1, Grand Lac, 2/2 (PNOD): 33 sarcelles marbrées, 1 grèbe à cou noir et... 1 canard colvert !

Ci-dessus: 
 la rare Marmaronette marbrée et les communs dendrocygnes veufs sur le Grand Lac, 
parc national du Djoudj (PNOD) 2014 02 1, 10h40 / © Photo par Frédéric Bacuez

* Du Djeuss au Parc national des oiseaux du Djoudj (PNOD): Grand Lac et Lac du Khar, tannes et embarcadère du Djoudj -

6h15 (PNOD, 8h-15h15)-17h-
En véhicule 4x4 et à pied. Avec le Rutland Osprey Project et J.J. de Gambiabirdguide.com/. JOUR 4/5.
Suite à: 2014/01/30, Grand Lac 1/2 (PNOD): quelques balbuzards au milieu de centaines de milliers d'anatidés !
Temps: temps de saison - ici on dira 'frais', là-bas 'doux', avec un vent d'harmattan modéré, soulevant tout de même quelques rideaux de sables dans la steppe entre Grand Lac et Gorom.

Ci-contre: 2014 02 1, 13h30, depuis le mirador du lac du Khar, les suspensions terrigènes sur l'horizon... 
/ © Photo par Frédéric Bacuez

Retour au Grand Lac (5 500 hectares) et au Lac du Khar voisin (1 500 hectares, cf. photo ci-contre) par les steppes du Gorom, pour une nouvelle session 'anatidés' (Voir ICI sur Ornithondar) ! Toujours aussi peu de visiteurs d'un site et de son spectacle d'oiseaux d'eau parmi les plus spectaculaires au monde - ce monde qui fait la fine bouche, évidemment, quand ce n'est pas gros, pas dangereux (brrrouh, les frissons sécurisés !), pas vu à la télé... et surtout pas identifiable au premier regard; qui fait la fine bouche, aussi, on n'est pas dupe, devant l'incapacité sénégalaise à entendre quelque chose à ce qu'est le 'tourisme naturaliste' et, ma foi, à ce qu'est une réserve naturelle, ce qui est peut-être pire... ! Il faut dire que l'entreprise n'est pas chose aisée pour emballer le client récalcitrant: du sable, du vent, du soleil - comme à la plage, en somme... ! Surtout pas de promotion, les Sénégalais ont la certitude que le monde a naturellement les yeux rivés sur le pays de la Teranga - le slogan est un programme à lui tout seul, pas sympa pour les Burkinabè ou les Marocains, tiens, autrement moins hospitaliers comme chacun sait ! Last but not least pour contempler le ballet aquatique: d'infâmes miradors en piteux état, conçus en effet pour ne recevoir que les hurluberlus d'Ornithondar et les pointeurs de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS, français et "partenaire" "technique" du parc national sénégalais) ! Sur les quatre observatoires* qui bordent les deux étendues, le plus lointain n'est plus qu'un squelette, un autre a longtemps servi de nichoir aux (chouettes) effraies d'Afrique (tyto alba ssp. affinis) - c'est dire la fréquentation des lieux !- et tous sont comme des boîtes d'allumettes dans les éléments, en l'espèce dans les bourrasques d'harmattan: pas pratiques, conçus par des experts en guérites de casernes et montés par des basketteurs tant les ouvertures et les tabourets (?) y sont hauts... bref, pas un truc d'ornithologue qui préfère s'installer sous les pilotis des casemates, ou derrière voire devant les palissades (des pieux dans le sable) censées dissimuler l'observateur aux oiseaux, mais jamais retapées ni redressées, elles aussi, depuis leur implantation ! On devine ici combien les ateliers de réflexion, les séminaires et les indolents conclaves d'ataya ne laissent guère de temps pour ces futilités... Avec l'esprit retors qui est le mien, je subodore même qu'en laissant dépérir ces concepts importés, ça peut attirer le prochain financement plus vite que prévu... pour refaire les mêmes horreurs... au moindre coût... ! Ah, ce mirador colorié d'oiseaux comme un dessin d'enfant, c'est pas mimine !?

* Quid d'un cinquième mirador, sur le flanc sud-ouest du Grand Lac, exclusivement pratiqué par les compteurs de canards jusque les années 90' de l'autre siècle ?

(petite) Leçon de choses pour guide autochtone...

