapporté par African Bird Club (ABC Bull. reports) / 1ère donnée nationale
  • 1 sujet les 21 et 28 janvier 2013 par Frédéric Bacuez à l'aval de Tylla (N'Galam, Trois-Marigots), Sénégal, in Ornithondar / 2e donnée nationale1ère mention du nord Sénégal
  • 1 sujet le 10 avril 2015 par Frédéric Bacuez (avec D & A. Mignot, M. Guiré) au SE du lac de Khar (PN du Djoudj) / 3e donnée nationale, 2e mention du nord Sénégal
  • 1 sujet le 31 janvier 2018, par Geoffrey Monchaux à Médina Afia, près de Manda, département de Kolda, Haute-Casamance, Sénégal, in Observado.org / 4e donnée nationale
  • 3 sujets le 17 février 2018, par Gabriel Caucanas sur le même spot de Médina Afia, près de Manda, département de Kolda, Haute-Casamance, Sénégal / 5e donnée nationale
  • 1 sujet le 15 juillet 2018, par Vieux Ngom et Malle Gaye (PNOD) sur la mare dite de Ross-Bethio, Sénégal - les trois dernières mentions in African Bird Club (ABC Bull. reports) / 6e donnée nationale3e mention du nord Sénégal
  • 1 sujet le 14 janvier 2019, par Gabriel Caucal, "juste en limite du bassin de Bell, vers l'ouvrage de Lemer", parc national du Diawling (PND), Mauritanie, in Ornithondar 2020 01 21 
  • 1 sujet le 16 mars 2019, par Vieux Ngom sur la rivière Lampsar, Sénégal, in SenegalWildlife 2020 01 19 & Ornithondar 2019 03 16 / 7e donnée nationale4e mention du nord Sénégal
  • 4 à 5 sujets ce 21 janvier 2020, par Gabriel Caucal et Frédéric Bacuez sur le marais de Toddé, Sénégal, in Ornithondar 2020 01 21 / 8e donnée nationale, 5e mention du nord Sénégal
Breaking news 2020 02 5 :
  • 4 sujets ("minimum") ce soir, par Gabriel Caucal qui me signale illico presto son obs., une fois encore à Médina Afia, près de Manda, département de Kolda, Haute-Casamance, Sénégal, ce qui fait désormais de notre camarade le recordman et expert officiel (désigné par moi) du Jacana nain au Sénégal, ha ha ha ! / 9e donnée nationale ; décidément...

En haut de notule :
Jacana nain - Microparra capensis
8e mention au Sénégal, 5e de son nord, 3e pour Ornithondar !
15 jours plus tard en Haute-Casamance, Gabriel sera l'auteur de la 9e mention nationale ! 
Marais de Toddé 2020 01 21, 13h34 / @ Photo par Frédéric Bacuez, avec Gabriel CaucalCi-dessous :
Les lieux de l'observation (Vanneau à éperons, Martin-pêcheur huppé, Guêpier nain etc.)
Et l'un des quatre à cinq Jacanas nains repérés in situ
Marais de Toddé 2020 01 21 aprem' / @ Photos par Frédéric Bacuez, avec Gabriel Caucal


In situ...
Latitude 16°1'55.00"N Longitude 16°23'42.40"O



Une expansion vers l'extrême ouest de l'Afrique occidentale ?


Le Jacana nain est un résident relativement bien réparti de l'Afrique orientale et australe. En revanche, sa distribution demeure fragmentée et locale dans l'ouest du continent. Jusqu'à récemment, sur la base de cartes de répartition datées, (très) figées voire erronées des uns et/ou des autres (Borrow-Demey, BirdLife, UICN), l'espèce était connue :
- en Afrique centrale autour du lac Tchad (Tchad, Nigeria, Niger) ainsi que sur le cours frontalier du Logone (Tchad-Cameroun).
- en Afrique occidentale, dans le delta intérieur du fleuve Niger (Mali); aux confins des Niger/Bénin/Burkina Faso; dans la boucle intérieure du fleuve Mouhoun (centre-ouest du Burkina Faso - lire ci-après); et de la région de Banfora (un 'historique' au sud-ouest du Burkina Faso, par exemple le lac Tengrela et environs de Karfiguela) jusque vers le sud de la Côte d'Ivoire par les fleuves Bandama - où il ne semble pas rare.

