2 & 3, torcol fourmilier, coucou geai et busard pâle - quelques belles coches dans les dunes du Fuuta Tooro
Torcol fourmilier cryptique dans un balanites aegyptiaca Dans les dunes boisées - et embrumées- du Fuuta Tooro, 2015 12 2, 17h / © Photo par Frédéric Bacuez |
* Du Dimar au Law par les dunes du Fouta et la forêt classée de N'Dioum Diéri -
APREM', 15h-18h & -17h45-
En véhicule 4x4. Avec Alix & Daniel Mignot.
Nous naviguons, c'est presque le cas de le le dire, dans les dunes qui surplombent le Walo du fleuve, au nord, et s'estompent pour laisser place aux steppes infinies du Ferlo, au sud. Nous naviguons dans les sables entre les buissons de leptadenia pyrotechnica et de boscia senegalensis. Dans le creux des cordons, les bosquets arborés sont peuplés de gommiers (acacia senegal) et de dattiers du désert (balanites aegyptiaca), parfois en densité suffisante pour contraindre notre véhicule à contourner l'épineux obstacle. C'est ici, dans ces douces ondulations que nous 'traquons' les oiseaux de la forêt classée de Ndioum diéri, gommeraie classée dès 1936 sur 9 900 hectares - ça fait un bail ! Depuis.. eh bien depuis, rien. Comme pour la quasi totalité des 213 forêts classées du Sénégal, hormis de très vagues et indéfinis 'aménagements' en 1969. On ne sait trop, aujourd'hui, dans quelles limites ladite 'forêt' est censée s'épanouir et témoigner de son importance pour la postérité patrimoniale du pays ? Peu importe: la forêt classée n'est pas un sanctuaire clôturé, pas une volière hors de laquelle il n'y aurait point de salut, ni de vie aviaire !
Car ce milieu particulier recèle quelques sujets ornithologiques dignes d'intérêt dont les petits hôtes les plus visibles sont, outre la pie-grièche méridionale (lanius meridionalis) de la race elegans, en limite sud de son aire de distribution résidentielle et/ou erratique, chez les locaux: la cisticole des joncs - cisticola juncidis de la race subsaharienne uropygialis; et, surtout, la prinia à front écailleux (spiloptila clamans) - qui attire l'ornitho féru des petites curiosités saharo-sahéliennes... Chez les visiteurs: le traquet motteux (oenanthe oenanthe), le pouillot de Bonelli (phylloscopus bonelli), la pie-grièche à tête rousse (lanius senator). Pas colonisées par les Hommes, les dunes sont peu modifiées: quelques passages de troupeaux domestiques, quelques petits campements d'éleveurs transhumants, qui lèveront vite le camp quand le tapis herbacé aura été avalé par le bétail. La petite faune noctambule et de rongeurs y est probablement bien fournie - on y a déjà croisé le chat ganté (Lire ICI sur Ornithondar) tandis que les rapaces s'y maintiennent bien: chez les plus petits, les faucons crécerelles (falco t. tinnunculus) de l'hiver sahélien sont les mieux représentés; chez les grands, l'aigle ravisseur indigène (aquila rapax ssp. belisarius) doit y trouver son compte pour avoir choisi de nicher au-dessus du domaine, sur la ligne à haute tension qui traverse désormais la région (Lire et voir ICI sur Ornithondar) ! Au soir du 3 décembre, nous observons un jeune autour sombre résident (melierax m. metabates) houspillé par un busard pâle (circus macrourus) espèce erratique inscrite à la Liste rouge des espèces en danger d'extinction dans la catégorie NT, Near Threatened/Bientôt Menacée (UICN). Venu des lointains eurasiens, le gracieux rapace est aussi l'une des rares espèces effectuant une migration t pour venir hiverner chez nous !