Courbés sur nos longues-vues en tâchant de suivre John Wright dans son dénombrement à haute voix d'une ribambelle éparse de sarcelles marbrées - "(...) twenty seven, 28, 29... 30, 31... 32" ! Lire ci-après-, voilà que nous entendons dans notre dos l'arrivée d'un véhicule, le premier et le seul de la journée - hors la digue qui mène à l'embarcadère du Djoudj et au-delà, vers la cuvette rizicole de Tiguet... En sortent trois gars: un jeune et sympathique américain de New York, Brett Gleitsmann; son guide villageois assermenté; et le chauffeur. Très vite, J.J. les invite à admirer le faucon lanier (falco biarmicus) en train de dépecer sa proie au sol, à quelques mètres de l'observatoire. Les promeneurs viennent à nous, concentrés sur nos jumelles... Sans doute moins imperméable à leur présence que John, imperturbablement occupé à inventorier le 'grand' lac, j'explique que nous sommes en train de dénombrer les marmaronettes/sarcelles marbrées (marmaronetta angustirostris), un canard méditerranéen et pré-saharien rare inscrit à la célèbre Liste rouge des espèces menacées de l'UICN ! Le guide local ouvre son antique Barlow et ne trouve pas l'oiseau sur les planches du livre en anglais... et plutôt 'branché' sur la Gambie. J'explique que c'est un anatidé du Maghreb et d'Espagne, très erratique car tributaire de conditions climatiques aléatoires sur ses sites de reproduction. Le guide ne connaît pas cet oiseau et ne se fait pas prier pour voir à quoi ça ressemble dans ma lunette ! La longue-vue est réquisitionnée, versée à terre dans la précipitation: le guide est tout excité, aux anges, et ne cesse de se confondre en remerciements emphatiques pour avoir pu observer cette espèce dont il ne connaissait pas l'existence jusqu'à ce jour ! Il va sans dire qu'en dehors des 'siffleurs' (les dendrocygnes !) et des sarcelles, en vrac des pélicans et des flamands (sic, toujours avec un 'd', le flamant qui n'est pourtant pas belge !), les accompagnateurs-guides (alias éco-guides, ou écogardes)* formés sur le tas sont souvent sympathiques et fort ignorants de ce qu'ils sont censés 'présenter' aux visiteurs... Combien de fois l'amateur d'oiseaux est contraint de gober des énormités, partout où les 'intermédiaires' se mettent entre les volatiles et leurs observateurs ! Un jour, on entend que le pélican, une fois quitté le nichoir du Djoudj, s'en va jusqu'en Amérique... Une autre fois, c'est un agent forestier en grande tenue de combat qui assure à son accompagné (lequel, perplexe, venait de me demander mon avis...) que le balbuzard pêcheur (pandion haliaetus), là-bas au sol, était bel et bien un aigle pêcheur (ancien nom du pygargue vocifère, haliaeetus vocifer), les deux rapaces étant souvent confondus et désignés par le même nom générique ! Bref, l'idée d'impliquer les ressortissants des villages périphériques (7 000 habitants) du parc national (16 000 hectares) est bonne, au vu des difficultés de cohabitation entre le patrimoine mondial de l'Unesco et les gens du cru: il eut fallu cependant songer à un minimum de formation de ces braves écoguides - qui se fait d'abord sur le terrain, dans la durée et la persévérance... L'ornithologie, ce n'est pas (qu')un métier, c'est une passion ! Et sur le terrain en l'occurrence, on ne sait pas où se dissimulent les passionnés sénégalais de la chose (pour le moment): pas plus les fonctionnaires de la Direction des parcs nationaux et réserves du Sénégal que les guides (éco)touristiques - seulement faute de touristes ?

* Lire et voir: http://djoudjvillages.sn/ 

500 000 anatidés largement dominés par les dendrocygnes veufs, les sarcelles d'été et les canards pilets

