Bango-le-neuf : à Sinthiane, de quelques oiseaux dans le jardin de Chantal
Souïmanga à poitrine rouge - Chalcomitra s. senegalensis, mâle territorial en plumage nuptial 'Chez Chantal', Bango-Sinthiane 2017 06 11, 17h02 / © Photo par Frédéric Bacuez |
* Bango-Sinthiane -
31 mars - 18 juin 2017-
Ci-contre: Amarante du Sénégal revue et corrigée
- une petite plaisanterie de Jérém'... (voir aussi en bas de notule)
2017 06 12 / Courtesy © Jérémy Calvo
Poursuivons nos petits inventaires aviaires des jardins sénégaulois à la mode ndar ndar... Cette fois, va pour celui de Chantal, dans les extensions de Sinthiane, le quartier peuhl comme ils disent, entre Bango et Ngallèle. La steppe faite de tannes et de petites barkhanes à salicornes que nous connaissions il y a encore une huitaine d'années a disparu sous les parpaings ! Qu'importe si les résurgences souterraines humidifient puis salinisent murs et fondations des maisons, Saint-Louis cherche désespérément de la place pour sortir de l'eau, s'étaler sur la terre ferme et caser son explosion démographique... On construit partout, n'importe où, n'importe comment, sans schéma directeur ni harmonie architecturale, chacun y va de ses moyens et de ses fautes de goût... Du bâti, du bâti individuel c'est à dire familial, au milieu de rien: pas de services, pas de routes, pas d'établissements culturels ou sportifs, rien - l'urbanisme réduit à sa plus simple expression: chacun chez soi derrière ses hauts murs, et plein de mosquées partout, in fine les seuls équipements collectifs. Toutes plus kitsch les unes que les autres - Almoravides, Almohades, Saadiens et autres Mérinides du nord doivent se retourner dans leurs tombes ! Plus le quartier est récent, plus il y en a, de toutes sortes, de toutes obédiences, parfois aussi personnalisées qu'un Développement, avec leurs haut-parleurs tyranniques qui ne se contentent pas d'appels has been à la prière mais imposent à toute la communauté indifférenciée, pendant des heures, des heures, des heures, une cassette de sourates arabiques (que personne ne comprend) ou de psaumes ânonnés (que personne n'entend plus), logiquement dans la langue de Mahomet... Big brother, version sahélienne. Nos amis de la dynastie Al/Ibn Séoud veillent au grain. Et accueillent par bataillons entiers les imams sénégalais pour leur formation... idéologique - ça promet.
En attendant que tout soit bâti, collé serré, il reste dans la zone de nombreux terrains vagues, vite colonisés par les prosopis, quelques champs et jardins maraîchers. Plus l'ancienne piste d'aérodrome, lieu de déambulations noctambules préféré des œdicnèmes du Sénégal (burhinus senegalensis). Les vanneaux éperonnés (vanellus spinosus) n'ont pas abandonné la partie et persistent, comme les œdicnèmes, à parader et nidifier à l'abri des murs qui clôturent les parcelles encore vierges de constructions humaines. Précaires remparts contre la multitude des chiens errants. J'ai même croisé une mangouste à queue blanche (ichneumia albicauda), en fin de nuit, traversant la ruelle dans les phares de la voiture, pour passer d'une parcelle à l'autre ! Ici c'est encore un peu la campagne à la ville: à proximité, de grands arbres, et des vergers, irrigués par la rigole qui court du Djeuss à Khor; à la fois fermettes et maisons d'habitation, les Hommes y gardent leur bétail, et la volaille !
Toit de paille, mangeoire, abreuvoir - et c'est le miracle des p'tits oiseaux !
