20, la héronnière de la Langue de Barbarie, sur la brèche...
Gardeboeufs d'Afrique - bubulcus i. ibis, poussins au nid parc national de la Langue de Barbarie (PNLB) 2016 07 20, 10h / © Photo par Frédéric Bacuez |
* Parc national de la Langue de Barbarie (PNLB).
Langue de Barbarie et brèche, coté sud -
8h15-12h45 et plus...
Acheminement en pirogue à moteur par Morr Talla Sarr (cf. photo ci-dessous)
A pied.
Temps: chaud, chaud comme avant la pluie...
Pluie, le soir, (19h35-~20h à Bango) - 26 mm à Mouit (PNLB), 29 mm sur Saint-Louis, beaucoup moins sur Bango et le Djeuss aval. Et 25 mm le lendemain matin (à peu de millimètres près idem à Bango).
Ci-contre: Langue de Barbarie 2016 07 20, 12h27 / © Photo par Frédéric Bacuez
Précédemment sur Ornithondar, sur la brèche et sur la Langue: Ornithondar/ Libellés 'brèche'
Coup d’œil à la grande héronnière sur la Langue de Barbarie, au nord du parc national du même nom (PNLB), avec un crochet par les bancs de sable dans la brèche toute proche. Il fait bien trop chaud pour parcourir vers le sud le tombolo sabonneux et jeter un œil à la nouvelle nursery des Goélands railleurs (chroicocephalus genei, slender-billed gull). Les gracieux laridés ont été contraints de délaisser leur îlot de nidification habituel, fuyant la tyrannie des Pélicans blancs (pelecanus onocrotalus) qui piratent le nichoir et leur bouffent œufs et poussins - sales bêtes ! Contre mauvaise fortune bon coeur les railleurs raillés sont venus pondre ici dans la lande ébouillantée, dans des conditions précaires et toutes aussi dommageables pour leur progéniture que la voracité des pélicans, jamais rassasiés.
Une Héronnière en sursis
La Héronnière est installée dans les Filaos (casuarina equisetifolia) plantés dans le cordon de sable qui sépare l'océan Atlantique du fleuve Sénégal, et qu'on appelle Langue de Barbarie. Environ 18 kilomètres de ce tombolo fragile sont intégrés au parc national (PNLB) qui porte le nom de cette barrière de sable, classement instauré dans le but de sauvegarder quelques pontes des tortues marines qui ont encore l'idée saugrenue (et obstinée) d'accoster ici*, après avoir franchi le grand maillage des filets de pêche et les tonnes de déchets plastiques qui dégorgent du fleuve dans la mer. D'autant que depuis 2003, une ouverture faite dans la Langue, sur ordre de l'ancien président de la république Abdoulaye Wade, censée protéger Saint-Louis de crues soudaines après la saison des pluies, s'est élargie et se déplace du nord vers le sud du cordon, détruisant tout dans sa progression. La Héronnière, qui se trouve dans la partie septentrionale du tombolo classé vit probablement sa dernière saison en l'état actuel. Fort probable que les Ardéidés se déplaceront un peu plus vers le sud, l'an prochain. En attendant le fracas des vagues, et la brèche qui se rapproche à toute vitesse. Comme un Bagger 293.
