13, merci pour ces quelques instants, 'mon' aigle de Bonelli !
Aigle de Bonelli - aquila f. fasciata, 2e AC houspillé par un busard des roseaux - circus aeruginosus, femelle 2017 12 13, 11h42 / © Photo par Frédéric Bacuez |
A pied.
Temps: 15-28°, ensoleillé - 5h, 15° / 9h, 17° / 13h, 26° / 15h, 28° / (17h, 26°) /
Quelques nuages bas, 6h-8h / Forte rosée / Vent, N.E virant N, 25 km/h, soutenu dès 8h du matin / UV 7, élevé
Températures maximales ces 30 dernières années: 36° (1989) / Moyenne maximale: 30°
Températures minimales ces 30 dernières années: 15° (1988) / Moyenne minimale: 20°
Ces 30 dernières années, il y a eu un orage, une fois...
Ci-contre: selfie camouflé... 2017 12 13, 7h44 / © Photo smartphone par Frédéric Bacuez
En préambule...
Le vieux berger rencontré dans la brousse du Toddé:
- Moi: Salaaaaam...
- Lui: Phacochère ?
- Moi: Noooooon ! Picci [oiseaux, en wolof], photos, pas chasse !
- Lui: Aaaaaaaaahhhh...
Résumé: jamais 'croisé' l'aigle de Bonelli (aquila bonelli) d'aussi près, avant ce 13 décembre 2017 ! Ce rapace raréfié en Méditerranée occidentale et hivernant essentiellement dans une étroite bande littorale du Sahara atlantique, n'a été observé au Sahel que onze (11) fois. De ces onze coches documentées et/ou homologuées, toutes du Sénégal (nous avons écarté les mentions de Mauritanie, dans sa partie sahélo-saharienne), Ornithondar peut s'enorgueillir d'en avoir documenté sept (7) de façon certaine. Sans compter que par deux fois, la confusion avec un aigle ravisseur puis avec un aigle fascié ne m'a pas permis d'authentifier les obs. comme celles d'un aigle de Bonelli. En deux à trois autres occasions, l'aigle était trop haut, trop loin, pour être certifié aquila bonelli - malgré mon intime conviction. Voilà voilà...
Soudain, sorti de nulle part l'aigle surgit dans le ciel bleu, à quelques dizaines de mètres ! Il amorce une pompe devant la dune sur/depuis laquelle j'ai toujours d'agréables surprises. En voilà une, et de taille; même si c'est lui que je recherche, bien que je commence à me faire à ses brutales apparitions, ici, chaque hiver - ça y est, il a "le melon", l'Ornithondar ! C'est l'aigle de Bonelli (aquila f. fasciata, Bonelli's eagle), à l'évidence le même que celui que j'ai photographié il y a une vingtaine de jours*, l'espace de quelques secondes sur le cordon dunaire voisin. Je le vois clairement, dans des conditions de lumière parfaites - pour une fois ! J'en fais un sujet de 2e année civile (2e AC) tirant vers sa troisième année. Si je me trompe, que les censeurs n'hésitent pas à me corriger, ce sont les risques de la place publique mais je leur en tiendrai rancune ad vitam aeternam, ha ha ha ! A ce moment précis, mon aigle est attaqué par l'un de ces busards des roseaux (circus aeruginosus) qui passent l'hiver comme des épouvantails sur ce bout de marais - j'en dénombre trois, au moins, de ce coté-ci, effarouchant à chacun de leur survol tous les canards et les ardéidés cachés dans l'inextricable végétation palustre. Le busard, c'est une femelle, fonce délibérément et par l'arrière sur l'aigle qui se trouve surpris, gonfle le cou et redresse la tête (comme une bondrée apivore !) en secouant des ailes (cf. photos ci-après et en haut de notule). Pas fou, le busard ! Il ne fait que frôler le redoutable prédateur qui se met instantanément à piauler, des cris aigus comme ceux du circaète Jean-Le-Blanc (circaetus gallicus), puissants comme ceux d'un pygargue... vocifère (haliaeetus vocifer) - dont un couple entretient une aire sur un palétuvier isolé et somme toute chétif, au bas du grand marais. Bref, qui s'y frotte ne s'y pique tout de même pas: l'aigle de Bonelli est un redouté prédateur 'supérieur', tout en haut de la chaîne alimentaire du bas-delta sénégalais; d'abord parce qu'il est ici, dans sa villégiature sahélienne plus que dans ses collines natales méditerranéennes (dont sud-ouest du Maroc, péninsule ibérique, sud-est de la France), un carnassier opportuniste, aux goûts plus variés: certes, lièvres (et pourquoi pas écureuils terrestres) et perdrix (francolins) continuent d'alimenter son goût prononcé pour la chasse foudroyante mais nous savons, et l'avons vérifié, qu'il ne rechigne pas à traquer la sauvagine du marais, il s'en ferait même des gourmandises: anatidés, limicoles, ardéidés, laridés et même colombidés. 70% de son alimentation est constituée d'oiseaux, et ce pourcentage augmente sans doute encore sous nos latitudes !... C'est une chance pour lui: le site est parfait pour un hivernage de tout confort, à bon potentiel rabelaisien: ondulations dunaires et replats tantôt découverts tantôt buissonnants, d'un coté; marécages de l'autre; et même deux à trois îlots densément boisés pour le repos - et pour la digestion. Il est des oiseaux qui n'ont pas les mêmes affections paysagères en hiver qu'en été: à l'instar du très forestier aigle botté (aquila pennata), dont un sujet hivernant a pour habitude de stationner dans la Langue de Barbarie côtière (du PNLB), l'aigle de Bonelli des garrigues rocailleuses, singulièrement ses jeunes erratiques, se plaît hors saison de reproduction sur les vastes étendues marécageuses entrecoupées de salines et de steppes (Crau et Camargue françaises, par exemple) ou de tannes (bas-delta sénégalais).
* Voir et lire sur Ornithondar:
Un dortoir d'ibis sacrés et d'anhingas - un aigle de Bonelli de 2e/3e année, en vol passant, 2017 11 20
Et, précédemment...
L’œil fait chance ! De l'Engoulevent à balanciers à l'Aigle de Bonelli (...), 2017 02 9
Première mention sénégalaise d'un adulte d'Aigle de Bonelli, 2016 09 4
Ndiaël: seulement 3 cigognes noires... mais 1 aigle de Bonelli, 2016 01 9
Au zénith: fidèles du Toddé, un aigle de Bonelli juvénile et la foultitude des voiliers, 2015 10 25
Un aigle de Bonelli hiverne à Toddé, waouh !, 2011 10 30
Ci-dessous:
bisbilles d'hivernants paléarctiques...
Un aigle de Bonelli de 2e année civile est houspillé par une femelle de busard des roseaux
2017 12 13, 11h42 / © Photos par Frédéric Bacuez
- Cliquer sur les photos pour agrandir-
Nota 1: les observations avérées de l'aigle de Bonelli dans notre Sahel se comptent sur les doigts des deux mains: à notre connaissance, aucune mention du rapace au Mali, Burkina Faso et Niger, en ce qui concerne la sous-région. Si les observations sont régulières en Mauritanie autour de Nouadhibou, de septembre à mai, pas de mention sénégalo-sahélienne particulière par nos éminents prédécesseurs, ni Morel & Roux (1966), ni Morel & Morel (1990), ni Sauvage & Rodwell (1996). "L'espèce a été vue au delta du Sénégal (1-2 individus les 20-21 janvier et le 2 février 2007, M. Flade)" écrit récemment, laconique, Paul Isenmann (in Oiseaux de Mauritanie, 2010)... Le 26 janvier 2004 déjà, "an immature Bonelli's eagle was in the Bango area, near Saint-Louis" rapporte de son coté le Bulletin d'African Bird Club (ABC). Et puis Ornithondar arriva, ha ha ha !
