15, un hibou des marais sur la 'Langue de Barbarie'
* Delta du fleuve Sénégal. Parc national de la Langue de Barbarie (PNLB) -
Le 15 novembre 2015, Rafa Benjumea*, cofondateur de Ecotono Birding, une assocation espagnole d'écoguides sévillans, a eu le privilège, rare dans le bas-delta sénégalais, de photographier un hibou des marais (asio f. flammeus, short-eared owl) volant de jour près de la Langue de Barbarie (cf. photo ci-jointe). Cette espèce de rapace franchit le Sahara en très petit nombre pour hiverner dans la vallée du fleuve Sénégal, entre Podor (amont) et Potou (ancienne embouchure du fleuve).
Deux espèces de hiboux des marais à chaque extrémité du pays !
Aux aurores du 11 février 2013, Ornithondar notait un rapace nocturne en vol au-dessus d'une steppe proche du fleuve, pas très loin d'un campement saisonnier de pêcheurs. Le rapace paraissait un peu plus grand et beaucoup moins blanchâtre que la commune effraie des clochers (tyto alba ssp. affinis, Lire ICI), régulièrement rencontrée en plaine comme au village. Le hibou battait des ailes comme un busard (légèrement en V avec quelques brefs planés) et s'était dirigé vers l'île aux Bois, au milieu du fleuve entre Sénégal et Mauritanie. Faute de pouvoir photographier l'oiseau, et ne l'ayant suivi des yeux que médiocrement, dans le clair-obscur, nous ne pouvions être certain de l'observation; Ornithondar s'était contenté d'ajouter à sa liste du jour la possibilité d'un asio flammeus flammeus ou d'un asio capensis capensis (Lire ICI). Signalons que nos hiboux peuvent parfois se regrouper en dortoirs réunissant plusieurs dizaines d'individus; rappelons aussi que les deux rapaces nocturnes sont partiellement diurnes et peuvent être rencontrés de jour en train de chasser, ou de se tenir au sol comme ils l'affectionnent, en pleine lumière !
Nota: deux espèces de hiboux des marais peuvent être observés, au Sénégal:
* Anime la partie naturaliste d'un projet d'appui au Gandiolais appelé Tougoupeul.be
" In 2015 he started to collaborate in the Tougoupeul project in Senegal. Initiating the bird survey, monitoring the birds and involving local people in the endangered national park La Langue de Barbarie near St.-Louis ", in Ecotonobirding.com/about-us/
Ci-contre: hibou des marais asio flammeus flammeus, fleuve Sénégal
2015 11 15 / Courtesy © photo par Rafa Benjumea pour Ecotono Birding
Deux espèces de hiboux des marais à chaque extrémité du pays !
Aux aurores du 11 février 2013, Ornithondar notait un rapace nocturne en vol au-dessus d'une steppe proche du fleuve, pas très loin d'un campement saisonnier de pêcheurs. Le rapace paraissait un peu plus grand et beaucoup moins blanchâtre que la commune effraie des clochers (tyto alba ssp. affinis, Lire ICI), régulièrement rencontrée en plaine comme au village. Le hibou battait des ailes comme un busard (légèrement en V avec quelques brefs planés) et s'était dirigé vers l'île aux Bois, au milieu du fleuve entre Sénégal et Mauritanie. Faute de pouvoir photographier l'oiseau, et ne l'ayant suivi des yeux que médiocrement, dans le clair-obscur, nous ne pouvions être certain de l'observation; Ornithondar s'était contenté d'ajouter à sa liste du jour la possibilité d'un asio flammeus flammeus ou d'un asio capensis capensis (Lire ICI). Signalons que nos hiboux peuvent parfois se regrouper en dortoirs réunissant plusieurs dizaines d'individus; rappelons aussi que les deux rapaces nocturnes sont partiellement diurnes et peuvent être rencontrés de jour en train de chasser, ou de se tenir au sol comme ils l'affectionnent, en pleine lumière !