* Lire:
Émergence de Tortues vertes sur la Langue de Barbarie..., in Ornithondar 2015 04 22
PNLB: deux nids de tortues marines ont donné vie à 177 bébés !, in Ornithondar 2011 09 9
Douze saisons durant (2004-2016), protégée par la fameuse brèche des intrusions humaines venues de Saint-Louis, la Héronnière de la Langue, bien que pauvre en espèces, a prospéré au point de devenir la plus grande, et l'une des très rares qui ne soient pas pillées, dans le bas-delta au sud du barrage de Diama. Chaque année au début du mois de juin, les échassiers (Gardeboeuf d'Afrique, Aigrette à gorge blanche, et plus irrégulièrement Aigrette garzette et Ibis sacré) se réapproprient leur maternité dans les filaos, y retapent les nids défaits ou en construisent de nouveaux, de branchages rudimentaires installés à la fourche des branches qui partent du tronc, sur plusieurs étages donc. Cette année, il semblerait que les premières couvées ont débuté plus tôt que les années précédentes, la menace imminente des vagues déferlantes poussant sans doute les oiseaux à anticiper et à nidifier précocement, par prudence. Et ce sont les Aigrettes à gorge blanche (egretta g. gularis, western reef-egret) qui ont lancé la saison, effectuant les premières pontes et couvées, dès la fin de mai. Une extension des nids vers le sud de la Héronnière a même été constatée: en juin, un écogarde a pu observer des Gardeboeufs d'Afrique (bubulcus i. ibis, cattle egret) et des Aigrettes à gorge blanche (egretta gularis) transportant des matériaux de la partie nord vers la partie sud de la héronnière. On le voit bien en effet, ce matin: dans la section septentrionale des boisements, beaucoup de nids ont été prématurément abandonnés suite aux assauts terrifiants de la mer toute proche, en juin. Si certains nicheurs ont résisté à la tentation de fuir, couvent ou veillent aujourd'hui près de leurs oisillons, on peut observer plusieurs cadavres de jeunes Gardeboeufs qui pendent lamentablement dans les branches ou au bord des nids, morts de faim. Ce matin, l'océan continue d'arracher les racines en lisière de cette partie de la Héronnière ("50 à 100 mètres de sable emporté", affirme un écogarde), condamnée à brève échéance (cf. photo ci-dessous); certains arbres sont tombés avec leurs nids, la plupart crèvent sur pieds, rongés par le sel. C'est aussi dans ces boisements dépérissant que l'écogarde avait dénombré, toujours en juin, jusqu'à vingt-six (26) Ibis sacrés (threskiornis aethiopicus, sacred ibis), très intéressés par le grégarisme et la convivialité des Gardeboeufs... Hélas, la furia marine a tôt fait de décourager toute velléité de 'vivre-ensemble'. Les Ibis, qui avaient même commencé à emménager, ont pris leurs cliques et leurs claques et sont partis ailleurs; qui sait, peut-être sur le bosquet de palétuviers du Gueyeloubè, sur le fleuve coté mauritanien. Pour se faire piller les nids, et leurs oisillons, par un braconnier bangotin - un pied en Mauritanie un pied au Sénégal ?
* Lire:
Émergence de Tortues vertes sur la Langue de Barbarie..., in Ornithondar 2015 04 22
PNLB: deux nids de tortues marines ont donné vie à 177 bébés !, in Ornithondar 2011 09 9
Ci-dessous:
La Langue de Barbarie, coté fleuve coté océan, la brèche et la héronnière dans les filaos
Parc national de la Langue de Barbarie (PNLB) 2016 07 20 / © Photos par Frédéric Bacuez
- Cliquer sur les photos pour agrandir -
