15, dénombrement d'oiseaux au Parc national de la Langue de Barbarie (PNLB) : pas très pro, tout ça !
Pélicans gris, Sternes caugeks, Sternes royales, Sternes caspiennes, sur 'l'île aux oiseaux' Parc national de la Langue de Barbarie (PNLB) 2016 01 15, 10h / © Photo par Frédéric Bacuez |
* Parc national de la Langue de Barbarie (PNLB)-
15 janvier 2016. MATIN, 7h25-13h05-
En pirogue motorisée et à pied.
Avec Bacary Sonko (PN du Sénégal), Anta Diouk (écogarde), Arona Fall (écoguide), Tandakha Gaye (ASP), Morr Talla Sarr (piroguier), JMD (Héron cendré) et, pour le retour, Assane Bâ (écogarde).
Espèces du jour :
Balbuzard pêcheur d'Eurasie (Pandion h. haliaetus) / Faucon pèlerin (Falco peregrinus ssp.) / Courlis cendré (Numenius arquata ssp.) / Huîtrier-pie (Haematopus o. ostralegus) / Goéland d'Audouin (Ichthyaetus audouinii)
" Ecrire - glaner ce qui a été abandonné à la fin du marché, fin du monde. "
- Christian Bobin, in 'La grande vie', 2014
Dénombrement mensuel des oiseaux du parc national de la Langue de Barbarie (PNLB). Le 15 janvier presque partout dans le monde, c'est traditionnellement le comptage, aussi et surtout, des oiseaux d'eau, sous l'égide de l'organisation Wetlands international. Le Sénégal est des pays qui participent de l'inventaire desdits oiseaux aquatiques. Dans notre delta septentrional, les 'activités' ont essentiellement lieu dans les limites de trois sanctuaires de très petite taille: le parc national des oiseaux du Djoudj (PNOD, 16 000 hectares), le parc national de la Langue de Barbarie (PNLB, 2 000 hectares), et le lagon de la Réserve spéciale de Gueumbeul (RSG, 720 hectares). L'inventaire touche moins régulièrement les lagunes saint-louisiennes, très irrégulièrement l'aire communautaire des Trois-Marigots, encore moins la Réserve spéciale d'avifaune du Ndiaël (RSAN), et marginalement les autres sites de la vallée - par l'Ornithondar, par exemple (mais ça ne compte pas, le type est en plus peu fréquentable)... En tout cas presque partout ce suivi est fait de manière incomplète, sans les outils et techniques nécessaires à de telles opérations, qui requièrent de la rigueur, de la précision, du savoir-faire, et, accessoirement, des jumelles et des longues-vues. Sans oublier une certaine connaissance des oiseaux dénombrés, cela peut aider. Hélas, mille fois hélas ! Ici on est au Sénégal 'émergent' : le manque de participants, leur piètre maîtrise des espèces à compter, la faiblesse des effectifs en capacité de compter, la misère des moyens facilitant l'opération - aérien, comme cela se fit jadis, en voiture, en pirogue, à pied. Par habitude, par facilité, et parce que les opérations de comptage ont d'abord et surtout concerné les Anatidés, dans une moindre mesure les limicoles. Parce qu'elles sont aussi 'accompagnées, encouragées et disciplinées' par des "partenaires" de l'Office national (français) de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) et de leurs associés (OMPO), venus tout droit de chez nos ancêtres les Gaulois, au premier rang desquels Patrick Triplet, le spécialiste patenté des canards de la Baie de Somme (France)... et du Djoudj (Sénégal) ! Ces inventaires du 15 janvier sont en tout cas très loin de permettre toute estimation pointue des oiseaux fréquentant une région qui va du lac de Guiers à l'ancienne embouchure du fleuve. On se contentera donc des oiseaux visibles, si possible de grande taille - et tant pis pour les oiseaux d'eau furtifs comme les Rallidés et autres paludicoles. Quant aux espèces qui se ressemblent, elles passeront à la trappe ou seront comptabilisées parmi leurs cousines plus communes. Bécasseau minute et Bécasseau de Temminck, blanc bécasseau bécasseau blanc ! Sérieux problèmes d'identification des gravelots, dans une moindre mesure des chevaliers. Et les bergeronnettes riveraines, on zappe sur les races ? Dès lors qu'on a de nombreux Laridés d'espèces différentes à recenser, on sombre là dans l'erreur obligatoire ou dans l'oubli contraint par l'ignorance. Quant à ce qui sort de l'ordinaire, on s'en désintéresse avec superbe ! Bref, à quoi peut donc servir un comptage aussi peu scientifique ? Et à qui cela pourrait-il avoir une quelconque utilité pour approfondir nos connaissances, et faciliter la protection desdits oiseaux et leurs habitats inventoriés ? Est-on en droit de poser ces questions sans passer pour un ronchon voire pire ?
Ci-dessous :
Inventaire à la Prévert, des erreurs et des oublis
Dans la pirogue, je suis effaré de la tournure que prend ledit 'inventaire'. Pour être sincère, je m'y attendais un peu, hélas... Tout cela est d'une légèreté bien sympathique (et typique) mais absolument improductive. Tout le monde compte, tout le monde note ce qu'il voit ou entend avoir été vu, tout le monde crie en même temps. Entre deux écritures, tête baissée sur les cahiers, entre deux discussions, entre deux communications téléphoniques, surtout, on jette un œil distrait sur la rive, mais pas toujours, ou droit devant soi quand remontent quelques escouades de pélicans ou de mouettes. A la proue, un écogarde dès l'embarcadère s'est mis dans l'habit du chef de mission-qui-connaît... surtout le Héron cendré, à l'évidence. Le vieux Sonko, venu de la Somone pour participer du comptage, et qui est assis à mes cotés, est aussi agacé que moi par la désinvolture mêlée de morgue méfiante (envers moi) de notre capitaine-de-pirogue : perfidement Sonko demande à notre vigie si elle a n'a pas besoin de jumelles pour mieux scruter la Langue de Barbarie... Que nenni ! Pour quoi faire ? Les yeux suffisent, évidemment. Surtout pour différencier les espèces de Charadriae. Pas de chance, il y a une belle bande de Gravelots à collier interrompu, là-bas sur la grève, avec les familiers Grands Gravelots. Je les vois bien, dans mes jumelles : une quarantaine, pas le temps d'affiner, il faut se dépêcher. Je vocifère, pas certain que l'espèce soit connue de l'irritant cheffaillon, devant, et de nos aimables scribouillards, derrière. Le must, c'est quand la proue annonce soudainement 45 Goélands d'Audouin, waouh ! A droite à gauche en haut, ma tête dodeline en tout sens, je ne vois que du Goéland brun, un bon paquet d'immatures. Si les chiffres annoncés du Goéland d'Audouin se répètent à l'envi chaque année, ici ou ailleurs au Sénégal, on comprend mieux pourquoi l'espèce vient d'être retirée de la Liste rouge de l'UICN des espèces en voie de disparition, parbleu ! En revanche, l'intérêt pour le Balbuzard