Dans le jardin de Chantal, une ribambelle de moineaux domestiques (passer domesticus ssp. indicus) a élu domicile sous les auvents du toit de paille. Plusieurs mâles subordonnés au chef de tribu régentent un harem de femelles et tout ce petit monde fornique à longueur de journée - le moineau, c'est le lapin des oiseaux ! Anecdote: celle-ci, de race, était inconnue du Sénégal avant les années '70 du siècle passé; c'est une variété du sous-continent indien qui est entrée illégalement par bateau dans le port de Dakar, en provenance d'Afrique du sud, puis a essaimé dans le pays urbain à partir de la capitale sénégalaise... De temps à autre, un oisillon tombe du toit et c'est le chat qui s'en empare pour jouer, rarement le croquer, toujours l'amocher. A la mangeoire suspendue, dès qu'il y a du grain, c'est la ruée: nuées de moineaux dorés (passer luteus) et de travailleurs à bec rouge (quelea quelea), parfois un couple des discrets moineaux gris (passer griseus), et trois espèces de tisserins sur les quatre recensées dans ce Septentrion sahélien (ploceus cucullatus, melanocephalus, luteolus). Au milieu des petits passereaux, les tourterelles maillées (spilopelia senegalensis) et pleureuses (streptopelia decipiens ssp. shelleyi), ces dernières s'installant de force dans la mangeoire pour faire aile basse sur les céréales (cf. photos de la galerie ci-après). A l'abreuvoir, pour se désaltérer et surtout pour se risquer à la baignade, les plus assidus sont: les bulbuls des jardins (pycnonotus barbatus ssp. inornatus), les capucins bec-d'argent (euodice cantans), et un barbican de Vieillot (lybius vieilloti ssp. rubescens). Parfois, dans le cerisier d'Afrique qui domine le plateau alimentaire, les bavards qui ne se montrent pas viennent au spectacle: des perruches à collier (psittacula krameri), des touracos gris (crinifer piscator), des colious huppés (urocolius macrourus), un coucal du Sénégal (centropus s. senegalensis), un gonolek de Barbarie (laniarius barbarus), un choucador à oreillons bleus (lamprotornis chalybaeus). Ils ne restent pas longtemps; comme le couple de calaos occidentaux (tockus kempi) et la paire de choucadors à longue queue (lamprotornis caudatus), qui ne font que passer, par-dessus le jardin. La huppe fasciée locale (upupa senegalensis) ne s'éternise pas plus; elle aimerait bien arpenter et sonder les sables de la cour, à la recherche de larves de grillons et de coléoptères: hélas, chien et chat sont exclusifs, et ne tolèrent aucune autre vie que la leur, et celle de leurs humains dévoués et domptés; l'un fonce sur tout ce qui se pose au sol, l'autre est toujours en embuscade... La cour, c'est la leur ! Même les margouillats (agama agama) n'y ont pas la vie facile... Nous voulons tous les plaisirs: les animaux domestiques, tueurs parmi les tueurs; et des oiseaux, des lézards, des papillons. Tout cela est incompatible - oups, je vais encore me faire des ami(e)s !
Changement de costume, c'est (pour beaucoup) la saison prénuptiale !
Un mâle de pic goertan (mesopicos goertae) vient parfois tambouriner le tronc ou une branche morte du flamboyant (delonix regia). Ce dernier fleurit avec les premières remontées hygrométriques. Hélas, il serait plus flamboyant (sic) s'il n'était pas arrosé comme un rosier... Il reverdit trop tôt, et en même temps que l'arbre rougeoie les tendres feuilles étouffent la magnificence d'une floraison du coup moins fournie... Amoureux de la césalpiniacée: ne l'arrosez plus dès lors que l'arbre est suffisamment développé, vous en perturbez le métabolisme ! Pas perturbée heureusement (pour le moment), la saison prénuptiale concerne aussi nos petits oiseaux résidents, peu à peu, d'avril vers juin: un mâle de camaroptère à dos gris (camaroptera b. brevicaudata), l'équivalent local du troglodyte mignon eurasien, qui inspecte la base des bougainvillées, y chante intensément à partir du 1er mai; le 23 avril, c'est un mâle de crombec sitelle (sylvietta b. brachyura, cf. photos en bas de notule), une lointaine cousine de la sitelle paléarctique, qui sifflote passionnément dans le flamboyant et les bougainvillées; le 8 mai le couple est formé et le 14 juin (cf. photos en bas de notule), la paire déchaînée agresse méthodiquement chacune de mes fenêtres de chambre ! "Au large les intrus !"