Douze saisons durant (2004-2016), protégée par la fameuse brèche des intrusions humaines venues de Saint-Louis, la Héronnière de la Langue, bien que pauvre en espèces, a prospéré au point de devenir la plus grande, et l'une des très rares qui ne soient pas pillées, dans le bas-delta au sud du barrage de Diama. Chaque année au début du mois de juin, les échassiers (Gardeboeuf d'Afrique, Aigrette à gorge blanche, et plus irrégulièrement Aigrette garzette et Ibis sacré) se réapproprient leur maternité dans les filaos, y retapent les nids défaits ou en construisent de nouveaux, de branchages rudimentaires installés à la fourche des branches qui partent du tronc, sur plusieurs étages donc. Cette année, il semblerait que les premières couvées ont débuté plus tôt que les années précédentes, la menace imminente des vagues déferlantes poussant sans doute les oiseaux à anticiper et à nidifier précocement, par prudence. Et ce sont les Aigrettes à gorge blanche (egretta g. gularis, western reef-egret) qui ont lancé la saison, effectuant les premières pontes et couvées, dès la fin de mai. Une extension des nids vers le sud de la Héronnière a même été constatée: en juin, un écogarde a pu observer des Gardeboeufs d'Afrique (bubulcus i. ibis, cattle egret) et des Aigrettes à gorge blanche (egretta gularis) transportant des matériaux de la partie nord vers la partie sud de la héronnière. On le voit bien en effet, ce matin: dans la section septentrionale des boisements, beaucoup de nids ont été prématurément abandonnés suite aux assauts terrifiants de la mer toute proche, en juin. Si certains nicheurs ont résisté à la tentation de fuir, couvent ou veillent aujourd'hui près de leurs oisillons, on peut observer plusieurs cadavres de jeunes Gardeboeufs qui pendent lamentablement dans les branches ou au bord des nids, morts de faim. Ce matin, l'océan continue d'arracher les racines en lisière de cette partie de la Héronnière ("50 à 100 mètres de sable emporté", affirme un écogarde), condamnée à brève échéance (cf. photo ci-dessous); certains arbres sont tombés avec leurs nids, la plupart crèvent sur pieds, rongés par le sel. C'est aussi dans ces boisements dépérissant que l'écogarde avait dénombré, toujours en juin, jusqu'à vingt-six (26) Ibis sacrés (threskiornis aethiopicus, sacred ibis), très intéressés par le grégarisme et la convivialité des Gardeboeufs... Hélas, la furia marine a tôt fait de décourager toute velléité de 'vivre-ensemble'. Les Ibis, qui avaient même commencé à emménager, ont pris leurs cliques et leurs claques et sont partis ailleurs; qui sait, peut-être sur le bosquet de palétuviers du Gueyeloubè, sur le fleuve coté mauritanien. Pour se faire piller les nids, et leurs oisillons, par un braconnier bangotin - un pied en Mauritanie un pied au Sénégal ?
Gardeboeufs: 5 000 nids, 6 à 8 000 oisillons, une année record
Mon accompagnateur, qui vient régulièrement ici, s'est risqué à faire son inventaire, à vue de nez: la colonie serait forte de 5 000 nids, soit le double de l'an passé. Ayant produit 6 000 à 8 000 voire 10 000 oisillons, avec ou sans casse ("on ne connaît pas le ratio de casse habituel" dixit), la héronnière bat tous ses records de natalité, cette fois, peut-être la dernière si nos chers ardéidés ne trouvent pas à s'installer dans des conditions acceptables sur un site semblable de la Langue. La héronnière est occupée à 75-80% par des hérons Gardeboeufs d'Afrique (bubulcus ibis), à près de 20% par des Aigrettes à gorge blanche (egretta gularis) et à 1% par des Aigrettes garzettes (egretta garzetta, little egret). Dans les boisements, des Tisserins à tête noire (ploceus melanocephalus) ont suspendu leurs nids tressés à l'ombre des HLM pour ardéidés - le vacarme nasillard aime le brouhaha qui glousse et caquette ! Quelques Tourterelles (dont streptopelia decipiens shelleyi) et un couple de Coucals du Sénégal (centropus s. senegalensis) profitent aussi de l'aubaine, mais pas pour les mêmes raisons...
La héronnière avalée par les flots Langue de Barbarie (PNLB) 2016 07 20, 9h50 / © Photo par Frédéric Bacuez |
Gardeboeuf d'Afrique - bubulcus ibis, adulte en plumage nuptial Héronnière de la Langue de Barbarie 2016 07 20, 9h54 / © Photo par Frédéric Bacuez |
Ci-dessus:
en lisière de la héronnière