Il ne faut pas oublier la très remarquable documentation d'un adulte d'aigle de Bonelli dans la zone de Gainthe du parc national du Djoudj (PNOD), par notre camarade Sophie Mériotte, le 22 décembre 2015 - une première au sud du Sahara, toutes les autres mentions sénégalaises, y compris nos propres données, concernant exclusivement de jeunes sujets des trois premières années de leur existence ! La coche de Sophie se rajoute ainsi à l'observation faite en Mauritanie d'"un adulte le 17 novembre 2007 près d'Atar/Adrar", par Ph. Geniez (in Isenmann, 2010).
"Très tôt après notre installation à Bango, en 2008-2009 nous avions décelé la présence hivernale de l'aigle de Bonelli aux lisières de la plaine alluviale dite de Biffeche.
Nota 2: à la vérité, on ne sait pas précisément d'où nous viennent les quelques aigles de Bonelli juvéniles hivernant dans la vallée du fleuve Sénégal... Assurément de la Méditerranée occidentale - d'authentiques migrants de France, d'Espagne, du Portugal, peut-être d'Italie ? Ou alors des vagabonds du Maroc et d'Algérie ? La péninsule ibérique demeure le bastion de l'espèce. Au Portugal les effectifs sont stables, mais ils sont en déclin continu (d'au moins 20%) en Espagne; le pays abrite pourtant 65% de la population européenne (733/758 couples des ~1000 cc). En France, l’opiniâtreté des protecteurs du rapace permet tout juste une stabilisation, très laborieuse, des quelques dizaines de couples qui se maintiennent essentiellement en Provence (80 couples en 1960, 22 cc en 2002, 32 cc en 2014)*2. Peu d'infos pour les autres pays de la Méditerranée occidentale: le Maroc pourrait héberger quelques dizaines de couples, peu ou pas documentés, au sud des Atlas. Le suivi satellitaire a montré que des jeunes oiseaux espagnols, ou relâchés en Espagne, pourraient traverser le détroit de Gibraltar pour vagabonder en Afrique du nord y compris le long du littoral du Sahara marocain jusqu'en Mauritanie. Atteignant même, parfois, les confins du Sahel !*1 Cette cruciale zone d'hivernage atlantique, de l'Anti-Atlas au bas-delta du fleuve Sénégal devrait d'ailleurs se confirmer avec la pression d'observation, un meilleur suivi de l'erratisme juvénile, et, croisons les doigts, un regain escompté des populations d'aquila bonelli sur certains territoires de reproduction (Portugal, France). "Des migrateurs à haute altitude" ont été détectés au radar par le Swiss Ornithological Institute à la verticale de Ouadâne, dans l'Adrar mauritanien, "isolément le 27 avril et le 12 septembre 2003 et le 17 avril 2004" (in Isenmann, 2010) - ceci expliquerait bien cela...
Il ne faut pas oublier la très remarquable documentation d'un adulte d'aigle de Bonelli dans la zone de Gainthe du parc national du Djoudj (PNOD), par notre camarade Sophie Mériotte, le 22 décembre 2015 - une première au sud du Sahara, toutes les autres mentions sénégalaises, y compris nos propres données, concernant exclusivement de jeunes sujets des trois premières années de leur existence ! La coche de Sophie se rajoute ainsi à l'observation faite en Mauritanie d'"un adulte le 17 novembre 2007 près d'Atar/Adrar", par Ph. Geniez (in Isenmann, 2010).
"Très tôt après notre installation à Bango, en 2008-2009 nous avions décelé la présence hivernale de l'aigle de Bonelli aux lisières de la plaine alluviale dite de Biffeche.
- Le 11 décembre 2010, un sujet immature était au loin "en vol S>N à 13h au-dessus de la route goudronnée de Diama, par-dessus le village de Mboubeune virant vers l'ouest et les rizières de Taba Tache" [ICI sur Ornithondar].
- Une autre fois, je n'avais aucun équipement d'observation avec moi, alors que je marchais par la digue qui mène de Bango à Mboubeune, un aigle ébouriffé et de couleur terre orangée s'était posé sur le talus de la digue abandonnée qui se prolonge dans la plaine de crue, semblant avoir les serres sur une proie: je ne saurai jamais s'il s'agissait d'un aigle ravisseur (aquila rapax) ou d'un jeune aigle de Bonelli - trop loin pour différencier les espèces au seul regard (en tout cas pour moi)...
- Notre vraie rencontre aura lieu le 30 octobre 2011, au marais de Toddé - observation rapidement signalée à Patrick Boudarel, spécialiste français de l'aigle de Bonelli (DREAL Languedoc-Roussillon): "Nous découvrons deux cadavres de hérons cendrés (ardea cinerea, grey heron), dont un individu tout juste tué (à la tête, ensanglantée) et gisant dans les sables entre lac et marais. L'aigle de Bonelli survole en altitude l'ardéidé, et soudain se met à descendre en vrille, ailes repliées, pour se poser au sol à quelques mètres de l'échassier, comme mu par la curiosité. Est-ce lui qui a tué le héron cendré ? Ou plutôt un pygargue vocifère - haliaeetus vocifer, dont nous entendons les cris alentour, sans le repérer ce jour (...)" [ICI sur Ornithondar].
- Toujours dans l'aire communautaire patrimoniale des Trois-Marigots, à l'occident du Khant-sud le 25 octobre 2015, l'aigle du zénith "est aussi jeune, avec un plumage de premier automne plus frais encore que celui de son prédécesseur. Il évolue assez haut à la verticale de la brousse entre le marigot de Khant et le marais de Toddé, effectuant de larges cercles glissés pour inspecter son domaine de chasse: le garde-manger doit lui convenir, il y a de l’écureuil terrestre (xerus erythropus) et du lièvre des buissons/savanes (lepus microtis), du francolin à double éperon (pternistis bicalcaratus) et du ganga à ventre brun (pterocles exustus) voire un Oedicnème du Sénégal (burhinus senegalensis) et une outarde de Savile (lophotis savilei) pour les jours de fête... Les pigeons, semi-domestiques ou roussards (columba guinea) des banlieues saint-louisiennes visibles au loin (Ngallele, Sanar, Université) pourraient bien aussi faire les frais de leurs divagations vers le marais de Toddé" [ICI sur Ornithondar].
- Le 9 janvier 2016, c'est au-dessus de la ripisylve du Nyéti Yone, dans la Réserve spéciale d'avifaune du Ndiaël (RSAN) qu'un sujet "en mue de second plumage d'immature" "cercle à la verticale des marges désertiques du long marigot" pendant quelques minutes [ICI sur Ornithondar]."
- Le 9 février 2017, très haut à la verticale de l'intersection des pistes de Toddé-Mengueye-GDS, un aigle de Bonelli de deuxième année civile (2e AC) en mue partielle est houspillé par un jeune busard [ICI sur Ornithondar]
- Le 20 novembre 2017, un aigle de Bonelli encore de seconde année civile (2e AC) mais en plumage d'automne/hiver parfait, passe à proximité de ma position, en vol battu. Cette fois, je peux parfaitement l'observer et le photographier dans de bonnes conditions [ICI sur Ornithondar]
- Ce 13 décembre 2017, deuxième fois en une quinzaine de jours, c'est inespéré: l'aigle de Bonelli - à l'évidence le même qu'en novembre, surgit dans le ciel bleu et à faible hauteur, pour une fois à quelques dizaines de mètres de moi; il est encore agressé par un busard des roseaux, une femelle. Mon aigle piaule fortement.
- A deux ou trois reprises ces dernières années (hivers 2014-2016), j'ai deviné plus que vu un rapace malheureusement trop haut dans les suspensions poussiéreuses (comme souvent), et surtout trop loin, mais j'ai eu l'intime conviction qu'il s'agissait d'aigle(s) de Bonelli. Ces observations ont toutes été faites dans les lointains septentrionaux et orientaux des Trois-Marigots.