Les populations ouest-africaines du Jacana nain, mal documentées, semble-t-il peu abondantes mais pas vraiment menacées ("d'après", comme on dit au Burkina...) ont probablement une dynamique encore mal comprise bien que positive. J'ai personnellement connu ce petit Jacanidé dès la fin des années 90' du siècle passé, précisément sur la Mare aux hippopotames de Bala, au nord de Bobo-Dioulasso (Burkina Faso). Réserve de Biosphère (UNESCO 1987) et site d'importance internationale pour les oiseaux (RAMSAR 1990), Bala (19 200 hectares) accueillait déjà à l'époque probablement des dizaines de Jacanas nains. J'y avais personnellement dénombré 9 individus ("conservative count" !), depuis une embarcation, le 26 mars 1999. Del Hoyo et al.* nous disent qu'un bon millier (1000) de ces jacanas fréquenteraient le delta intérieur du fleuve Niger, au Mali, et que des rassemblements (saisonniers) peuvent atteindre aisément deux mille (2000 ?) individus, au Burkina Faso et en Côte d'Ivoire.

Piètre documentation mais pression d'observation ascendante

Le peu de littérature disponible semble indiquer que l'espèce est plutôt casanière. Peu ou pas concernée par la migration intra-africaine. De manière un peu contradictoire, il est aussi expliqué (nous en avons quelques preuves depuis la fin des années 2000 !) que des mouvements, encore très mal connus, concerneraient néanmoins certains oiseaux voire des groupes entiers du petit volatile : de l'erratisme (irrégulier) en lien avec les fluctuations pluviométriques soudano-sahéliennes (de plus en plus marquées) ou avec la (con)quête de nouveaux sites/territoires par de jeunes sujets aventuriers ? Quelques données tendraient à illustrer ce nomadisme :
- en biome sahélien : au nord du Burkina Faso, par exemple à la mare d'Oursi, rapportée en 2004 par Yvan Perre, mais également par un ami personnel dans les années '90 du siècle dernier : il m'avait partagé une de ses photos - avec cercle rouge autour du nain ! Egalement du sud-est de la Mauritanie (pas moyen de trouver des noms de localités avérées)
- en biome soudanien voire (pré-)guinéen : mentionné de la Sierra Leone; et surtout de Guinée-Bissau par Brecht Coppens, Katharina Kühnet et Miguel Lecoq en avril (2 ind.) et juillet (5 ind.) 2015, plus récemment de mai 2019 (5 ind.) sur le lac Vendu Tcham, région de Boé, dans le sud-est du pays vers la frontière avec la Guinée Conakry. Last but not least, d'autres sujets sont trouvés sur les lagunes de Cufada en février 2017 puis, par Miguel le 29 juin 2019 (3 ind.). 
Additif : la toute dernière rencontre date du 7 février 2023 en Gambie (enfin !), d'un individu sur le cours central du fleuve homonyme, par Paul van Pelt et une équipée du BirdingBreaks.

Errements et questionnements sénégalais

Les premières (et toujours rarissimes) observations sénégalaises ont été initiées en 2009. Mentions dites accidentelles essentiellement dues au fait qu'il n'y a pas grand monde qui laboure le terrain des oiseaux, sous nos latitudes sub-sahariennes; spécifiquement celui, marécageux, pas facile, éprouvant, du terrain des oiseaux d'eau (douce). Que les données éventuelles disparaissent souvent des radars faute d'organisme centralisateur régional des données ornithos - il y a les partisans d'eBird, ceux d'Observado, ceux d'iNaturalist, d'autres de leur blogue, et beaucoup de rien du tout, au premier chef nos hôtes sénégalais qui ont l'art de rendre leurs inventaires 'top secret', histoire peut-être de camoufler quelques (très) grosses lacunes pourtant bien connues (mais cachées sous la poussière de l'harmattan); et puis tous ceux qui ne partagent pas, roulent pour leur compte, leur statut ou leur nombril, les trop sérieux ou les pas sérieux-du-tout, tout cela est d'une époque qui part dans tous les sens, on dira ça comme ça ! Quant aux résultats sur papier glacé des grands dénombrements annuels du mois de janvier organisés par Wetlands & Co sur le littoral est-atlantique donc africain, et donc tropical(isé), on nous autorisera à en scruter les résultats avec beaucoup de perplexité : pour le seul décompte de janvier 2017, aucun Jacana nain trouvé en Mauritanie, Gambie, Guinée Bissau ou Guinée Conakry, rien de la Sierra Leone comme du Liberia, du Togo, du Bénin et du Nigeria - le contraire aurait été digne d'intérêt. Trente-quatre (34) individus en Côte d'Ivoire, rien d'anormal dans ce cas; et/mais 28 du Sénégal !!!!!???? D'où que ça sort, encore, ça (in East Atlantic Flyway Census Africa 2017, page 28) ? Qui a vu ? Où on a vu ? Avec quels 'collègues' ou avec quel rapporteur cette spectaculaire louche a-t-elle été partagée ? Qui a compilé, qui a validé ? Aaaaaaaaghhhhh, Sunugal !


