7-8, deux Amarantes pour la nuit, deux Hypolaïs obscures pour des mois
Amarante du Sénégal - lagonosticta s. senegala, mâle nuptial avec offrande... Bango 2016 08 7, 14h50 / © Photo par Frédéric Bacuez |
* Impasse Gustave Pelloux, Bango -
Le 7 août, une journée ponctuée de péripéties, dans la vie de mes petits protégés du jardin (et de la maisonnette)... Un jeune Gonolek de Barbarie (laniarius barbarus) désormais tricolore - noir, rouge, jaune- sautille derrière ses parents, en continuant de quémander; c'est un geignard encore plus plaintif que ses prédécesseurs. Le 8 août, changement de timbre: il tente ses premières variations sonores, qui échouent lamentablement. J'ai l'impression que celui-ci est le rejeton d'une troisième couvée: l'un au moins a du prématurément périr, il y a quelques semaines. L'actuel adolescent se laisse distraire par quelque micro insecte sous un buisson, il n'a pas vu le terrorisant Coucal du Sénégal (centropus senegalensis) en quête d'un mauvais coup... Le serial killer déambule à quelques mètres, affolant une bande de Bulbuls des jardins (pycnonotus barbatus) et leurs deux juvéniles... Mon Gonolek s'immobilise, ne sait plus s'il doit fuir ou se cacher derrière le feuillage. Le tueur passe son chemin, ouf... De mauvais poil, aujourd'hui, le Coucal s'élance vers un Amarante du Sénégal (lagonosticta senegala) qui picore le carrelage de la terrasse: le cuculidé s'emporte et dérape après que le petit oiseau totémique des cours africaines se soit prestement envolé... Plus loin sur le sable, c'est un mâle de Pic goertan (mesopicos goertae) qui veut subtiliser à l'Agame variable (agama agama) quelques fourmis que le reptile attrape mécaniquement de la langue... Content de l'aubaine, et de son effronterie, le Pic fait quelques allers et retours entre un jeune sapotillier et le terrain de chasse du lézard qui finit par s'agacer de la concurrence et chasse l'intrus - lequel, aussi, sait dérouler sa langue !.
Hypolaïs obscures 2016-2017: les premiers passereaux paléarctiques du jardin
Ce 7 août à 13h40 dans le laurier rose, encore une dispute: bec pas encore jaune mais déjà vigoureux en avant, une Hypolaïs obscure (iduna opaca, western olivaceous warbler) claque des plumes pour écarter les Bulbuls de son miraculeux garde-manger qu'il parcourt avec assiduité, et gourmandise, au-dessus des mangeoire et abreuvoir. C'est une Hypolaïs de l'année (1ère AC), qui vient d'aborder le Sahel pour sa première fois, et pour de longs mois, parfois au moins une année et demie de séjour avant la maturité sexuelle, et un retour printanier vers le Maghreb ou la péninsule ibérique. Cette Hypolaïs obscure est en tout cas le premier passereau paléarctique de la nouvelle saison, dans le jardin bangotin. Dès le lendemain (8 août), un adulte occupe résolument la place, sa place attitrée, et mène une vie d'enfer au/à la gamin(e) - qui se volatilise rapidement ! Et la priorité aux aîné(e)s, hein !?
Au sol, l'époque est à l'union de circonstance, chez les moineaux, estrildidés et apparentés. La tribu d'une douzaine de Moineaux domestiques (passer domesticus ssp. indicus, cf. photo ci-dessous), harem féminin, jeunes et quelque trois à quatre mâles de plusieurs générations, fait volontiers ses emplettes à la mangeoire et alentour, depuis que les Tisserins, les Moineaux dorés et les Travailleurs à bec rouge ont d'autres préoccupations - les nids pour les premiers, courir les rizières et les chaumes pour les autres. Aux cotés des Moineaux urbains, un groupe de cinq (5+) Amarantes du Sénégal (lagonosticta senegala, cf. photos ci-dessous et en haut de notule) est maintenant accompagné par quelques Capucins bec-d'argent (euodice cantans); il est surtout escorté voire encadré par des Combassous du Sénégal (vidua chalybeata, cf. photos ci-dessous et en bas de notule), leurs inaliénables parasites depuis la nuit des temps (à lire bientôt sur Ornithondar)...