- Le 3 avril 2015, entre les marigots de Ndiassew et de N'Guisset, nous observons et photographions, toujours dans les particules fines du ciel sahélien, un aigle pouvant être un jeune sujet de l'afrotropical aigle fascié (aquila spilogaster) - mais rien n'est moins certain tant les deux espèces, aquila bonelli et aquila spilogaster, longtemps du même taxon, sont semblables physiquement... J'attends toujours l'avis définitif des éventuels spécialistes, merci. [ICI sur Ornithondar]
Exactement sur le même site
- octobre 2011, octobre 2015, février 2017, novembre et décembre 2017...
" Nous découvrons deux cadavres de héron cendré (ardea cinerea), dont un sujet tout juste tué, à la tête, ensanglantée.
En altitude, l'aigle de Bonelli survole l'ardéidé gisant dans les sables, entre lagon et marais.
Il se met soudainement à descendre en vrille et par paliers, ailes repliées, pour se poser au sol à quelques mètres de la dépouille (...).
Est-ce lui qui a tué le héron cendré ? (...) "
- Avec Rozenn Le Roux et Cheikh Aïdara, in Ornithondar 2011 10 30
" En cette fin d'octobre (...), et de mousson,
c'est presque sans surprise qu'Ornithondar retrouve un aigle de Bonelli in situ.
Pas le même sujet qu'en octobre 2011, évidemment, celui de 2015 est aussi jeune,
avec un plumage de premier automne plus frais encore que celui de son prédécesseur. (...) "
- Avec Etienne Henry et Abdoulaye Sow, in Ornithondar 2015 10 25
" (...) très haut dans le ciel encombré de particules fines, cercle un aigle de Bonelli, indifférent au jeune et frêle busard qui fait riquiqui à coté mais s'est mis en tête d'houspiller le grand et redouté chasseur. Dans les jumelles, il me semble que l'aigle de Bonelli est aussi un jeune sujet, de seconde année civile (donc né en juin 2016), en plumage parfait de son âge à l'exception faite de la première rémige qui manque à l'aile droite."
- Avec François Marmeys, in Ornithondar 2017 02 9
" Mon aigle du jour est peut-être (sans doute) le même individu que je rencontre sur ce périmètre depuis deux ou trois ans.
Sauf que celui-ci est en plumage parfait, sans mue, même partielle comme c'était encore le cas en février dernier.
Pour moi, sauf correction de mes référents, il s'agit d'un oiseau de 2e année civile en route vers sa troisième. "
- in Ornithondar 2017 11 20
" En cette fin d'octobre (...), et de mousson,
c'est presque sans surprise qu'Ornithondar retrouve un aigle de Bonelli in situ.
Pas le même sujet qu'en octobre 2011, évidemment, celui de 2015 est aussi jeune,
avec un plumage de premier automne plus frais encore que celui de son prédécesseur. (...) "
- Avec Etienne Henry et Abdoulaye Sow, in Ornithondar 2015 10 25
" (...) très haut dans le ciel encombré de particules fines, cercle un aigle de Bonelli, indifférent au jeune et frêle busard qui fait riquiqui à coté mais s'est mis en tête d'houspiller le grand et redouté chasseur. Dans les jumelles, il me semble que l'aigle de Bonelli est aussi un jeune sujet, de seconde année civile (donc né en juin 2016), en plumage parfait de son âge à l'exception faite de la première rémige qui manque à l'aile droite."
- Avec François Marmeys, in Ornithondar 2017 02 9
" Mon aigle du jour est peut-être (sans doute) le même individu que je rencontre sur ce périmètre depuis deux ou trois ans.
Sauf que celui-ci est en plumage parfait, sans mue, même partielle comme c'était encore le cas en février dernier.
Pour moi, sauf correction de mes référents, il s'agit d'un oiseau de 2e année civile en route vers sa troisième. "
- in Ornithondar 2017 11 20
Nota 2: à la vérité, on ne sait pas précisément d'où nous viennent les quelques aigles de Bonelli juvéniles hivernant dans la vallée du fleuve Sénégal... Assurément de la Méditerranée occidentale - d'authentiques migrants de France, d'Espagne, du Portugal, peut-être d'Italie ? Ou alors des vagabonds du Maroc et d'Algérie ? La péninsule ibérique demeure le bastion de l'espèce. Au Portugal les effectifs sont stables, mais ils sont en déclin continu (d'au moins 20%) en Espagne; le pays abrite pourtant 65% de la population européenne (733/758 couples des ~1000 cc). En France, l’opiniâtreté des protecteurs du rapace permet tout juste une stabilisation, très laborieuse, des quelques dizaines de couples qui se maintiennent essentiellement en Provence (80 couples en 1960, 22 cc en 2002, 32 cc en 2014)*2. Peu d'infos pour les autres pays de la Méditerranée occidentale: le Maroc pourrait héberger quelques dizaines de couples, peu ou pas documentés, au sud des Atlas. Le suivi satellitaire a montré que des jeunes oiseaux espagnols, ou relâchés en Espagne, pourraient traverser le détroit de Gibraltar pour vagabonder en Afrique du nord y compris le long du littoral du Sahara marocain jusqu'en Mauritanie. Atteignant même, parfois, les confins du Sahel !*1 Cette cruciale zone d'hivernage atlantique, de l'Anti-Atlas au bas-delta du fleuve Sénégal devrait d'ailleurs se confirmer avec la pression d'observation, un meilleur suivi de l'erratisme juvénile, et, croisons les doigts, un regain escompté des populations d'aquila bonelli sur certains territoires de reproduction (Portugal, France). "Des migrateurs à haute altitude" ont été détectés au radar par le Swiss Ornithological Institute à la verticale de Ouadâne, dans l'Adrar mauritanien, "isolément le 27 avril et le 12 septembre 2003 et le 17 avril 2004" (in Isenmann, 2010) - ceci expliquerait bien cela...
Lire:
* 1 Satellite-tracked Bonelli’s Eagles wintering in Africa for the first time, in MaghrebOrnitho 2016 03 27Aigle de Bonelli/Fiche "Zahara"
* 2 L'Aigle de Bonelli, in Rapaces.LPO.fr et Agir pour l’Aigle de Bonelli: l’essentiel du Plan national d’actions 2014-2023 [PDF]
Ci-dessous:
les différents âges de l'aigle de Bonelli (de la g. vers la d., du plus jeune, 1ère AC à l'adulte)...
'Mon' aigle de Bonelli 2e>3e AC houspillé par une femelle subadulte de busard des roseaux
2017 12 13, 11h42 / © Photo par Frédéric Bacuez
'Mon' aigle de Bonelli 2e>3e AC houspillé par une femelle subadulte de busard des roseaux
2017 12 13, 11h42 / © Photo par Frédéric Bacuez
Pouillots véloces et bergeronnettes printanières, omniprésents
Quel changement ! La dernière fois que j'ai parcouru cette brousse, seules quelques bergeronnettes trottinaient derrière un troupeau de vaches; à peine plus de pouillots véloces furetaient dans les tamaris riverains du marais: c'était le 20 novembre, il y a presque trois semaines... Ce matin, les pouillots véloces (phylloscopus collybita) comme les bergeronnettes printanières (motacilla f. flava) sont partout, omniprésents ! J'observe également un pouillot ibérique (phylloscopus ibericus), sans doute deux, peut-être trois. Les pouillots moucheronnent le plus souvent par petits groupes lâches dans les arbrisseaux, prosopis et tamaris (tamarix senegalensis), préférentiellement sur les bordures arbustives des marais. J'en trouverai aussi dans les bosquets comme des îlots sur les dunes, associant acacias et arbres-brosses-à-dents (salvadora persica) autour de dépressions humides (très) saisonnières et vite asséchées, a fortiori en cette mauvaise année pluviométrique. Plus étonnant: les bergeronnettes printanières sont quasi exclusivement des bergeronnettes de la race nominale (motacilla flava flava) - je n'ai coché qu'une seule bergeronnette ibérique (motacilla iberiae), sur les herbiers bordant le marigot ! Ces dernières devraient être là, à moins qu'elles n'aient déjà investi le coeur de la cuvette, fort encombrée par une végétation palustre décidément gloutonne; pour ne rien arranger, le regard est vite obstrué par des rideaux de massettes très irritants. L'écrasante majorité des bergeronnettes de ce matin est constituée d'oiseaux de premier hiver, tous pâlichons (cf. photo ci-dessous à g.), juste quelques tâches jaunâtres peu visibles sur la poitrine et les flancs. La différenciation des races à cet âge étant des plus délicates, j'imagine que parmi ces juvéniles il doit bien y avoir quelques so british bergeronnettes flavéoles (motacilla f. flavissima)... Je me pose cette question: tout ce beau petit monde qui rend vie aux arbustes, ouf, il était où, depuis plus d'un mois ?