28 Microparra capensis dénombrés par l'expertise sénégalaise 
et ses samaritains européens en janvier 2017 !? Diable ! 
Et validé(s), hop sur la toile sans autre vérification ni commentaire ? 
Diantre ! Chapeau bas... Pfffff...


Oublions; et partons "donc du principe qu'il s'agit d'une erreur de transcription dans les fiches, ou encore d'une erreur de saisie dans la base, et que c'est donc à ignorer (...)" me dit un ami, toujours des plus bienveillants. Reconnaissons que l'oiseau peut tromper son monde, a fortiori sous nos latitudes peu préparées à ce genre de surprises ornithologiques : en vol, un jizz très approximatif de Blongios nain (Ixobrychus minutus ssp.); au loin, posé en lisière de roselière, celui tout aussi vague d'une Marouette poussin (Porzana parva); et même de près, pour beaucoup d'observateurs peu ou pas avertis, ou pas très attentifs, un look de juvénile de Jacana à poitrine dorée (Actophilornis africanus), autrement plus fréquent sur nos marais et cours d'eau d'Afrique que son micro cousin.

Au regard des neuf données nationales vérifiables et vérifiées (du mieux qu'il est possible, dont cinq du nord sans compter celle du Diawling mauritanien par le camarade du jour, Gabriel Caucal), toutes rapportées et publiées par ABC, SenegalWildlife et/ou Ornithondar, on peine à imaginer une quelconque présence liée à des déplacements migratoires saisonniers : deux données de saison humide, cinq de la saison sèche et fraîche, une de la saison sèche et chaude : cela ne nous donne guère d'indications quant à la cause (ou la raison) de la présence 'accidentelle' desdits oiseaux aquatiques. Etrangement, aucun contact de la Gambie (avant février... 2023 !), pourtant le pays le mieux couvert par les "ornithos" dans la région, Occidentaux comme Gambiens. Etonnant aussi car deux mentions sénégalaises (1 puis 3 ind.) proviennent de la Casamance toute voisine. Et que notre camarade Miguel Lecoq a 'régulièrement' contacté du Jacana nain en Guinée Bissau (voir plus haut). Le flou artistique concerne aussi la logique géographique des intrusions ou de l'éventuel front pionnier au Sénégal : si trois données proviennent de ce Sénégal méridional, les cinq autres mentions sont du nord-ouest sahélien, précisément de la basse vallée du fleuve Sénégal (4 côté sénégalais, 1 côté mauritanien). A chaque fois il s'agissait de sujet(s) isolé(s), à l'exception des trois (3) individus sus-cités de Médina Afia, en Casamance orientale. Jusqu'à ce 21 janvier 2020.

Post-scriptum 1, dédicace à Vieux Ngom... :
Deux partout, 2 mentions chacun, mon cher Vieux ! Avec plus d'individus à mon compteur, maintenant, ha ha ha... Momentanément, je le souhaite de tout coeur. A bon entendeur, mes amitiés ornithologiques !
Post-scriptum 2 :
Pas de jaloux, Gabi nous remet chacun à notre place : le voici certes avec 2 mentions (plus 1 chez le tout voisin mauritanien) mais, mieux, pire pour nous, avec le plus grand nombre d'oiseaux contactés... Sans pitié, ces jeunes stars de l'ornithologie en devenir du Paléarctique !

 Sources :
Jenni, D.A. & Kirwan, G.M. (2020). Lesser Jacana (Microparra capensis). In: del Hoyo, J., Elliott, A., Sargatal, J., Christie, D.A. & de Juana, E. (eds.). Handbook of the Birds of the World Alive. Lynx Edicions, Barcelona, Espana. 
UICN & BirdLife International 2017 - Microparra capensis


Ci-dessous :
10 minutes d'observation, par intermittence, pas plus ! Et c'est déjà fini...
Jacana nain avant disparition dans les herbiers du marécage...
Marais de Toddé 2020 01 21, 13h34 / @ Photo par Frédéric Bacuez

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Galerie photos : le Traquet de Seebohm, du Maroc au Sénégal

Hyaenidae: appel à témoins...

Adieux : vole, maintenant, tonton Aïdara !