Au nord du 15°N : une liste des mammifères - après celles des serpents et des oiseaux
Ci-dessus:
à g., Renard pâle - Vulpes pallida ssp. - à d., Vervet vert - Chlorocebus sabaeus, avec un Calao de Kemp
Trois-Marigots 2016 01 31 (à g.) & Gandiolais 2015 05 3 (à d.) / © Photos par Frédéric Bacuez
* Nord du Sénégal, 15°N-
Une tentative (appelée à modifications, additions et soustractions) de rassembler dans le listing suivant les mammifères d'hier et d'aujourd'hui fréquentant (ou ayant fréquenté jadis...) les biomes soudano-sahélien et sahélien du Sénégal au nord du 15°N:
MAMMIFÈRES /
Liste non exhaustive de 92 espèces de mammifères, cétacés exclus, de la vallée du fleuve Sénégal, du sud de la Mauritanie et du nord du Sénégal
Quelques remarques :
- L'extrême rareté des grands mammifères diurnes (et de la précarité des moins grands), et leur presque totale éradication du 'paysage' sahélien. En lieu et place : chèvres, moutons, bovins - tsunami terrestre, bouffe-tout ; partout, y compris dans le patrimonial Djoudj. Ce que l'on peut rencontrer sans effort, même avec le bétail des Hommes (en attendant une retombée de girafes...) : Phacochère commun, Patas roux, Ecureuil de Geoffroy. Éventuellement un Lièvre de savane. Épisodiquement un Canis. Localement. Point.
- Le Vervet vert, encore commun dans le biome des savanes au sud du 15°N, ne se rencontre que très localement dans le Sahel sénégalais : quelques gonakeraies de la Moyenne vallée et l'arrière-pays de Gandiole - merci aux Figuiers de Barbarie !
- La disparition de toutes les espèces d'ongulés herbivores, à l'exception de quelques Gazelles à front roux rescapées dans le Ferlo sud - la chasse et le braconnage, puis la tyrannie du bétail domestique ayant détruit la couverture herbacée et surtout la diversité de ses essences. On se demande hors de quels enclos les gazelles et oryx d'importation, nouvelles lubies des possédants-qui-ont-réussi et s'approprient aussi le Vivant, pourront-elles un jour inch'Allah être relâchées dans une 'vraie' nature ?
- Idem pour les grands prédateurs : l'ultime Lion d'Afrique abattu au tournant des années '60-70 ; deux à trois Hyènes tachetées (il y a 30 ans encore bien présentes sur la berge orientale du Guiers) signalées cette dernière décennie jusqu'au début des années 2020 - dont un sujet percuté par un véhicule. La mort de deux Ratels (2017/01/4 & 2018/01/22) également après collisions sur la route nationale au nord du Ndiaël, atteste qu'il en resterait quelques-uns : nous avons affûté en vain près d'un de ses terriers du Dimar et Nik Borrow en a photographié un dans la steppe du Grand Lac, parc national du Djoudj (PNOD, 2022/01/24). Le Serval confiné à la réserve (clôturée) de Katané, le (Lynx) Caracal à ce qu'on dit encore présent dans le parc national du Djoudj (PNOD) ; tout cela sent l'épilogue, sans même l'espoir d'une sauvegarde mémorielle par un parc national ou une forêt classée - ici ce n'est pas l'Europe 'sauvage'. Les réserves, communautaires, spéciales, nationales et transfrontalières font du riz, sont des champs de patates et de maïs, de tomates et de butternuts, des slogans oniriques et des réceptacles pour eaux usées. Et les zones cynégétiques bradées au moins offrant. On ne badine pas avec le travail bien fait. On (se) développe. Faites des gosses !
- L'ADN vient de parler : le Loup doré remplace désormais le Chacal commun (parfois appelé Chacal svelte du Sénégal), ici dans la vallée du fleuve Sénégal comme dans toute l'Afrique...
- Seules quelques espèces inféodées aux biotopes marécageux du Walo ont survécu jusqu'au XXIe siècle (Civette d'Afrique, Mangoustes ichneumon, des marais, à queue blanche) ; les chambardements cupides de l'époque auront tôt fait de régler leur compte (et statut).
- Singulièrement, des espèces nocturnes et même fortement noctambules, contraintes à une prudente et tacticienne discrétion, se maintiennent sur le Dieri des cordons dunaires ; on pense notamment au Renard pâle, au Chat ganté (ou Chat sauvage d'Afrique) et à la Zorille commune. Idem pour l'ubiquiste et même anthropophile Genette commune.
- Deux Hippopotames amphibies en tout et pour tout le nord, eurêka - mais on veut leur peau, ils ont osé tuer des Hommes, sus aux monstres ! Quelques Lamantins d'Afrique qu'on prétend sacrés bien en peine dans le lac de Guiers et la Moyenne vallée, plus souvent morts, blessés ou affaiblis que vifs ; et quid de la loutre ?
- Très peu de données sur des espèces pourtant 'familières' du continent africain - ainsi du Galago, du Graphiure, du Porc-épic et même des hérissons. Les abris naturels font de plus en plus défaut ; tabula rasa et que l'harmattan emporte tout !
- Près d'une vingtaine des 92 espèces (existantes ou disparues) sont des micro-mammifères (rongeurs, parfois insectivores voire omnivores) ; la monoculture 'progressiste' du riz fait exploser le nombre des rats, souris et gerbilles. Certaines de leurs espèces sont même en expansion territoriale. D'autres ont profité des sécheresses des années 70-90 du siècle passé pour franchir le fleuve Sénégal et étendre leur distribution dans le quart septentrional du pays
- 17 espèces de chiroptères (traditionnellement peu abondants au Sahel) dont beaucoup sont très localisées ou confinées à certains milieux favorables (Niayes, bas-delta, Guiers et Djoudj)
En rappel :
Et, en collaboration avec SenegalWildlife :
Ci-dessous :
à g., Traquet de Seebohm - Oenanthe seebohmi - à d., Python de Séba - Python sebae
Forêt de Bokhol 2018 02 12 & Bango 2011 12 20 / © Photos par Frédéric Bacuez
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