- Marie-Yvonne & Gérard Morel notaient les premiers chiffchaff dans le nord sénégalais autour du 20 septembre, avec un pic d'arrivée en octobre (in Morel 1990, Isenmann 2010) et une population "stabilisée" en novembre (in Oiseaux de Sénégambie - notices et cartes de distribution, 1990): on a presque un mois de retard sur le calendrier, allez savoir pour quelle(s) raison(s) ? Un constat qui vaut ce qu'il vaut: les pouillots véloces ne se disputent en rien les territoires d'alimentation, ils vont et viennent par deux à cinq sujets - et aucun mâle, pas plus ibérique que véloce, ne 'chante' pour conserver son domaine ! Francis Roux & Gérard Morel (in Les migrateurs paléarctiques au Sénégal - Passereaux et synthèse générale, 1966) signalent pourtant qu'"une fois leur mue achevée, à partir de décembre, ces pouillots chantent assez fréquemment ce qui impliquerait la tenue d'un territoire par le mâle" (comportement que j'ai en effet constaté, les années passées, notamment en jardin). Paul Isenmann (in Oiseaux de Mauritanie, 2010) rapporte que "des chants et des cris" de pouillots ibériques "ont été entendus en janvier (...) et en février (...) et les 22-24 février au delta du Sénégal". Des expressions printanières précoces au seuil de la remontée prénuptiale ? Ou d'authentiques mélopées hivernales ? Si je n'entends rien ce matin, c'est que c'est donc imminent - pour la prochaine audition, na !... Pas encore l'âge d'être sourd, l'Ornithondar, tout de même... En revanche, pas vu l'ombre verte d'un pouillot de Bonelli (phylloscopus bonelli), aujourd'hui: c'est grave, docteurs ?
- Marie-Yvonne & Gérard Morel notaient les premiers chiffchaff dans le nord sénégalais autour du 20 septembre, avec un pic d'arrivée en octobre (in Morel 1990, Isenmann 2010) et une population "stabilisée" en novembre (in Oiseaux de Sénégambie - notices et cartes de distribution, 1990): on a presque un mois de retard sur le calendrier, allez savoir pour quelle(s) raison(s) ? Un constat qui vaut ce qu'il vaut: les pouillots véloces ne se disputent en rien les territoires d'alimentation, ils vont et viennent par deux à cinq sujets - et aucun mâle, pas plus ibérique que véloce, ne 'chante' pour conserver son domaine ! Francis Roux & Gérard Morel (in Les migrateurs paléarctiques au Sénégal - Passereaux et synthèse générale, 1966) signalent pourtant qu'"une fois leur mue achevée, à partir de décembre, ces pouillots chantent assez fréquemment ce qui impliquerait la tenue d'un territoire par le mâle" (comportement que j'ai en effet constaté, les années passées, notamment en jardin). Paul Isenmann (in Oiseaux de Mauritanie, 2010) rapporte que "des chants et des cris" de pouillots ibériques "ont été entendus en janvier (...) et en février (...) et les 22-24 février au delta du Sénégal". Des expressions printanières précoces au seuil de la remontée prénuptiale ? Ou d'authentiques mélopées hivernales ? Si je n'entends rien ce matin, c'est que c'est donc imminent - pour la prochaine audition, na !... Pas encore l'âge d'être sourd, l'Ornithondar, tout de même... En revanche, pas vu l'ombre verte d'un pouillot de Bonelli (phylloscopus bonelli), aujourd'hui: c'est grave, docteurs ?
- Des six sous-espèces reconnues de la bergeronnette printanière, quatre visitent régulièrement l'Afrique de l'ouest, dont le Sénégal: motacilla f. flava (ici n°1 en automne-hiver mais n°2 en fin de saison, constatation pers. corroborée par les obs. gambiennes de Cawkell & Moreau, 1963; Bray et al.; et G. Jarry), flavissima (n°2 mais n°1 en fin de saison), iberiae (n°3 et parfois n°2) et thunbergi (fort peu fréquente). Le delta et la vallée du fleuve (Sénégal et Mauritanie) sont/étaient reconnus pour en accueillir des effectifs pléthoriques. Certains dortoirs nocturnes auraient hébergé jusqu'à 250 000 oiseaux (in Rodwell et al., 1996). Ornithondar avait constaté, lorsque nous habitions la berge du marigot de Djeuss (2008-2012), que des centaines de bergeronnettes printanières avaient pour habitude de survoler Bango pour gagner les roselières du réservoir d'eau douce voisin, avant le coucher du soleil. Ceci n'est qu'un ressenti mais je doute fort que de nos jours les dortoirs, malgré la prolifération des typhaies, rassemblent autant de monde... Pour vite comprendre, il suffit de parcourir les ondulations dunaires herbacées plantées d'acacias, domaine de prédilection des bergeronnettes flava comme des pouillots de Bonelli (le rez-de-chaussée pour les unes, les étages pour les autres), ou les prés riverains des cuvettes humides recherchés par les bergeronnettes ibériques: ce n'est pas jour de marché, même si notre époque sans mémoire mais tyranniquement positiviste (se) doit (de) s'ébaubir devant ce que nous nous sommes laissés à contempler, en souvenir de temps définitivement abolis. Quelques exemplaires de ceci, quelques survivants de cela. Qui, en ce morbide siècle utilitariste, à l'exception de quelques naturalistes has been, éprouvera comme un manque... vital ?
Ci-dessous:
deux hivernants paléarctiques omniprésents !
à g., bergeronnette printanière de 1er hiver (8h31) - à d., pouillot véloce (10h24), au-dessus d'un engoulevent à longue queue (cf. photo plus bas)
2017 12 13 matin / © Photos par Frédéric Bacuez
A la recherche des engoulevents 'a-normaux'
Quand l'aube le dispute à la nuit... A la lampe frontale, se faufiler à travers le fouillis des tamarix senegalensis pour approcher les herbiers du marigot n'est pas chose agréable; à presque l'aube la rosée est très forte, les arbustes ruissellent de perles d'eau mêlées de sel et de poussières (cf. photo ci-après)... On s'en met partout, ça colle et pourrait vite corroder ! Auparavant sur les pentes du cordon dunaire, une sympathique rencontre: un chat ganté (felis silvestris lybica) semble tailler une bavette avec un lièvre des savanes (lepus - microtis - victoriae). Le matou ne demande pas son reste et file droit devant lui, vers les terriers que je connais; le lièvre s'immobilise, par deux fois, avant de s'évanouir dans l'obscurité, à pas feutrés - pas très vif, la nuit, mon lapin, du pain béni pour le grand-duc de Verreaux (bubo lacteus), et les braconniers ! Comme pour l'aigle de Bonelli (aquila bonelli) plus tard, plus loin, je ne suis pas étonné de trouver le félin à cet endroit - j'y avais rencontré un adulte et deux chatons, des terriers, de chat et de renard pâle, lièvres et écureuils ne se privant pas de récupérer opportunément les tunnels effondrés et abandonnés. Sur le même spot, quatre engoulevents à longue queue (caprimulgus c. climacurus), les yeux comme des phares orangés et ronds comme des billes; il y en a un, je l'approche, qui se tient sur le qui-vive jusqu'au dernier moment, quand le francolin (à double éperon, pternistis b. bicalcaratus) que je ne pouvais voir et se tient à ses cotés décolle bruyamment, à la verticale. Me faisant sursauter - bouuuuhhhh, la savane, ses fauves, la nuit africaine, ses dangereuses créatures, ha ha ha !