Parc national de la Langue de Barbarie (PNLB) 2016 07 20 / © Vidéo par Frédéric Bacuez pour Youtube et Ornithondar
Possibilité de visionner en qualités supérieures - voir 'Paramètres' sur les vidéos
Héronnière de la Langue de Barbarie,
saison 2016:
+75% à -80% de Gardeboeufs d'Afrique
~20% d'Aigrettes à gorge blanche
+1% d'Aigrettes garzettes
Ci-dessous:
de mai à juillet 2016 dans la héronnière de la Langue de Barbarie
Ibis sacrés adultes, Gardeboeufs d'Afrique et Aigrette à gorge blanche, pulli aux nids
parc national de la Langue de Barbarie (PNLB) 2016 05-07 / © Courtesy photos par JMD pour Ornithondar
Une héronnière dynamique (très) bientôt emportée par les flots
Une nidification de Goélands railleurs (très) perturbée par les Pélicans
Ci-dessus:
fin juin début juillet dans la maternité improvisée des Goélands railleurs sur la Langue de Barbarie
Goélands railleurs - chroicocephalus genei, adultes nicheurs, oeufs et pulli
parc national de la Langue de Barbarie (PNLB) 2016 06 & 07 / Courtesy © photos par JMD pour Ornithondar
Goélands railleurs: 1 700 nids, 3 000 oisillons éclos, 300 survivants
Début juin, participant à un pointage GPS des mangroves du parc national, un écogarde découvrait avec étonnement qu'une colonie de Goélands railleurs (chroicocephalus genei, slender-billed gull) s'était installée sur la Langue de Barbarie, certes du coté du fleuve mais à distance de l'eau. A "un endroit très large de la Langue, une sorte de no man's land entre plage et mangrove. Ils se sont planqués là, invisibles des deux cotés", me confie-t-on. Le 16 juin, l'écogarde, un Français arrivé ici par on ne sait quel cheminement, retournait sur place pour dénombrer l'effectif: nouvelle surprise, il y avait là pas moins de 1 700 nids exploités. Ce transfert de la nidification de l'îlot vers le tombolo du coup a créé un léger décalage dans la ponte, laquelle se tient habituellement à cheval entre mai et juin. A raison de 2,5 œufs et/ou oisillons par nid, l'écogarde estimait, à la louche mais avec autorité, qu'un potentiel de 3 000 poussins était en train de voir le jour, ici dans la lande, à quelques encablures du patrimonial îlot aux oiseaux sur lequel ces laridés ont tradition de nidifier, au milieu du fleuve. Il y a de très fortes probabilités pour que les Goélands soient venus se réfugier ici sur la Langue, pour échapper aux agressions et à la prédation de leurs couvées par les Pélicans (pelecanus onocrotalus surtout); les énormes et faussement débonnaires palmipèdes ont pris l'habitude de marauder sur l’îlot en période de nidification des laridés (Goélands railleurs, Mouettes à tête grise, Sternes royales, Sternes caspiennes). Inquiétudes de notre bonhomme: "la crainte que j'aie c'est le taux de mortalité [à venir], ils sont tout de même loin de l'eau, environ cent mètres à parcourir et je ne vois pas trop leur départ [celui des oisillons, ndlr.] pour le premier bain sans casse, il fait si chaud dans les dunes !" " C'est surtout le trajet qui m'inquiète... Lorsqu'ils sont sur l'îlot, ils font quelques mètres pour aller à l'eau; là, [ce sont] des dizaines de mètres dans les dunes pour arriver au bord du fleuve !"
Fin juin début juillet hélas, c'est la débâcle ! Le 28 juin il ne restait déjà plus qu'un millier de nids. Comme le craignait l'écogarde toubab, le 6 juillet c'est l'hécatombe, dans la colonie improvisée: les oisillons éclos et valides ont été rassemblés en crèche du coté océanique de la lande, dans un repli de sable; dans les nids, les dégâts dus à l'insolation et au manque d'eau sont sans pitié: il y a "beaucoup de casse", de très nombreux oisillons ont péri après l'éclosion ou dans les jours qui ont suivi; seulement 10% des poussins ont survécu à la fournaise, soit 300 des 3 000 œufs/oisillons initiaux ! Une bien mauvaise année, pour les élégants railleurs du parc national de la Langue de Barbarie.