Les anatidés du Grand Lac sont étudiés et comptabilisés depuis des décennies* - par des patronymes pas très deltaïques ! S'ils sont en moyenne des centaines de mille sur le Grand Lac et les deux lacs mineurs contigus (Khar et Lamantin), l'estimation de 300 000 à 550 000 canards englobe l'ensemble de la population du bas-delta sénégalais en incluant tous les sites de la zone, le plus souvent aires de gagnage nocturne des anatidés qui reposent ici, le jour. C'est ainsi que le parc national des oiseaux du Djoudj (PNOD) héberge à lui seul, et principalement son Grand Lac, au minimum 80% - à ce qu'on dit- des effectifs de la vingtaine d'espèces d'anatidés paléarctiques et afrotropicaux qui séjournent plus ou moins régulièrement dans la vallée du fleuve. Le Grand Lac est l'aire de remise principale pour les sarcelles d'été (150 à 200 000 ind. en moyenne depuis 2004, avec un pic à 300 000 ind. en 2000), les canards pilets (cette année sur le podium !) et, jusqu'en 2004, les canards souchets: les deux premiers anatidés, plus l'afrotropical dendrocygne veuf, nettement en augmentation et en expansion géographique vers la Mauritanie (et qui remise aussi sur d'autres sites, par exemple en bordure du fleuve Sénégal) forment à eux-seuls 90% des effectifs de canards stationnant dans la journée sur le Grand Lac. Les sites de gagnage nocturne sont, vers le sud-ouest: les mares de Ross-Bethio, le Ndiaël et les Trois-Marigots; vers le nord, les marais de Keur-Macène, du coté mauritanien du fleuve. Cela fait du bas-delta (dont le Djoudj et son Grand Lac, sans oublier le Diawling de la berge mauritanienne) l'un des sites majeurs pour les anatidés, en tout cas le 3e quartier d'hivernage des anatidés au sud du Sahara, après le delta intérieur du fleuve Niger (au Mali) et le lac Tchad (cf. photos ci-après).

par P. Triplet, M. Benmergui et V. Schricke; ONCFS/OMPO 2010
Plus: Dénombrement des anatidés dans le bassin du Sénégal (1989),
par V. Schricke, P. Triplet, B. Treca, S.Y. Sylla, M. Perrot, in IRD/Docs
Et Oiseaux d'eau en Afrique subsaharienne, bilan des dénombrements de janvier 2006/ONCFS,
par B. Trolliet, O. Girard, M. Benmergui, V. Schricke, P. Triplet; ONCFS/OMPO 2006

Ci-dessus:  les canards et des flamants du Grand Lac (PNOD) 
2014 02 1, 8h25 / © Photo par Frédéric Bacuez













Plusieurs dizaines de marmaronettes marbrées 
'vulnérables' sur la Liste rouge mondiale des espèces menacées (UICN)

Ayant noté il y a deux jours (2014 01 30, Lire ICI sur Ornithondar) le stationnement sur le Grand Lac d'une marmaronette marbrée (sarcelle marbrée, marmaronetta angustirostris, marbled teal), et sachant que cet anatidé méditerranéen (et oriental) devient grégaire en dehors de sa saison de reproduction ainsi que sur ses sites d'hivernage, nous décidons d'installer nos longues-vues sur les rives sud-est du plan d'eau, entre le mirador du Khar et le second mirador du Grand Lac, pour un nouveau balayage - et, éventuellement, tenter de documenter la présence de ce rare canard sur le site: encore une marmaronette devant le premier mirador puis trente-deux de ces belles sarcelles à la gauche du second mirador du Grand Lac ! Nous aurions bien aimé atteindre l'ancien 'mirador impérial', vers le nord-est du complexe aquatique, afin de vérifier si d'autres sarcelles n'étaient pas également dispersées dans cette partie du lac peu prospectée: malheureusement la piste s'égare dans les confins peu amènes du parc, loin des regards indiscrets, soumis à une miséreuse pression anthropique et bovine, balayés par les vents de sable et déjà parcourus de sachets en plastique, au milieu desquels une colonne de femmes chargées de bois pas toujours très sec rentre au village... A l'évidence, il n'y a plus d'accès au belvédère dénudé, les éléments ont effacé le chemin depuis longtemps...

Seulement 3 000 à 5 000 Marmaronettes dans l'ouest méditerranéen !

