25, béni soit Issa, c'est un jour miraculeux: un nouveau spot à pic gris & une passée de 1400 barges - entre autres (1/2)
* Quelque part dans l'Aire patrimoniale communautaire des Trois-Marigots -
25 décembre 2017 - Part. 1, 5h20-16h-
A pied.
Temps: 15-29/30°, globalement couvert / Lever du soleil, 7h30 [la nuit la plus longue de l'année] / UV 7, élevé /
Vent d'est jusqu'à 20 km/h (à partir de 9h30) / Humidité, 24%
5h, 16° / 6h, 15° / 9h, 17° / 13h, 26° / 15h, 29° /
Température maximale ces 30 dernières années: 39° (1997) / Température moyenne maximale: 30°
Température minimale ces 30 dernières années: 14° (1988) / Température moyenne minimale: 20°
Ci-contre, en haut: 'Salut ! FB' 2017 12 25, 9h29 / © Photo par Frédéric Bacuez
Ci-contre, en bas: Out of Africa sahélien, sans Robert & Meryl... Pas plus d'antilopes, de fauves et d'herbages à l'horizon... / © Photo par Frédéric Bacuez
La nuit était la plus longue de l'année ! Pour moi quand elle tire à sa fin, plus d'une heure à la frontale dans l'obscurité, la lampe torche dans une main pour balayer les alentours, moins d'une autre dans le clair-obscur de l'aube à ne savoir que faire avec les torches - allumer, pas allumer...-, avant la moire de l'aurore. C'est long. Car pas grand-chose pour dessiller les yeux écarquillés, à l'exception du classique et noctambule lièvre des savanes (lepus - microtis - victoriae); de trois œdicnèmes du Sénégal (burhinus senegalensis) au trot qui finissent par décoller - on aurait bientôt frôlé le crash ! Et d'un duo de grues couronnées noires (balearica pavonina) dérangées au gagnage dans les herbiers du marigot - à les entendre trompeter dans l'obscurité, elles m'ont l'air bien courroucées par mon passage.
Enfin des terriers de renards pâles occupés, ceux-là !
Dieux savent combien j'ai arpenté cette ondulation dunaire entrecoupée de replats boisés. A l'époque, on l'a parcourue de long en large, quelques années à pied avant d'y avoir patrouillé en véhicule 'hors des sentiers' - merci Daniel [cf. photo ci-dessus en médaillon] ! Aux premières lueurs du matin, c'est un retour pédestre qui me remet en mémoire quelques souvenirs sympathiques même si je n'ai jamais ici fait d'observations hors de l'ordinaire. A l'exception d'un des loups/chacals qui survivent encore dans les parages; plus pour longtemps. Pour ceux qui connaissent, il y a sur l'un des belvédères du domaine une pittoresque vue plongeante sur la piste qui descend raide dans la vaste dépression asséchée; regarder le tracé du chemin se perdre, tout de zigzags, dans le lointain brumeux, en fait à chaque fois un spot photogénique. D'autant que les quelques acacias raddiana qui encadrent le panorama en rajoutent opportunément à la carte postale. On y rejouerait bien un Out of Africa version sahélienne; avec quelques grands mammifères diurnes, tout de même - on peut rêver ! Autres que les survivants de la systématique éradication, cet ultime grand remplacement, j'ai nommé les réfugiés dans la nuit: quelques discrets viverridés, félidés et canidés (très) rarement visibles; mais ils sont encore là. Résistants.
Ci-dessous:
sous les acacias raddiana, sur la dune au-dessus de la vaste dépression, à la croisée des chemins...
les sables, ici orangés (9h27-32), là-bas jaunâtres (10h36)...
2017 12 25 matin / © Photos par Frédéric Bacuez
- Cliquer sur les photos pour agrandir -
Dans les toutes premières lueurs bleutées de l'aube, je tombe sur une sorte d'esplanade totalement dégagée, au sommet d'un cordon. Au beau milieu, il y a la souche décapitée de ce qui fut un gros arbre. Un traquet motteux (oenanthe o. oenanthe) l'occupe ostensiblement, telle une tour de guet stratégique, à partir de laquelle il monte en l'air, descend au sol ou file droit pour saisir ses proies. Le fût est toujours bien planté, et devait avoir de profondes racines. Car alentour, il y a là plus d'une douzaine de tas de sable orange devant lesquels ont été creusés des tunnels au rectangle, étroits et en pente raide virant à environ cinquante-quatre vingt centimètres de profondeur vers des couloirs et chambres. Sans erreur possible, je me trouve bien (par hasard au bout de la nuit noire !) sur un site à renards pâles (vulpes p. pallida). Certains terriers plus arrondis semblent indiquer que mes canidés préférés ne sont pas seuls, que des tanières ont été réquisitionnées par des voisins de la nuit; de fortes probabilités qu'il s'agisse du chat ganté/sauvage (felis silvestris lybica ou sp.), que nous avions déjà identifié et vu (plus que le renard !) sur d'autres sites de la région. Toutes les entrées ou presque sont foulées d'ailleurs par plusieurs types d'empreintes; celles des rongeurs nocturnes (gerbilles et petite gerboise d'Egypte, jaculus jaculus), et deux types de coussinets ayant imprimé le bac à sable: avec le vent qu'il a fait ces derniers temps, pas de doute, les galeries sont bel et bien occupées ! Le jour se lève rapidement, espérer quelque chose ici à cette heure est peine perdue; il faudrait que je revienne affûter pour titiller la chance, voire provoquer un second miracle, comme celui que nous avions vécu en attendant, cette fois, le chat sauvage, dans les profondeurs des Trois-Marigots: observer, ne serait-ce qu'apercevoir ou même deviner le canidé le plus discret au monde, le moins documenté aussi. On prend rendez-vous, Ornithondar aussi...
Ci-dessous:
un nouveau site de tunnels à renard(s) pâle(s) et... probable chat ganté ou similaire
et quelques empreintes
- à suivre sur Ornithondar, bientôt...