Pour les mâles de certaines espèces (généralement colorées), il s'agit d'un changement complet de plumage, plus ou moins fastidieux; deux des trois espèces de tisserins (ploceus melanocephalus, ploceus luteolus) ont achevé leur mue nuptiale, ou presque, dès avril; pour certains des gendarmes (ploceus cucullatus), c'est encore en cours fin mai... Le processus est parfois encore plus long: c'est le cas chez le souïmanga à longue queue (cinnyris pulchellus) dont les mâles n'arborent leur manteau polychrome (vert, rouge, jaune, noir) que très progressivement; d'autant qu'en fonction de l'âge aussi, certains demeurent longuement inachevés, dans leur mue, avant que de revêtir et leurs couleurs nuptiales et les deux longs brins de la queue ! A l'inverse, le mâle de souïmanga à poitrine rouge (chalcomitra senegalensis), lui, garde à l'année son habit noir avec plastron écarlate et stries, tête et cou verts (cf. photos ci-après et en haut de notule). Mais c'est le mâle de combassou du Sénégal (vidua chalybeata) qui connaît la métamorphose la plus laborieuse ! Il y en a un, dans le jardin, que j'observe chaque jour (cf. photos ci-après): en avril, il est encore en fade plumage internuptial, mais dès le mois de mai le voilà tout ébouriffé, au fil des jours de plus en plus ponctué de petites plumes noirâtres, bientôt plus nombreuses et visibles, donnant au futur oiseau-indigo (indigobird) un aspect de... serpillière ! Mi-juin, la mue est bien avancée mais il faudra encore attendre quelques semaines pour que le combassou devienne entièrement noir anthracite avec bec ivoire ! Le garçon se tient sur deux branches du flamboyant et gazouille à en perdre haleine; soudain, il s'élance et vient régulièrement cogner la vitre de ma chambre avant que de regagner son perchoir. A l'instar des souïmangas qui ont l'habitude de becqueter hystériquement tout ce qui reflète leur image (jusqu'aux rétroviseurs de voiture et poignées de porte !), croyant y voir un affreux rival, le combassou vient se placer devant les vitres de fenêtre et insulte à flots continus son portrait ! Parfois, à bout de nerfs, il donne au carreau un violent coup de bec, qu'il a court et épais, avant de repartir vers d'autres fronts - ou reprendre haleine sur la branche. Ou de percher aux cotés d'un groupe d'Amarantes du Sénégal (lagonosticta senegala)... Rien d'étonnant: c'est chez les Amarantes que les femelles de son futur harem viendront déposer leurs œufs, leur confier la couvaison, l'éclosion, l'alimentation et même l'éducation des oisillons ! Après la saison pluvieuse, on peut ainsi voir la grande famille élargie des Amarantes picorer au sol, les rejetons des deux espèces mêlés, alimentés sans discrimination par père et mère nourriciers, tandis qu'à quelques centimètres les combassous vaquent tranquillement à leurs occupations*. Ce parasitisme pacifique existe aussi chez les veuves (vidua sp., également sans éjection d’œufs ou de poussins), la taille et les mœurs de l'oiseau parasité étant semblables. Ce n'est pas la même chose chez les coucous, qui parasitent de préférence les nids du tisserin gendarme en y faisant place nette: la couvée de Ploceus est balancée dans le vide ! Sales bêtes !
* Voir aussi sur Ornithondar:
Deux Amarantes pour la nuit, deux Hypolaïs obscures pour des mois, 2016 08 8
AUTRES / 4 + 1 espècesEn attendant que tout soit bâti, collé serré, il reste dans la zone de nombreux terrains vagues, vite colonisés par les prosopis, quelques champs et jardins maraîchers. Plus l'ancienne piste d'aérodrome, lieu de déambulations noctambules préféré des œdicnèmes du Sénégal (burhinus senegalensis). Les vanneaux éperonnés (vanellus spinosus) n'ont pas abandonné la partie et persistent, comme les œdicnèmes, à parader et nidifier à l'abri des murs qui clôturent les parcelles encore vierges de constructions humaines. Précaires remparts contre la multitude des chiens errants. J'ai même croisé une mangouste à queue blanche (ichneumia albicauda), en fin de nuit, traversant la ruelle dans les phares de la voiture, pour passer d'une parcelle à l'autre ! Ici c'est encore un peu la campagne à la ville: à proximité, de grands arbres, et des vergers, irrigués par la rigole qui court du Djeuss à Khor; à la fois fermettes et maisons d'habitation, les Hommes y gardent leur bétail, et la volaille !
Toit de paille, mangeoire, abreuvoir - et c'est le miracle des p'tits oiseaux !
