13, Rao-peuhl 2/2: trois autours et sept balbuzards !
Ci-dessus: l'un des trois autours sombres adultes chassant ensemble / Photo par Rozenn Le Roux pour Ornithondar
* Rao-peuhl 2/2, autour du canal du Gandiolais -
- Autour sombre (autour chanteur, melierax metabates ssp. metabates, dark chanting goshawk):
Immobiles dans des acacias riverains de la dépression herbeuse et marécageuse qui prolonge le canal du Gandiolais à l'ouest de la RN2, trois autours sombres s'envolent et se dispersent sur l'autre berge du bas-fond. L'un des trois rapaces se repose néanmoins au faîte d'un arbre, et scrute attentivement alentour, tandis que ses congénères poursuivent leur vol tantôt battu tantôt plané comme des glissades. Redoutables chasseurs, les autours sont particulièrement craints par les bandes d'oiseaux, dans lesquelles les rapaces fondent violemment et par surprise comme des missiles, saisissant de leurs serres puissantes et en plein vol leur proie dans la débandade provoquée; et ce matin, des troupes d'oiseaux dans les parages, ça ne manque pas: moineaux dorés, tourterelles maillées, alectos à bec blanc et choucadors à ventre roux sont exceptionnellement en très grand nombre ! Plutôt sédentaire mais ayant besoin d'un domaine de chasse assez vaste, l'autour sombre est à coup sûr le plus grand prédateur de la famille des accipitridae: capable de tuer d'autres rapaces (tiens tiens...), et des oiseaux de la taille du héron gardeboeuf (tiens tiens, bis repetita) il peut aussi chasser écureuils terrestres et lièvres de Crawshay (lepus saxatilis): d'autant que le site me parait bien favorable à ces mammifères dont les terriers parsèment tout le pourtour de l'ancienne carrière de sable voisine du bas-fond.
Bien répandu des confins sahariens aux savanes pré-forestières, l'autour sombre était beaucoup plus commun jusqu'à l'aube des années 80' du siècle passé. Il n'y a pas eu d'études particulières pour évaluer l'état des effectifs actuels, ou analyser les causes de sa régression, mais je n'ai observé qu'à de rares occasions ce magnifique rapace à la cire et aux pattes rouge orangé, en quatre ans d'ornithologie deltaïque. A noter: au nord du Sahara, une population relictuelle de la sous-espèce theresae est au seuil de l'extinction dans les arganeraies du Souss marocain mis sous serres.
Bien répandu des confins sahariens aux savanes pré-forestières, l'autour sombre était beaucoup plus commun jusqu'à l'aube des années 80' du siècle passé. Il n'y a pas eu d'études particulières pour évaluer l'état des effectifs actuels, ou analyser les causes de sa régression, mais je n'ai observé qu'à de rares occasions ce magnifique rapace à la cire et aux pattes rouge orangé, en quatre ans d'ornithologie deltaïque. A noter: au nord du Sahara, une population relictuelle de la sous-espèce theresae est au seuil de l'extinction dans les arganeraies du Souss marocain mis sous serres.
Ci-dessus: à g., balbu et barge à queue noire - à d., balbu et faucon crécerelle / Photos par Rozenn Le Roux pour Ornithondar
- Balbuzard pêcheur (pandion haliaetus, osprey):
Alors que nous venions de découvrir les restes de Joe (cf. notule: http://ornithondar.blogspot.com/2011/12/13-ornithondar-retrouve-les-restes-de.html), deux balbuzards se suivant de près sont passés à la verticale en vol O>E. Dans la matinée, au moins sept individus, tous des juvéniles et immatures, ont suivi le même itinéraire, venant en solitaires du littoral gandiolais et remontant probablement vers les Trois-Marigots via le 'lac' de Rao et le Canal du Gandiolais (cf. photos ci-après). Dans l'après-midi, si un sujet avait l'air de voler en sens inverse, un autre balbuzard a longuement cerclé dans les ascendants au-dessus de l'ancienne carrière de sable, en compagnie de trois faucons crécerelles (falco tinnunculus ssp. tinnunculus, cf. photo ci-dessus à d.), attiré par notre présence et les piaulements que j'émettais pour l'attirer vers l'appareil photo de Rozenn... Le jeune rapace a ensuite poursuivi sa route vers Gueumbeul. Je pense que tous ces oiseaux immatures sont incapables de pêcher durablement dans le Gandiolais, dans ses lagons, dans le fleuve Sénégal et en mer, repoussés par les nombreux adultes qui hivernent là et gardent jalousement leurs sites de pêche. Si les jeunes tentent dy grapiller quelques poissons matin et soir, et sans doute peuvent y passer la nuit, ils sont contraints de pénétrer à l'intérieur des terres et de se contenter de plans d'eau saisonniers autrement moins riches que ceux du Gandiolais. On l'a déjà vu aux marigots de Todé et de Khant (cf. notules:) et à Rao-peuhl avec Joe, qui se contentait d'un trou d'eau jusqu'à sa mort... Encore aujourd'hui, nous avons observé un balbuzard s'évertuant à pêcher dans les réduits d'eau libre épargnés par les herbes aquatiques, au milieu des boeufs, des caprins et de leur berger, à l'aval du pont de la route nationale. Tant d'efforts - et de risques...- pour glaner un poisson-chat !...
Ci-dessous: 2011 12 13, cinq des sept balbuzards observés dans la matinée à Rao-peuhl / Photos par Rozenn Le Roux pour Ornithondar
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