La Marmaronette marbrée (ou sarcelle marbrée) n'est pas une hivernante annuelle au Sahel (Sénégal; Mali; Tchad/Nigeria). On ne peut l'y voir que si les conditions pluviométriques n'ont pas été bonnes au nord du Sahara, c'est à dire si les pluies de printemps et d'automne n'ont pas suffisamment rechargé ses sites d'hivernage habituels, en Algérie et surtout au Maroc qui accueille traditionnellement la majorité des effectifs hivernants de l'ouest méditerranéen (sur une vingtaine de sites, avec 1 500 à 3 000 ind. d'un effectif régional estimé à moins de 5 000 sarcelles - pour une population globale de 50 000 à 55 000 oiseaux*1). Et c'est en effet le cas cette année. Même si la mousson ouest-africaine a été plus capricieuse que les années précédentes, sa prolongation jusque fin octobre et sans doute une bonne gestion des eaux tirées de la crue du fleuve permettent aux différents sites humides du delta d'avoir un bon niveau d'eau jusqu'au coeur de la saison sèche. C'est d'actualité au Grand Lac du parc national du Djoudj, dont les marges souvent à sec dès janvier sont cet hiver sous une eau crémeuse et peu profonde, idéale pour le stationnement des marmaronettes transahariennes - et des canards souchets (anas clypeata), qui ne sont pas trop là... ! Nos trente-deux marmaronnettes du jour sont donc des Sarcelles venues du Maroc, soit d'origine soit des sujets ibériques qui n'ont pas trouvé à l'automne dans le royaume chérifien les conditions adéquates pour y stationner*2. Le Grand Lac est d'ailleurs un site de secours vital pour les marmaronettes de l'ouest méditerranéen: en 1979, un couple y avait même élu domicile pour s'y reproduire (Source: 'Birds of Senegal and the Gambia', Nik Borrow & Ron Demey, C. Helm ed. 2011) !

" Les effectifs hivernants de la marmaronette marbrée 
présentent des variations inter-annuelles assez marquées "
- M.A. El Agbani et all.*3

La Marmaronette marbrée est un anatidé difficile à suivre, à évaluer et à protéger tant les faibles effectifs occidentaux de l'espèce sont fortement dispersifs et erratiques, voire nomadiques toute l'année, avec des populations extrêmement fluctuantes d'une année à l'autre. La réussite de sa reproduction dépend en effet des pluies et des conditions bioclimatiques sur ses sites de reproduction, fragiles et toujours précaires car très dépendants eux-aussi de la pluviométrie et des températures. La Marmaronette doit encore compter avec le fait que plus de 50% de son habitat a été détruit par l'Homme: en Irak, par drainage en guise de 'nettoyage' ethnico-religieux; en Espagne et désormais dans le nord du Maroc, pour faire - comme les autres...- des marinas, des hôtels et des terrains de golf; dans le sud du royaume chérifien pour l'érection de barrages (assèchement consécutif de la dépression de l'Iriki). La chasse et le braconnage restent une pression permanente sur le palmipède: la marmaronnette est quasiment le seul anatidé 'disponible' en été dans bien des régions atlasiques et méridionales du Maghreb ! 

*1 Ouest méditerranéen (Maroc, Espagne, Algérie - voir ICI et LA, Tunisie et désormais Libye - voir ICI sur Northafricanbirds/2014/03/24/), 3 000 à 5 000 ind. / Est méditerranéen (Turquie, Israël-Palestine, Egypte), ~1 000 ind. / Asie du sud (Inde, Pakistan), 5 000 ind. / Asie du sud-ouest et Moyen-Orient, au moins 44 000 ind. (dont d'importants effectifs découverts en 2010 dans les marais de la Mésopotamie restaurée, au sud de l'Irak)
*2 Au Maroc, cinq sites d'hivernage (régulier), principalement: barrage Al Massira; réserve biologique de Sidi Boughaba; parc national de l'Oued Massa; dayas de la région d'Ifrane, notamment Ifrah (Moyen Atlas); complexe lagunaire de Oualidia / Au Sénégal, deux sites d'hivernage (irrégulier) connus: le parc national des oiseaux du Djoudj (PNOD), précisément son Grand Lac; les petites mares saisonnières du parc national du Niokolo Koba (8 ind. ensemble en janvier-février 1969, obs. Chapuis/Dupuy/Thiollay/Terrasse). Sans oublier: un sujet stationné le 27 novembre 2002 à N'Dayane, au sud de Dakar (Source: African Bird Club)

*3 Lire: Statut actuel au Maroc d'une espèce globalement menacée, la Sarcelle marbrée (2013)
 par M.Aziz El Agbani, M. Dakki, M. Thévenot & P.-C. Beaubrun, Bull. n°20, Institut scientifique de Rabat (Maroc), in Resaerchgate.net mai 2013
Et Birdlife.org/Marmaronetta angustirostris

Ci-dessus: 
marmaronette marbrée sur le Grand Lac (PNOD)
2014 02 1, 14h45 / © Photo par Frédéric Bacuez
Ci-dessous:
marmaronettes marbrées sur le Grand Lac (PNOD)
2014 02 1 / Courtesy © photo-digiscopie par John Wright pour Ornithondar et Wrightswanderings

Un grèbe à cou noir - et même un colvert égaré !

