28-29, le faucon pèlerin du Lampsar est parti !

* Bango. Marigot de Lampsar -

Présent dans le ciel bangotin au dessus des berges du Lampsar saumâtre comme doux durant un mois et demi  -remarqué une première fois le 14 mars, observé pour la dernière fois ce 28 avril dans le vent frais du matin*-, le faucon pèlerin (falco peregrinus, peregrine falcon) qui chassait activement matin et soir, a pris la route du nord, pour rejoindre l'Europe printanière. Le rapace, de la sous-espèce peregrinus (d'Europe du nord, probable subadulte, avec quelques très légers reflets roussâtres sur les cotés de rayures pas encore totalement définies) arrivait généralement du Lampsar 'doux' (en hiver un couple stationne probablement sur le campus universitaire de l'UGB, à Sanar) et gagnait  le ciel de la caserne militaire de Bango, se positionnant au dessus des milans parasites, contre le vent. Parfois, le faucon piquait sur les tisserins à tête noire (ploceus melanocephalus) traversant le marigot au matin (N>S) et au soir (S>N) ou passait devant ma balustrade, à très faible altitude et à très grande vitesse en vol horizontal avant de remonter dans les airs ascendants devant les murailles de la 'kasbah' voisine...

Ci-contre: au couchant, rives sud du marigot de Lampsar saumâtre, faucon pèlerin contre le vent du nord, au dessus de la 'kasbah' de mon voisin / 2011 03 20 18h50, photo par Frédéric Bacuez


* Voir aussi:
http://ornithondar.blogspot.com/2011/03/15-le-faucon-pelerin-deplume-un.html
http://ornithondar.blogspot.com/2011/03/14-un-faucon-pelerin-peche-une.html
http://ornithondar.blogspot.com/2011/01/27-un-faucon-pelerin-europeen-hiverne.html

Nota:
 les faucons pèlerins qui hivernent au sud du Sahara sont bien peu nombreux, même si leur occurrence a augmenté ces dernières années grâce aux lentes remontées de leurs effectifs nicheurs en Europe. Ils ne sont qu'une petite douzaine à être observés lors de leurs migrations automnale (fin août-début novembre, surtout octobre) et printanière (fin mars-fin mai) dans le détroit de Gibraltar, coté marocain*. Depuis que les sous-espèces peregrinus et calidus ont été réunies sous un même taxon, on ne reconnaitra comme hivernants au Sénégal (essentiellement bas-delta du fleuve Sénégal, péninsule du Cap-Vert, quelques points de la Petite Côte, de Gambie et de Casamance) que les oiseaux peregrinus, en grande majorité venus de Scandinavie. Les pèlerins auparavant répertoriés sous la race calidus eurasienne ont la réputation d'hiverner dans les zones deltaïques et marais cotiers: il n'est donc pas étonnant que j'ai pu les y observer sur un périmètre vital autrement moins élargi qu'en Europe: un au nord de l'île de Saint-Louis, deux entre l'UGB de Sanar et les rizières de Mboubeune, un (et même deux, une fois) au dessus du Lampsar saumâtre. C'est aussi la première année (en quatre ans de résidence bangotine) que j'observe la présence d'un pèlerin au dessus des berges bangotines du marigot. Il est probable que sa présence durant ces semaines printanières sur les confins du Lampsar, à la fin de son hivernage tropical, peut-être plus au sud, était une halte alimentaire avant la traversée de la Mauritanie, du Maroc et de l'Europe occidentale: un grand voyage qui nécessite une bonne 'mise en ailes' aux marges de l'impitoyable Sahara !

*In 'The birds of Morocco', par Michel Thévenot, Rae Vernon et Patrick Bergier, 2003

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