Début juin, participant à un pointage GPS des mangroves du parc national, un écogarde découvrait avec étonnement qu'une colonie de Goélands railleurs (chroicocephalus genei, slender-billed gull) s'était installée sur la Langue de Barbarie, certes du coté du fleuve mais à distance de l'eau. A "un endroit très large de la Langue, une sorte de no man's land entre plage et mangrove. Ils se sont planqués là, invisibles des deux cotés", me confie-t-on. Le 16 juin, l'écogarde, un Français arrivé ici par on ne sait quel cheminement, retournait sur place pour dénombrer l'effectif: nouvelle surprise, il y avait là pas moins de 1 700 nids exploités. Ce transfert de la nidification de l'îlot vers le tombolo du coup a créé un léger décalage dans la ponte, laquelle se tient habituellement à cheval entre mai et juin. A raison de 2,5 œufs et/ou oisillons par nid, l'écogarde estimait, à la louche mais avec autorité, qu'un potentiel de 3 000 poussins était en train de voir le jour, ici dans la lande, à quelques encablures du patrimonial îlot aux oiseaux sur lequel ces laridés ont tradition de nidifier, au milieu du fleuve. Il y a de très fortes probabilités pour que les Goélands soient venus se réfugier ici sur la Langue, pour échapper aux agressions et à la prédation de leurs couvées par les Pélicans (pelecanus onocrotalus surtout); les énormes et faussement débonnaires palmipèdes ont pris l'habitude de marauder sur l’îlot en période de nidification des laridés (Goélands railleurs, Mouettes à tête grise, Sternes royales, Sternes caspiennes). Inquiétudes de notre bonhomme: "la crainte que j'aie c'est le taux de mortalité [à venir], ils sont tout de même loin de l'eau, environ cent mètres à parcourir et je ne vois pas trop leur départ [celui des oisillons, ndlr.] pour le premier bain sans casse, il fait si chaud dans les dunes !" " C'est surtout le trajet qui m'inquiète... Lorsqu'ils sont sur l'îlot, ils font quelques mètres pour aller à l'eau; là, [ce sont] des dizaines de mètres dans les dunes pour arriver au bord du fleuve !"
Fin juin début juillet hélas, c'est la débâcle ! Le 28 juin il ne restait déjà plus qu'un millier de nids. Comme le craignait l'écogarde toubab, le 6 juillet c'est l'hécatombe, dans la colonie improvisée: les oisillons éclos et valides ont été rassemblés en crèche du coté océanique de la lande, dans un repli de sable; dans les nids, les dégâts dus à l'insolation et au manque d'eau sont sans pitié: il y a "beaucoup de casse", de très nombreux oisillons ont péri après l'éclosion ou dans les jours qui ont suivi; seulement 10% des poussins ont survécu à la fournaise, soit 300 des 3 000 œufs/oisillons initiaux ! Une bien mauvaise année, pour les élégants railleurs du parc national de la Langue de Barbarie.
Les premiers migrateurs paléarctiques postnuptiaux - dont des Huîtriers-pies
Chaque année on se laisse surprendre - même l'ornitho ! Juillet, c'est déjà le début de la migration postnuptiale, au nord, à l’extrême nord d'abord. A peine revenus sur les confins péri arctiques, les limicoles les plus voyageurs font leurs petites affaires et repartent illico presto, le plus souvent vers les tropiques. Aujourd'hui sur les bancs de sable de la brèche sénégalaise, quatorze (14) Huîtriers pies (haematopus o. ostralegus, eurasian oystercatcher) stationnent, coté fleuve. En général, les limicoles les premiers arrivés en Afrique subsaharienne sont ceux qui viennent du plus loin, du plus septentrional de leur aire de distribution nuptiale. En général aussi, ces oiseaux n'hiverneront pas ici dans le bas-delta: pas assez loin non plus comme destination hivernale ! Ils ne font qu'un arrêt alimentaire qui peut durer de quelques heures à quelques jours, voire quelques semaines pour certains, en fonction des ressources alimentaires disponibles, et des dérangements. Sur l'estran de la Langue, coté océan, c'est un groupe de quatorze (14) Grands gravelots (charadrius h. hiaticula, common ringed plover) qui stationne et se ravitaille avant de poursuivre sa migration postnuptiale, plus loin vers le sud. Si les gravelots étaient à rester à Saint-Louis-du-Sénégal, le groupe aurait déjà éclaté, les limicoles se cherchant rapidement un territoire (alimentaire) pour l'hiver, âprement défendu contre ses congénères. Le grégarisme, c'est souvent le passeport le plus sécurisant pour la grande aventure des migrations pré et post nuptiales. Pour les Chevaliers et les Courlis, c'est un peu plus compliqué: pour le moment, il y en a qui ne font que passer, sans même s'arrêter - ils filent dans le ciel plein sud, en ligne ou en formation-, ou ne stationnent que pour une durée relativement brève; d'autres, enfin, il suffit de les regarder pour vite comprendre: ils nous tiendront compagnie jusqu'au printemps prochain ! C'est le cas de ces Courlis corlieux (numenius phaeopus, whimbrel) et Chevaliers aboyeurs (tringa nebularia, common greenshank), ces derniers n'ayant pas encore achevé leur mue postnuptiale (cf. photos ci-après), qui arpentent les vasières dans la lagune du Douti, à marée basse, reprenant langue avec les innombrables Crabes violonistes (uca tangeri, cf. photos ci-après) du coin... Finie, la tranquillité, pour eux: beaucoup seront désormais impitoyablement déchiquetés par les Courlis, qui en raffolent ! Allez, bon hiver à tous nos visiteurs revenus, c'est l'été, l'hivernage, quoi ! Et la pluie nourricière est toute proche, pile-poil au rendez-vous (ce soir...)...