Nota: deux espèces de hiboux des marais peuvent être observés, au Sénégal:
- le hibou des marais (ex hibou brachyote, asio flammeus flammeus, short-eared owl), exclusivement hivernant du Paléarctique. Les sujets sont plus ubiquistes, et moins exigeants que leurs cousins du Cap et peuvent fréquenter aussi bien les steppes à salicornes et tamaris que les casiers rizicoles, les roselières voire les champs de canne à sucre ! Les hivernants de la vallée du Sénégal (d'octobre à avril) proviennent des lointains septentrionaux de l'Europe, de Scandinavie et de Russie, les populations de la mer du Nord, des îles britanniques et de la péninsule ibérique étant sédentaires ou très faiblement erratiques. En octobre 2013 dans le Sahara occidental marocain, près d'El Argoub, notre ami Michel Aymerich a photographié un migrateur postnuptial stationné (cf. photo ci-dessous). Et au Sénégal, toute dernière observation documentée (cf. photo en haut de notule) d'un sujet hivernant probable, ce 15 novembre 2015 dans le Gandiolais, par Rafa Benjumea (Ecotono Birding / Espagne, cf. ci-dessus)
- Additif 2017 12 4: "An unexpected sighting of a Short-eared Owl (Hibou des marais) migrating past Ngor [off dakar, ndlr.] this morning (...)" Lire la toute dernière synthèse des coches du Hibou des marais au Sénégal/Short-eared in Senegal, une méticuleuse notule de mon camarade Bram Piot in Senegal Wildlife, 2012 12 2.
Hibou des marais, migrateur postnuptial stationné Région d'El Argoub, Sahara occidental marocain 2013 10 / Courtesy © photo par Michel Aymerich Michel Aymerich.com et Groupe d'étude et de recherches des écologistes sahariens (GERES) |
- Le hibou du Cap (ex choucouhou, asio capensis capensis, -african- marsh owl), avec deux origines géographiques: au sud, résident ou estivant afrotropical venant des confins pré-guinéens et/ou du delta intérieur du Niger (Mali); et à l'extrémité septentrionale du pays, des sujets erratiques venant vraisemblablement d'une population relictuelle survivant difficilement dans le nord-ouest du Maroc, en particulier sur la lagune de Merdja Zerga, près de Moulay-Bousselham*1: la toute dernière donnée sénégalaise de ce rapace très rarement rencontré dans notre vallée du fleuve, en date du 8 janvier 2013, est une photographie d'un sujet observé au sud de Tiguet, sur les marges indéfinies entre les casiers rizicoles et le parc national 'des oiseaux' du Djoudj (PNOD)... Il s'agissait à l'évidence d'un sujet hivernant descendu du Maroc, en effet: sans avoir de documentation plus approfondie, on peut penser que des sujets chérifiens migrent plus au sud pour un bref hiver le long de la côte atlantique, saharienne et sahélienne: un sujet stationné sur un îlot rocheux en plein Casablanca*1 (Maroc), ce 10 novembre 2015 (sans doute en train de migrer vers le sud); ou un sujet momifié trouvé sur le Banc d'Arguin (Mauritanie) en décembre 1982. Quant aux hiboux du Cap méridionaux, que l'on retrouve en Casamance et plus au sud à partir de la Guinée-Bissau, ce sont d'authentiques afrotropicaux: résidents - comme dans la région d'Oussouye; ou estivants, c'est à dire qu'à la faveur des pluies un certain nombre de ces hiboux remontent vers la Gambie et jusqu'au Sine Saloum sénégalais où ils stationneraient de juillet à décembre. C'est sur les bords du Saloum, précisément sur l'île Kousmar mondialement connue pour son reposoir de 24 000 faucons crécerellettes et de 36 000 nauclers d'Afrique, que l'ornithologue Simon Cavaillès*2 (LPO / France) avait photographié un hibou du Cap au cours de la mousson 2010 (cf. photos ci-dessous).
*1 Voir ICI sur Go-South, 2015 11 10 & 15
*2 Lire: Kousmar, par Simon Cavaillès & Alison Duncan, in L'oiseau magazine n° 111, p. 72-76 (LPO, France)
Points rouges: sites des dernières observations d'asio flammeus et asio capensis
En bleu, les zones d'hivernage / En jaune, les zones d'estivage / En vert, les zones de présence continue / En rayé bleu, les zones d'errance ou d'observations accidentelles
D'après G. J. & M.-Y. Morel in Les oiseaux de Sénégambie: notices et cartes de distribution
Ci-dessous:
hibou du Cap asio capensis capensis sur l'île de Kousmar, Ndiafatt, Sine Saloum (Sénégal)
2010 / Courtesy © photos par Simon Cavaillès, LPO (France)
Commentaires
Enregistrer un commentaire