Dans le jardin de Chantal, une ribambelle de moineaux domestiques (passer domesticus ssp. indicus) a élu domicile sous les auvents du toit de paille. Plusieurs mâles subordonnés au chef de tribu régentent un harem de femelles et tout ce petit monde fornique à longueur de journée - le moineau, c'est le lapin des oiseaux ! Anecdote: celle-ci, de race, était inconnue du Sénégal avant les années '70 du siècle passé; c'est une variété du sous-continent indien qui est entrée illégalement par bateau dans le port de Dakar, en provenance d'Afrique du sud, puis a essaimé dans le pays urbain à partir de la capitale sénégalaise... De temps à autre, un oisillon tombe du toit et c'est le chat qui s'en empare pour jouer, rarement le croquer, toujours l'amocher. A la mangeoire suspendue, dès qu'il y a du grain, c'est la ruée: nuées de moineaux dorés (passer luteus) et de travailleurs à bec rouge (quelea quelea), parfois un couple des discrets moineaux gris (passer griseus), et trois espèces de tisserins sur les quatre recensées dans ce Septentrion sahélien (ploceus cucullatus, melanocephalus, luteolus). Au milieu des petits passereaux, les tourterelles maillées (spilopelia senegalensis) et pleureuses (streptopelia decipiens ssp. shelleyi), ces dernières s'installant de force dans la mangeoire pour faire aile basse sur les céréales (cf. photos de la galerie ci-après). A l'abreuvoir, pour se désaltérer et surtout pour se risquer à la baignade, les plus assidus sont: les bulbuls des jardins (pycnonotus barbatus ssp. inornatus), les capucins bec-d'argent (euodice cantans), et un barbican de Vieillot (lybius vieilloti ssp. rubescens). Parfois, dans le cerisier d'Afrique qui domine le plateau alimentaire, les bavards qui ne se montrent pas viennent au spectacle: des perruches à collier (psittacula krameri), des touracos gris (crinifer piscator), des colious huppés (urocolius macrourus), un coucal du Sénégal (centropus s. senegalensis), un gonolek de Barbarie (laniarius barbarus), un choucador à oreillons bleus (lamprotornis chalybaeus). Ils ne restent pas longtemps; comme le couple de calaos occidentaux (tockus kempi) et la paire de choucadors à longue queue (lamprotornis caudatus), qui ne font que passer, par-dessus le jardin. La huppe fasciée locale (upupa senegalensis) ne s'éternise pas plus; elle aimerait bien arpenter et sonder les sables de la cour, à la recherche de larves de grillons et de coléoptères: hélas, chien et chat sont exclusifs, et ne tolèrent aucune autre vie que la leur, et celle de leurs humains dévoués et domptés; l'un fonce sur tout ce qui se pose au sol, l'autre est toujours en embuscade... La cour, c'est la leur ! Même les margouillats (agama agama) n'y ont pas la vie facile... Nous voulons tous les plaisirs: les animaux domestiques, tueurs parmi les tueurs; et des oiseaux, des lézards, des papillons. Tout cela est incompatible - oups, je vais encore me faire des ami(e)s !
Changement de costume, c'est (pour beaucoup) la saison prénuptiale !
Un mâle de pic goertan (mesopicos goertae) vient parfois tambouriner le tronc ou une branche morte du flamboyant (delonix regia). Ce dernier fleurit avec les premières remontées hygrométriques. Hélas, il serait plus flamboyant (sic) s'il n'était pas arrosé comme un rosier... Il reverdit trop tôt, et en même temps que l'arbre rougeoie les tendres feuilles étouffent la magnificence d'une floraison du coup moins fournie... Amoureux de la césalpiniacée: ne l'arrosez plus dès lors que l'arbre est suffisamment développé, vous en perturbez le métabolisme ! Pas perturbée heureusement (pour le moment), la saison prénuptiale concerne aussi nos petits oiseaux résidents, peu à peu, d'avril vers juin: un mâle de camaroptère à dos gris (camaroptera b. brevicaudata), l'équivalent local du troglodyte mignon eurasien, qui inspecte la base des bougainvillées, y chante intensément à partir du 1er mai; le 23 avril, c'est un mâle de crombec sitelle (sylvietta b. brachyura, cf. photos en bas de notule), une lointaine cousine de la sitelle paléarctique, qui sifflote passionnément dans le flamboyant et les bougainvillées; le 8 mai le couple est formé et le 14 juin (cf. photos en bas de notule), la paire déchaînée agresse méthodiquement chacune de mes fenêtres de chambre ! "Au large les intrus !"