Au bord des herbiers: peu à peu le point du jour laisse apparaître les insectes ailés qui foisonnent sur le marigot; avec les myriades de moustiques hystériques - l'effroi du jour qui vient. Ce sont surtout les engoulevents qui aiguisent mon regard, et il faut que je me concentre pour en deviner le jizz furtif, uniquement quand après avoir bu ou gobé des insectes leurs silhouettes se découpent sur fond de ciel plus clair, durant quelques secondes (cf. vidéo ci-dessous à g.). Mais oui, c'est évident, ce ne sont pas les habituelles longues queues ! Il y en a d'ailleurs un, de cet engoulevent aisément reconnaissable (caprimulgus c. climacurus) qui s'est joint à la danse au-dessus de la moire. Trois, peut-être quatre autres engoulevents chassent ici durant la demi-heure qui précède 6h55 et leur disparition instantanée, simultanée. Du coté de ce bosquet de prosopis et tamaris tout proche - que j'irai inspecter méticuleusement au petit matin; en vain. Ceux-là sont plus gros, une queue rectangulaire et relativement courte, avec des ailes moins longues, plus larges, des battements intermittents plus saccadés, moins souples, moins furtifs en définitive... Je pense immédiatement à des engoulevents à collier roux (caprimulgus ruficollis), nettement moins à des engoulevents d'Europe (caprimulgus europaeus).
Nota: en arrière du marais, c'est dans les parages qu'avec François Marmeys nous avons eu la chance le 9 février dernier [2017] au point du jour, d'être survolés par l'un de ces oiseaux totémiques d'Afrique, un engoulevent à balanciers (Caprimulgus/Macrodipteryx longipennis) - et il les avait sur lui, ses pennes, le gars ! A quelque trois cent mètres plus bas toujours sur les lisières arbustives du même marigot, c'était le 25 octobre 2015, Etienne Henry et moi avions déjà contacté, et légèrement enquiquiné deux de ces engoulevents à balanciers qui se reposaient au milieu d'un parterre de tamarix senegalensis près de l'arbre fétiche d'Ornithondar, un gonakier solitaire sous lequel mes équipées ont pour habitude de faire un break salvateur au zénith*1... C'est dire le potentiel (et probable) intérêt du spot ! Quant à l'engoulevent d'Europe (caprimulgus europaeus), nous ne l'avons pas contacté dans les Trois-Marigots mais dans la plaine alluviale du fleuve Sénégal, dans une gonakeraie soumise à rude épreuve par les charbonniers. Le 12 novembre 2010, notre camarade chiroptologue Emmanuel Cosson (Groupe Chiroptères de Provence, GCP-France) venait à peine d'identifier et nous montrer du doigt un petit-duc scops (otus scops) immobile dans le sous-bois qu'il m'en remettait une seconde leçon, avec la découverte d'un engoulevent d'Europe encore plus cryptique que nos mimétiques longues queues*2, tout près du hibou et alors que je lui cherchais les engoulevents à longue queue (caprimulgus climacurus), pour LA photo. Chiroptologue, le copain, hein !...
*1 Marigot de Khant-sud : deux Engoulevents à balanciers - et de Caprimulgus dans le nord du Sénégal, avec Etienne Henry & Abdoulaye Sow in Ornithondar 2015 10 25
*2 Engoulevent d'Europe et Petit-duc scops dans le sous-bois - il a l’œil ornitho, notre chiroptologue ! & Les plaines alluviales sous le vent d'est: (très) belles pioches - et coches !, avec Emmanuel Cosson (GCP) & Matthieu Cupillard in Ornithondar 2010 11 12
Au bord des herbiers: peu à peu le point du jour laisse apparaître les insectes ailés qui foisonnent sur le marigot; avec les myriades de moustiques hystériques - l'effroi du jour qui vient. Ce sont surtout les engoulevents qui aiguisent mon regard, et il faut que je me concentre pour en deviner le jizz furtif, uniquement quand après avoir bu ou gobé des insectes leurs silhouettes se découpent sur fond de ciel plus clair, durant quelques secondes (cf. vidéo ci-dessous à g.). Mais oui, c'est évident, ce ne sont pas les habituelles longues queues ! Il y en a d'ailleurs un, de cet engoulevent aisément reconnaissable (caprimulgus c. climacurus) qui s'est joint à la danse au-dessus de la moire. Trois, peut-être quatre autres engoulevents chassent ici durant la demi-heure qui précède 6h55 et leur disparition instantanée, simultanée. Du coté de ce bosquet de prosopis et tamaris tout proche - que j'irai inspecter méticuleusement au petit matin; en vain. Ceux-là sont plus gros, une queue rectangulaire et relativement courte, avec des ailes moins longues, plus larges, des battements intermittents plus saccadés, moins souples, moins furtifs en définitive... Je pense immédiatement à des engoulevents à collier roux (caprimulgus ruficollis), nettement moins à des engoulevents d'Europe (caprimulgus europaeus).
Nota: en arrière du marais, c'est dans les parages qu'avec François Marmeys nous avons eu la chance le 9 février dernier [2017] au point du jour, d'être survolés par l'un de ces oiseaux totémiques d'Afrique, un engoulevent à balanciers (Caprimulgus/Macrodipteryx longipennis) - et il les avait sur lui, ses pennes, le gars ! A quelque trois cent mètres plus bas toujours sur les lisières arbustives du même marigot, c'était le 25 octobre 2015, Etienne Henry et moi avions déjà contacté, et légèrement enquiquiné deux de ces engoulevents à balanciers qui se reposaient au milieu d'un parterre de tamarix senegalensis près de l'arbre fétiche d'Ornithondar, un gonakier solitaire sous lequel mes équipées ont pour habitude de faire un break salvateur au zénith*1... C'est dire le potentiel (et probable) intérêt du spot ! Quant à l'engoulevent d'Europe (caprimulgus europaeus), nous ne l'avons pas contacté dans les Trois-Marigots mais dans la plaine alluviale du fleuve Sénégal, dans une gonakeraie soumise à rude épreuve par les charbonniers. Le 12 novembre 2010, notre camarade chiroptologue Emmanuel Cosson (Groupe Chiroptères de Provence, GCP-France) venait à peine d'identifier et nous montrer du doigt un petit-duc scops (otus scops) immobile dans le sous-bois qu'il m'en remettait une seconde leçon, avec la découverte d'un engoulevent d'Europe encore plus cryptique que nos mimétiques longues queues*2, tout près du hibou et alors que je lui cherchais les engoulevents à longue queue (caprimulgus climacurus), pour LA photo. Chiroptologue, le copain, hein !...