2017 12 25 au petit matin / © Photos par Frédéric Bacuez
La passée ... des barges à queue noire
Je finis à peine de faire le tapeur dogon sur les sables du renard pâle que dans le ciel retentit le caquètement guttural d'une volée de gangas à ventre brun (pterocles exustus): à 7h20, deux groupes, de trente deux (32) puis dix-huit (18) qui filent droit au point d'eau, plein est, assez haut dans le ciel violacé. Aussitôt à la suite, c'est parti pour vingt minutes (7h25-7h45) d'un impressionnant défilé de barges à queue noire (limosa limosa) accompagnées de quelques combattants variés (calidris pugnax), en vol et formation est/nord-est. Dans leur déplacement extrêmement rapide, même en altitude, les groupes passants laissent dans leur sillage comme un souffle, quelque chose de magique: à ma verticale et jusqu'où mon regard porte - il fait à peine jour, et le soleil sort timidement de sa tanière brumeuse à 7h30-, je compte mille quatre cents (1 400) de ces limicoles, en une dizaine de groupes comprenant chacun de quelques vingtaines à plusieurs centaines d'unités (cf. photos ci-dessous).
Nota: rappelons ici que la barge à queue noire est inscrite depuis 2006 à la Liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN/IUCN) dans la catégorie des espèces quasi menacées d'extinction. Les causes de la raréfaction du grand limicole: rétrécissement et artificialisation de ses sites de nidification ou de gagnage; mécanisation exclusive d'une agriculture intensément capitalistique (le profit, rien que du profit !) tant sur polders (en Europe) que sur rizières (en Afrique, une coupe mécanique des céréales devenue trop haute); mais aussi une chasse outrancière, tout singulièrement en France mais encore en Afrique subsaharienne; dans le delta intérieur du fleuve Niger (Mali), par exemple, elles sont de ces dizaines de milliers de sarcelles et de limicoles à être capturées nuitamment, bien qu'en plus faible quantité, au filet tendu dans les bourgoutières et les casiers rizicoles pour être mangées ou vendues sur les marchés où leur chair est prisée et... pas chère ! Au Sénégal, je ne sais pas si les chasseurs éthiques - il paraît qu'il y en a !- continuent de les tirer mais j'ai ouïe dire que certains de nos jolis représentants toubabs - et dieux savent que nous en avons de bien gratinés, sous ces tropiques faciles !- sont des adeptes impunis des grandes tueries de tout ce qui bouge et vole - des glaréoles aux œdicnèmes, il n'y a pas de raison que ces amoureux de la nature ne s'offrent pas des cartons pleins de barges, n'est-ce-pas ? A croire que tout le milieu sait, sauf les chargés d'y faire la police, dans cette nature "magnifiée" à la moindre occasion, en ville... Mais "nous luttons, nous luttons" ! Pour une bonne protection de notre biodiversité, en avant ! L'essentiel est que nos chers partenaires qui viennent nous rendre visite, pour un séminaire ici, un comptage là, une expertise là-bas n'en sachent rien, et n'y voient rien ou, pire, ne veulent rien voir: NOUS LU-TTONS ! Continent de l'illusion et des faux-semblants par excellence, l'Afrique noire... C'est de ma faute, je sais - mea culpa mea culpa. En revanche sachez, l'engagement naturaliste subsaharien francophone restant encore trop rare pour ne pas être dit et salué, qu'une jeune femme Sénégalaise, Khady Gueye pour la nommer, est en passe de devenir une spécialiste reconnue de la barge à queue noire*1 - et elle ne le doit en rien à JMD, le célébrissime "collaborateur des parcs nationaux" et "universités du Sénégal" (dans ses délires) ! Comme quoi, il reste quelque espoir... On remerciera pour elle, celles et ceux qui d'Europe ont permis à ses qualités personnelles de s'épanouir. Ornithondar prépare une notule pour lui rendre hommage, à elle - et à ses limicoles préférés.
Au Sénégal, si les barges à queue noire passent essentiellement l'hiver au sud du 15e parallèle (Petite Côte, Casamance et Guinée Bissau), de petits bataillons stationnent aussi dans notre bas-delta., avec de grandes fluctuations dans leur nombre hivernant, et nettement un déclin très prononcé après les années 2000: au Djoudj (PNOD) par exemple, les effectifs restent désormais bien en-deça des trois mille (3 000) sujets parfois totalisés jusqu'en 2000. Imagine-t-on aujourd'hui un regroupement de onze mille (11 000) barges comme cela a encore été vu dans le Ndiaël (RSAN) en 1993 ?*2 Quant aux Trois-Marigots et aux lagunes de Saint-Louis, ce ne sont jamais plus de quelques centaines d'individus qui y sont recensées, et encore pas chaque année. Mon bel effectif de ce matin, du jamais documenté depuis plusieurs décennies dans la région de Saint-Louis, et les quelques autres groupes de moindre quantité revus exactement à la verticale de ce même spot et aux mêmes heures les 31 décembre 2017 et 1er janvier 2018 sembleraient indiquer que cet hiver les barges nous sont arrivées plus massivement que les années précédentes... Un rigoureux début d'hiver en Europe serait-il la cause de cet afflux ? Une meilleure protection des sites de reproduction en Europe (Pays-Bas et Allemagne surtout) porterait-elle ses premiers fruits ? Aux spécialistes de confirmer. Ou d'infirmer. Scientifiquement. Sur le terrain. Khady, à l'aide !
*1 Lire: Gerrit and Khady: a Black-tailed Godwit romance,
par Obaka Torto in BirdLife international/Africa 2014 06 30 ou ICI sur le blog 'Dear Kitty'
* in Les oiseaux d’eau dans le delta du fleuve Sénégal (rive gauche). Bilan de 25 années de dénombrement hivernaux (mi-janvier 1989-2014,
par Patrick Triplet, Ibrahima Diop, Seydina Issa Sylla & Vincent Schricke, ONCFS/France-DPN/Sénégal, juin 2014
Ci-dessous:
au point du jour, la passée des barges à queue noire
2017 12 25, 7h26-38 / © Photos par Frédéric Bacuez
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Boisements pas (encore) dégradés = foultitude de petits oiseaux
Dans les cordons dunaires boisés, il faut d'abord chercher les deux arbres magiques, si vous souhaitez approcher et observer des passereaux butineurs et/ou insectivores; bref, des p'tits oiseaux au mœurs délicates qui adorent, comme moi, les parfums ! Si tous nos arbres et arbustes ont une période d'inflorescence plus ou moins marquée, comme les acacias et autres mimosées aux boutons d'or, il en est deux qui attirent plus que tous les autres végétaux, au Sahel: je vous parle de balanites aegyptiaca et de salvadora persica. Ces deux caractères bien trempés (façon de parler: ils adorent les milieux secs et hostiles !) sont remarquables à plus d'un titre, mais ont tous deux pour caractéristiques d'être des durs-à-cuire, robustes comme aucun autre, avec des racines profondes, si profondes qu'on utilise volontiers ces arbres miraculeux pour fixer la dite avancée du désert.