Chaque année on se laisse surprendre - même l'ornitho ! Juillet, c'est déjà le début de la migration postnuptiale, au nord, à l’extrême nord d'abord. A peine revenus sur les confins péri arctiques, les limicoles les plus voyageurs font leurs petites affaires et repartent illico presto, le plus souvent vers les tropiques. Aujourd'hui sur les bancs de sable de la brèche sénégalaise, quatorze (14) Huîtriers pies (haematopus o. ostralegus, eurasian oystercatcher) stationnent, coté fleuve. En général, les limicoles les premiers arrivés en Afrique subsaharienne sont ceux qui viennent du plus loin, du plus septentrional de leur aire de distribution nuptiale. En général aussi, ces oiseaux n'hiverneront pas ici dans le bas-delta: pas assez loin non plus comme destination hivernale ! Ils ne font qu'un arrêt alimentaire qui peut durer de quelques heures à quelques jours, voire quelques semaines pour certains, en fonction des ressources alimentaires disponibles, et des dérangements. Sur l'estran de la Langue, coté océan, c'est un groupe de quatorze (14) Grands gravelots (charadrius h. hiaticula, common ringed plover) qui stationne et se ravitaille avant de poursuivre sa migration postnuptiale, plus loin vers le sud. Si les gravelots étaient à rester à Saint-Louis-du-Sénégal, le groupe aurait déjà éclaté, les limicoles se cherchant rapidement un territoire (alimentaire) pour l'hiver, âprement défendu contre ses congénères. Le grégarisme, c'est souvent le passeport le plus sécurisant pour la grande aventure des migrations pré et post nuptiales. Pour les Chevaliers et les Courlis, c'est un peu plus compliqué: pour le moment, il y en a qui ne font que passer, sans même s'arrêter - ils filent dans le ciel plein sud, en ligne ou en formation-, ou ne stationnent que pour une durée relativement brève; d'autres, enfin, il suffit de les regarder pour vite comprendre: ils nous tiendront compagnie jusqu'au printemps prochain ! C'est le cas de ces Courlis corlieux (numenius phaeopus, whimbrel) et Chevaliers aboyeurs (tringa nebularia, common greenshank), ces derniers n'ayant pas encore achevé leur mue postnuptiale (cf. photos ci-après), qui arpentent les vasières dans la lagune du Douti, à marée basse, reprenant langue avec les innombrables Crabes violonistes (uca tangeri, cf. photos ci-après) du coin... Finie, la tranquillité, pour eux: beaucoup seront désormais impitoyablement déchiquetés par les Courlis, qui en raffolent ! Allez, bon hiver à tous nos visiteurs revenus, c'est l'été, l'hivernage, quoi ! Et la pluie nourricière est toute proche, pile-poil au rendez-vous (ce soir...)...
Ci-dessous:
sur la brèche, les premiers migrateurs paléarctiques...