pêcheur semble émoussé, ici dans le parc de la Langue... Sauf pour l'autre toubab qui s'en fait une spécialité toute neuve, le gars est un cas dont on évitera d'éventer les exploits ici, d'autant que nos hôtes ont vite fait de le faire passer pour un grand ornithologue - évidemment, il est Blanc et... "intégré" (lol), tout ce qu'il sort de ses gencives est d'or. Il y a sans doute trop de ces aigles pêcheurs, en pagaille, et c'est une affaire de toubabs, à l'évidence, au vu du défilé dans le pays des Britanniques, d'Espagnols et de Français rien que pour les beaux yeux, les bagues et les balises de nos rapaces piscivores. Très vite la fine équipe comprend que les balbus sont aussi notre cible prioritaire, à Sonko et aux deux exotiques Blancs (avec les quelques oiseaux qui font l'actualité à cause de leur déclin, ainsi de l'Huîtrier-pie et du Courlis cendré ou du Bécasseau maubèche : tant mieux... Du coup, à chaque arrêt sur la plage tandis que mon compère de la Somone et moi courons dans les dunes de l'infinie Langue pour approcher les paquets de balbus au repos sur la plage, nos collègues les bras ballants font cercle sur l'estran et blablatent à voix forte, avant de rebrousser chemin et de nous attendre à la pirogue, moi qui tente de ne pas (trop) me faire remarquer, et surtout Sonko qui tient consciencieusement à comptabiliser le maximum de balbuzards... mais se fait attendre, et moquer. "Tu t'es perdu ?" lui lance à son tour l'équipage, mesquin. Le chef-de-pirogue, qui décidément a un programme chargé et va passer le reste du parcours pendu à son téléphone, nous aura peut-être punis de tant d'inopportune passion ornithologique : pas de comptage 'officiel' de la rive gauche, côté continent, na ! Pourquoi ? C'est comme ça ! Ici c'est Sunugal, on connaît (c'est inné...) !
Augmentation des Ardéidés, déclin des limicoles
Sur les berges du fleuve côté Langue de Barbarie et dans l'ancienne embouchure fermée par le talus de sable, les Hérons cendrés (Ardea c. cinerea) et les Balbuzards pêcheurs (Pandion h. haliaetus) sont, de loin, les grosses espèces les plus communes. Visiblement, l'Ardéidé et le rapace piscivores sont plusieurs centaines dans les limites du parc national, en particulier sur la Langue de Barbarie, du côté fleuve comme du côté océan. La densité est impressionnante dans les champs de dunes qui ont refermé l'ancienne embouchure. Il y a de toute évidence un bon nombre de Hérons cendrés hivernants, ici. Les Aigrettes des récifs (Egretta g. gularis) sont bien représentées, elles aussi. Depuis l'ouverture de la brèche artificielle, au seuil du sanctuaire (2003), on remarque un net accroissement des Ardéidés et une diminution des traditionnels limicoles, à l'exception notable du Courlis corlieu (Numenius p. phaeopus) et du Chevalier aboyeur (Tringa nebularia), qui ne semblent pas affectés par la béance et me paraissent avoir ici une densité voisine de celle qu'Ornithondar constate sur l'ensemble du fleuve jusqu'au barrage de Diama. Idem pour le Tournepierre à collier (Arenaria interpres) et le Pluvier argenté (Pluvialis s. squatarola), cependant en effectifs aussi minimaux que sur les autres sites du fleuve deltaïque. Quant aux Anatidés, ils ont quasiment déserté la zone - cinq Dendrocygnes veufs (Dendrocygna viduata) sur la berge gauche, ce matin dans l'indifférence générale. Dans un contexte international défavorable à la bonne santé des populations de limicoles, la brèche des hurluberlus de 2003 n'a fait qu'accentuer le déséquilibre en défaveur des échassiers de l'estran et des vasières. Très vite, avec l'élargissement de l'ouverture faite dans la Langue de Barbarie, plusieurs espèces ont vu leurs effectifs régresser dans l'embouchure, voire déserter les lieux au profit de zones plus favorables de la rive mauritanienne du fleuve, en amont de Saint-Louis. C'est en particulier le cas des Bécasseaux variable (Calidris alpina) et maubèche (Calidris canutus) dont le statut et les effectifs sont ici très perturbés depuis 2003 et l'ouverture de la brèche wadienne dans la Langue de Barbarie.
Fréquence estimée par Ornithondar
de quelques limicoles sur les rives du fleuve Sénégal
à l'aval de la brèche dans la Langue de Barbarie
ce 2016 01 15 (par ordre décroissant) :
Conséquences de l'ouverture d'une brèche sur l'avifaune aquatique des lagunes de Saint-Louis-du-Sénégal,
par Patrick Triplet (OMPO/SMBS) et Vincent Schrike (ONCFS), 2014, in Alauda Vol. 82 (3), pages 215-19
Et :
Evolution de quelques espèces d'oiseaux dans le delta du fleuve Sénégal - Période 1989-2010,
par Patrick Triplet, Maurice Benmergui, Vincent Schrike, in Faune sauvage n°289, 4e trimestre 2010
Alarming decrease of waterbird populations in West Africa, par Frederick Tendeng, in BirdLife International/Afrique, 2015 10 6
En rappel sur Ornithondar :
La Langue de Barbarie avalée par la mer !, 2012 10 19
Sur l'Huîtrier pie : Liste rouge de l'UICN / Near Threatened
Sur le Courlis cendré : Liste rouge de l'UICN / Near Threatened
Comptage 'confidentiel-défense' !
On débarque sur l'Île aux oiseaux, allez savoir pourquoi ! Notre chef est le premier à toucher terre, il saute de l'embarcation et se lance illico droit devant dans les envolées de Laridés : monsieur veut atteindre l'autre bout de l’îlot, le premier, pour dénombrer les Sternes royales, je crois, qui se regroupent sur le plus haut point pour une nidification à venir. Les dociles suivent, bon gré mal gré, avec peu d'empressement. Quant à Morr le barreur, Sonko et moi, nous restons sur la grève, perplexes. On n'est pas chez nous, laissons agir et s'agiter le spécialiste. L'équipe revient avec deux dépouilles d'oiseaux morts, mais bagués - une Sterne caspienne (Hydropogne caspia) plus une Sterne caugek (Sterna sandvicensis); et un nylon vert made in China. Vite, on remonte dare dare dans le bahut fluvial et les cadavres récupérés sont sous bonne garde. Au demeurant, je trouve la protection de l'île par des empierrements grillagés assez rudimentaire, même si pour le moment elle tient le nichoir à l'abri des vagues et de l'érosion; je ne donne pas cher de l’îlot si la brèche, qui continue son travail de sape de la Langue de Barbarie, du nord vers le sud, se trouver finalement juste en face... De plus, les anfractuosités dans le gabion et sous les croisillons de fers sont de véritables pièges à poussins : nous en avons d'ailleurs sauvé un, de ces pulli de Mouettes à tête grise, qui n'arrivait pas à s'extraire d'un de ces trous mortels.