- Salvadora persica est vulgairement 'traduit' en français par arbre-brosse-à-dent; comme celles du balanites aegyptica mais plus encore, les populations sahéliennes ont coutume d'utiliser ses tiges, racines et écorces (cf. photo ci-dessous) comme d'authentiques frottements dentaires - garantis sans produits chimiques ! Les arbres ont la particularité, un peu comme certaines variétés de palétuviers, de s'étendre par bouturage: les branches basses en s'affaissant vers le sol s'y enfoncent et permettent ainsi à l'arbre de s'étaler parfois sur des dizaines de mètres, formant parfois de gigantesques buissons. Ceux-ci servent d'abri réfrigérant à une multitude d'oiseaux et surtout aux mammifères sauvages, dont les phacochères (phacochoerus africanus) qui y creusent de confortables litières dans un sable parfois presque froid, entre les multiples racines à la fois aériennes et profondes, à l'abri des regards extérieurs. Quant aux fleurs de l'arbre ombrageux, elles sentent si fortement que leur parfum peuvent vous donner le tournis voire la nausée. Les oiseaux en savent quelque chose - demandez aux choucadors (lamprotornis 3 sp.) et aux souïmangas (chalcomitra et cinnyris sp.) ! Il faut alors les voir dans la frondaison, dans quel état, comme ivres...
- Balanites aegyptiaca est en français (comme souvent) improprement nommé dattier du désert, savonnier au Tchad, alors qu'on trouve aujourd'hui l'arbre de plus en plus en profondeur dans la zone des savanes dite soudanienne - dans le sud du Burkina Faso, je le trouvais assez fréquemment dans les parties les plus sèches du parc national Kaboré Tambi, sur un isohyète de 800 mm a minima ! Si balanites aegyptica fleurit au coeur de la saison sèche et chaude (mars-mai), ses fruits, des drupes très charnues, apparaissent pendant la saison humide (juillet-octobre), devenant goûteux en début de saison sèche et pendant l'hiver subsaharien. Aujourd'hui ce sont les colious huppés (à nuque bleue, urocolius macrourus) et le pic gris (à calotte rouge, dendropicos elachus) qui viennent voir où en est ladite fructification (voir texte et photos ci-après). A l'évidence encore un peu dure, l'enveloppe, mais on ne saurait trop attendre pour la déchirer... Ah oui, autant les chèvres sont une plaie (entre autres) pour le feuillage bas du salvadora persica, lui ôtant du coup ses vertus réfrigérantes pour mes amis phacochères, autant les innombrables caprins permettent à l'arbre une expansion à nulle autre pareille dans le règne végétal si durement malmené par les Hommes et leurs bêtes, au Sahel... Il faut les voir, ces chèvres-là, se hisser de tout leur long sur leurs pattes arrière (cf. photos ci-dessous, 2017 12 31), mamelles au vent, étirer leur langue et d'un coup d’enlacement tournant enlever le fruit désiré aussi vite glissé entre leurs lèvres; ou bien ramasser la moindre drupe tombée, la mâchouiller pendant des heures, l'avaler, digérer la fine couche de pulpe et finir par rejeter le noyau 'fécondé' par l'original système germinatif de leur estomac... Ah, les saletés de biquettes, comme quoi elles peuvent avoir leur utilité...
Ci-dessus:
salvadora persica endommagé par la 'pression' caprine...
2017 12 25, 10h38 / © Photo smartphone Frédéric Bacuez
Ci-dessous:
à g., drupes de balanites aegyptiaca, Sine Saloum 2013 05 / © Par Roger Culos, pour le Muséum d'histoire naturelle de Toulouse (France), 05_MHNT.BOT.2009.13.5
au centre., drupes et tiges de balanites aegyptiaca, 'sticks and seeds, détail' 2015 01 / © Par T.K. Naliaka
à d., chèvres sur jeune acacia raddiana 2017 12 31, 16h56 / © Photo par Frédéric Bacuez
- Cliquer sur les photos pour agrandir -
Ci-dessus:
coliou huppé à nuque bleue - urocolius macrourus
2017 12 25, 8h15 / © Photo par Frédéric Bacuez
Urocolius m. macrourus alias 'oiseau-souris'
a été choisi par les spécialistes de la bioclimatique
pour être, chez les oiseaux, un étalon marqueur
de la transition biome sahélien/biome soudanien
- dès que vous les rencontrez ou entendez leurs chants plaintifs caractéristiques,
c'est que vous êtes au Sahel !