en haut, groupe de Grands gravelots postnuptiaux en halte migratoire sur l'estran de la Langue de Barbarie
2016 07 20 matin / Courtesy © photo par JMD pour Ornithondar
en bas, sur la brèche, Goéland d'Audouin juvénile, Sternes royales et Grands cormorans à poitrine blanche
2016 07 20 matin / © Photo par Frédéric Bacuez
REPTILES / 1 espèce
CRUSTACÉS / 3 espèces
LÉPIDOPTÈRES / 2 espèces
Vu:
- Pélican blanc (pelecanus onocrotalus, great white pelican), 11 ind. au repos [brèche]
- Pélican gris (pelecanus rufescens, pink-backed pelican), 1 à 2 ind. parmi les Pélicans blancs [brèche]
- Grand cormoran à poitrine blanche (phalacrocorax l. lucidus, white-breasted cormorant), dont 110+ ind. stationnés (cf. photo ci-dessus) [brèche]
- Héron strié (Blongios vert, Héron des mangroves, Héron à dos vert, butorides striata ssp. atricapilla, striated heron), 1 ind. ad. [digue traversière de la lagune du Douti]
- Gardeboeuf d'Afrique (bubulcus i. ibis, cattle egret), plusieurs milliers d'ind., ad., juvéniles et quelques poussins (cf. photos ci-dessus et en haut de notule) [héronnière]
- Aigrette à gorge blanche (egretta g. gularis, western reef-egret), 1 ind. [lagune du Douti] + centaines d'ind. ad. et juvéniles au nid ou à proximité immédiate (cf. photo ci-dessus) [héronnière]
- Aigrette garzette (egretta g. garzetta, little egret), dont 1 ind. au milieu des Gardeboeufs et Aigrettes à gorge blanche [héronnière]
- Héron cendré (ardea c. cinerea, grey heron), 1 seul ind. [brèche]
Ibis sacré(threskiornis aethiopicus, sacred ibis), aucun des vingt-six ind. dénombrés précédemment par JMD (cf. photo ci-dessus)- Dendrocygne veuf (dendrocygna viduata, white-faced whistling duck), 1 seul ind. en vol passant [lagune du Douti]
- Balbuzard pêcheur d'Eurasie (pandion h. haliaetus, eurasian osprey), 2 ou 3 ind. - on est très très loin de l'embouteillage hivernal... [Langue de Barbarie]
- Milan d'Afrique à bec jaune (Milan parasite, milvus aegyptius ssp. parasitus, yellow-billed kite), 1 ind. perché sur un filao [Langue de Barbarie] + 2 ind. en vol [PNLB]
- Huîtrier pie (haematopus o. ostralegus, eurasian oystercatcher - Near threatened/NR-Quasi menacé, sur la Liste rouge de l'UICN des espèces menacées de disparition), 14 ind. migrateurs postnuptiaux stationnés [sur la brèche]
- Oedicnème du Sénégal (burhinus senegalensis, Senegal thick-knee), 2 + 1 ind. [sous-bois de la héronnière et voisinage, Langue de Barbarie]
- Grand gravelot (charadrius h. hiaticula, common ringed plover), 14 ind. migrateurs postnuptiaux stationnés sur l'estran (cf. photo ci-dessus) [Langue de Barbarie coté océan] + 2 et ~5 ind. [brèche] + 7 ind. sur la vasière [lagune du Douti à marée basse]
- Vanneau éperonné (vanellus spinosus, spur-winged lapwing), 1+ ind. [Langue de Barbarie]
- Courlis corlieu (numenius phaeopus, whimbrel), 1+ ind. [lagune du Douti] + 2 ind. [Langue de Barbarie]
- Chevalier aboyeur (tringa nebularia, common greenshank), 2 ind. migrateurs postnuptiaux stationnés - dont sujet encore en plumage quasi nuptial (cf. photos ci-dessous) [lagune du Douti]
- Goéland brun (larus fuscus ssp. fuscus, intermedia, graellsii, lesser black-backed gull), 1 ind. immature en vol [brèche coté océan]
- Goéland railleur (chroicocephalus genei, slender-billed gull) (cf. photos ci-dessus)
- Goéland d'Audouin (ichthyaetus audouinii, Audouin's gull - Least concern/LC-Préoccupation mineure, sur la Liste rouge de l'UICN des espèces menacées de disparition, ~25 ind. stationnés (cf. photo ci-dessus) - dont un seul ad. [brèche]
- Mouette à tête grise (chroicocephalus cirrocephalus ssp. poiiocephalus, african grey-headed gull)
- Sterne caspienne (hydroprogne caspia, caspian tern), 2 ind. en vol [Langue de Barbarie coté océan] + 3 ind. stationnés [brèche]
- Sterne royale (thalasseus maximus ssp. albididorsalis, african royal tern), 500-800 ind. stationnés (cf. photo ci-dessus) [brèche]
- Sterne hansel (gelochelidon n. nilotica, gull-billed tern)
- Sterne caugek (thalasseus sandvicensis, Sandwich tern), quelques ind., très peu [brèche]
- Sterne pierregarin (sterna h. hirundo, common tern), 1 à 4 ind. stationnés [brèche coté fleuve]
- Sterne naine d'Afrique de l'ouest (sterna albifrons ssp. guineae, west african little tern), 20+ ind. dont ad. apportant un alevin à un juvénile [brèche]
- Tourterelle masquée (Tourterelle à masque de fer, oena c. capensis, Namaqua dove), 1 ind.