De retour au ponton, ça se gâte... Le chef de mission nous abandonne sans autre forme de salamalecs, et court quasiment vers le PC, ses cadavres de sternes baguées à la main. Quand nous arrivons aux locaux du parc national, notre homme a déjà pris la poudre d'escampette - d'autres rendez-vous, de la plus haute importance, sans doute... Les bagues ont été arrachées aux tarses des oiseaux, lesquels ont été jetés derrière un bâtiment sans qu'on ne se souvienne, du coup, à qui appartenaient les bagues et sur quelles pattes elles avaient été scellées. Le conservateur-en-chef sort de ses appartements et me fait appeler, me demandant si j'ai pris des photos des oiseaux... quand ils étaient encore bagués. Hélas, une seule image (cf. ci-dessous), pas eu le temps, avec son sous-fifre. Mais ce qui l'intéresse au plus haut point, ce sont mes imprimés de tous les comptages effectués par les trois équipes du jour, et qui débordent d'une des poches de ma veste. Il me les retire illico, me disant que ces comptages sont confidentiels et doivent être acheminés vers la Direction des parcs nationaux. Soit, mais je lui rétorque que c'est bien une singulière habitude du Sénégal, et des pays francophones de la région, que de vouloir tout soustraire aux regards indiscrets, comme s'il s'agissait de stratégiques secrets d'Etat. J'explique au fonctionnaire que ces affaires de comptage, dont j'ai une petite habitude, ici et ailleurs, sont partout et rapidement rendues publiques, avec évidemment des protocoles de protection des données les plus sensibles, et que cela avait son importance pour pouvoir stimuler l'intérêt pour "notre cause commune". Ajoutant que la Mouette à tête grise, tout de même, n'était pas non plus un... Pic gris (kézako ?) ou une Outarde arabe, haha ! De toute façon "j'ai MON comptage personnel sur MON carnet, et ça, vous ne pouvez pas me les retirer ! Au revoir..." Heureusement, mes notes avaient compilé les observations (et les non observations ainsi que les erreurs) de toute l'équipée fluviale (cf. ci-après), ouf...
Sénégal/Dénombrement international des oiseaux d'eau - Wetlands international, la DAMPC et la DPN ont mutualisé leurs efforts, in Wetlands international 2016 01 20
50 ans du recensement international des oiseaux - Faisons le décompte !, in Wetlands international 2016 01 8
Vu (exclusivement sur les deux berges du fleuve au sud de la brèche, et sur quelques points de la Langue de Barbarie, côté plage) :
Entre [], comptage rapporté par l'équipage (du PN) / '+' à '+++', ordre des estimations supérieures au décompte noté
" Ecrire - glaner ce qui a été abandonné à la fin du marché, fin du monde. "
- Christian Bobin, in 'La grande vie', 2014
Dénombrement mensuel des oiseaux du parc national de la Langue de Barbarie (PNLB). Le 15 janvier presque partout dans le monde, c'est traditionnellement le comptage, aussi et surtout, des oiseaux d'eau, sous l'égide de l'organisation Wetlands international. Le Sénégal est des pays qui participent de l'inventaire desdits oiseaux aquatiques. Dans notre delta septentrional, les 'activités' ont essentiellement lieu dans les limites de trois sanctuaires de très petite taille: le parc national des oiseaux du Djoudj (PNOD, 16 000 hectares), le parc national de la Langue de Barbarie (PNLB, 2 000 hectares), et le lagon de la Réserve spéciale de Gueumbeul (RSG, 720 hectares). L'inventaire touche moins régulièrement les lagunes saint-louisiennes, très irrégulièrement l'aire communautaire des Trois-Marigots, encore moins la Réserve spéciale d'avifaune du Ndiaël (RSAN), et marginalement les autres sites de la vallée - par l'Ornithondar, par exemple (mais ça ne compte pas, le type est en plus peu fréquentable)... En tout cas presque partout ce suivi est fait de manière incomplète, sans les outils et techniques nécessaires à de telles opérations, qui requièrent de la rigueur, de la précision, du savoir-faire, et, accessoirement, des jumelles et des longues-vues. Sans oublier une certaine connaissance des oiseaux dénombrés, cela peut aider. Hélas, mille fois hélas ! Ici on est au Sénégal 'émergent' : le manque de participants, leur piètre maîtrise des espèces à compter, la faiblesse des effectifs en capacité de compter, la misère des moyens facilitant l'opération - aérien, comme cela se fit jadis, en voiture, en pirogue, à pied. Par habitude, par facilité, et parce que les opérations de comptage ont d'abord et surtout concerné les Anatidés, dans une moindre mesure les limicoles. Parce qu'elles sont aussi 'accompagnées, encouragées et disciplinées' par des "partenaires" de l'Office national (français) de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) et de leurs associés (OMPO), venus tout droit de chez nos ancêtres les Gaulois, au premier rang desquels Patrick Triplet, le spécialiste patenté des canards de la Baie de Somme (France)... et du Djoudj (Sénégal) ! Ces inventaires du 15 janvier sont en tout cas très loin de permettre toute estimation pointue des oiseaux fréquentant une région qui va du lac de Guiers à l'ancienne embouchure du fleuve. On se contentera donc des oiseaux visibles, si possible de grande taille - et tant pis pour les oiseaux d'eau furtifs comme les Rallidés et autres paludicoles. Quant aux espèces qui se ressemblent, elles passeront à la trappe ou seront comptabilisées parmi leurs cousines plus communes. Bécasseau minute et Bécasseau de Temminck, blanc bécasseau bécasseau blanc ! Sérieux problèmes d'identification des gravelots, dans une moindre mesure des chevaliers. Et les bergeronnettes riveraines, on zappe sur les races ? Dès lors qu'on a de nombreux Laridés d'espèces différentes à recenser, on sombre là dans l'erreur obligatoire ou dans l'oubli contraint par l'ignorance. Quant à ce qui sort de l'ordinaire, on s'en désintéresse avec superbe ! Bref, à quoi peut donc servir un comptage aussi peu scientifique ? Et à qui cela pourrait-il avoir une quelconque utilité pour approfondir nos connaissances, et faciliter la protection desdits oiseaux et leurs habitats inventoriés ? Est-on en droit de poser ces questions sans passer pour un ronchon voire pire ?
7h25 à marée basse, 13h à marée haute...