Qu'y rencontre-t-on, dans ces boisements dunaires à acacias au milieu desquels s'épanouissent de nombreux bosquets de balanites aegyptiaca et d'énormes fourrés de salvadora persica ? Sans concurrence aucune, en hiver ce sont les pouillots de Bonelli (phylloscopus bonelli) qui tiennent le podium - comme l'avaient noté Gérard Morel & Francis Roux en 1966, ils sont "le sylviidé typique des frondaisons claires de la savane arbustive à acacia tortilis (...)" (ssp. raddiana, ndlr.). Avant même que de les voir s'activer en tout sens, d'abord on les entend, et pas qu'un peu ! Et ça tombe bien, car je nourris un réel engouement pour cette espèce, son allure délicate, avec sa pâle joliesse, les reflets verdâtres de ses rémiges et le gris cendré de son manteau, son air intelligent voire polisson et surtout son exceptionnelle agilité - on laissera la vélocité à son cousin le pouillot véloce (phylloscopus collybyta ssp.), commun dans notre région aux passages migratoires, avec de plus ou moins longs stationnements surtout automnaux, je n'en ai vu aucun ce jour ! Les Bonelli sont omniprésents. Il y en a bien un pour cinq ou six arbres, surtout les épineux de type acacia, tortilis raddiana et seyal, mais aussi dans les inflorescences des balanites et des salvadoras, évidemment; à deux reprises, ils sont même deux par arbre et ça finit inévitablement en poursuites de haute voltige... Les fauvettes (passerinettes) de Tschusi (curruca inornata ssp.) sont moins nombreuses mais bien là, plus mobiles aussi d'un arbre à l'autre, d'un buisson l'autre. Autre star des ondulations arborées sur dunes anciennes, la fauvette orphée (curruca hortensis); j'en repère deux sujets, aujourd'hui. Cette fauvette typiquement méditerranéenne n'est jamais commune mais on a toutes les chances d'en rencontrer un ou plusieurs exemplaires hivernaux, si on a l’œil, dans ce biotope vallonné largement dominé par les acacias raddiana, quand ces derniers sont encore nombreux et sains, pas trop abîmés par les Hommes, avec leur voûte pittoresque en forme de parasol - même si on peut rencontrer l'orphée, lors de ses déplacements alimentaires, dans tous les arbres environnants. Morel & Roux estimaient en 1966 que seule "une population relativement clairsemée" stationnait "sur cette frange septentrionale de l'aire d'hivernage" de l'espèce, soit "un oiseau pour dix hectares environ de savane arbustive claire."*
* LES MIGRATEURS PALEARCTIQUES AU SENEGAL Il. PASSEREAUX ET SYNTHÈSE GÉNÉRALE,
par G. Morel & F. Roux, in La Terre et la Vie, 20, 1966, p. 19-72
Deux des plus menus représentants de la faune aviaire sahélienne fréquentent les parages, ce sont des must ornithologiques, et ils sont afrotropicaux: à défaut de la fameuse rémiz du Soudan (anthoscopus punctifrons), notre plus petit oiseau sahélien (7,5 cm !) mais loin d'être rencontrée à chaque sortie - je l'ai cochée pas loin d'ici exactement dans ce type de milieu !-, ce sera ce matin l'érémomèle à croupion jaune dite du Tchad (eremomela icteropygialis ssp. alexanderi), à peine plus grosse que la rémiz (10 cm). Dans un salvadora tout en fleurs, il y en a une qui dispute les branches odorantes à un mâle de fauvette passerinette, et ça ne rigole pas; la nordique prend vite le dessus sur la sudiste. Et puis il y a les traquets motteux (oenanthe oenanthe), autrement plus ubiquistes que je ne le croyais: on les trouve aussi dans les boisements denses, perchant indifféremment autant sur les branches basses ou les souches que sur leurs mottes locales, les bouses sèches des bovins. Singulièrement, ils ne rechignent pas à se frotter aux autres passereaux, je ne sais si c'est par curiosité, une forme d'empathie (!) ou au contraire une façon de marquer leur présence territoriale; en tout cas, dès qu'apparaît une huppe fasciée d'Afrique occidentale (upupa epops senegalensis) ou un agrobate menu (cercotrichas m. minor), plus rondouillard, moins élancé que son parent nord-africain l'agrobate roux, hôte quasi indécelable de nos latitudes en hiver, et préférentiellement au voisinage d'un buisson de salvadora, ou toute autre représentant des passereaux dans ce type de milieu, voilà que le motteux rapplique ! Chercherait-il à leur subtiliser leurs trouvailles ? Plus loin, ce sera l'autre agrobate, un agrobate podobé (cercotrichas podobe): aucune des deux espèces, connues pour la beauté de leur vocalises, ne chante pour le moment, et c'est bien dommage. En revanche, je suis abreuvé des bavardages de la crombec sitelle (sylvietta b. brachyura). De quelques appels du tchagra à tête noire (tchagra senegalus) et du brubru africain (nilaus afer), des bafouillages du pririt du Sénégal (batis senegalensis); et des obligatoires pleurs de bébés des adorables colious huppés (urocolius macrourus, cf. photo ci-dessus), à vous faire fondre en larmes ! Ces cinq-là je les entends systématiquement, ils font partie intégrante des bruits de 'la savane africaine': la brousse qui paraît le plus souvent vide de vie 'sauvage', à l’œil, leur doit beaucoup pour être en fait très animée; d'ambiances sonores à nulle autre pareille ! Sans oublier, dans un secteur voisin, les 31 décembre et 1er janvier à venir, le réveille matin, très matinal, des trois ou quatre martin-chasseurs striés (halcyon chelicuti) connus ici depuis près de dix ans - un peu comme à la caserne ou, plutôt, un terrain de sport !
Pic gris: une nouvelle observation sur un nouveau spot
* LES MIGRATEURS PALEARCTIQUES AU SENEGAL Il. PASSEREAUX ET SYNTHÈSE GÉNÉRALE,
par G. Morel & F. Roux, in La Terre et la Vie, 20, 1966, p. 19-72
Deux des plus menus représentants de la faune aviaire sahélienne fréquentent les parages, ce sont des must ornithologiques, et ils sont afrotropicaux: à défaut de la fameuse rémiz du Soudan (anthoscopus punctifrons), notre plus petit oiseau sahélien (7,5 cm !) mais loin d'être rencontrée à chaque sortie - je l'ai cochée pas loin d'ici exactement dans ce type de milieu !-, ce sera ce matin l'érémomèle à croupion jaune dite du Tchad (eremomela icteropygialis ssp. alexanderi), à peine plus grosse que la rémiz (10 cm). Dans un salvadora tout en fleurs, il y en a une qui dispute les branches odorantes à un mâle de fauvette passerinette, et ça ne rigole pas; la nordique prend vite le dessus sur la sudiste. Et puis il y a les traquets motteux (oenanthe oenanthe), autrement plus ubiquistes que je ne le croyais: on les trouve aussi dans les boisements denses, perchant indifféremment autant sur les branches basses ou les souches que sur leurs mottes locales, les bouses sèches des bovins. Singulièrement, ils ne rechignent pas à se frotter aux autres passereaux, je ne sais si c'est par curiosité, une forme d'empathie (!) ou au contraire une façon de marquer leur présence territoriale; en tout cas, dès qu'apparaît une huppe fasciée d'Afrique occidentale (upupa epops senegalensis) ou un agrobate menu (cercotrichas m. minor), plus rondouillard, moins élancé que son parent nord-africain l'agrobate roux, hôte quasi indécelable de nos latitudes en hiver, et préférentiellement au voisinage d'un buisson de salvadora, ou toute autre représentant des passereaux dans ce type de milieu, voilà que le motteux rapplique ! Chercherait-il à leur subtiliser leurs trouvailles ? Plus loin, ce sera l'autre agrobate, un agrobate podobé (cercotrichas podobe): aucune des deux espèces, connues pour la beauté de leur vocalises, ne chante pour le moment, et c'est bien dommage. En revanche, je suis abreuvé des bavardages de la crombec sitelle (sylvietta b. brachyura). De quelques appels du tchagra à tête noire (tchagra senegalus) et du brubru africain (nilaus afer), des bafouillages du pririt du Sénégal (batis senegalensis); et des obligatoires pleurs de bébés des adorables colious huppés (urocolius macrourus, cf. photo ci-dessus), à vous faire fondre en larmes ! Ces cinq-là je les entends systématiquement, ils font partie intégrante des bruits de 'la savane africaine': la brousse qui paraît le plus souvent vide de vie 'sauvage', à l’œil, leur doit beaucoup pour être en fait très animée; d'ambiances sonores à nulle autre pareille ! Sans oublier, dans un secteur voisin, les 31 décembre et 1er janvier à venir, le réveille matin, très matinal, des trois ou quatre martin-chasseurs striés (halcyon chelicuti) connus ici depuis près de dix ans - un peu comme à la caserne ou, plutôt, un terrain de sport !