Pour les mâles de certaines espèces (généralement colorées), il s'agit d'un changement complet de plumage, plus ou moins fastidieux; deux des trois espèces de tisserins (ploceus melanocephalus, ploceus luteolus) ont achevé leur mue nuptiale, ou presque, dès avril; pour certains des gendarmes (ploceus cucullatus), c'est encore en cours fin mai... Le processus est parfois encore plus long: c'est le cas chez le souïmanga à longue queue (cinnyris pulchellus) dont les mâles n'arborent leur manteau polychrome (vert, rouge, jaune, noir) que très progressivement; d'autant qu'en fonction de l'âge aussi, certains demeurent longuement inachevés, dans leur mue, avant que de revêtir et leurs couleurs nuptiales et les deux longs brins de la queue ! A l'inverse, le mâle de souïmanga à poitrine rouge (chalcomitra senegalensis), lui, garde à l'année son habit noir avec plastron écarlate et stries, tête et cou verts (cf. photos ci-après et en haut de notule). Mais c'est le mâle de combassou du Sénégal (vidua chalybeata) qui connaît la métamorphose la plus laborieuse ! Il y en a un, dans le jardin, que j'observe chaque jour (cf. photos ci-après): en avril, il est encore en fade plumage internuptial, mais dès le mois de mai le voilà tout ébouriffé, au fil des jours de plus en plus ponctué de petites plumes noirâtres, bientôt plus nombreuses et visibles, donnant au futur oiseau-indigo (indigobird) un aspect de... serpillière ! Mi-juin, la mue est bien avancée mais il faudra encore attendre quelques semaines pour que le combassou devienne entièrement noir anthracite avec bec ivoire ! Le garçon se tient sur deux branches du flamboyant et gazouille à en perdre haleine; soudain, il s'élance et vient régulièrement cogner la vitre de ma chambre avant que de regagner son perchoir. A l'instar des souïmangas qui ont l'habitude de becqueter hystériquement tout ce qui reflète leur image (jusqu'aux rétroviseurs de voiture et poignées de porte !), croyant y voir un affreux rival, le combassou vient se placer devant les vitres de fenêtre et insulte à flots continus son portrait ! Parfois, à bout de nerfs, il donne au carreau un violent coup de bec, qu'il a court et épais, avant de repartir vers d'autres fronts - ou reprendre haleine sur la branche. Ou de percher aux cotés d'un groupe d'Amarantes du Sénégal (lagonosticta senegala)... Rien d'étonnant: c'est chez les Amarantes que les femelles de son futur harem viendront déposer leurs œufs, leur confier la couvaison, l'éclosion, l'alimentation et même l'éducation des oisillons ! Après la saison pluvieuse, on peut ainsi voir la grande famille élargie des Amarantes picorer au sol, les rejetons des deux espèces mêlés, alimentés sans discrimination par père et mère nourriciers, tandis qu'à quelques centimètres les combassous vaquent tranquillement à leurs occupations*. Ce parasitisme pacifique existe aussi chez les veuves (vidua sp., également sans éjection d’œufs ou de poussins), la taille et les mœurs de l'oiseau parasité étant semblables. Ce n'est pas la même chose chez les coucous, qui parasitent de préférence les nids du tisserin gendarme en y faisant place nette: la couvée de Ploceus est balancée dans le vide ! Sales bêtes !
* Voir aussi sur Ornithondar:
Deux Amarantes pour la nuit, deux Hypolaïs obscures pour des mois, 2016 08 8
"A l'instar des souïmangas
qui ont l'habitude de 'becqueter' hystériquement tout ce qui reflète leur image
(jusqu'aux rétroviseurs de voiture et poignées de porte !),
croyant y voir un affreux rival,
le combassou vient se placer devant les vitres de fenêtre
et insulte à flots continus son portrait !