Ci-dessous :
Depuis le ponton, embarcadère du parc national de la Langue de Barbarie
2016 01 15 / © Photos par Frédéric Bacuez
Inventaire à la Prévert, des erreurs et des oublis
Dans la pirogue, je suis effaré de la tournure que prend ledit 'inventaire'. Pour être sincère, je m'y attendais un peu, hélas... Tout cela est d'une légèreté bien sympathique (et typique) mais absolument improductive. Tout le monde compte, tout le monde note ce qu'il voit ou entend avoir été vu, tout le monde crie en même temps. Entre deux écritures, tête baissée sur les cahiers, entre deux discussions, entre deux communications téléphoniques, surtout, on jette un œil distrait sur la rive, mais pas toujours, ou droit devant soi quand remontent quelques escouades de pélicans ou de mouettes. A la proue, un écogarde dès l'embarcadère s'est mis dans l'habit du chef de mission-qui-connaît... surtout le Héron cendré, à l'évidence. Le vieux Sonko, venu de la Somone pour participer du comptage, et qui est assis à mes cotés, est aussi agacé que moi par la désinvolture mêlée de morgue méfiante (envers moi) de notre capitaine-de-pirogue : perfidement Sonko demande à notre vigie si elle a n'a pas besoin de jumelles pour mieux scruter la Langue de Barbarie... Que nenni ! Pour quoi faire ? Les yeux suffisent, évidemment. Surtout pour différencier les espèces de Charadriae. Pas de chance, il y a une belle bande de Gravelots à collier interrompu, là-bas sur la grève, avec les familiers Grands Gravelots. Je les vois bien, dans mes jumelles : une quarantaine, pas le temps d'affiner, il faut se dépêcher. Je vocifère, pas certain que l'espèce soit connue de l'irritant cheffaillon, devant, et de nos aimables scribouillards, derrière. Le must, c'est quand la proue annonce soudainement 45 Goélands d'Audouin, waouh ! A droite à gauche en haut, ma tête dodeline en tout sens, je ne vois que du Goéland brun, un bon paquet d'immatures. Si les chiffres annoncés du Goéland d'Audouin se répètent à l'envi chaque année, ici ou ailleurs au Sénégal, on comprend mieux pourquoi l'espèce vient d'être retirée de la Liste rouge de l'UICN des espèces en voie de disparition, parbleu ! En revanche, l'intérêt pour le Balbuzard pêcheur semble émoussé, ici dans le parc de la Langue... Sauf pour l'autre toubab qui s'en fait une spécialité toute neuve, le gars est un cas dont on évitera d'éventer les exploits ici, d'autant que nos hôtes ont vite fait de le faire passer pour un grand ornithologue - évidemment, il est Blanc et... "intégré" (lol), tout ce qu'il sort de ses gencives est d'or. Il y a sans doute trop de ces aigles pêcheurs, en pagaille, et c'est une affaire de toubabs, à l'évidence, au vu du défilé dans le pays des Britanniques, d'Espagnols et de Français rien que pour les beaux yeux, les bagues et les balises de nos rapaces piscivores. Très vite la fine équipe comprend que les balbus sont aussi notre cible prioritaire, à Sonko et aux deux exotiques Blancs (avec les quelques oiseaux qui font l'actualité à cause de leur déclin, ainsi de l'Huîtrier-pie et du Courlis cendré ou du Bécasseau maubèche : tant mieux... Du coup, à chaque arrêt sur la plage tandis que mon compère de la Somone et moi courons dans les dunes de l'infinie Langue pour approcher les paquets de balbus au repos sur la plage, nos collègues les bras ballants font cercle sur l'estran et blablatent à voix forte, avant de rebrousser chemin et de nous attendre à la pirogue, moi qui tente de ne pas (trop) me faire remarquer, et surtout Sonko qui tient consciencieusement à comptabiliser le maximum de balbuzards... mais se fait attendre, et moquer. "Tu t'es perdu ?" lui lance à son tour l'équipage, mesquin. Le chef-de-pirogue, qui décidément a un programme chargé et va passer le reste du parcours pendu à son téléphone, nous aura peut-être punis de tant d'inopportune passion ornithologique : pas de comptage 'officiel' de la rive gauche, côté continent, na ! Pourquoi ? C'est comme ça ! Ici c'est Sunugal, on connaît (c'est inné...) !
Augmentation des Ardéidés, déclin des limicoles
Sur les berges du fleuve côté Langue de Barbarie et dans l'ancienne embouchure fermée par le talus de sable, les Hérons cendrés (Ardea c. cinerea) et les Balbuzards pêcheurs (Pandion h. haliaetus) sont, de loin, les grosses espèces les plus communes. Visiblement, l'Ardéidé et le rapace piscivores sont plusieurs centaines dans les limites du parc national, en particulier sur la Langue de Barbarie, du côté fleuve comme du côté océan. La densité est impressionnante dans les champs de dunes qui ont refermé l'ancienne embouchure. Il y a de toute évidence un bon nombre de Hérons cendrés hivernants, ici. Les Aigrettes des récifs (Egretta g. gularis) sont bien représentées, elles aussi. Depuis l'ouverture de la brèche artificielle, au seuil du sanctuaire (2003), on remarque un net accroissement des Ardéidés et une diminution des traditionnels limicoles, à l'exception notable du Courlis corlieu (Numenius p. phaeopus) et du Chevalier aboyeur (Tringa nebularia), qui ne semblent pas affectés par la béance et me paraissent avoir ici une densité voisine de celle qu'Ornithondar constate sur l'ensemble du fleuve jusqu'au barrage de Diama. Idem pour le Tournepierre à collier (Arenaria interpres) et le Pluvier argenté (Pluvialis s. squatarola), cependant en effectifs aussi minimaux que sur les autres sites du fleuve deltaïque. Quant aux Anatidés, ils ont quasiment déserté la zone - cinq Dendrocygnes veufs (Dendrocygna viduata) sur la berge gauche, ce matin dans l'indifférence générale. Dans un contexte international défavorable à la bonne santé des populations de limicoles, la brèche des hurluberlus de 2003 n'a fait qu'accentuer le déséquilibre en défaveur des échassiers de l'estran et des vasières. Très vite, avec l'élargissement de l'ouverture faite dans la Langue de Barbarie, plusieurs espèces ont vu leurs effectifs régresser dans l'embouchure, voire déserter les lieux au profit de zones plus favorables de la rive mauritanienne du fleuve, en amont de Saint-Louis. C'est en particulier le cas des Bécasseaux variable (Calidris alpina) et maubèche (Calidris canutus) dont le statut et les effectifs sont ici très perturbés depuis 2003 et l'ouverture de la brèche wadienne dans la Langue de Barbarie.