Ci-dessous, de haut en bas et de g. à d.:
pouillot de Bonelli - phylloscopus bonelli, en pleine action
fauvette orphée - curruca hortensis, dans un vénérable acacia raddiana
fauvette (passerinette) de Tschusi - curruca inornata ssp., poursuivant une érémomèle à croupion jaune
érémomèle à croupion jaune - eremomela icteropygialis ssp. alexanderi, dans un salvadora persica en fleurs
traquet motteux - oenanthe oenanthe, femelle; et agrobate menu - cercotrichas minor
2017 12 25 matin, 8h36-11h17 / © Photos par Frédéric Bacuez
Le pouillot de Bonelli - phylloscopus bonelli bonelli
" le sylviidé typique des frondaisons claires de la savane arbustive
à acacia tortilis, acacia seyal et balanites aegyptiaca "
à acacia tortilis, acacia seyal et balanites aegyptiaca "
- Gérard Morel & Francis Roux, 1966
In La Terre et la Vie, 20, 1966, p. 19-72
La fauvette orphée - curruca hortensis hortensis
" sur cette frange septentrionale de l'aire d'hivernage,
ne demeure qu'une population relativement clairsemée:
ne demeure qu'une population relativement clairsemée:
un oiseau pour 10 hectares environ de savane arbustive claire "
Pic gris: une nouvelle observation sur un nouveau spot
8h15-8h40, mon cadeau de Noël ! Je suis en train de fureter, en tâchant d'éviter les lacérations épineuses, au coeur d'un dense peuplement de balanites aegyptiaca. Voici que déboule sans crier gare, pas même un de ces cris hystériques typiques des picidés, un tout "petit chose ébouriffé", grisâtre, strié, à la calotte et croupion rouge - pas l'ombre d'une seconde de doute, je sais immédiatement que c'est lui, le pic gris (dendropicos elachus, sahelian woodpecker), mon quart d'heure magique de la journée ! Je dois vous l'avouer: celui-là, c'est mon oiseau fétiche, mon petit chéri, mon protégé... J'ai longuement écrit sur cette espèce, des quelques incontournables emblèmes ornithologiques de de la biodiversité sahélienne. Je vous invite à parcourir et voir quelques unes de mes photographies dans les notules* liées à nos précédentes rencontres, parfois partagées avec mes visiteurs et ami(e)s. Avec plaisir. Ma découverte matinale sur ce cordon dunaire ouest-est particulièrement allongé (pas moins de vingt-six kilomètres !) en fait le troisième spot bas-deltaïque où j'ai rencontré le peu fréquent picidé. Le premier, où j'ai en outre pu constater la nidification puis la reproduction de l'espèce, se trouve dans les brousses de l'arrière-pays du Gandiolais. Le pic gris de la Nativité est mon second rencontré dans les immensités des Trois-Marigots, sur deux sites sans aucun lien entre eux. A celles et ceux qui n'auraient pas l'idée saugrenue de perdre leur temps sur Face-de-bouc, voici ce que j'en ai succinctement dit, ce jour de la Noël:
" C'est Noël (ici ça le fait moins) et je tenais à vous présenter mon lutin préféré, j'ai nommé monsieur pic gris (dendropicos elachus, ~12 cm, plus petit encore qu'un épeichette européen), un diablotin insaisissable mais jamais farouche, quoique toujours difficile à rencontrer dans l'étroite bande sahélienne qu'il occupe, dans ses parties les plus boisées. Celui-ci, d'angelot, voulait fêter aussi: il piquetait toutes les dattes de trois balanites aegyptiaca pour tenter d'y faire un trou et d'en aspirer le suc très sucré - c'est l'époque ! Je dois l'admettre, je nourris un petit faible pour ce minuscule chose ébouriffé comme un gosse, avec son regard toujours vif et curieux, billes toutes rondes quand il vous regarde, brièvement, vite indifférent à votre présence, si tant est qu'elle est respectueuse de ses acrobaties arborescentes, tête en bas, accroché comme une plume aux brindilles les plus menues et aux épines les plus acérées de l'arbuste... Joyeux Noël à tous les enfants du monde qui ressemblent à mon lutin ! "
- In Facebook 2017 12 25, 20h41
* Voir les notules d'Ornithondar avec le libellé/tag 'Pic gris':
Ornithondar.blogspot.sn/Pic-gris
Ci-dessous:
un mâle de pic gris - dendropicos elachus, little/sahelian grey woodpecker...