*1 Marigot de Khant-sud : deux Engoulevents à balanciers - et de Caprimulgus dans le nord du Sénégal, avec Etienne Henry & Abdoulaye Sow in Ornithondar 2015 10 25
*2 Engoulevent d'Europe et Petit-duc scops dans le sous-bois - il a l’œil ornitho, notre chiroptologue ! & Les plaines alluviales sous le vent d'est: (très) belles pioches - et coches !, avec Emmanuel Cosson (GCP) & Matthieu Cupillard in Ornithondar 2010 11 12
Ci-dessous :
de l'aube à l'aurore...
de l'aube à l'aurore...
des engoulevents sp. chassent au-dessus des herbiers / tandis que crient les guêpiers de Perse, chante le tchagra à tête noire et gloussent talèves et gallinules
2017 12 13, 6h53 et 7h19 / © Vidéos smartphone par Frédéric Bacuez
engoulevent à longue queue au repos diurne
2017 12 13, 10h24 / © Photo par Frédéric Bacuez
Ci-dessus:
les hirondelles de rivage, par centaines à l'abreuvoir du petit matin
2017 12 13, 7h22-7h56 / © Photos par Frédéric Bacuez
Les hirondelles de rivage boivent aux branches qui perlent
L'orient rougit à peine que déjà les hirondelles de rivage (riparia r. riparia) succèdent aux engoulevents. Il y en a des centaines, et si c'est ainsi sur toute la berge de ce bout de marigot-là, il y en a des milliers ! Avec la très forte rosée de cette nuit, les belles n'ont pas de peine à boire, malgré l'encombrement du grand marigot par les massettes. Je n'avais jamais vu cela: les premières qui s'accrochent aux tiges esseulées de typha australis ou les branchettes de tamarix senegalensis boivent les gouttes qui perlent sur les végétaux ! Au fur et à mesure que leurs semblables viennent y percher, c'est une pluie qui glisse des brindilles et finit de libérer les perchoirs matinaux de leur humidité. Au moindre passage du busard des roseaux (circus aeruginosus), les hirondelles s'échappent, secouent d'autant plus leurs balançoires et vont reposer un peu plus loin, dans le sens contraire du vol rapace... Imaginez un instant: des trois millions d'oiseaux paléarctiques hivernant dans le bas-delta sénégalais, deux millions au moins sont des hirondelles de rivage (Rodwell et al., 1996) ! Au moins car en janvier et février 2007 (Flade, 2008), c'est à peu près le nombre qui a été estimé chassant au-dessus des steppes du Grand Lac, au parc national du Djoudj (PNOD). A lui seul le spectacle de ces hirondelles est un émerveillement, chaque matin au réveil, chaque soir au coucher quand elles regagnent les dortoirs dans ces mêmes typhaies; et au zénith quand elles reviennent boire, quittant momentanément steppes, plaines et cordons dunaires où elles chassent au gré de leurs promenades diurnes...
Jamais vu: là où il n'y avait plus eu d'eau depuis des lustres, le lagon accueille arlequins et stagnatiles
En longeant le marais vers le nord, je découvre qu'il y a de l'eau loin en amont, comme jamais, y compris après le goulet des deux dunes qui l'enchâssent. Là, à quelques encablures de la grand'piste, la cuvette que j'ai toujours connue à sec et balayée par les vents poussiéreux est devenue un lagon d'eaux douces pour le moment libres de roseaux (cf. deux photos ci-dessous en bas à droite), donc en capacité d'accueillir des espèces partout chassées de la vallée par l'invasion du typha et l'obstruction des zones humides. C'est quasiment un miracle, il y a là huit (8) chevaliers arlequins (tringa erythropus) et trois (3) chevaliers stagnatiles (tringa stagnatilis) ! Avec quelques autres limicoles et des ardéidés (cf. liste ci-après) - on plastronne comme on peut ! Hélas, tout cela finira comblé par les massettes (typha australis); les limicoles iront voir ailleurs si l'eau est moins douce, et moins verdoyante...
Nota: le chevalier arlequin (tringa erythropus) est un élégant limicole de la toundra (de la Fennoscandie lapone à la Sibérie russe orientale), avec des effectifs considérés comme stables pour le moment (Lire ICI). En revanche, le gracile chevalier stagnatile (tringa stagnatilis), qui nous arrive d'Eurasie et d'Asie centrale (jusqu'en Chine), connaît un déclin continu (Lire ICI). Originalité: le stagnatile est un de ces rares oiseaux à effectuer des migrations transversales, du NE vers le SO à la descente postnuptiale, du SO vers le NE à la remontée prénuptiale.
Nota: le chevalier arlequin (tringa erythropus) est un élégant limicole de la toundra (de la Fennoscandie lapone à la Sibérie russe orientale), avec des effectifs considérés comme stables pour le moment (Lire ICI). En revanche, le gracile chevalier stagnatile (tringa stagnatilis), qui nous arrive d'Eurasie et d'Asie centrale (jusqu'en Chine), connaît un déclin continu (Lire ICI). Originalité: le stagnatile est un de ces rares oiseaux à effectuer des migrations transversales, du NE vers le SO à la descente postnuptiale, du SO vers le NE à la remontée prénuptiale.
Sur le 'nouveau' et 'doux' lagon:
balbuzard pêcheur (1) / milan d'Afrique (2) / busard des roseaux (1) - visiteurs intermittents
aigrette ardoisée (2) / aigrette garzette (7) / grande aigrette (1) / héron cendré (2) / marouette à bec jaune (1 juv.) / échasse blanche (4) / grand gravelot (1+) / gravelot pâtre (1) / vanneau éperonné (8) / bécasseau minute (3+) / combattant varié (6+) / chevalier arlequin (8) / chevalier aboyeur (1) / chevalier stagnatile (3) / chevalier culblanc (1) / chevalier sylvain (~7) / guifette moustac (1) / martin-pêcheur pie (5) / cisticole des joncs (2) / serin à croupion blanc (2)
lièvre des savanes (1) /Ci-dessous:
paysages du jour - marigot, tamarix senegalensis perlés des gouttes d'une très forte rosée, steppes d'euphorbia basalmifera et jeunes baobabs, lagon saumâtre en cours d'évaporation, marais et tannes
- et lagon d'eau douce sans typha ou presque, totalement inespéré ! [deux dernières photos]
2017 12 13, 7h25-14h18 / © Photos par Frédéric Bacuez
- Cliquer sur les photos pour agrandir -
OISEAUX / 79+ espèces cochées, 3 sp. entendues
MAMMIFÈRES / 3 espèces vues
POISSONS / 1 espèce
ODONATES / 1 espèce
LÉPIDOPTÈRES / 2+ espèces
Vu:
- Pélican blanc (pelecanus onocrotalus, great white pelican), au loin, d'abord une pompe puis 250+ ind. + 21 + ~40 ind., en vol [à la verticale du cordon dunaire au-dessus du marais]
- Cormoran africain (microcarbo a. africanus, long-tailed cormorant), plusieurs ind. en vol du matin, essentiellement des jeunes sujets [marigot] + quelques ind., dont au perchoir [marais]
- Anhinga (roux) d'Afrique (anhinga r. rufa, african darter), quelques ind. solitaires en vol, parfois tout juste sortis de l'eau [marigot]
- Bihoreau gris (nycticorax n. nycticorax, black-crowned night-heron), deux dizaines d'ind. regagnant leur dortoir diurne [amont>aval du marigot ]
- Crabier chevelu (ardeola ralloides, squacco heron), 2 ind. [marigot]
- Aigrette ardoisée (egretta ardesiaca, black heron), dès le point du jour, quelques vols groupés [marigot, dans les deux sens] + 2 ind. [lagon]