Fréquence estimée par Ornithondar
de quelques limicoles sur les rives du fleuve Sénégal
à l'aval de la brèche dans la Langue de Barbarie
ce 2016 01 15 (par ordre décroissant) :
- Grand Gravelot (Charadrius hiaticula)
- Gravelot à collier interrompu (Charadrius alexandrinus)
- Chevalier aboyeur (Tringa nebularia)
- Courlis corlieu (Numenius p. phaeopus)
- Huîtrier-pie (Haematopus o. ostralegus)
- Bécasseau sanderling (Calidris alba)
- Chevalier guignette (Actitis hypoleucos)
- Pluvier argenté (Pluvialis s. squatarola)
- Bécasseau minute (Calidris minuta)
- Courlis cendré (Numenius arquata ssp.)
- Tournepierre à collier (Arenaria interpres)
- Échasse blanche (Himantopus h. himantopus)
Conséquences de l'ouverture d'une brèche sur l'avifaune aquatique des lagunes de Saint-Louis-du-Sénégal,
par Patrick Triplet (OMPO/SMBS) et Vincent Schrike (ONCFS), 2014, in Alauda Vol. 82 (3), pages 215-19
Et :
Evolution de quelques espèces d'oiseaux dans le delta du fleuve Sénégal - Période 1989-2010,
par Patrick Triplet, Maurice Benmergui, Vincent Schrike, in Faune sauvage n°289, 4e trimestre 2010
Alarming decrease of waterbird populations in West Africa, par Frederick Tendeng, in BirdLife International/Afrique, 2015 10 6
En rappel sur Ornithondar :
La Langue de Barbarie avalée par la mer !, 2012 10 19
Sur l'Huîtrier pie : Liste rouge de l'UICN / Near Threatened
Sur le Courlis cendré : Liste rouge de l'UICN / Near Threatened
Ci-dessous :
à d., Huîtrier-pie - Haematopus o. ostralegus - à g., Courlis cendré - Numenius arquata ssp., et Crabes violonistes - Uca tangeri
2016 01 15 matin / © Photos par Frédéric Bacuez
Un pèlerin et cent quatre vingt balbus
Sur la Langue de Barbarie, deux Falconidés jouent ensemble au-dessus des filaos, dans le vent. Sonko et moi insistons pour que la pirogue ralentisse et se rapproche de la berge. Un Faucon crécerelle (Falco t. tinnunculus) poursuit un jeune Faucon pèlerin (Falco peregrinus ssp.) - en réalité c'est ce dernier qui le provoque. Le pèlerin est un oiseau de l'année, de son premier hiver sénégalais. Avec le regain de ses populations européennes, le Faucon pèlerin est un migrateur de moins en moins rare, au Sénégal, où il tient ses quartiers hivernaux indifféremment dans les agglomérations urbaines (Sanar ou île nord de Saint-Louis, mais aussi Dakar) et les habitats estuariens comme le bas-delta du fleuve Sénégal. Quant aux Balbuzards pêcheurs (Pandion h. haliaetus), nouvelle confirmation de l'importance internationale du site pour l'hivernage des célèbres rapaces piscivores d'Eurasie : près de 180 individus dénombrés, ce matin ! Pas le temps de scruter les bagues et, surtout, de prendre du temps pour les lire. A vue de nez donc, il y a des sujets venus de France, d'Allemagne, surtout, et sans doute d'Ecosse*.
* Lire :
PNLB: record de Balbuzards pêcheurs - dont des bagués probables de France, d'Allemagne, et, peut-être, d'Ecosse !, in Ornithondar 2016 01 15
Ci-dessous :
Faucon crécerelle et Faucon pèlerin de 1er hiver
Balbuzard pêcheur
Langue de Barbarie coté fleuve (PNLB) 2016 01 15 matin / © Photos par Frédéric Bacuez
Comptage 'confidentiel-défense' !
On débarque sur l'Île aux oiseaux, allez savoir pourquoi ! Notre chef est le premier à toucher terre, il saute de l'embarcation et se lance illico droit devant dans les envolées de Laridés : monsieur veut atteindre l'autre bout de l’îlot, le premier, pour dénombrer les Sternes royales, je crois, qui se regroupent sur le plus haut point pour une nidification à venir. Les dociles suivent, bon gré mal gré, avec peu d'empressement. Quant à Morr le barreur, Sonko et moi, nous restons sur la grève, perplexes. On n'est pas chez nous, laissons agir et s'agiter le spécialiste. L'équipe revient avec deux dépouilles d'oiseaux morts, mais bagués - une Sterne caspienne (Hydropogne caspia) plus une Sterne caugek (Sterna sandvicensis); et un nylon vert made in China. Vite, on remonte dare dare dans le bahut fluvial et les cadavres récupérés sont sous bonne garde. Au demeurant, je trouve la protection de l'île par des empierrements grillagés assez rudimentaire, même si pour le moment elle tient le nichoir à l'abri des vagues et de l'érosion; je ne donne pas cher de l’îlot si la brèche, qui continue son travail de sape de la Langue de Barbarie, du nord vers le sud, se trouver finalement juste en face... De plus, les anfractuosités dans le gabion et sous les croisillons de fers sont de véritables pièges à poussins : nous en avons d'ailleurs sauvé un, de ces pulli de Mouettes à tête grise, qui n'arrivait pas à s'extraire d'un de ces trous mortels.
De retour au ponton, ça se gâte... Le chef de mission nous abandonne sans autre forme de salamalecs, et court quasiment vers le PC, ses cadavres de sternes baguées à la main. Quand nous arrivons aux locaux du parc national, notre homme a déjà pris la poudre d'escampette - d'autres rendez-vous, de la plus haute importance, sans doute... Les bagues ont été arrachées aux tarses des oiseaux, lesquels ont été jetés derrière un bâtiment sans qu'on ne se souvienne, du coup, à qui appartenaient les bagues et sur quelles pattes elles avaient été scellées. Le conservateur-en-chef sort de ses appartements et me fait appeler, me demandant si j'ai pris des photos des oiseaux... quand ils étaient encore bagués. Hélas, une seule image (cf. ci-dessous), pas eu le temps, avec son sous-fifre. Mais ce qui l'intéresse au plus haut point, ce sont mes imprimés de tous les comptages effectués par les trois équipes du jour, et qui débordent d'une des poches de ma veste. Il me les retire illico, me disant que ces comptages sont confidentiels et doivent être acheminés vers la Direction des parcs nationaux. Soit, mais je lui rétorque que c'est bien une singulière habitude du Sénégal, et des pays francophones de la région, que de vouloir tout soustraire aux regards indiscrets, comme s'il s'agissait de stratégiques secrets d'Etat. J'explique au fonctionnaire que ces affaires de comptage, dont j'ai une petite habitude, ici et ailleurs, sont partout et rapidement rendues publiques, avec évidemment des protocoles de protection des données les plus sensibles, et que cela avait son importance pour pouvoir stimuler l'intérêt pour "notre cause commune". Ajoutant que la Mouette à tête grise, tout de même, n'était pas non plus un... Pic gris (kézako ?) ou une Outarde arabe, haha ! De toute façon "j'ai MON comptage personnel sur MON carnet, et ça, vous ne pouvez pas me les retirer ! Au revoir..." Heureusement, mes notes avaient compilé les observations (et les non observations ainsi que les erreurs) de toute l'équipée fluviale (cf. ci-après), ouf...