buffet sucré dans trois balanites aegyptiaca
2017 12 25, 8h17-33 / © Photos par Frédéric Bacuez
OISEAUX / 74 espèces cochées, 6 sp. entendues
MAMMIFÈRES / 4 espèces vues
ODONATES / 1 espèce
Vu:
- Crabier chevelu (ardeola ralloides, squacco heron), 1 ind. + au minimum 5 ind. dans les herbiers, tous ou presque des afrotropicaux en plumage nuptial [marigot]
- Gardeboeuf d'Afrique (bubulcus i. ibis, cattle egret), 1 ind. en vol passant puis 2 ind. avec troupeau de vaches matinales (7h20+ et 8h+) + 1 ind. en vol [cuvette]
- Aigrette ardoisée (egretta ardesiaca, black heron), ~50 + ~100 ind. stationnés [marigot]
- Aigrette à gorge blanche (egretta g. gularis, western reef-egret), ~5 ind. stationnés [marigot]
- Aigrette garzette (egretta g. garzetta, little egret),~20 ind. stationnés dans les herbiers + 1 cadavre victime des filets de pêche [marigot]
- Aigrette intermédiaire (à bec jaune, egretta intermedia ssp. brachyrhyncha, african intermediate egret), ~15 ind. stationnés, pour une fois assurément plus nombreux que les grandes aigrettes
- Grande aigrette (ardea alba ssp. melanorhynchos, western great egret), 1 ind. poursuivant un héron cendré + 10+ ind. stationnés dans les herbiers [marigot]
- Héron cendré (ardea c. cinerea, grey heron), 1 ind. poursuivi par une grande aigrette + 6 ind. stationnés [marigot]
- Héron pourpré (ardea p. purpurea, purple heron), 1 ind. à l'envol des herbiers [marigot] + 1 ind. [pont sur le N'Galam]
- Ibis sacré (threskiornis aethiopicus, sacred ibis), 5 ind. stationnés, avec des aigrettes ardoisées [marigot]
- Balbuzard pêcheur d'Eurasie (pandion h. haliaetus, eurasian osprey), 1 ind. en vol avec modeste prise dans les serres [vaste cuvette au nord d'un lagon libre de végétaux] puis en rivalité avec un pygargue immature qui lui piquerait bien son butin (13h25)
- Pygargue vocifère (haliaeetus vocifer, african fish-eagle), 1 ind. immature (3e AC ?) cercle avec un aigle de Bonelli (2e>3e AC), tenu à respectable distance avant de se poser sur les vasières asséchées d'un lagon temporaire (12h40, qu'il quitte à 12h55); après 13h15, en rivalité avec un balbuzard pour une histoire de poisson alors dans les serres de l'eurasien... + 2 ind. ad. en paresseux vol de parade (13h50-14h) [marigot]
- Vautour percnoptère (d'Egypte, neophron p. percnopterus, Egyptian vulture - Endangered/EN-En danger d'extinction, sur la Liste rouge de l'UICN des espèces menacées de disparition, depuis 2007 et En danger/EN sur la Liste rouge française, 2016), 1 ind. en vol N/NO>E/SE passant pile poil au-dessus de mon arbuste isolé du pique-nique ! (12h29)
- Milan d'Afrique à bec jaune (Milan parasite, milvus aegyptius ssp. parasitus, yellow-billed kite), 1 ind. à la verticale de la vaste cuvette (13h10)
- Busard des roseaux (circus a. aeruginosus, western marsh-harrier), 1 ind. houspille un aigle de Bonelli, en altitude (+ 1 ind. - le même ?- vu au loin au-dessus des herbiers)
- Circaète Jean-Le-Blanc (circaetus gallicus, short-toed snake-eagle), 1 ind. survole un homme menant une chèvre en laisse vers le marché puis reste longuement perché [cuvette nord très dégagée, très sèche, mais avec boisement isolé dense]
- Aigle de Bonelli (aquila f. fasciata, Bonelli's eagle - Préoccupation mineure/LC sur la liste rouge de l'UICN des espèces menacées de disparition mais Near Threatened/NT-Quasi menacé sur la Liste rouge européenne de BirdLife International, 2015 et En danger/EN sur la Liste rouge française, 2016), un ind. de 3e>4e AC avec rémige secondaire manquante à l'aile gauche cercle à distance réglementaire avec un immature de pygargue vocifère. Il sera bientôt houspillé par un busard des roseaux (scènes de 12h30-13h)
- Faucon crécerelle (falco t. tinnunculus, common kestrel), 1 ind. fait le Saint-Esprit [cuvette]
- Outarde de Savile (lophotis savilei, Savile's bustard), 1 ind. femelle... sur zone inattendue (et à partir du véhicule emballé, ~15h40 !)...
- Échasse blanche (himantopus himantopus, black-winged stilt), 1 + 1 + 1 ind. [marigot]
- Oedicnème du Sénégal (burhinus senegalensis, Senegal thick-knee), 3 ind. détalent dans la nuit et finissent par décoller... [marigot]
- Glaréole à collier (glareola p. pratincola, collared pratincole), 2 + ~4 + 1 + 4 ind. [cuvette] + 1 ind. stationné sur digue-traversière [marigot]
- Gravelot pâtre (charadrius pecuarius, Kittlitz's plover), 2 + 1 + 1 + 1 ind. extraordinairement mimétiques avec le sol - on buterait dedans ! [vaste cuvette en ses parties de vasières asséchées]
- Vanneau (caronculé) du Sénégal (vanellus s. senegallus, -african- wattled lapwing), 2 ind. - cc local- avec une bergeronnette flavéole
- Vanneau éperonné (vanellus spinosus, spur-winged lapwing), 1 ind. levé en fin de nuit + 3 ind. + 2 + 2 + 2 ind. + 2 ind. - cc locaux [voisinage du marigot] + 2 ind. + 1 ind. + 1 et 1 ind. [piste Mengueye-N2]
- Barge à queue noire (limosa limosa, black-tailed godwit - Near threatened/NR-Quasi menacé, sur la Liste rouge de l'UICN des espèces menacées de disparition, 2006), impressionnant défilé entre 7h25 et 7h45 en vol SO>E-NE d'~1400 ind. en une dizaine de groupes parfois suivis par de petites bandes de combattants variés
- Bécasseau minute (calidris minuta, little stint), 1 + 1 + 3 ind. [marigot]
- Combattant varié (calidris pugnax, ruff), petits bandes de 2 à 6 ind. chaque, à l'exception d'une formation de ~30 ind., suivant le déplacement oriental des barges à queue noire + 2 ind. stationnés dans les herbiers [marigot]
- Chevalier sylvain (tringa glareola, wood sandpiper), 1 ind. en vol passant [cuvette] + 1 ind. en vol passant + 3 ind. [marigot]
- Mouette à tête grise (chroicocephalus cirrocephalus ssp. poicephalus, grey-headed gull), quelques ind. au matin [marigot]
- Ganga à ventre brun/châtain (Ganga sénégalais, pterocles e. exustus, chestnut-bellied sandgrouse), passée de 32 + 18 ind. en vol SO>NE-E (7h20)
- Tourterelle masquée (Tourterelle à masque de fer, oena c. capensis, Namaqua dove), premier envol à l'aube
- Tourterelle maillée (spilopelia/streptopelia s. senegalensis, laughing dove)
- Tourterelle pleureuse du Niger (streptopelia decipiens ssp. shelleyi, -Niger- mourning collared-dove)
- Coucal du Sénégal (centropus s. senegalensis, Senegal coucal), 1 ind. [marigot]
- Engoulevent sp. (caprimulgus sp., nightjar sp.), 1 à 2 ind. à l'envol , fin de nuit
- Martin-pêcheur pie (ceryle r. rudis, pied kingfisher), 2 ind. [marigot]
- Martin-pêcheur huppé (corythornis cristatus ssp. galerita, Malachite kingfisher), 1 ind. [marigot]
- Guêpier nain (merops p. pusillus, little bee-eater), 1 ind. à seulement 11h30 ! + 1 ind. [cuvette] + 1 + 2 ind. [marigot]
- Guêpier de Perse de l'ouest (merops persicus ssp. chrysoconos, western blue-cheeked bee-eater), 2+ ind. + 1 et 1 ind. + 1 ind. et 2 ind. perchés [vaste cuvette herbeuse] + 2+ ind. [marigot] + 2 ind.