Parfois, à bout de nerfs, il donne au carreau un violent coup de bec, qu'il a court et épais,
avant de repartir vers d'autres fronts"
De quelques Afrotropicaux de vos jardins
Mois des pontes:
Amarante du Sénégal: août - mai
Combassou du Sénégal: septembre - mai
Souïmanga à longue queue: juin - mars
Souïmanga à poitrine rouge: juin
Crombec sitelle: mars - décembre
Camaroptère à dos gris: juin - novembre
Capucin bec-d'argent: septembre - mai
Moineau domestique: avril - juin
Moineau gris: mars - avril et juillet - novembre
Moineau doré: juillet - mars
Travailleur à bec rouge : août - novembre
Tisserin gendarme : mai - novembre
Tisserin à tête noire: avril - novembre
Tisserin minule: mai - novembre
Ci-dessous:
mâle chanteur de Combassou du Sénégal - Vidua c. chalybeata, en mue prénuptiale
Bango-Sinthiane 2017 06 14, 9h20 / © Photo par Frédéric Bacuez
Ci-dessus :
mâle de Souïmanga à poitrine rouge - Chalcomitra s. senegalensis, en plumage nuptial
Bango-Sinthiane 2017 06 11, 17h03 / © Photo par Frédéric Bacuez
OISEAUX / 27 & 14 espèces, 8 sp. entendues
Vu :
- Tourterelle maillée (spilopelia/streptopelia s. senegalensis, laughing dove), au moins un cc local, et parfois jusqu'à 3 et 4 ind. à la mangeoire
- Tourterelle pleureuse (streptopelia decipiens ssp. shelleyi, -Niger- mourning collared-dove), jusqu'à 2 ind. à la mangeoire
- Perruche à collier (psittacula k. krameri, rose-ringed parakeet), fréquemment entendu des ind. passant dans le ciel (à partir du 24 avril) et irrégulièrement au-dessus de la mangeoire, dans le cerisier d'Afrique
- Touraco gris (crinifer piscator, western grey plantain-eater), au moins 2 ind., irrégulièrement dans le cerisier africain
- Coliou huppé (à nuque bleue, 'oiseau-souris', urocolius m. macrourus, blue-naped mousebird), quelques ind. font halte, parfois, dans le jardin, brièvement, le temps d'une plainte...
- Huppe fasciée d'Afrique de l'ouest (Huppe du Sénégal, upupa -epops- senegalensis ssp. senegalensis, western african hoopoe), épisodiquement et abandonne très vite à chaque fois, le chien de la maison lui fonçant dessus - dont 5 mai; le 19 avril (13h15), elle est chassée par les moineaux domestiques, autres maîtres des lieux ! Pupule dans le quartier (surtout à partir du 18 mai), intensément (au matin du 18 juin !)
- Calao occidental (à bec rouge, tockus kempi, western red-billed hornbill), 2 ind. dans le coin...
- Barbican de Vieillot (lybius vieilloti ssp. rubescens, west african Vieillot's barbet), 1 ind. à l'abreuvoir (1er avril, 17h15) d'un épisode caniculaire + entendu (4 avril, 17h20)
- Pic goertan (mesopicos goertae, grey woodpecker), dont 1 ind. mâle tambourinant dans le flamboyant (18 juin, 7h30 du matin !)
- Bulbul des jardins (pycnonotus barbatus ssp. inornatus, garden bulbul), quelques ind.
- Crombec sitelle (sylvietta b. brachyura, northern crombec), 1 ind. chanteur nuptial très actif (à partir du 23 avril) puis cc régulier (à partir du 8 mai), particulièrement hystérique devant les deux fenêtres de ma chambre (14 juin aprem')
- Camaroptère à dos gris (camaroptera b. brevicaudata, grey-backed camaroptera), 1 ind. bavard dans les massifs de bougainvillées ou au pied des murs (surtout à partir du 30 avril), parfois suivi par des tisserins. Chante activement à parti du 1er mai.
- Souïmanga à poitrine rouge (chalcomitra s. senegalensis, scarlet-chested sunbird), 1 ind. mâle et 1 ind. femelle, très rarement ensemble (avril, mai); une femelle rentrée dans le salon par inadvertance, met du temps à ressortir...
- Souïmanga à longue queue (cinnyris p. pulchellus, beautiful sunbird), 1 premier mâle en plumage prénuptial (avril) puis nuptial (19 avril) + cc formé (à partir du 7 juin)
- Gonolek de Barbarie (laniarius b. barbarus, common gonolek, yellow-crowned gonolek), 1 ind. très épisodique (dont 18 avril et 1er mai)
- Choucador à oreillons bleus (lamprotornis c. chalybaeus, greater blue-eared glossy-starling), rarement, 1+ ind. dans le cerisier d'Afrique
- Choucador à longue queue (lamprotornis caudatus, long-tailed glossy-starling), 2 ind. passant (4 avril, 16h30 et 25 avril)
- Moineau gris (passer g. griseus, northern grey-headed sparrow), un cc fort intéressé par les nids des cousins 'domestiques' sous le toit de paille de la maison (9 mai)
- Moineau domestique (passer domesticus ssp. indicus, -indian- house sparrow), plusieurs mâles (3+ ind.) et belle colonie nidifiant sous la toiture paillée: au moins cinq nids, régulièrement des oisillons tombent au sol; sauvé un de la gueule du chat local...