Sénégal/Dénombrement international des oiseaux d'eau - Wetlands international, la DAMPC et la DPN ont mutualisé leurs efforts, in Wetlands international 2016 01 20
50 ans du recensement international des oiseaux - Faisons le décompte !, in Wetlands international 2016 01 8
Ci-dessous :
sur l''Île aux oiseaux', parc national de la Langue de Barbarie (PNLB)
Comptage mensuel des oiseaux, chaud devant !
2016 01 15 matin / © Photos par Frédéric Bacuez
- Cliquer sur les photos pour agrandir -
- Cliquer sur les photos pour agrandir -
OISEAUX / 39 espèces (comptage Wetlands) + 16 sp. (PNLB hors dénombrement officiel)
AUTRES / 4 espèces
Vu (exclusivement sur les deux berges du fleuve au sud de la brèche, et sur quelques points de la Langue de Barbarie, côté plage) :
Entre [], comptage rapporté par l'équipage (du PN) / '+' à '+++', ordre des estimations supérieures au décompte noté
- Pélican blanc (pelecanus onocrotalus, great white pelican), [28+ ind.] en tout (cf. photos ci-dessous)
dont un groupe de onze sujets [Nota pers., probablement rajouter une dizaine d'ind. au comptage]
- Pélican gris (pelecanus rufescens, pink-backed pelican), 35+ ind. (cf. photos ci-dessous et en haut de notule)
- Pélican gris (pelecanus rufescens, pink-backed pelican), 35+ ind. (cf. photos ci-dessous et en haut de notule)
dont un groupe de sept sujets [34 ind.] [Nota pers., compte proche de la réalité, les effectifs semblent en augmentation dans le Gandiolais]
- Cormoran africain (phalacrocorax africanus, long-tailed cormorant), 1 seul ind.
- Cormoran africain (phalacrocorax africanus, long-tailed cormorant), 1 seul ind.
[non compté]
- Grand cormoran à poitrine blanche (phalacrocorax carbo lucidus, white-breasted cormorant), [26 ind.] (cf. photos ci-dessous)
[nota pers.: compte proche de la réalité]
- Héron garde-boeuf (bubulcus ibis, cattle egret), [4 ind.]
- Aigrette (dimorphe) des récifs (à gorge blanche, egretta gularis, western reef egret), [25++ind.]
[comptage sous-estimé, à mon avis]
- Aigrette garzette (egretta garzetta, little egret), [5 ind.]
- Grande aigrette (egretta alba, great egret), 2 ind.
- Grand cormoran à poitrine blanche (phalacrocorax carbo lucidus, white-breasted cormorant), [26 ind.] (cf. photos ci-dessous)
[nota pers.: compte proche de la réalité]
- Héron garde-boeuf (bubulcus ibis, cattle egret), [4 ind.]
- Aigrette (dimorphe) des récifs (à gorge blanche, egretta gularis, western reef egret), [25++ind.]
[comptage sous-estimé, à mon avis]
- Aigrette garzette (egretta garzetta, little egret), [5 ind.]
- Grande aigrette (egretta alba, great egret), 2 ind.
[1 ind.]
- Héron cendré (ardea cinerea, grey heron), 73 ind. [72+++ ind.] (cf. photo ci-dessus)
- Héron cendré (ardea cinerea, grey heron), 73 ind. [72+++ ind.] (cf. photo ci-dessus)
[largement sous-estimé malgré l'ardeur de certains à le dénombrer]
- Tantale ibis (mycteria ibis, yellow-billed stork), 2 ind. (cf. photo ci-dessous)
- Tantale ibis (mycteria ibis, yellow-billed stork), 2 ind. (cf. photo ci-dessous)
[= 2 ind.]
- Spatule d'Afrique (platalea alba, african spoonbill), 1 ind.
- Spatule d'Afrique (platalea alba, african spoonbill), 1 ind.
[transmis aux cocheurs de l'équipage]
- Spatule blanche (platalea leucorodia, eurasian spoonbill), ~11 ind.
- Spatule blanche (platalea leucorodia, eurasian spoonbill), ~11 ind.
[= 11 ind., probable compte]
- Dendrocygne veuf (dendrocygna viduata, white-faced whistling duck), 5 ind.
- Dendrocygne veuf (dendrocygna viduata, white-faced whistling duck), 5 ind.
[transmis aux cocheurs de l'équipage]
- Balbuzard pêcheur (pandion haliaetus, osprey), de 177++ ind. à [181 ind.] (cf. photos ci-dessus)
- Balbuzard pêcheur (pandion haliaetus, osprey), de 177++ ind. à [181 ind.] (cf. photos ci-dessus)
- dont 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 3 (brèche) / + 1 + 1 / + 8 (plage) / + 3 + 2 + 2 + 2 + 1 + 2 + 1 + 2 + 3 + 1 + 1 / 16 + 11 (plage) / 1 + 1 + 2 + 3 + 2 + 1 + 2 / 18 + 5 + 6 + 10 (plage) / 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 / 5 + 2 + 1 + 1 + 1 + 4 + 3 + 24+ + 10 + 1 / 1 (berge continent) / 2 (presqu'île)
- Pygargue vocifère ('aigle pêcheur', haliaeetus vocifer, african fish eagle), 1 ind. adulte jeune
- Pygargue vocifère ('aigle pêcheur', haliaeetus vocifer, african fish eagle), 1 ind. adulte jeune
[et un nid ?, obs. pers.] [non rapporté, oubli ?]
- Milan d'Afrique (parasite, à bec jaune, milvus parasitus, yellow-billed kite), 5 ind.
- Milan d'Afrique (parasite, à bec jaune, milvus parasitus, yellow-billed kite), 5 ind.
dont deux sujets vus transportant des matériaux de recharge de nids, sur deux sites différents [2 ind.]
- Faucon crécerelle (falco t. tinnunculus, common kestrel), 5 ind. (cf. photos ci-dessus)
- Faucon crécerelle (falco t. tinnunculus, common kestrel), 5 ind. (cf. photos ci-dessus)
- dont sujet jouant avec un jeune faucon pèlerin [4 ind.]
- Faucon pèlerin (falco peregrinus ssp., peregrine falcon), 1 ind. immature (cf. photos ci-dessus)
- Faucon pèlerin (falco peregrinus ssp., peregrine falcon), 1 ind. immature (cf. photos ci-dessus)
jouant avec un faucon crécerelle sur la Langue [2 ind., erroné]
- Huîtrier-pie (haematopus ostralegus, eurasian oystercatcher - inscrit à la Liste rouge des animaux en danger de disparition de l'UICN dans la catégorie NT/Bientôt menacé), 32 ind. (cf. photo ci-dessus)
- Huîtrier-pie (haematopus ostralegus, eurasian oystercatcher - inscrit à la Liste rouge des animaux en danger de disparition de l'UICN dans la catégorie NT/Bientôt menacé), 32 ind. (cf. photo ci-dessus)
dont groupes de cinq sujets et un maximal de neuf sujets [=30 ind.]