Outre la quarantaine de grèbes castagneux (tachybaptus ruficollis ssp.) notés au seuil du marigot du Khar (après une trentaine d'ind. dénombrés sur le Grand Lac, le 30 janvier dernier, ICI sur Ornithondar), c'est un grèbe à cou noir (podiceps nigricollisblack-necked grebe) nageant en solo au milieu des pilets que nous scrutons depuis le mirador n°1 - chacun notre tour derrière la longue-vue de John, tous immobiles afin que l'observateur ne voit flou si nous déambulons sur le plancher... volatile de la cabane... Puis c'est une femelle de canard colvert (anas plathyrhynchos) que John, toujours John, identifie au milieu des autres anatidés autrement plus nombreux ! Cette dernière espèce, si commune en Europe, est ici une rareté accidentelle qui fait, du coup, de l'ornithologue qui a repéré l'égarée un spoteur hors pair et... bien heureux !

Le grèbe à cou noir (cf. photo ci-dessous à d.) était un hivernant inconnu du Sénégal jusqu'à la fin du XXe siècle. La remise en eau du bas-delta coté mauritanien et la mise 'sous cloche militaire' d'un lagon sauvage et exceptionnel d'un point de vue biologique*, au débouché atlantique du Diawling et appelé Chott Boul (parfois écrit Chat ou Chott Tboul) ont semble-t-il permis à certaines espèces de pousser plus au sud encore leur dispersion hivernale la plus méridionale, jusque là considérée être le Banc d'Arguin (Mauritanie) ou la baie de Dakhla (Maroc). C'est ainsi qu'à partir du Chott Boul, connu pour être le site d'Afrique subsaharienne le plus important pour l'espèce (jusqu'à 300 ind. en janvier, in Wetlands International), le grèbe à cou noir a poursuivi ses explorations hivernales du coté sénégalais. A partir des années 90', au seuil du Gandiolais les petits réservoirs d'eau qui alimentent quelques jardins maraîchers sont à leur tour devenus un site intéressant pour l'hivernage de nos grèbes aventuriers.

* " Dans le bas delta, le Chott Boul est 
l’une des zones les plus importantes d’hivernage de l’Afrique de l’Ouest 
pour certaines espèces [paléarctiques, ndlr.] rares en Afrique [subsaharienne, ndlr.], 
comme le grèbe à cou noir, Podiceps nigricollis, le fuligule morillon, Aythya fuligula, le canard colvert, Anas platyrhynchos
le fuligule milouin, Aythya ferina et le tadorne de Belon, Tadorna tadorna
qui sont en limite méridionale de leur aire d’hivernage. "
Impact des aménagements hydrauliques du fleuve Sénégal 
sur l'évolution des populations d'oiseaux dans le bas-delta mauritanien, 2001
Ci-dessus:
 à g., 'Oiseaux du Djoudj', fresque à l'hôtel du PNOD... Il y a même l'accidentel colvert !... 
- à d., 2006 02, grèbe à cou noir, PN de l'oued Massa, Maroc / © Courtesy © photo par Augusto Faustino pour African Bird Club

Grand Lac, Lac du Khar et Lac Lamantin: 
19 anatidés et 2 podicipédidés

Anatidés afrotropicaux:
Dendrocygne veuf (dendrocygna viduata) / Dendrocygne fauve (dendrocygna bicolor) / 
Oie-armée de Gambie (plectropterus gambensis) / Ouette d'Egypte (alopochen aegyptiaca) / Canard à bosse (canard casqué, sarkidiornis melanotos)
Anatidés paléarctiques les plus fréquents:
Canard pilet (anas acuta) / Canard souchet (anas clypeata) / Sarcelle d'été (anas querquedula
Anatidés paléarctiques moins ou peu fréquents:
Sarcelle d'hiver (anas crecca) / Canard siffleur (anas penelope) / Fuligule milouin (aythya ferina) /
Canard chipeau (anas strepera) / Fuligule morillon (aytya fuligula) / Foulque macroule (fulica a. atra)
Raretés paléarctiques régulières sur le Grand Lac:
Fuligule nyroca (aythya nyroca) / Marmaronette marbrée (ex sarcelle marbrée, marmaronetta angustirostris
Paléarctiques occasionnels et accidentel:
Tadorne de Belon (tadorna tadorna) /
Canard colvert (anas platyrhynchos)  
Néarctiques accidentels:
Sarcelle à ailes bleues (anas discors) / Canard à front blanc (anas americana)
Podicipédidés:
Grèbe castagneux (tachybaptus ruficollis) / Grèbe à cou noir (podiceps nigricollis)