- Tourterelle maillée (spilopelia/streptopelia s. senegalensis, laughing dove), cc dans le prosopis ['Le Héron cendré']
- Tourterelle pleureuse (streptopelia decipiens ssp. shelleyi, -Niger- mourning collared-dove), cc [héronnière]
- Coucal du Sénégal (centropus s. senegalensis, Senegal coucal), 2 ind. [héronnière]
- Guêpier nain (merops p. pusillus, little bee-eater), 1 ind. [PNLB]
- Guêpier de Perse de l'ouest (merops persicus ssp. chrysoconos, western blue-cheeked bee-eater), 2+ ind.
- Calao occidental (à bec rouge, tockus kempi, western red-billed hornbill), 2 ind. [héronnière]
- Cochevis huppé du Sénégal (galerida cristata ssp. senegallensis, -Senegal- crested lark), quelques ind. [Langue de Barbarie]
- Hirondelle de Guinée (hirundo lucida, red -chested swallow), 5+ ind. volant et chassant au-dessus de la lagune du Douti, surtout à marée basse. Semblent entrer et sortir des locaux du PC du parc national...
- Choucador à longue queue (lamprotornis caudatus, long-tailed glossy starling), 2+ ind.
- Tisserin à tête noire (ploceus m. melanocephalus ssp. capitalis, black-headed weaver), 1 ind. mâle nuptial et quelques nids [héronnière]
- Travailleur à bec rouge (quelea quelea, red-billed quelea)
Entendu:
Oedicnème du Sénégal (burhinus senegalensis) [PC PNLB] / Cisticole des joncs (du Nigeria, cisticola juncidis ssp. uropygialis, nigerian zitting cisticola, fan-tailed cisticola), 1 à 2 ind. [Langue de Barbarie] / Prinia modeste (prinia s. subflava, tawny-flanked prinia), 1 ind. [Langue de Barbarie]
Ci-dessous:
encore en mue postnuptiale, le Chevalier aboyeur - tringa nebularia
doit se réhabituer à la compagnie des innombrables Crabes violonistes - uca tangeri...
Lagune Douti à marée basse, parc national de la Langue de Barbarie (PNLB),
devant 'Le Héron cendré' 2016 07 20, 13h45 / © Photos par Frédéric Bacuez
- Cliquer sur les photos pour agrandir -
Ocypodes africains - ocypode africana, sur l'estran de la Langue de Barbarie Parc national de la Langue de Barbarie (PNLB) 2016 07 20, 9h30 / © Photo par Frédéric Bacuez |
AUTRES:
- Acanthodactyle de Duméril (acanthodactylus dumerili, Dumeril's fringe-toed lizard), 1 + 1 ind. [Langue de Barbarie]
- Crabe violoniste (uca tangeri, cf. photos ci-dessus)
- Crabe de palétuvier
- Ocypode africain (crabe-fantôme, ocypode africana, african ghost crab, cf. photo ci-dessus)
- Papillon de Vinson (Voilier des citronniers, papilio d. demodocus, citrus swallowtail, citrus butterfly, orange dog, Christmas butterfly), dont 1 ind. [brèche]
- (petit) Monarque d'Afrique (danaus chrysippus ssp. chrysippus, common plain tiger, lesser wanderer, queen butterfly, 'african queen'), dont 1+ ind. [brèche]
* Gandiolais et Leybar -
- Pélican gris (pelecanus rufescens, pink-backed pelican), 4 ind. [lagons de Gueumbeul]
- Guêpier de Perse de l'ouest (merops persicus ssp. chrysoconos, western blue-cheeked bee-eater), 2 à 3 ind. [peu avant Leybar]
- Patas 'singe rouge' (erythrocebus patas, patas monkey), 1 ind. mâle solitaire [RSG]
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