- Échasse blanche (himantopus himantopus, black-winged stilt), 1 ind.
- Échasse blanche (himantopus himantopus, black-winged stilt), 1 ind.
[rive gauche, transmis aux cocheurs de l'équipage]
- Grand gravelot (charadrius hiaticula, common ringed plover), 42 ++++ind.
- Grand gravelot (charadrius hiaticula, common ringed plover), 42 ++++ind.
[42 ind., effectifs largement sous-estimés car non systématiquement comptés comme l'ensemble des petits limicoles]
- Gravelot à collier interrompu (charadrius alexandrinus, Kentish plover), 47+++ind.
- Gravelot à collier interrompu (charadrius alexandrinus, Kentish plover), 47+++ind.
- dont un groupe de ~40 sujets (vus mais ignorés par les cocheurs, probablement assimilés à des charadrius hiaticula) et un sujet poursuivi par deux grands gravelots [46 ind., effectifs largement sous-estimés car non systématiquement comptés comme l'ensemble des petits limicoles]
- Pluvier argenté (pluvialis squatarola, grey plover), 9++ind.
- Pluvier argenté (pluvialis squatarola, grey plover), 9++ind.
[4 ind., effectif mal compté, par épisodes comme la plupart des limicoles de moindre taille]
- Courlis corlieu (numenius phaeopus, whimbrel), [52+ ind.]
- Courlis corlieu (numenius phaeopus, whimbrel), [52+ ind.]
[fourchette basse, rajouter probablement une quinzaine de sujets, au moins]
- Courlis cendré (numenius arquata ssp., eurasian curlew - inscrit à la Liste rouge des animaux en danger de disparition de l'UICN dans la catégorie NT/Bientôt menacé), 3 ind. (cf. photo ci-dessus)
- Courlis cendré (numenius arquata ssp., eurasian curlew - inscrit à la Liste rouge des animaux en danger de disparition de l'UICN dans la catégorie NT/Bientôt menacé), 3 ind. (cf. photo ci-dessus)
[seul 1 ind. rapporté par les cocheurs suite à mes obs.]
- Bécasseau minute (calidris minuta, little stint), [8++ ind.]
- Bécasseau minute (calidris minuta, little stint), [8++ ind.]
[malgré mes obs. transmises et notées in situ, effectifs sous-évalués même si ils semblent ici marginaux]
- Bécasseau sanderling (calidris alba, sanderling), 21++ind.
- Bécasseau sanderling (calidris alba, sanderling), 21++ind.
par tout petits groupes [20 ind., nota pers.: uniquement comptés coté fleuve !]
- Chevalier aboyeur (tringa nebularia, common greenshank), 44+++ind.
- Chevalier aboyeur (tringa nebularia, common greenshank), 44+++ind.
dont groupe au repos de seize sujets à l'ancienne embouchure refermée et deux sujets en poursuite territoriale [37 ind., effectifs sous-évalués car comptage intermittent]
- Chevalier guignette (actitis hypoleucos, common sandpiper), 10++ind. au minimum
- Chevalier guignette (actitis hypoleucos, common sandpiper), 10++ind. au minimum
[10 ind.]
- Tournepierre à collier (arenaria interpres, ruddy turnstone), 2 ind.
- Goéland brun (larus fuscus ssp. fuscus essentiellement, lesser black-backed gull), 869 ind. [824 ind.]
- Goéland brun (larus fuscus ssp. fuscus essentiellement, lesser black-backed gull), 869 ind. [824 ind.]
[chiffre minimum au vu des sites non inventoriés notamment sur la Langue et en bordure d'océan] dont deux groupes de 300+ ind. chaque (dont un pack de ~345 ind., comptage pers.) sur la plage et deux autres groupes respectivement de 45, 25 et 22 sujets et ~40 sujets sur l'ilot-nichoir
- Goéland railleur (larus genei, slender-billed gull), [190++ind.
- Goéland railleur (larus genei, slender-billed gull), [190++ind.
dont un groupe de 160 sujets sur l’îlot de nidification [187 ind., chiffrage sous-évalué] (cf. photo ci-dessus)
- Goéland leucophée (larus michaellis, yellow-legged gull), 1 ind. solitaire en lisière d'un groupe de ~345 goélands bruns [sur l'estran, coté plage océane]
- Goéland d'Audouin (larus audouinii, Audouin's gull), 3 ind. immatures observés par moi-même !
- Goéland leucophée (larus michaellis, yellow-legged gull), 1 ind. solitaire en lisière d'un groupe de ~345 goélands bruns [sur l'estran, coté plage océane]
- Goéland d'Audouin (larus audouinii, Audouin's gull), 3 ind. immatures observés par moi-même !
[le chiffre de 45 ind. d'un coup lancé par un des compteurs est totalement farfelu !]
- Mouette à tête grise (larus cirrocephalus ssp. poiiocephalus, grey-headed gull), [1560+++ ind. dont ~1500 ind. avec poussins [îlot nichoir: estimation 700-2000 ind.]]
- Sterne caspienne (sterna caspia, caspian tern), [[107+ind.]
- Sterne caspienne (sterna caspia, caspian tern), [[107+ind.]
dont 60+ ind. sur l'îlot de nidification] (cf. photo en haut de notule)
- Sterne royale (sterna maxima, royal tern), [45+++ind. dont 30+ ind. sur l'îlot de nidification - nota pers.: les deux chiffres sont sous-estimés] (cf. photo en haut de notule)
- Sterne caugek (sterna sandvicensis, sandwich tern), [405++++ind.]
- Sterne royale (sterna maxima, royal tern), [45+++ind. dont 30+ ind. sur l'îlot de nidification - nota pers.: les deux chiffres sont sous-estimés] (cf. photo en haut de notule)
- Sterne caugek (sterna sandvicensis, sandwich tern), [405++++ind.]
[Nota pers.: chiffrage largement sous-estimé, dont 360 ind. sur l'îlot de nidification] (cf. photo en haut de notule)
- Alcyon pie (ceryle rudis, pied kingfisher), ~10 ind.
- Alcyon pie (ceryle rudis, pied kingfisher), ~10 ind.
[=10]
AUTRES :
AUTRES :
Ci-dessous, de haut en bas et de g. à d. :
Grands cormorans à poitrine blanche, Pélicans gris et Pélicans blancs immatures -
Goéland railleur internuptial - Hérons cendrés sur la brèche -
Pélican blanc immature et Pélican gris - Tantales ibis
Pélican blanc immature et Pélican gris - Tantales ibis
2016 01 15 matin / © Photos par Frédéric Bacuez
Et :
- Tourterelle pleureuse (streptopelia decipiens, african mourning dove), 6 ind. [4 ind.]