Deux Amarantes pour la nuit... dans le salon !
Le 7 août à 21h10, il fait nuit noire, voilà qu'un petit chose est agrippé à la fenêtre-moustiquaire de la cuisine, obstinément attiré par la lumière... Mais oui, c'est un mâle (au minimum subadulte) d'Amarante du Sénégal (lagonosticta senegala, red-billed firefinch): tombé du nid ? Peu probable... D'une branche sur laquelle il était (trop) assoupi ? Guère plus envisageable tant les Amarantes dorment, d'un œil, alignés et blottis les uns contre les autres, hors de la période de reproduction. A moins... A moins qu'une des dizaines d'épomophores (epomophorus gambianus) qui font actuellement banquet dans les prosopis n'ait heurté les Picci Ramata* et fait basculer l'Amarante dans le vide obscur, par un vol trop ventilé, ou tout simplement en laissant tomber une sapotille dont elles se délectent, en ce moment; voire, pire, en relâchant la bouillie verdâtre du fruit mal calé dans une joue... Un bipède de mes jeunes amis en a fait l'indélicate expérience, l'autre soir, à la porte d'entrée de la maisonnette: ploc ! dans le cou !
D'expérience, je sais que les Amarantes ont si confiance en l'Homme - les inconscients !- qu'ils pénètrent fréquemment dans les habitations, y installant même leurs nids, s'il y a possibilité d'aller et venir sans difficulté. Tout est bon pour eux: on a vu des Amarantes nidifier dans des chaussures, des corbeilles, une lampe, mais le plus souvent ce sera sous un auvent, une poutre, un toit. J'ouvre donc la moustiquaire coulissante, et mon petit protégé entre immédiatement dans l'intimité de mon antre. Dans l'instant, un autre mâle, un peu plus jeune, se présente à la porte: il sera aussi mon invité surprise ! Les deux oiseaux volettent près des néons mais très vite reposent où ils peuvent se reprendre, et m'observer avec curiosité dans mes occupations... En voici un sur le téléviseur, en voilà un autre sur le ventilateur mural; puis sur mon matériel photo, et même sur la table à manger. A la fin, le duo, fatigué, se retrouve et s'installe sur ce qui fut une bibliothèque, serrés l'un contre l'autre, tranquillisés... Je vais rejoindre mes appartements, à pas feutrés non sans avoir ouvert en grand deux fenêtres - tant pis pour l'invasion programmée des moustiques..., afin de faciliter l’échappée du délicat porte-bonheur, au premières lueurs de l'aube... Au matin, en effet envolés, mes invités... Des centaines d'insectes nocturnes ont pris la place, dans tous les recoins du refuge...
Dans le jardin - et par-dessus la canopée... (7-8 août seulement)
Vu:
Entendu:
Hypolaïs obscures 2016-2017: les premiers passereaux paléarctiques du jardin
Ce 7 août à 13h40 dans le laurier rose, encore une dispute: bec pas encore jaune mais déjà vigoureux en avant, une Hypolaïs obscure (iduna opaca, western olivaceous warbler) claque des plumes pour écarter les Bulbuls de son miraculeux garde-manger qu'il parcourt avec assiduité, et gourmandise, au-dessus des mangeoire et abreuvoir. C'est une Hypolaïs de l'année (1ère AC), qui vient d'aborder le Sahel pour sa première fois, et pour de longs mois, parfois au moins une année et demie de séjour avant la maturité sexuelle, et un retour printanier vers le Maghreb ou la péninsule ibérique. Cette Hypolaïs obscure est en tout cas le premier passereau paléarctique de la nouvelle saison, dans le jardin bangotin. Dès le lendemain (8 août), un adulte occupe résolument la place, sa place attitrée, et mène une vie d'enfer au/à la gamin(e) - qui se volatilise rapidement ! Et la priorité aux aîné(e)s, hein !?