Ci-dessous: 
parc national des oiseaux du Djoudj (PNOD), Grand Lac et lac du khar 2/2:
de haut en bas et de g. à d.: 
Dendrocygnes veufs, Dendrocygnes fauves, Canards pilets, Travailleurs à bec rouge, 
Pélicans blancs, Grands cormorans à poitrine blanche, sSernes caspiennes, 
Flamants nains, Avocettes élégantes, Sarcelles d'été, 
une Cigogne noire,
des Sarcelles d'été,
Glaréoles à collier, Ibis falcinelles... 
2014 02 1 / © Photos par Frédéric Bacuez
Le Grand Lac, hotspot majeur pour les palmipèdes !
2/2
- Cliquer sur les images pour les agrandir -


OISEAUX / 78 espèces 'cochées'
MAMMIFÈRES / 2 espèces 'cochées'

Espèces du jour: 
Grèbe castagneux / Grèbe à cou noir / Marmaronnette marbrée / Canard colvert / Loup africain /

Vu:
  • Grèbe castagneux (tachybaptus ruficollis ssp., little grebe), ~45 ind. groupés et nageant sur le marigot du Khar, N°6 [depuis le mirador du lac du Khar]
  • Grèbe à cou noir (podiceps nigricollis, black-necked grebe), 1 ind. en plumage internuptial au milieu des milliers de dendrocygnes veufs et de canards pilets [depuis le mirador n°1 du Grand Lac], N°9
  • Pélican blanc (pelecanus onocrotalus, great white pelican), au loin sur le Grand Lac, mais aussi une troupe de ~130 ind. en train de pêcher tout en dérivant au large [du mirador n°2, cf. photo ci-dessus]
  • Pélican gris (pelecanus rufescens, pink-backed pelican)
  • Cormoran africain (phalacrocorax africanus, long-tailed cormorant)
  • Grand cormoran à poitrine blanche (phalacrocorax carbo lucidus, white-breasted cormorant), quelques groupes installés sur des tamarix morts immergés (cf. photo ci-dessus) [dans le Grand Lac]
  • Héron garde-bœuf (bubulcus ibis, cattle egret)
  • Aigrette garzette (egretta garzetta, little egret)
  • Grande aigrette (egretta alba, great egret)
  • Héron cendré (ardea cinerea, grey heron), ici et là sur le plan d'eau et ~5 ind. au lac du Khar
  • Héron pourpré (ardea purpurea, purple heron), 1 ind. avec les cigognes noires, des ibis falcinelles et le tantale [depuis le mirador n°1 du Grand Lac] + 1 ind. [au lac du Khar]
  • Cigogne noire (ciconia nigra, black stork), 3 à 4 ind. dans les herbes hautes d'une presqu'île du Grand Lac [depuis le mirador n°1] + 1 ind. volant à basse altitude au-dessus du plan d'eau et au milieu des canards [du Grand Lac, vers le mirador n°1, cf. photo ci-dessus] + 1 ind. en vol [depuis le mirador n°2 du Grand Lac] + 2 ind. immatures en vol passant [lac du Khar]
  • Tantale ibis (mycteria ibis, yellow-billed stork), 1 ind. avec les cigognes noires [depuis le mirador n°1 du Grand Lac]
  • Ibis falcinelle (plegadis falcinellus, glossy ibis), quelques ind. en compagnie des cigognes noires au milieu des hautes herbes [depuis le mirador n°1 du Grand Lac] + envol de 22 ind. des herbiers [du lac du Khar, cf. photo ci-dessus]
  • Ibis sacré (threskiornis aethiopicus, sacred ibis), 2 ind. [depuis le mirador n°1 du Grand Lac]
  • Spatule blanche (platalea leucorodia, eurasian spoonbill), des dizaines d'ind. ici et là sur le Grand Lac + 46 ind. [lac du Khar]
  • Flamant rose (phoenicopterus roseus, great flamingo), attroupement incalculable au loin (cf. photos ci-dessus), en tout cas des centaines et des centaines d'ind. [Grand Lac] dont un envol de ~245 ind. + 14 ind. en vol proche [mirador n°1] + 3 ind. [au lac du Khar]
  • Flamant nain (phoeniconaïas minor, lesser flamingo), plusieurs centaines d'ind. groupés au loin et quelques ind. passant au large [du mirador n°1 du Grand Lac] + deux troupes passantes comprenant des dizaines d'ind. chacune [depuis le mirador n°2 du Grand Lac, cf. photo ci-dessus]
  • Oie-armée de Gambie (plectropterus gambensis, spur-winged goose), 21 ind. en vol [depuis le mirador n°1 du Grand Lac] + 4 ind. juvéniles [lac du Khar], N°8
  • Dendrocygne fauve (dendrocygna bicolor, fulvous whistling duck), presque toujours disséminés au milieu des veufs, N°4 (cf. photos ci-dessus) [Grand Lac] 
  • Dendrocygne veuf (dendrocygna viduata, white-faced whistling duck), dizaines de milliers d'ind., N°1 (cf. photos ci-dessus) ! [Grand Lac]
  • Marmaronette marbrée (ex sarcelle marbrée, marmaronetta angustirostris, marbled duck), 1 ind. [depuis le mirador n°1 du Grand Lac] + 32 ind. [depuis le mirador n°2 du Grand Lac], N°7 ! (cf. photos ci-dessus et en haut de notule)
  • Canard pilet (anas acuta, northern pintail), des milliers d'ind. (cf. photos ci-dessus), N°2 [Grand Lac]
  • Canard souchet (anas clypeata, northern shoveler), en moindre nombre, souvent assez proches des rives, N°5 [du Grand Lac]
  • Canard colvert (anas platyrhynchos, mallard), 1 ind. femelle sur le Grand Lac [depuis le mirador n°1], N°10
  • Sarcelle d'été (anas querquedula, garganey), en grand nombre, dont un envol de milliers d'ind., N°3 (cf. photos ci-dessus) [Grand Lac]