- Tourterelle maillée (streptopelia senegalensis, laughing dove) [rive gauche]
- Pigeon roussard (de Guinée, columba guinea, speckled pigeon) [villages rive gauche]
- Coucal du Sénégal (centropus senegalensis, Senegal coucal), 5 ind. [=5] [dont Langue de Barbarie]
- Martinet des maisons (apus affinis ssp. aerobates, little swift), ~8 ind.
- (Petit) guêpier (vert) d'Orient (merops orientalis ssp. viridissimus, little green bee-eater), 2+ ind. [rive gauche]
- Rollier d'Abyssinie (coracias abyssinicus, abyssinian roller), 1 + 1 + 2 ind. (presqu'île) + 1 ind. soit cinq sujets en tout [2 ind.] [dont Langue de Barbarie]
- Calao à bec rouge (tockus kempi, western red-billed hornbill), 1 + 2 ind. [fortin des 'Caprices du fleuve']
- Cochevis huppé (galerida cristata ssp. senegallensis, crested lark) 1 ind. [Langue de Barbarie]
- Bergeronnette grise (motacilla alba, white wagtail), 1 ind. [rive gauche]
- Fauvette passerinette (sylvia cantillans, subalpine warbler), 1 ind. [Langue de Barbarie]
- Prinia aquatique (prinia fluviatilis, river prinia), 2 ind. (cf. photo ci-dessous) [Langue de Barbarie]
- Pie-grièche à tête rousse (lanius senator, woodchat shrike), 1 ind. [Langue de Barbarie]
- Corbeau pie (corvus albus, pied crow), 2 ind.
- Choucador à oreillons bleus (lamprotornis chalybaeus, greater blue-eared glossy starling), 8 ind. [rive gauche]
- Choucador à ventre roux (lamprotornis pulcher, chestnut-bellied starling), un petit groupe [rive gauche]
Prinia aquatique - Prinia fluviatilis, Langue de Barbarie (PNLB) 2016 01 15, 8h20 / © Photo par Frédéric Bacuez |
AUTRES :
- (Petit) Monarque d'Afrique (danaus chrysippus ssp. chrysippus, common plain tiger, lesser wanderer, queen butterfly, 'african queen'), 1 + 1 ind.
- Mulet à grosse tête (mugil cephalus, flathead mullet - deem wi en langue wolof)
- Ocypode africain (crabe-fantôme, ocypode africana, african ghost crab)
- Crabe violoniste (uca tangeri)
OISEAUX / 23 espèces, 4 sp. entendues
AUTRES / 1 espèce vue
Vu :
AUTRES / 1 espèce vue
Vu :
- Pélican blanc (pelecanus onocrotalus), vol pompant et cerclant de 10 ind. [à la verticale de la lagune du Douti]
- Héron cendré (ardea cinerea) (cf. photo en bas de notule) [Douti]
- Milan parasite (milvus parasitus), 7 ind.
- Milan noir (milvus migrans migrans, black kite), 1 ind.
- Faucon pèlerin (falco peregrinus), 1 ind. (probable) en vol du soir, brièvement passant {14 01}
- Courlis corlieu (numenius phaeopus), quelques ind. (cf. photo en bas de notule) [Douti]
- Pluvier argenté (pluvialis squatarola), 1 ind. sur les vasières à marée basse (cf. photo en bas de notule) [Douti]
- Bécasseau variable (calidris alpina, dunlin), 1 ind. sur les vasières à marée basse [Douti]
- Chevalier gambette (tringa totanus, common redshank), 1 ind. [Douti]
- Grand gravelot (charadrius hiaticula), plusieurs ind. sur les vasières [Douti et Lawmar]
- Rollier d'Abyssinie (coracias abyssinicus), 1 à 2 ind., ad.
- Hirondelle rustique (hirundo rustica, barn swallow), ~3 ind. chassent au-dessus du 'Héron cendré'
- Bergeronnette grise (motacilla alba), 1+ ind. + plusieurs troupesen vol du soir, comprenant chacune plusieurs dizaines d'ind. >dortoirs nocturnes dans les massettes du fleuve ou de ses lagons {14 01}
- Bulbul (commun) des jardins (pycnonotus barbatus, common bulbul)
- Crombec sitelle (sylvietta brachyura, northern crombec), 1 ind. [PC]
- Choucador à longue queue (lamprotornis caudatus, long-tailed glossy starling) [PC]
- Moineau gris (passer griseus, northern grey-headed sparrow), cc local [PC]
- Tisserin à tête noire (ploceus melanocephalus ssp. capitalis, black-headed weaver)
- Tisserin minule (ploceus luteolus, little weaver)
- Amarante du Sénégal (lagonosticta senegala, red-billed firefinch)
- Capucin bec-d'argent (euodice cantans, african silverbill), quelques ind. à la mangeoire [PC]
- Combassou du Sénégal (vidua chalybeata, village indigobird), 1 ind. mâle en plumage nuptial [PC]
- Serin à croupion blanc (serinus leucopygius ssp. riggenbachi, white-rumped sedeater), 2 ind. [PC]
Entendu :
- Oedicnème du Sénégal (burhinus senegalensis, Senegal thick-knee), plusieurs ind. - mais plusieurs dizaines stationneraient derrière le rideau d'arbres du PC [coté lagune du Lawmar] /
- Martin-chasseur à tête grise (halcyon leucocephala, grey-headed kingfisher), 1 ind. /
- Pic goertan (dendropicos goertae, grey woodpecker), 1+ ind. /
- Gonolek de Barbarie (laniarius barbarus, yellow-crowned gonolek) /
AUTRES :
- Crabe violoniste (uca tangeri, cf. photo en bas de notule) [vasières du Douti]
Ci-dessous :
trois premières lignes: le comptage des oiseaux (d'eau) sur le fleuve, la brèche et dans la langue de Barbarie
en bas, l'heure du tiep' au PC du PNLB, avec l'inénarrable JMD dans sa 'période' écogarde/guide (Mouit)
2016 01 15 / © Photos par Frédéric Bacuez
- Cliquer sur les photos pour agrandir -
A l'heure de la sieste...
Devant 'Le Héron Cendré', la lagune du Douti à marée basse
Ci-dessous, de g. à d. :
Devant 'Le Héron Cendré', la lagune du Douti à marée basse
Ci-dessous, de g. à d. :
Héron cendré et Courlis corlieu - Crabes violonistes en réunion - Pluvier argenté
2016 01 15 aprem' / © Photos par Frédéric Bacuez
2016 01 15 aprem' / © Photos par Frédéric Bacuez
Commentaires
Enregistrer un commentaire