22, un Psammophis élégant avale le margouillat, tout cru
Psammophis élégant et sa prise, un agame commun des colons... Bango, 2016 02 22 15h30 / © Photo par Frédéric Bacuez |
* Bango. Impasse Gustave Pelloux -
APREM', 15h25-16h25-
Avec Sidiki B.O.
Soudainement, se jetant du tronc d'un vénérable prosopis, un Psammophis élégant (Psammophis elegans, Elegant Sand Racer) saisit par le cou un vieil Agame des colons (Agama agama, Rainbow Lizard)... La couleuvre maintient la tête de son autre squamate, au plus profond de la gorge, là où se trouvent les crocs envenimés. La mise à mort est longue, lente. Peu à peu, le lézard ferme les yeux, les pattes se tendent. Le serpent finit par diriger la tête du margouillat vers sa gorge puis traîne la proie, laborieusement, sur quelques mètres pour commencer l'interminable ingestion du repas... Curieux comme des commères, les oiseaux affluent de partout pour houspiller puis, las, ou rassurés de ne rien craindre, se mettre au balcon et regarder le spectacle morbide: il y a là, évidemment, les hystériques bulbuls (Pycnonotus barbatus inornatus), puis des souïmangas (Cinnyris pulchellus) qui se prennent pour des colibris sud-américains, tentant de faire le drone au-dessus de la scène du meurtre. Un Gonolek de Barbarie (Laniarius barbarus) puis un Coucal du Sénégal (Centropus senegalensis) font une apparition, se disant peut-être qu'ils pourraient à leur tour profiter du désordre ambiant, et de l'inattention des petits oiseaux... Ces deux-là ne se refusent pas, de temps à autre, une bouchée de viande et de plumes - ça leur prend comme une envie soudaine...
Trois-quart d'heure après sa chasse victorieuse, le psammophis a fini d'ingérer sa proie: on voit bien le ventre rebondi, épousant le corps du gros lézard... Un vague rappel de l'éléphant avalé par le boa dans Le Petit Prince d'Antoine de Saint-Exupéry... Difficilement, la couleuvre cherche un lieu sécurisé pour entamer sa digestion, et une très longue sieste réparatrice de tant d'efforts... Hélas, un coucal déambule près du serpent (cf. photo ci-après), le laisse passer à quelques centimètres de lui, faisant mine de ne pas s'y intéresser... Et pic ! le coucal s'amuse à donner un bon coup de bec sur la queue du psammophis qui s'électrise, surpris, avant de redresser l'avant comme un cobra pour voir qui était l'auteur de cette provocation... En faisant attention à ne pas brutaliser son ventre repu, la couleuvre grimpe aux racines de la haie, se faufile dans la végétation et s'immobilise sur le muret: un homme, dans le verger d'à coté, remue des branchages au sol... Méfiance... Le calme revenu, le psammophis élégant s'éclipse, par le toit vers le gros bouquet de bougainvillées fleuri.
Ci-dessous :
Psammophis elégant avalant sa proie, un Agame des colons
2016 02 22 / © Photos par Frédéric Bacuez
A l'attention des uns et/ou des autres :
le Psammophis élégant et le Psammophis sifflant
sont deux couleuvres qui ne représentent
STRICTEMENT AUCUN DANGER POUR L'HOMME.
Ces serpents fuient l'Homme si celui-ci leur accorde la possibilité de s'éclipser !
Grand mangeur de micro-rongeurs, ce sont des 'auxiliaires' très utiles.
Et si leur simple vue vous tétanise, fuyez... montez sur la table ou une chaise en hurlant - ça ne fera aucun mal, ni à vous, ni à la couleuvre !
Ou prenez le premier transport vers la ville aseptisée.
Lire sur Ornithondar :
Si la chaine alimentaire est forcement cruelle, les photos sont superbes !
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