En fin de journée du 3 décembre, deux sympathiques coches à quelques minutes d'intervalle, sur un périmètre arboré associant gommiers et dattiers du désert: un mimétique torcol fourmilier (jynx torquilla) se tient à la fourche d'un balanites, raide comme Artaban ! Puis un coucou geai (clamator glandarius), déjà observé la veille, ailleurs dans ces dunes, qui vole de cime en cime des acacias parasols... Deux sujets adultes dont on ne peut savoir s'ils resteront tout l'hiver ici, entre Fuuta Tooro et Ferlo; ou s'ils vont poursuivre leur migration postnuptiale pour aller hiverner autour des 15e-13e parallèles sud; deux oiseaux rarement observés, l'un en raison de sa discrétion, malgré sa taille - le coucou geai; l'autre à cause de ses fameuses capacités mimétiques et de son plumage cryptique à nul autre pareil - le torcol fourmilier ! On dira ici que nous avons eu de la chance...
" Un plumage complexe totalement adapté au mimétisme, rappelant celui d'une bécasse des bois; une langue déroulante et gluante comme celle du caméléon, complètement façonnée pour capturer les fourmis y compris dans les anfractuosités des arbres et les trous dans le sable; son chant de petit rapace, puissant mais difficile à localiser, parfois émis sur ses quartiers d'hiver africains; son maintien immobile, tendu comme un 'i' et parfois quasi horizontal tel un phasme ou une mante religieuse; un cou capable d'amusantes contorsions ainsi que le font comme certains hiboux - d'où le nom de 'torcol'; et des sifflements de serpent quand il se sent en danger, dressant vigoureusement les plumes de son crane: c'est le torcol fourmilier, cet oiseau singulier à peine plus gros qu'une pie-grièche.
Le torcol fourmilier est un nicheur du Paléarctique - répandu mais peu fréquent - d'une grande partie de l'Eurasie, où seuls quelques individus restent en hiver, sur le pourtour méditerranéen - parfois dans le sud de la France, en Corse, mais essentiellement en Espagne, Algérie et Tunisie. La plupart migrent en fait vers l'Afrique tropicale, surtout en zones de savanes arborées: si de petits effectifs hivernent tout au long de la vallée du fleuve Sénégal, l'essentiel des oiseaux se retrouve, avec une répartition fort disparate, entre octobre et mars - et parfois jusque fin avril voire début mai -
de la Sénégambie à l'Ethiopie et l'ouest kenyan. "
- De Un hivernant rare: le torcol fourmilier, par FB in Ornithondar 2010 11 17
Le torcol fourmilier est un nicheur du Paléarctique - répandu mais peu fréquent - d'une grande partie de l'Eurasie, où seuls quelques individus restent en hiver, sur le pourtour méditerranéen - parfois dans le sud de la France, en Corse, mais essentiellement en Espagne, Algérie et Tunisie. La plupart migrent en fait vers l'Afrique tropicale, surtout en zones de savanes arborées: si de petits effectifs hivernent tout au long de la vallée du fleuve Sénégal, l'essentiel des oiseaux se retrouve, avec une répartition fort disparate, entre octobre et mars - et parfois jusque fin avril voire début mai -
de la Sénégambie à l'Ethiopie et l'ouest kenyan. "
- De Un hivernant rare: le torcol fourmilier, par FB in Ornithondar 2010 11 17
" Outre les 7 autres espèces de coucous et coucals que l'on pourrait rencontrer sur les confins du fleuve Sénégal (5 espèces de mousson - coucou didric, de Levaillant, (gris) africain, régulières; jacobin, aléatoire; et de Klaas, accidentelle-; 1 espèce résidente - coucal du Sénégal -; 1 hivernante - coucou gris d'Europe -), le coucou geai est à la fois une espèce résidente d'Afrique subsaharienne - répandue mais jamais fréquente jusqu'en Afrique australe !- et une migratrice venue en petits effectifs de l'ouest méditerranéen, en particulier de la péninsule ibérique (Espagne et Portugal), du Golfe du Lion à la Camargue (France) et, dans une moindre mesure, de quelques sites d'Italie (régions de Gênes et de Rome) ainsi que des contreforts atlasiques de la vallée du Souss où elle niche occasionnellement (sud du Maroc). "
- De Un coucou geai survole la plaine inondée, par FB in Ornithondar 2010 11 1
Coucou geai et torcol fourmilier,
rencontres peu fréquentes - à quelques minutes d'intervalle !
rencontres peu fréquentes - à quelques minutes d'intervalle !