- Aigrette garzette (egretta g. garzetta, little egret), dont 1 ind. [marais N.] et 7 ind. [lagon]
- Grande aigrette (ardea alba ssp. melanorhynchos, western great egret), dont 1 ind. [marais] + 1 ind. stationné [lagon]
- Héron cendré (ardea c. cinerea, grey heron), quelques ind. dont 2 ind. stationnés [lagon]
- Héron pourpré (ardea p. purpurea, purple heron), 1 + 2 ind. [marigot] + 1 ind. ad. + 1 ind. + 1 et 1 ind. juv. + 1 ind. juv. + 1 + 1 ind. + 2 ind. ad. en poursuite [marais]
- Ibis falcinelle (plegadus falcinellus, glossy ibis), 1 + 2 ind. [marigot]
- Ibis sacré (threskiornis aethiopicus, sacred ibis), vol en formation de ~15 ind. [aval>amont]
- Spatule d'Afrique (platalea alba, african spoonbill), 1 ind. en vol
- Oie-armée de Gambie (plectropterus g. gambensis, northern spur-winged goose), 2 ind. en vol [marigot>marais]
- Dendrocygne fauve (dendrocygna bicolor, fulvous whistling-duck), groupe de ~12 ind. se posant au coeur du marais
- Dendrocygne veuf (dendrocygna viduata, white-faced whistling duck)
- Canard pilet (anas acuta, northern pintail), ~25 + ~25 ind. à la passée [aval>amont du marigot]
- Sarcelle d'été (spatula querquedula, garganey), estimation de ~350 ind. [sur le marigot] + ~180 ind. - et in fine un envol de 500+ ind., levés par les passages répétés de busards des roseaux [marais]
- Balbuzard pêcheur d'Eurasie (pandion h. haliaetus, eurasian osprey), 1 ind. [marais]
- Pygargue vocifère (haliaeetus vocifer, african fish-eagle), 1 ind. en vol, 2e AC [marigot]
- Milan noir (milvus m. migrans, black kite), 2 ind. en vol [dune surplombant le marais]
- Milan d'Afrique à bec jaune (Milan parasite, milvus aegyptius ssp. parasitus, yellow-billed kite), 2 ind. viennent faire un tour [lagon]
- Busard des roseaux (circus a. aeruginosus, western marsh-harrier), premier ind. dans les minutes qui suivent 7h: 1 ind. + 1 ind. puis 1 ind., en vol [aval>amont du marigot] + 1 ind. femelle sub. - la même qui va peu après houspiller un aigle de Bonelli ?- + 1 + 1 ind. femelle dont le phare à l'épaule gauche est nettement plus gros que l'autre [marais]
- Aigle de Bonelli (aquila f. fasciata, Bonelli's eagle - Préoccupation mineure/LC sur la liste rouge de l'UICN des espèces menacées de disparition mais Near Threatened/NT-Quasi menacé sur la Liste rouge européenne de BirdLife International, 2015 et En danger/EN sur la Liste rouge française, 2016), 1 ind. de 2e AC piaule quand il est agressé par une femelle de busard des roseaux [marais]
- Francolin à double éperon (pternistis b. bicalcaratus, double-spurred francolin), 1 ind. levé de nuit + 3 ind. levés à l'abreuvoir à ~7h [herbiers] + 1 ind. [brousse] + 1 ind. [près du marais]
- Marouette à bec jaune (zapornia flavirostra, black crake), 1 ind. juv. [lagon]
- Gallinule poule-d'eau (gallinula c. chloropus, common moorhen), 2 ind. perchés sur tamarix riverain [du marais]
- Talève d'Afrique (porphyrio madagascariensis, african swamphen), quelques ind. ad. [marigot] + 1 ind. [marais N.]
- Échasse blanche (himantopus himantopus, black-winged stilt), 1 + 1 ind. [marigot] + 4 ind. [lagon]
- Grand gravelot (charadrius h. hiaticula, common ringed plover), quelques ind. [lagon]
- Gravelot pâtre (charadrius pecuarius, Kittlitz's plover), 1 ind. [lagon]
- Vanneau éperonné (vanellus spinosus, spur-winged lapwing), 2 ind. [marigot] + 1 ind. [bas-fond] + 1 ind. [marais N.] + 5 + 3 ind. stationnés [près du lagon]
- Barge à queue noire (limosa limosa, black-tailed godwit - Near threatened/NR-Quasi menacé, sur la Liste rouge de l'UICN des espèces menacées de disparition), vol de 12 ind. quittant le marigot
- Bécasseau minute (calidris minuta, little stint), quelques ind. isolés [marigot] et 3+ ind. avec des grands gravelots [lagon]
- Combattant varié (calidris pugnax, ruff), 5+ ind. + 1 ind. [lagon]
- Chevalier arlequin (tringa erythropus, spotted redshank), 7 + 1 ind. [lagon]
- Chevalier aboyeur (tringa nebularia, common greenshank), 1 ind. [lagon]
- Chevalier stagnatile (tringa stagnatilis, marsh sandpiper), 1 + 3 ind. [lagon]
- Chevalier culblanc (tringa ochropus, green sandpiper), 1 ind. [marigot] + 1 ind. [marais N.] + 1 ind. [lagon]
- Chevalier sylvain (tringa glareola, wood sandpiper), 2 ind. en poursuite + 1 ind. [marigot] + 1 ind. [marais N.] + 1 + 2 ind. + 1 ind. + ~3 ind. [lagon]
- Chevalier guignette (actitis hypoleucos, common sandpiper), 1 ind. [marigot]
- Bécassine des marais (gallinago g. gallinago, common snipe), 1 + 1 + 1 ind. + 1 ind. levé à proximité du marigot en terrain sec sous couvert arboré [marigot] + 1 ind. entendu fuyant [marais N.]
- Guifette moustac (chlidonias h. hybrida, whiskered tern), 3 ind. matinaux [marigot] + 1 ind. stationné [lagon]
- Ganga à ventre brun/châtain (Ganga sénégalais, pterocles e. exustus, chestnut-bellied sandgrouse), 2 + 2 + 22 + 4 + 1 ind. matinaux arrivant pour boire [au marigot], vus en train de se désaltérer puis au repos cryptique dans la steppe à salicornes proche (cf. photos ci-dessous)
- Tourtelette d'Abyssinie (turtur abyssinicus, black-billed wood-dove), 3 + 1 ind. [boisements ou parcelles d'euphorbes en brousse] + 1 ind.
- Tourterelle masquée (Tourterelle à masque de fer, oena c. capensis, Namaqua dove), n° 1
- Tourterelle maillée (spilopelia/streptopelia s. senegalensis, laughing dove), n° 2
- Tourterelle pleureuse du Niger (streptopelia decipiens ssp. shelleyi, -Niger- mourning collared-dove), 1 ind. en vol [marigot] + plusieurs ind. en sous-bois ombragé, au zénith [marais N.]
- Coucal du Sénégal (centropus s. senegalensis, Senegal coucal), 1 ind. [marigot]
- Engoulevent à balancier (caprimulgus ruficollis ?, red-necked nightjar ?), 3 à 4 ind. chassant au-dessus d'un bosquet de tamarix senegalensis et des herbiers du marigot, avec un 'longue queue'
- Engoulevent à longue queue (caprimulgus c. climacurus, long-tailed nightjar), 4 ind. levés dans la nuit (deux femelles, deux mâles) + 1 ind. chassant au-dessus des herbiers en compagnie de quelques engoulevents d'espèce indéterminée (mais pas climacurus !) - jusqu'à 6h55
- Martinet des palmes (cypsiurus p. parvus, african palm swift), 1 ind. chassant au petit matin [marigot]
- Martin-pêcheur huppé (corythornis cristatus ssp. galerita, Malachite kingfisher), 1 ind. en vol passant [marigot] + 1 ind. en vol [marais] + 1 ind. [marais N.]
- Martin-pêcheur pie (ceryle r. rudis, pied kingfisher), 2 ind. [marais] + 5+ ind. - famille [lagon]
- Guêpier nain (merops p. pusillus, little bee-eater), 1 + 1 + 1 ind. + 1 ind. + 2 ind.
- Guêpier de Perse de l'ouest (merops persicus ssp. chrysoconos, western blue-cheeked bee-eater), ~35 + ~10 ind. à ~7h45 [bords du marigot] + 10+ ind. sur brousse avec arbres vigoureux - jeunes et adultes
- Coliou huppé (à nuque bleue, 'oiseau-souris', urocolius m. macrourus, blue-naped mousebird), 2 ind. seulement
- Huppe fasciée d'Eurasie (upupa e. epops, eurasian hoopoe), 1 ind. sondant les sables...