  • Balbuzard pêcheur (pandion haliaetus, osprey), 1 ind. perché sur un arbre, au loin [Khar] + 1 ind. perché sur tamarix immergé mort [depuis le mirador n°1 du Grand Lac]
  • Milan noir (milvus migrans migrans, black kite), 1 ind. en survol [Grand Lac]
  • Busard des roseaux (circus aeruginosus, western marsh harrier), 1 ind. mâle [lac du Khar, cf. photo ci-dessous]
  • Busard cendré (circus pygargus, Montagu's harrier), 1 ind. en vol [piste du Gorom]
  • Faucon lanier (falco biarmicus ssp., lanner falcon), 1 ind. au sol en train de déplumer et dépecer sa proie, à proximité du mirador n°1 [du Grand Lac]
  • Gallinule poule d'eau (gallinula ochropus, common moorhen)
  • Grue couronnée noire (balearica pavonina ssp. pavonina, western african black-crowned crane), 2 ind. [lac de Khar]
  • Échasse blanche (himantopus himantopus, black-winged stilt), quelques ind. ici et là
  • Avocette élégante (recurvirostra avosetta, pied avocet), plusieurs ind. sur les tannes [du PC] et quelques petites troupes sur le Grand Lac dont un groupe de ~150 ind. stationnés à proximité et un vol passant d'au moins 52 + 8 ind. [depuis le mirador n°1, cf. photo ci-dessus]
  • Glaréole à collier (glareola pratincola, collared pratincole), ~500 ind. virevoltant à 8h du matin au-dessus du marigot avec des guifettes moustacs [Gorom] + 26 ind. en vol [Grand Lac, depuis le mirador n°2, cf. photo ci-dessus]
  • Grand gravelot (charadrius hiaticula, common ringed plover), bien présent autour du Grand Lac
  • Gravelot à collier interrompu (charadrius alexandrinus, Kentish plover), 1 ind. bien observé [devant le mirador n°2 du Grand Lac]
  • Gravelot pâtre (charadrius pecuarius, Kittlitz's plover), ind. bien présents autour du Grand Lac
  • Vanneau éperonné (vanellus spinosus, spur-winged lapwing)
  • Barge à queue noire (limosa limosa, black-tailed godwit), 9 ind. en vol [lac du Khar]
  • Bécasseau minute (calidris minuta, little stint)
  • Bécasseau cocorli (calidris ferruginea, curlew sandpiper)
  • Bécasseau variable (calidris alpina, dunlin), 1 ind. bien observé [devant le mirador n°2 du Grand Lac]
  • Combattant varié (philomachus pugnax, ruff)
  • Chevalier gambette (tringa totanus, common redshank)
  • Chevalier aboyeur (tringa nebularia, common greenshank)
  • Chevalier stagnatile (tringa stagnatilis, marsh sandpiper), 1 à 2+ ind. [lac du Khar]
  • Chevalier sylvain (tringa glareola, wood sandpiper), quelques ind. [lac du Khar]
  • Chevalier guignette (actitis hypoleucos, common sandpiper)
  • Goéland railleur (larus genei, slender-billed gull), 2+ ind. [depuis le mirador n°2 du Grand Lac] avec une quinzaine de mouettes rieuses
  • Mouette rieuse (larus ridibundus, black-headed gull), ~15+ ind. [depuis le mirador n°2 du Grand Lac]
  • Sterne caspienne (sterna caspia, caspian tern), plus d'une dizaine d'ind. accompagnent le bataillon de pélicans blancs qui dérive [sur le Grand Lac, cf. photo ci-dessus]
  • Sterne hansel (gelochelidon nilotica, gull-billed tern)
  • Guifette moustac (chlidonias hybrida, whiskered tern)
  • Guifette leucoptère (chlidonias leucoptera, white-winged tern), dont 1 ind. passant tout près [au lac du Khar]
  • Tourterelle masquée (oena capensis, Namaqua dove)
  • Alcyon pie (ceryle rudis, pied kingfisher)
  • Guêpier nain (merops pusillus, little bee-eater)
  • Calao à bec rouge (tockus kempi, western red-billed hornbill)
  • Moinelette à oreillons blancs (eremopterix leucotis, chestnut-backed sparrow lark)
  • Hirondelle de rivage (riparia riparia, common sand martin), au matin des centaines d'ind. au sol par groupes [steppes du Gorom] puis, vers midi, des centaines d'ind. chassant non loin du Grand Lac
  • Bergeronnette printanière (motacilla flava, yellow wagtail)
  • Bergeronnette flavéole (motacilla flavayellow wagtail)
  • Bergeronnette ibérique (motacilla iberiae, spanish wagtail)
  • Traquet motteux (oenanthe oenanthe, northern wheatear)
  • Agrobate roux (cercotrichas galactotes ssp., rufous scrub robin), 1 ind. [vers le mirador du lac du Khar]
  • Phragmite des joncs (acrocephalus schoenobaenus, sedge warbler)
  • Rousserolle effarvatte (acrocephalus scirpaceus, european warbler)
  • Fauvette passerinette (sylvia cantillans, subalpine warbler)
  • Cisticole des joncs (cisticola juncidis, zitting cisticola), 1 ind. [zone du lac du Khar]
  • Pie-grièche à tête rousse (lanius senator, woodchat shrike), 1 ind. sur des pieux en bordure du lac [de Khar]
  • Choucador à ventre roux (lamprotornis pulcher, chestnut-bellied starling)
  • Moineau doré (passer luteus, Sudan golden sparrow)
  • Tisserin (masqué) vitellin (ploceus vitellinus, vitelline masked weaver)
  • Tisserin à tête noire (ploceus melanocephalus ssp. capitalis, black-headed weaver)
  • Travailleur à bec rouge (quelea quelea, red-billed quelea), petits vols de buisson en buisson riverains du Grand Lac (cf. photo ci-dessus)
  • Amarante du Sénégal (lagonosticta senegala, red-billed firefinch)