- Coliou huppé (à nuque bleue, 'oiseau-souris', urocolius m. macrourus, blue-naped mousebird), 1 ind. ad. perché à proximité du pic gris + vol de 6 ind. + 4 ind. + 10 ind.
- Rollier d'Abyssinie (coracias abyssinicus, abyssinian roller), 1 ind. [boisement isolé dans la cuvette] + 1 ind. sur arbuste isolé + 1 ind. [vaste cuvette herbeuse] + 1 ind. [marigot]
- Huppe fasciée d'Afrique de l'ouest (Huppe du Sénégal, upupa -epops- senegalensis ssp. senegalensis, western african hoopoe), après avoir brièvement pupulé (~7h30), 1 ind. à l'envol (8h+) + 1 ind. avec un traquet motteux
- Calao occidental (tockus kempi, western red-billed hornbill), 2 ind. + 2 ind. - les deux cc en compagnie de leur écureuil terrestre - comme d'hab'... + 1 ind. + 2 et 1 ind.
- Pic goertan (mesopicos goertae, grey woodpecker), 1 ind. en vol passant [cordon dunaire boisé]
- Pic gris (Petit pic gris, dendropicos elachus, little grey woodpecker, sahelian woodpecker), 1 ind. mâle très occupé à tenter de percer les dattes de trois balanites aegyptiaca (matin)
- Cochevis huppé du Sénégal (galerida cristata ssp. senegallensis, -Senegal- crested lark)
- Moinelette à front blanc du Sahara (eremopterix nigriceps ssp. albifrons, saharan black-crowned sparrow-lark), quelques ind. revenant de boire - première bande de la saison sèche !
- Hirondelle de rivage (riparia r. riparia, common sand martin), quelques ind. venant chasser dans les alignements dunaires d'abord à partir de 8h30, après avoir bu, puis vers 9h45, et enfin et surtout autour de 12h30 + centaines d'ind. après 13h au ras des herbiers en leur partie humide [cuvette]
- Hirondelle rustique (hirundo r. rustica, barn swallow), 1 ind. en vol
- Bergeronnette printanière (motacilla f. flava, blue-headed wagtail), 3 ind. accompagnant quelques vaches (8h+) + 1 ind. en compagnie d'un traquet motteux + dizaines d'ind. moucheronnent [aux lisières de la vaste cuvette herbeuse sèche]
- Bergeronnette flavéole (motacilla flava ssp. flavissima, yellowish-crowned wagtail), 1 ind. avec un cc de vanneaux caronculés + 1 ind. + quelques ind. avec un groupe de chèvres ! [tous dans le système dunaire arboré]
- Pipit sp. (anthus sp., pipit sp.), 1 ind. en vol
- Bulbul des jardins (pycnonotus barbatus ssp. inornatus, garden bulbul), 2 ind.
- Traquet motteux (oenanthe o. oenanthe, northern wheatear), bien installé pour l'hiver ! rencontré 13 ind. - dont un sujet avec un agrobate menu, et un autre avec une huppe fasciée; et un mâle magnifique, presque 'comme là-bas' !
- Traquet du Groenland (oenanthe o. leucorhoa, Greenland wheatear), 1 ind. (probable)
- Agrobate menu (cercotrichas m. minor, african scrub-robin), 1 ind. [cordons dunaires boisés]
- Agrobate podobé (cercotrichas p. podobe, black scrub-robin), 1 ind. [cordons dunaires boisés]
- Erémomèle à croupion jaune du Tchad (eremomela icteropygialis ssp. alexanderi, Chad yellow-bellied eremomela), 2 ind. - dont sujet agressé par une fauvette de Tschusi sur salvadora persica en fleurs [cordons dunaires boisés]
- Pouillot de Bonelli (phylloscopus bonelli, western Bonelli's warbler), enfin ! Nombreux et omniprésents ind. dans les boisements dunaires à acacia raddiana, salvadora persica et balanites aegyptiaca, surtout là où les trois sont réunis: une pure merveille de grace, et un régal visuel ! Pourcentage élevé de sujets juvéniles.
- Fauvette (passerinette) de Tschusi (curruca inornata ssp. inornata ou/et iberiae, western subalpine warbler), dès 7h du tout petit matin, furtivement; ensuite, quelques ind., pas très nombreux en définitive + 1 ind. bavard + 2 ind. se poursuivant [grande cuvette avec buissons épars]
- Fauvette orphée (curruca h. hortensis, western orphean warbler), 1 ind. + 1 ind. [dunes arborées à dominante d'acacia raddiana]
- Crombec sitelle (sylvietta b. brachyura, northern crombec), entendu mais vu 1 ind. chanteur
- Cisticole des joncs du Nigeria (cisticola juncidis ssp. uropygialis, nigerian zitting cisticola, fan-tailed cisticola), 1 ind. en plumage frais [marigot]
- Prinia modeste (prinia s. subflava, tawny-flanked prinia), 1+ ind. [marigot]
- Pie-grièche à tête rousse (lanius s. senator, woodchat shrike), au total 3 ind. [système dunaire] + 7 ind. dont un sujet mâle ad. [cuvette] + 1 ind. [marigot]
- Brubru africain (nilaus a. afer, brubru), 1 ind. en vol (comme toujours) rapide et droit
- Choucador à oreillons bleus (lamprotornis c. chalybaeus, greater blue-eared glossy-starling), groupe de 27 ind. à l'envol d'un salvadora persica (8h) et quelques ind. restés, entendus + 2 ind. (aprem')
- Choucador à ventre roux (lamprotornis pulcher, chestnut-bellied starling), ~5 ind. + 2 ind.
- Moineau doré (passer luteus, Sudan golden sparrow), quelques petites tribus...
- Alecto à bec blanc (bubalornis albirostris, white-billed buffalo-weaver), 5 ind.