- Calao occidental (tockus kempi, western red-billed hornbill), 1 + 1 + 1 ind. + 1 + 2 ind. [bords du marais N.] + 1 ind. se nourrissant au sol [près du lagon] + 1 + 1 + 2 ind. [près de la piste de Toddé]
- Cochevis huppé du Sénégal (galerida cristata ssp. senegallensis, -Senegal- crested lark), sur la 'terre ferme': premiers entendus alors qu'il fait presque encore nuit. Affectionne les périmètres plantés d'euphorbia basalmifera
- Hirondelle de rivage (riparia r. riparia, common sand martin), centaines d'ind. à l'aube et au petit matin (cf. photos ci-dessus) [marigot]
- Bergeronnette printanière (motacilla f. flava, blue-headed wagtail), nombreux ind., (très) majoritairement des juvéniles, de la race flava
- Bergeronnette ibérique (motacilla flava ssp. iberiae, spanish wagtail), 1+ ind [marigot]
- Traquet motteux (oenanthe o. oenanthe, northern wheatear), 1 + 1 + 1 ind. + 1 ind. + 1 ind. + 1 ind. perché en sous-bois (cf. photo ci-dessous) + 1 ind. [près de la piste de Toddé]
- Agrobate menu (cercotrichas m. minor, african scrub-robin) / Agrobate roux (cercotrichas g. galactotes, rufous-tailed scrub robin), 1 ind.
- Phragmite des joncs (acrocephalus schoenobaenus, sedge warbler), sur le marais: premiers entendus alors qu'il fait presque encore nuit + 1 ind. vu ! [marais]
- Pouillot véloce (phylloscopus collybita ssp., common chiffchaff), (très) nombreux ind. en particulier dans les lisières du marais à tamarix senegalensis
- Pouillot ibérique (phylloscopus ibericus, iberian chiffchaff), 1 peut-être 3 ind. en tout - dont sujet certain dans bosquet de savane sèche
- Fauvette grisette (curruca c. communis, common whitethroat), 1 ind.
- Fauvette (passerinette) de Tschusi (curruca inornata ssp. inornata ou/et iberiae, western subalpine warbler), second passereau entendu après les phragmites + 2 ind. juv./imm. en vol [près du lagon]
- Cisticole des joncs du Nigeria (cisticola juncidis ssp. uropygialis, nigerian zitting cisticola, fan-tailed cisticola), 1 ind. [marais N.] + 1 + 1 ind. [lagon et à proximité]
- Prinia sp. (prinia sp.), 2 ind. en vol [marais]
- Souïmanga à longue queue (cinnyris p. pulchellus, beautiful sunbird), 1 ind. en vol [marais]
- Pie-grièche à tête rousse (lanius s. senator, woodchat shrike), 1 ind., femelle + 1 ind. au loin + 2 ind. - mâle et femelle [à proximité du lagon]
- Corbeau pie (corvus albus, pied crow), 2 ind. en vol
- Piqueboeuf à bec jaune (buphagus a. africanus, yellow-billed oxpecker), 1 ind. sur vache + autre(s) entendu(s) sur second troupeau de bovins
- Tisserin vitellin (masqué, ploceus v. vitellinus, vitelline masked-weaver), plusieurs ind. [lagon]
- Tisserin à tête noire (ploceus m. melanocephalus, black-headed weaver)
- Serin à croupion blanc (crithagra leucopygia, white-rumped seedeater), 2 ind. - cc local (pas loin d'un hameau) [lagon]
Et peut-être 1 torcol fourmilier (jynx torquilla), trop fugacement - en vol
Entendu:
Pygargue vocifère (haliaeetus vocifer), avant même le point du jour (6h50 puis 7h) [marigot] + 1+ ind. [marais] / Francolin à double éperon (pternistis b. bicalcaratus), 7h05 / Oedicnème du Sénégal (burhinus senegalensis, Senegal thick-knee), à l'aube [marigot] / Guêpier de Perse de l'ouest (merops persicus ssp. chrysoconos), dès l'aube / Phragmite des joncs (acrocephalus schoenobaenus), premier passereau paléarctique entendu / Prinia p. [marais N.] / Pririt/Batis du Sénégal (gobemouche soyeux du Sénégal, batis senegalensis, Senegal batis), 1+ ind. / Tchagra à tête noire (tchagra s. senegalus, black-crowned tchagra), premier chanteur du matin ! D'abord 1 ind. (7h02) auquel répond bientôt 1 second [bordures du marigot en tamarix senegalensis] /
AUTRES:
Pygargue vocifère (haliaeetus vocifer), avant même le point du jour (6h50 puis 7h) [marigot] + 1+ ind. [marais] / Francolin à double éperon (pternistis b. bicalcaratus), 7h05 / Oedicnème du Sénégal (burhinus senegalensis, Senegal thick-knee), à l'aube [marigot] / Guêpier de Perse de l'ouest (merops persicus ssp. chrysoconos), dès l'aube / Phragmite des joncs (acrocephalus schoenobaenus), premier passereau paléarctique entendu / Prinia p. [marais N.] / Pririt/Batis du Sénégal (gobemouche soyeux du Sénégal, batis senegalensis, Senegal batis), 1+ ind. / Tchagra à tête noire (tchagra s. senegalus, black-crowned tchagra), premier chanteur du matin ! D'abord 1 ind. (7h02) auquel répond bientôt 1 second [bordures du marigot en tamarix senegalensis] /
Ci-dessus, de haut en bas et de g. à d.:
héron cendré et hirondelle de rivage - ibis falcinelles
aigrettes ardoisées - ibis falcinelles et crabier chevelu
hirondelles de rivage sur les roseaux perlés
la passée des sarcelles d'été
les gangas à ventre brun descendent à l'abreuvoir du matin
les sarcelles d'été et les hirondelles de rivage sur le marigot
les gangas au repos et à l'envol après l'abreuvoir...
2017 12 13 matin / © Photos par Frédéric Bacuez
Marigot, marais, cuvette, dépression, bas-fond, tanne, étang, lagon
- eau douce versus remontées salines...
Et pourtant: cela devrait être les deux, pour le bien de la Nature et de la biodiversité - et même des Hommes !
Hélas, mille fois hélas, la seule agriculture de rente et les bureaucrates ont fait leur choix
- on en reparle dans quelques années...
Ci-dessous, de haut en bas et de g. à d.:
le marais sous le vent poussiéreux du nord-est
lotus bleus, lotus blancs et talèves d'Afrique
busard des roseaux et nids coloniaux d'alectos à bec blanc
femelle de busard des roseaux amorçant une attaque - traquet motteux
sarcelles d'été - héron pourpré
guêpiers nains contre le vent du nord-est - guêpier de Perse, adulte
piqueboeuf à bec jaune - tourterelle masquée, immature/subadulte femelle
guêpier nain
2017 12 13 après-midi / © Photos par Frédéric Bacuez
Phacochère commun- Chat ganté (felis silvestris libyca, african wild cat), 1 ind. en compagnie d'un lièvre, fuit précipitamment vers les terriers tandis que le lièvre s'immobilise (par deux fois) - avant de rejoindre le chat dans le même trou, ha ha ha ?
- Lièvre des savanes (lepus - microtis - victoriae, african savanna hare), 1 ind. en compagnie d'un chat ganté - si si ! + 1 ind. [voisinage du marigot] + 1 ind. [près du lagon]
- Écureuil terrestre du Sénégal (xerus erythropus, striped ground squirrel), 1 ind. fuit [sous-bois, marais N.] + 2 ind. [autour de la piste de Toddé]
- 'Carpe' d'eau douce africaine [marais N.]
- Batracien sp. indéterminée [nuit>aube]
- (petit) Monarque d'Afrique (danaus chrysippus ssp. chrysippus, common plain tiger, lesser wanderer, queen butterfly, 'african queen'), 3 ind. sur un bas-fond
- Brachythémis à ailes barrées (brachythemis leucosticta, banded groundling)
- Lépidoptères sp.
- (yeux d')Araignées dans la nuit... Et les moustiques du marigot - pas comptés !
Ci-dessous:
'carpes africaines' d'eau douce...
2017 12 13, 12h49 / © Photos par Frédéric Bacuez
- Cliquer sur les photos pour agrandir -
* Sanar-
- Bulbul des jardins (pycnonotus barbatus ssp. inornatus, garden bulbul)
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