- Moineau doré (passer luteus, Sudan golden sparrow), dizaines d'ind. en plumage nuptial à la mangeoire
- Tisserin minule (ploceus luteolus, little weaver), 1 ind. mâle en plumage nuptial (19 avril, 19 mai), parfois à ma vitre de chambre (20 mai et quasi quotidiennement à partir du 7 juin) + 1 ind. femelle aussi à ma vitre de chambre, qu'elle frappe de son bec (24 avril)
- Tisserin gendarme de l'ouest (ploceus c. cucullatus, western village weaver), quelques ind. en début de mue prénuptiale, épisodiquement à la mangeoire
- Tisserin à tête noire (ploceus melanocephalus, black-headed weaver), plusieurs ind. mâles nuptiaux venant arracher des fibres aux palmiers ou plastronner dans le flamboyant aux cotés des moineaux domestiques qui font de même !
- Travailleur à bec rouge (quelea quelea, red-billed quelea), plusieurs ind. avec les moineaux dorés
- Amarante (commun) à bec rouge (du Sénégal, lagonosticta s. senegala, red-billed firefinch), un clan familial - évidemment, s'il y a du combassou parasite c'est qu'il y a des amarantes ! Nidifient aussi sous les auvents de paille
- Capucin bec-d'argent (euodice c. cantans, african silverbill, mauritanian silverbill), petit groupe cherchant l'abreuvoir (surtout en mai-juin, notamment 11 juin)
- Combassou du Sénégal (vidua c. chalybeata, village indigobird), 1 ind. mâle (avril) en début de mue prénuptiale (mai), venant souvent cogner ma vitre de chambre, une fois, avant que de retourner chanter dans le flamboyant (à partir du 7 juin 8h30); mue bien avancée à la mi-juin (14 juin)
Ci-dessous :
mâle chanteur de Combassou du Sénégal - Vidua c. chalybeata, en mue prénuptiale
Bango-Sinthiane 2017 06 10, 9h25 / © Photo par Frédéric Bacuez
Ci-dessus :
Amarante du Sénégal - Lagonosticta s. senegala, mâle
Bango-Sinthiane 2017 06 17, 11h48 / © Photo par Frédéric Bacuez
Par-dessus et alentour...
- Pélican gris (pelecanus rufescens, pink-backed pelican), 4 ind. en vol passant en direction du Djeuss et fleuve Sénégal (24 mai)
- Gardeboeuf d'Afrique (bubulcus i. ibis, cattle egret), vol groupé et passant (5 mai)
- Héron cendré (ardea c. cinerea, grey heron), 1 ind. en vol passant NE>SO (14 juin, 18h30)
- Tantale ibis (mycteria ibis, yellow-billed stork), 1 ind. en vol E>O [vers Roup ?] (14 juin, 18h25)
- Dendrocygne veuf (dendrocygna viduata, white-faced whistling duck), à la passée (dès le 31 mars, et en avril, le soir surtout vers 18h45-19h) dont gros passage en formations (14 avril, 5h mais aussi 25 avril, 6h05+)
- Milan d'Afrique à bec jaune (Milan parasite, milvus aegyptius ssp. parasitus, yellow-billed kite), au moins un cc dans les parages [vers les vergers]
- Oedicnème du Sénégal (burhinus senegalensis, Senegal thick-knee), 2 ind. vus dans la ruelle à chacune de mes sorties nocturnes (~5h-5h30) + entendu vers l'ancienne piste d'aérodrome + entendus même de jour (en juin)
- Vanneau éperonné (vanellus spinosus, spur-winged lapwing), un cc local très actif et bruyant + 1 ind.
- Coucal du Sénégal (centropus s. senegalensis, Senegal coucal), 1+ ind.