- Tisserin à tête noire (ploceus m. melanocephalus, black-headed weaver)
- Tisserin vitellin (masqué, ploceus v. vitellinus, vitelline masked-weaver)
- Amarante (commun) à bec rouge (du Sénégal, lagonosticta s. senegala, red-billed firefinch), 3 ind.
Et 2 oiseaux sp. indéterminée levés en fin de nuit
Entendu:
Pygargue vocifère (haliaeetus vocifer), à l'aube, premier ind. entendu [vers N'Galam/Ndam Ndam] + 2 ind. après 13h15 [cuvette] / Francolin à double éperon (pternistis b. bicalcaratus, double-spurred francolin), en toute fin de nuit, c'est l'heure du réveil vocal ! / Gallinule poule-d'eau (gallinula c. chloropus, common moorhen) / Talève d'Afrique (porphyrio madagascariensis, african swamphen) / Grue couronnée noire (balearica p. pavonina, -west african- black crowned crane - Vulnerable/VU-Vulnérable, sur la Liste rouge de l'UICN des espèces menacées de disparition, depuis 2010), cc local en train de pâturer dans les herbiers humides, en fin de nuit + à nouveau à 15h14 / Vanneau du Sénégal (vanellus s. senegallus), 1 ou 2 ind. au matin (7h30+) / Cochevis huppé du Sénégal (galerida cristata ssp. senegallensis), les premiers oiseaux à se manifester, en toute fin de nuit / Pouillot de Bonelli (phylloscopus bonelli), ici les premiers passereaux paléarctiques à se manifester dès 7h du petit matin, en même temps que des fauvettes / Crombec sitelle (sylvietta b. brachyura), 3 ind. / Pririt du Sénégal (batis senegalensis, Senegal batis), 1 ind. au petit matin / Tchagra à tête noire (tchagra s. senegalus, black-crowned tchagra), 1 chanteur tout juste après 7h du matin / Brubru africain (nilaus a. afer), au moins un cc local au matin (~7h15 puis ~8h10) /
Pygargue vocifère (haliaeetus vocifer), à l'aube, premier ind. entendu [vers N'Galam/Ndam Ndam] + 2 ind. après 13h15 [cuvette] / Francolin à double éperon (pternistis b. bicalcaratus, double-spurred francolin), en toute fin de nuit, c'est l'heure du réveil vocal ! / Gallinule poule-d'eau (gallinula c. chloropus, common moorhen) / Talève d'Afrique (porphyrio madagascariensis, african swamphen) / Grue couronnée noire (balearica p. pavonina, -west african- black crowned crane - Vulnerable/VU-Vulnérable, sur la Liste rouge de l'UICN des espèces menacées de disparition, depuis 2010), cc local en train de pâturer dans les herbiers humides, en fin de nuit + à nouveau à 15h14 / Vanneau du Sénégal (vanellus s. senegallus), 1 ou 2 ind. au matin (7h30+) / Cochevis huppé du Sénégal (galerida cristata ssp. senegallensis), les premiers oiseaux à se manifester, en toute fin de nuit / Pouillot de Bonelli (phylloscopus bonelli), ici les premiers passereaux paléarctiques à se manifester dès 7h du petit matin, en même temps que des fauvettes / Crombec sitelle (sylvietta b. brachyura), 3 ind. / Pririt du Sénégal (batis senegalensis, Senegal batis), 1 ind. au petit matin / Tchagra à tête noire (tchagra s. senegalus, black-crowned tchagra), 1 chanteur tout juste après 7h du matin / Brubru africain (nilaus a. afer), au moins un cc local au matin (~7h15 puis ~8h10) /
AUTRES:
- Phacochère commun (phacochoerus africanus, common warthog), 4 ind. - femelle ad., immature et deux jeunes (cf. photos ci-dessous)- + 2 ind. dans les amas coquilliers sous le cagnard (cf. photo en bas de notule), revenant de l'abreuvoir [lagon]
- Patas 'singe rouge' (erythrocebus patas, patas monkey), 2 ind. puis ~9 ind. glanent dans la vaste cuvette herbeuse + 1 ind. revenant de l'abreuvoir (cf. photo ci-dessous à d.) [marigot] + 3+ ind. assis [N2 Ndiawdoune]
- Lièvre des savanes (lepus - microtis - victoriae, african savanna hare), 1 ind. en fin de nuit + 1 ind. démarre dans mon dos + 1 ind. levé d'un buisson d'armoise
- Écureuil terrestre du Sénégal (xerus erythropus, striped ground squirrel), 1 ind. + 1 ind. - tous deux en compagnie de leurs calaos - comme d'hab'... + 1 ind.
Empreintes de renard pâle (renard blond des sables, vulpes pallida ssp. pallida, pale fox, african sand fox, pallid fox)
Découverte de deux nouveaux réseaux de galeries souterraines (les deux complémentaires) du renard pâle - et ceux-ci sont à l'évidence bien actifs ! Les seconds tunnels, peut-être de repli, sont à proximité dans un bas-fond et me paraissent en cours de creusement (les deux sites sont organisés autour de deux gros troncs d'arbres morts, guillotinés).
Additif, 31 décembre 2017: c'est en effet sur ce second site que par deux fois (aurore et soir) je verrai en ce dernier jour de 2017 et à la lampe frontale, la silhouette, le museau, les yeux, et la queue touffue d'un renard pâle dans son tunnel, carrément !
Additif, 31 décembre 2017: c'est en effet sur ce second site que par deux fois (aurore et soir) je verrai en ce dernier jour de 2017 et à la lampe frontale, la silhouette, le museau, les yeux, et la queue touffue d'un renard pâle dans son tunnel, carrément !
- (petit) Monarque d'Afrique (danaus chrysippus ssp. chrysippus, common plain tiger, lesser wanderer, queen butterfly, 'african queen'), 1 ind. (11h32) + 1 ind. (12h30+) + 1 ind. (15h50, N2)
Ci-dessous:
phacochères sous les acacias, phacochères et patas dans les amas coquilliers
2017 12 25 / © Photos par Frédéric Bacuez
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J'ai lu ton dernier post, toujours aussi bon. Dommage que tu n'écrives pas en anglais, tu aurais bien plus de lecteurs. En France, au pays des combats authentiques, l'illettrisme progresse, et pas uniquement parmi nos élites. Au moins, en swahili, je n'ai pas ce problème, tout est à construire, il n'y a aucun lecteur.
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