Au sol, l'époque est à l'union de circonstance, chez les moineaux, estrildidés et apparentés. La tribu d'une douzaine de Moineaux domestiques (passer domesticus ssp. indicus, cf. photo ci-dessous), harem féminin, jeunes et quelque trois à quatre mâles de plusieurs générations, fait volontiers ses emplettes à la mangeoire et alentour, depuis que les Tisserins, les Moineaux dorés et les Travailleurs à bec rouge ont d'autres préoccupations - les nids pour les premiers, courir les rizières et les chaumes pour les autres. Aux cotés des Moineaux urbains, un groupe de cinq (5+) Amarantes du Sénégal (lagonosticta senegala, cf. photos ci-dessous et en haut de notule) est maintenant accompagné par quelques Capucins bec-d'argent (euodice cantans); il est surtout escorté voire encadré par des Combassous du Sénégal (vidua chalybeata, cf. photos ci-dessous et en bas de notule), leurs inaliénables parasites depuis la nuit des temps (à lire bientôt sur Ornithondar)...
Deux Amarantes pour la nuit... dans le salon !
Le 7 août à 21h10, il fait nuit noire, voilà qu'un petit chose est agrippé à la fenêtre-moustiquaire de la cuisine, obstinément attiré par la lumière... Mais oui, c'est un mâle (au minimum subadulte) d'Amarante du Sénégal (lagonosticta senegala, red-billed firefinch): tombé du nid ? Peu probable... D'une branche sur laquelle il était (trop) assoupi ? Guère plus envisageable tant les Amarantes dorment, d'un œil, alignés et blottis les uns contre les autres, hors de la période de reproduction. A moins... A moins qu'une des dizaines d'épomophores (epomophorus gambianus) qui font actuellement banquet dans les prosopis n'ait heurté les Picci Ramata* et fait basculer l'Amarante dans le vide obscur, par un vol trop ventilé, ou tout simplement en laissant tomber une sapotille dont elles se délectent, en ce moment; voire, pire, en relâchant la bouillie verdâtre du fruit mal calé dans une joue... Un bipède de mes jeunes amis en a fait l'indélicate expérience, l'autre soir, à la porte d'entrée de la maisonnette: ploc ! dans le cou !
D'expérience, je sais que les Amarantes ont si confiance en l'Homme - les inconscients !- qu'ils pénètrent fréquemment dans les habitations, y installant même leurs nids, s'il y a possibilité d'aller et venir sans difficulté. Tout est bon pour eux: on a vu des Amarantes nidifier dans des chaussures, des corbeilles, une lampe, mais le plus souvent ce sera sous un auvent, une poutre, un toit. J'ouvre donc la moustiquaire coulissante, et mon petit protégé entre immédiatement dans l'intimité de mon antre. Dans l'instant, un autre mâle, un peu plus jeune, se présente à la porte: il sera aussi mon invité surprise ! Les deux oiseaux volettent près des néons mais très vite reposent où ils peuvent se reprendre, et m'observer avec curiosité dans mes occupations... En voici un sur le téléviseur, en voilà un autre sur le ventilateur mural; puis sur mon matériel photo, et même sur la table à manger. A la fin, le duo, fatigué, se retrouve et s'installe sur ce qui fut une bibliothèque, serrés l'un contre l'autre, tranquillisés... Je vais rejoindre mes appartements, à pas feutrés non sans avoir ouvert en grand deux fenêtres - tant pis pour l'invasion programmée des moustiques..., afin de faciliter l’échappée du délicat porte-bonheur, au premières lueurs de l'aube... Au matin, en effet envolés, mes invités... Des centaines d'insectes nocturnes ont pris la place, dans tous les recoins du refuge...
*Picc Ramata - l'oiseau de Ramata
Lagonosticta senegala, en langue wolof du Sénégal
Yiirr soab louilla - l'oiseau du chef de famille
Lagonosticta senegala, en langue mooré du Burkina Faso
Dans le jardin - et par-dessus la canopée... (7-8 août seulement)
Vu:
- Coucal du Sénégal (centropus s. senegalensis, Senegal coucal), 1/3 ind. terrorise son monde...