- Effraie d'Afrique (tyto alba ssp. affinis, african barn owl), entendu quelquefois (dont 31 mars à ~20h) [vers la mosquée principale] + 1 ind. passant par-dessus la maison en chuintant (14 juin, 22h30)
- Martinet des maisons d'Afrique de l'ouest (apus affinis ssp. aerobates, west african little swift), ~8 ind. chassant à la verticale de la maison (2 avril matin) et 2+ ind. (14 juin)
- Martin-pêcheur huppé (corythornis cristatus ssp. galerita, Malachite kingfisher), 1 ind. sur petite tige d'herbe rigide dans mare de débordement de la rigole (12 mai) [route de Bango, près de l'aéroport]
- Calao à bec noir (tockus n. nasutus, african grey hornbill), plusieurs migrateurs intra-africains passant depuis quelques jours (24 avril)
- Corbeau pie (corvus albus, pied crow), au moins 2 ind. dans le secteur
Entendu :
Flamant rose (Phoenicopterus roseus, greater flamingo), groupe passant S>N dans la nuit (24 avril, 22h47) / Shikra (accipiter badius ssp. sphenurus, eritrean shikra), 1 ind. à plusieurs reprises / Échasse blanche (himantopus himantopus, black-winged stilt), vol passant (31 mars) / Chevalier aboyeur (tringa nebularia, common greenshank), vol passant (24 avril) / Coucou didric (chrysococcyx caprius, didric/diederic cuckoo), premier ind. de saison (16 juin, 15h45 puis 17 juin matin) / Engoulevent à longue queue (caprimulgus climacurus, long-tailed nightjar), entendu leur moteur dans les parages, en fin de nuit / Guêpier à gorge blanche (merops albicollis, white-throated bee-eater) / Barbion à front jaune (pogoniulus c. chrysoconus, yellow-fronted tinkerbird), au loin 1 ind. (15 juin) /
AUTRES :
- Crapaud jaspé (crapaud panthérin, crapaud panthère d'Afrique, crapaud commun d'Afrique, amietophrynus / bufo regularis, african toad), dizaines d'ind. dans le jardin. Il en est un qui chaque soir vient se rafraîchir le popotin dans l'abreuvoir du chien !
- Agame variable (des colons, agama agama, rainbow lizard), quelques ind., malheureusement souvent attrapés par le chat de la maison
- Papillon de Vinson (Voilier des citronniers, papilio d. demodocus, citrus swallowtail, citrus butterfly, orange dog, Christmas butterfly), 1 ind. presque chaque jour dans les bougainvillées (il y a un citronnier dans le jardin...)
- Cigale africaine, 1 ind. entendu (16 juin)
Et, dans le quartier :
- 1 Mangouste à queue blanche (ichneumia albicauda, white-tailed mongoose)... En toute fin de nuit, dans les phares de la voiture, à quelque 250 m de la maison (8 avril)
Une galerie photos pour la Chantal !
Ci-dessous, de g. à d. et de haut en bas :
Combassou du Sénégal, mâle en mue prénuptiale (et progression de la mue) -
Amarantes du Sénégal, femelle, couple, mâle -
Tisserins à tête noire, mâles nuptiaux, en parade et arrachant des fibres de palmier pour leurs nids - Souïmanga à poitrine rouge, femelle butinant... -
Moineau gris - Moineau domestique ssp. indicus, mâle - Bulbul des jardins -
Moineaux domestiques, mâles -
Moineau doré - Moineaux dorés, Tourterelle pleureuse et Tourterelles maillées à la mangeoire - Tourterelle pleureuse -
Crombec sitelle, mâle nuptial territorial se voyant en rival dans la vitre de ma chambre ! -
Amarante du Sénégal, mâle - Crombec sitelle, mâle nuptial -
2017 03-06 / © Photos par Frédéric Bacuez
Combassou du Sénégal, mâle en mue prénuptiale (et progression de la mue) -
Amarantes du Sénégal, femelle, couple, mâle -
Tisserins à tête noire, mâles nuptiaux, en parade et arrachant des fibres de palmier pour leurs nids - Souïmanga à poitrine rouge, femelle butinant... -
Moineau gris - Moineau domestique ssp. indicus, mâle - Bulbul des jardins -
Moineaux domestiques, mâles -
Moineau doré - Moineaux dorés, Tourterelle pleureuse et Tourterelles maillées à la mangeoire - Tourterelle pleureuse -
Crombec sitelle, mâle nuptial territorial se voyant en rival dans la vitre de ma chambre ! -
Amarante du Sénégal, mâle - Crombec sitelle, mâle nuptial -
2017 03-06 / © Photos par Frédéric Bacuez
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