Ci-dessous, en haut:
Coucou-geai à la cime d'un gommier de la forêt classée de Ndioum diéri, Fuuta Tooro
2015 12 3, 16h55 / © Photo par Frédéric Bacuez
Ci-dessous, en bas:
Torcol fourmilier sur balanites aegyptiaca de la forêt classée de Ndioum diéri, Fuuta Tooro
2015 12 3, 17h-17h05 / © Photos par Frédéric Bacuez
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OISEAUX / 38 espèces et ssp. + 1 cochées
AUTRES / 1 espèce
Vu:
- Héron garde-boeuf (bubulcus ibis, cattle egret), avec les troupeauxde bovidés
- Busard pâle (circus macrourus, pallid harrier), 1 ind. juvénile/immature houspillant un jeune autour sombre (cf. photos ci-après)
- Autour sombre (melierax m. metabates, dark chanting goshawk), 1 ind. immature au sol, puis perchant, et in fine houspillé par un busard pâle de type femelle juvénile - les deux rapaces crient de concert ! (cf. photos ci-après)
- Aigle ravisseur (aquila rapax ssp. belisarius, tawny eagle), 1 ind. ad. perché à la cime d'un pylône à haute tension en vue de son nid installé sur le pylône précédent (+ 1 ind. - le même ?- en vol passant et bas en toute fin de journée) (Lire et voir: ICI sur Ornithondar)
- Faucon crécerelle (falco t. tinnunculus, common kestrel), un minimum de 9 ind. chassant dans les dunes
- Tourterelle maillée (streptopelia senegalensis, laughing dove)
- Pigeon roussard (de Guinée, columba guinea, speckled pigeon)
- Tourterelle vineuse (streptopelia vinacea, vinaceous dove), plusieurs ind.
- Coucou geai (clamator glandarius, great spotted cuckoo), 1 ind. en vol {2 12} + 1 ind. ad. {3 12}, hivernants du Paléarctique (cf. photo ci-dessus)
- Coliou huppé (à nuque bleue, 'oiseau-souris', urocolius macrourus, blue-naped mousebird), groupe de 9 ind.
- Rollier d'Abyssinie (coracias abyssinicus, abyssinian roller), 1 ind. [N2] {2 12} + 1 ind. {3 12}
- Huppe fasciée eurasienne (upupa epops ssp. epops, eurasian hoopoe), au minimum 5 ind., en tout
- Calao à bec rouge (tockus e. kempi, western red-billed hornbill), 3 ind. ensemble au sol
- Torcol fourmilier (jynx t. torquilla, eurasian wryneck), 1 ind. (cf. photos ci-dessus et en haut de notule)
- Alouette chanteuse (mirafra cantillans ssp. chadensis, singing bush lark), 3 + 1 ind.
- Alouette sp. indéterminée (mirafra ou calandella sp.)
- Moinelette à oreillons blancs (eremopterix leucotis ssp. melanocephalus, chestnut-backed sparrow lark)
- Moinelette à front blanc (eremopterix nigriceps ssp. albifrons, black-crowned sparrow lark), dont 1 mâle ad.
- Traquet motteux (oenanthe oenanthe, northern wheatear), nombreux ind. (cf. photos ci-après)
- Traquet du Groenland (oenanthe oenanthe ssp. leucorhoa, Groenland's wheatear), au moins 1 ind. - les traquets de cette race hivernent généralement au sud du 15e parallèle
- Traquet sp. et ssp. indéterminées (oenanthe sp. et ssp., wheatear sp. ssp.)