- Calao occidental (à bec rouge, tockus kempi, western red-billed hornbill), cc local
- Pic goertan (mesopicos goertae, grey woodpecker), cc local
- Bulbul des jardins (pycnonotus barbatus ssp. inornatus, garden bulbul), dont deux juvéniles - l'un prend la tasse en voulant plonger la tête dans l'eau de l'abreuvoir dans lequel il bascule maladroitement !
- Hypolaïs obscure (iduna opaca, western olivaceous warbler), 1 ind. de 1ère AC (7 08) puis 1 ind. ad. (8 08) - qui expulse des lieux le plus jeune !
- Camaroptère à dos gris (camaroptera b. brevicaudata, grey-backed camaroptera)
- Souïmanga à poitrine rouge (chalcomitra s. senegalensis, scarlet-chested sunbird)
- Souïmanga à longue queue (cinnyris p. pulchellus, beautiful sunbird)
- Gonolek de Barbarie (laniarius b.barbarus, common gonolek, yellow-crowned gonolek), dont juvénile suivant encore ses parents
- Moineau domestique (passer domesticus ssp. indicus, -indian- house sparrow), clan de 12 à ~15 ind., femelles, jeunes et mâles de plusieurs générations
- Amarante (commun) à bec rouge (du Sénégal, lagonosticta s. senegala, red-billed firefinch), groupe familial d'au moins 5 ind.
- Capucin bec-d'argent (euodice c. cantans, african silverbill, mauritanian silverbill), 12+ ind.
- Combassou du Sénégal (vidua c. chalybeata, village indigobird), femelles + 1 ind. mâle ad. nuptial + 1 ind. mâle immature
Pygargue vocifère (haliaeetus vocifer, african fish-eagle) / Échasse blanche (himantopus himantopus, black-winged stilt) [vols passant du lac de Bango au Djeuss et marais] / Oedicnème du Sénégal (burhinus senegalensis, Senegal thick-knee) / Touraco gris (crinifer piscator, western grey plantain-eater) / Effraie d'Afrique (tyto alba ssp. affinis, african barn owl), 1 ind. revenu (enfin) chasser au crépuscule, en se mêlant aux voltiges des épomophores - la maline... Panique chez les Bulbuls du jardin ! /
AUTRES:
- Rat roussard du Nil (arvicanthis niloticus, african grass rat), duo ayant élu domicile sous la toiture ! Parfois, l'un d'eux tombe et met des heures à trouver le chemin alpin pour remonter sur le toit...
- Epomophore de Gambie (epomophorus gambianus, Gambian epauletted bat), en général ~15 ind. chaque soir
- Agame variable (des colons, agama agama, rainbow lizard), nombreux accouplements rocambolesques... et des post-coïts difficiles à séparer...
- Tarente sp., ~3 ind. de belle taille [dans le salon]
- Papillon de Vinson (Voilier des citronniers, papilio d. demodocus, citrus swallowtail, citrus butterfly, orange dog, Christmas butterfly), ~2 ind.
- Mylothris chloris (common / western dotted border), deux cc en poursuites nuptiales
Ci-dessous, de g. à d.:
Moineau domestique - passer domesticus ssp. indicus, mâle - Souïmanga à poitrine rouge - chalcomitra s. senegalensis, mâle -
Amarante du Sénégal - lagonosticta senegala, femelle, à travers la fenêtre-moustiquaire...
2016 08 7, 14h-15h30 / © Photos par Frédéric Bacuez
- Cliquer sur les photos pour agrandir -
Ci-dessous et dessus:
Combassous du Sénégal - vidua chalybeata, mâles en mue (en haut) et en plumage nuptial (en bas)
Bango 2016 08 7, 14h05 (en haut) et 2015 10 19, 11h (en bas) / © Photos par Frédéric Bacuez
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