Entendu:
Grue couronnée (balearica pavonina ssp. pavonina) [zone du mirador n°1 du Grand Lac] /

Ci-dessus: 
Busard des roseaux mâle chassant sur les marges du Grand Lac (PNOD) 
2014 02 1, 8h50 / © Photo par Frédéric Bacuez

AUTRES:
  • Loup africain (loup d'Afrique, canis lupus lupaster, african golden wolf), 2 ind. en cc. dans la steppe [vers le mirador n°2 du Grand Lac] (Voir ICI sur Ornithondar)
  • Phacochère commun (phacochoerus africanus, common warthog), 1 ind. dans la steppe à sporobulus [entre Gorom et Grand Lac] + 2 ind. à l'abreuvoir [Grand lac, mirador n°1] + 5 ind. accompagnant une troupe de bovins {ndlr.: ceci est un parc national...} + 2 ind. [entre les miradors n°1 et n°2] + 1 ind. dans le vent de sable [cf. photo en bas de notule, depuis le mirador n°2 du Grand Lac] + 9 ind.... en rut ! [près du mirador du lac du Khar]

Ci-dessous: 
phacochère dans les bourrasques terrigènes, près du Grand Lac (PNOD) 
2014 02 1, 10h / © Photo par Frédéric Bacuez

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Galerie photos : le Traquet de Seebohm, du Maroc au Sénégal

Hyaenidae: appel à témoins...

5, un varan des savanes: la gueule-tapée ou plus coriace-tu-meurs !