- Agrobate roux (cercotrichas galactotes ssp., rufous scrub robin), 1 ind. - pas pu voir s'il s'agissait d'un sujet de la race locale ou d'un hivernant du Paléarctique
- Cratérope fauve (turdoides fulva ssp. buchanani, fulvous babbler), 1 ind. {3 12}
- Pie-grièche méridionale (lanius meridionalis ssp., southern grey shrike), assez nombreux ind. - parfois plus fréquente que la pie-grièche à tête rousse
- Pie-grièche à tête rousse (lanius senator, woodchat shrike), (cf. photo ci-après)
- Fauvette sp. indéterminée (sylvia sp.), 1+ ind.
- Cisticole des joncs (cisticola juncidis ssp. uropygialis, zitting cisticola), dans les dunes à leptadenia pyrotechnica (cf. photo ci-après) nettement plus fréquente que sa cousine dite du désert, plus commune dans les steppes planes du Ferlo, à quelques kilomètres plus au sud...
- Cisticole du désert (cisticola a. aridulus, desert cisticola), au minimum 1 ind. [lisière système dunaire et Ferlo]
- Prinia à front écailleux (spiloptila clamans, cricket warbler), 1 ind. + famille de 5 ind. + 1 + 1 ind. - sujets pas farouches du tout, affectionnant les 'arbustes-balais' de leptadenia pyrotechnica dans les dunes les moins arborées et plutôt buissonnantes
- Pouillot de Bonelli (phylloscopus bonelli, western Bonelli's warbler), dont ind. à coté d'un torcol {3 12} (cf. photo ci-après)
- Choucador à longue queue (lamprotornis caudatus, long-tailed glossy starling), 2 ind. + 2 ind. - ad. et juvénile [N2]
- Choucador à ventre roux (lamprotornis pulcher, chestnut-bellied starling), dont 1 ad. avec 1 juvénile {3 12}
- Piqueboeuf (buphage) à bec jaune (buphagus africanus, yellow-billed oxpecker)
- Moineau doré (passer luteus, Sudan golden sparrow)
- Travailleur à bec rouge (quelea quelea, red-billed quelea)
- Corbeau pie (corvus albus, pied crow), 1 ind.
- Cordonbleu à joues rouges (uraeginthus bengalus, red-cheeked cordon-bleu)
- Capucin bec-d'argent (euodice cantans, african silverbill), troupe de ~100 ind. dans les dunes buissonnantes proches des premières maisons [de Ndioum] {3 12}
Plein soleil, le busard pâle houspille l'autour sombre !
Conflit de gosses... :
Un jeune busard pâle (migrateur hivernant) agresse un jeune autour sombre (résident afrotropical)
2015 12 2, 17h / © Photos par Frédéric Bacuez
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Deux espèces-phares des leptadenia pyrotechnica du Fuuta Tooro:
Cisticole des joncs (à g.) et prinia à front écailleux
2015 12 2, fin d'après-midi / © Photos par Frédéric Bacuez
Trois des espèces hivernantes les plus fréquentes du Fuuta Tooro
- mise à part le cas de la pie-grièche méridionale, résidentielle ou erratique:
Traquets motteux - Pouillot de Bonelli (en bas à g.) - Pie-grièche à tête rousse (en bas à d.)
2015 12 3, fin d'après-midi / © Photos par Frédéric Bacuez
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Dépouille d'oie armée de Gambie (plectropterus gambensis, spur-winged goose), 1 ind. (cf. photos ci-dessous)
AUTRES:
- Cétoine sp., au moins cinq sujets sur un buisson dont 3 ind. 'se chevauchant'... (cf. photo ci-dessous à d.)
Ci-dessous:
oie-armée de Gambie, dépouille dans le Fuuta Tooro - Cétoines sp. sur balanites aegyptiaca
2015 12 2 & 3 / © Photos par Frédéric Bacuez
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