12, deux phacos (é)perdus au pied de 'mon' mur !
* Bango. Marigot du Djeuss, coté saumâtre, et caserne -
MIDI-
A peine le dernier vautour disparu à la suite de ses congénères dans les lointains du Djeuss (cf. notule suivante), deux Phacochères communs (Phacochoerus africanus, Common Warthog) hystériques sortis de je ne sais où sont bloqués dans l'impasse verte de 'ma plage', le groin et les sabots heurtés contre mon mur blanc ! Mince ! Ma chienne aboie, mon fiston rapplique, et nous voilà pendant quelques secondes au zoo de Vincennes, à regarder les pauvres bêtes comme dans la fosse, effarées. Les voici qu'elles - à première vue deux femelles, une mère et sa jeunette - se jettent à l'eau, contournent la grille du voisin (cf. photo ci-contre) et tentent de nager vers la digue où des gamins sur les pirogues les en dissuadent; les pauvres hères se hissent dans la cour de Robert le belge et replongent aussitôt à l'eau, poursuivies par une meute d'humains. Le plus vieux des animaux a compris, pour se libérer de l'hallali qui s'annonce, qu'il ne lui reste plus que la traversée du marigot pour rejoindre les mangroves salvatrices de la rive nord: ce qu'il fait bien, le mufle bien redressé hors de l'eau, avant de se faufiler entre les deux premiers blocs de palétuviers.
A peine le dernier vautour disparu à la suite de ses congénères dans les lointains du Djeuss (cf. notule suivante), deux Phacochères communs (Phacochoerus africanus, Common Warthog) hystériques sortis de je ne sais où sont bloqués dans l'impasse verte de 'ma plage', le groin et les sabots heurtés contre mon mur blanc ! Mince ! Ma chienne aboie, mon fiston rapplique, et nous voilà pendant quelques secondes au zoo de Vincennes, à regarder les pauvres bêtes comme dans la fosse, effarées. Les voici qu'elles - à première vue deux femelles, une mère et sa jeunette - se jettent à l'eau, contournent la grille du voisin (cf. photo ci-contre) et tentent de nager vers la digue où des gamins sur les pirogues les en dissuadent; les pauvres hères se hissent dans la cour de Robert le belge et replongent aussitôt à l'eau, poursuivies par une meute d'humains. Le plus vieux des animaux a compris, pour se libérer de l'hallali qui s'annonce, qu'il ne lui reste plus que la traversée du marigot pour rejoindre les mangroves salvatrices de la rive nord: ce qu'il fait bien, le mufle bien redressé hors de l'eau, avant de se faufiler entre les deux premiers blocs de palétuviers.
Entre-temps, ma maisonnée est sortie sur la berge, pour mieux voir les phacos' dans leur fuite. Le second animal, plus jeune, ne suit pas son aînée dans la grande traversée du plan d'eau; il veut revenir par notre bout de berge verte sans même contourner le grillage immergé; il se débat dans les barbelés mais réussit à traverser l'obstacle; je remonte dare dare derrière mon parapet comme s'il s'agissait d'une corrida d'Arles; mais mon chien aboie et avance vers le cochon qui n'hésite pas et charge: course poursuite autour d'une barrique dans les herbes vertes (cf. photo), ma chienne la queue entre les pattes... Camara, le gardien casamançais de Robert, sort du 'château' armé d'une planche et d'un coupe coupe, prêt à faire la fête au porcin; j'entends le Flamand, du haut de ses tourelles, qui hurle: "c'est bon, ça, c'est bon !"; juste le temps pour moi de crier d'épargner la pauvre bête qu'elle pousse dans l'eau tout son monde et un vieux pêcheur indifférent pour rentrer dans le quartier par une venelle d'accès au rivage. Mon fils la suit tandis que des ruelles proches montent des cris comme à Pampelune. Le phaco' rentre dans la caserne comme à l'abattoir, s'y fait illico matraqué à grands coups de fers. Et aussitôt conduit vers les cuisines (cf. photos ci-après).
Nota : si les Phacochères étaient nombreux à l'abreuvoir sur les vasières de la rive nord du Djeuss, il y a encore une vingtaine d'années, et familiers de la forêt d'acacias qui enserre la caserne de Bango au seuil de l'Indépendance (dixit l'ami Aïdara), leur fréquentation des confins bangotins s'apparente plus de nos jours à des intrusions accidentelles ou désespérées pour rejoindre de nouveaux territoires. Le 'fraudeur' Seyni me dit qu'il en voit de temps à autre traverser à la nage le marigot, des mangroves de Thiolet aux berges voisines de la... caserne. L'an passé, Seyni et un autre contrebandier dans leur pirogue revenant des rivages maures en ont ainsi attrapé deux d'un coup, frappés à même l'eau tandis que les bêtes nageaient, éperonnés au crâne et extirpés hors du Djeuss à grands coups d'une sorte de harpon. Seyni dit en riant: "j'ai été obligé de lancer le moteur pour pouvoir les rattraper, ils nagent vite !". Seyni, musulman comme tous ou presque les habitants du bled me dit qu'il les a vendus. Il n'y a pas de diabolique profit.
Ci-contre, de g. à d. :
2010 07 12, un phaco' vient de se faire tuer dans l'enceinte de la caserne de Bango: "photos interdites !" / © Photos au téléphone portable par S. B. O.
Nota : si les Phacochères étaient nombreux à l'abreuvoir sur les vasières de la rive nord du Djeuss, il y a encore une vingtaine d'années, et familiers de la forêt d'acacias qui enserre la caserne de Bango au seuil de l'Indépendance (dixit l'ami Aïdara), leur fréquentation des confins bangotins s'apparente plus de nos jours à des intrusions accidentelles ou désespérées pour rejoindre de nouveaux territoires. Le 'fraudeur' Seyni me dit qu'il en voit de temps à autre traverser à la nage le marigot, des mangroves de Thiolet aux berges voisines de la... caserne. L'an passé, Seyni et un autre contrebandier dans leur pirogue revenant des rivages maures en ont ainsi attrapé deux d'un coup, frappés à même l'eau tandis que les bêtes nageaient, éperonnés au crâne et extirpés hors du Djeuss à grands coups d'une sorte de harpon. Seyni dit en riant: "j'ai été obligé de lancer le moteur pour pouvoir les rattraper, ils nagent vite !". Seyni, musulman comme tous ou presque les habitants du bled me dit qu'il les a vendus. Il n'y a pas de diabolique profit.
Ci-contre, de g. à d. :
2010 07 12, un phaco' vient de se faire tuer dans l'enceinte de la caserne de Bango: "photos interdites !" / © Photos au téléphone portable par S. B. O.
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