20, dans le Gandiolais: une petite troupe mixte de Cursorius cursor subadultes et Cursorius temminckii adulte et juvénile


Ci-dessus:
à g., Courvite de Temminck - cursorius temminckii, juvénile de l'année - à d., Courvite isabelle - cursorius cursor cursor, subadulte
Arrière-pays du Gandiolais 2016 06 20 / Courtesy © photos par Daniel Mignot pour Ornithondar

* Arrière-pays du Gandiolais -

APREM', 1/2-

Observation très intéressante par Alix et Daniel Mignot "dans une zone bien dégagée" de l'arrière pays du Gandiolais, en général bien boisé et arbustif et donc peu favorable aux déserticoles: une petite troupe lâche de 7 à 8 Courvites isabelles (cursorius cursor cursor, cream-coloured courser) en compagnie de quelques Courvites de Temminck (cursorius temminckii, Temminck's courser).

Sur les photographies prises in situ, on notera:

  • des Courvites isabelles subadultes (bec et sourcil pas totalement noirs, cf. photo en haut de notule à d.)
  • un Courvite de Temminck adulte ainsi qu'un juvénile de l'année mais émancipé (cf. photo en haut de notule à g.)

Sur une autre photographie de la scène (cf. ci-dessous), on peut voir les sujets des deux espèces se côtoyer avec un certain intérêt, en tout cas de la part des Courvites de Temminck. Ces derniers, d'authentiques afrotropicaux résidentiels, sont incontestablement du terroir et semblent étonnés de rencontrer ces cousins déserticoles. Daniel nous signale qu'un des Courvites de Temminck suivait ostensiblement un duo de Courvites isabelles, comme s'il tentait d'expulser les intrus de son périmètre vital...

Nota: cette nouvelle observation suit celle que nous avions faite le 7 juin dernier à l'extrémité septentrionale des Trois-Marigots*1, dans un environnement plus conventionnel pour l'espèce. Nous avions alors constaté la présence d'un poussin auprès d'un des deux couples rencontrés dans les parages asséchés de la mare Koné, dans une zone où Triplet et Yésou*2 avaient déjà observé une reproduction hivernale (janvier 1994), plus rare que l'habituelle reproduction printanière (à peine) mieux documentée dans notre Sahel (surtout de mars à mai). Il semble que des mouvements vers le sud ont été régulièrement constatés en "saison sèche" (in Morel & Morel, 1990), notamment dans les régions sablonneuses de la Grande côte jusqu'à la péninsule du Cap-Vert voire, accidentellement, jusqu'en Gambie (in Borrow & Demey, 2011). Les Courvites isabelles sont réputés "former parfois d'assez grands groupes" (in Svensson, 1999), en particulier hors de la saison de reproduction. L'errance ne durera pas: avec la remontée saisonnière du Front Inter Tropical (FIT) chargé d'humidité - et on la ressent déjà, cette hygrométrie, du coté de Saint-Louis !-, les Courvites isabelles feront comme les dromadaires qui pâturent en nombre, dans le Gandiolais 'toujours vert': tout ce beau monde se repliera sur son domaine de prédilection, les confins pré-sahariens du Trarza (Mauritanie), où le Courvite isabelle possède son bastion résidentiel le plus méridional à partir duquel il tente de conquérir vers le sud et l'est, depuis les grandes années sèches de la fin du XXe siècle, de nouveaux territoires de reproduction*1...

*1 En rappel sur Ornithondar:
Des Courvites isabelles avec poussin près de la mare Koné, 2016 06 7
*Winter breeding and distraction display of the Cream-coloured courser in North Senegal,
par Patrick Triplet (Syndicat Mixte Baie de Somme, France) & Pierre Yésou (ONCFS, France), in Wader Study Group Bull. janvier 1994


7 à 8 Courvites isabelles dont des subadultes 
- erratisme de fin de saison sèche dans le Gandiolais !

Courvites isabelles - cursorius cursor cursor, probables subadultes (à g.) et Courvite de Temminck - cursorius temminckii, adulte (à d.)
Arrière-pays du Gandiolais 2016 06 20 / Courtesy © photo par Daniel Mignot pour Ornithondar


Premier Coucou didric de la saison !

Premier Coucou didric (chrysococcyx caprius, didric cuckoo) de la saison, observé par Alix et Daniel Mignot, aujourd'hui dans l'arrière-pays du Gandiolais (cf. photo en bas de notule). Pendant quelques années, Ornithondar avait noté les dates d'arrivée et de départ du célèbre annonciateur de la saison humide (et de la saison sèche lors de son repli vers le sud): la majorité des arrivées, accompagnées des célèbres cris de victoire qui ponctuent le vol rapide, haut et droit du cuculidé tropical, avaient été constatées entre le 15 et le 25 mai*1. Le mâle photographié du jour, s'il semble encore porter au cou quelques restes de la couleur d'une immaturité finissante, a donc atteint le bas-delta sénégalais à l'heure... Après nos mentions personnelles d'un Colombar waalia (treron waalia) et de deux Erémomèles à dos vert (eremomela pusilla), le 14 juin dernier*2 dans ce même pays de derrière les dunes du Gandiolais, la saison des oiseaux afrotropicaux de l'hivernage commence bien et fort, cette année ! Puissent ces messagers ailés annoncer une généreuse pluviométrie, sur nos marges de la mousson ouest-africaine... Sur les latitudes soudaniennes de l'hinterland, qu'on se le dise, le vert est bel et bien mis, depuis quelques semaines déjà !

Notre premier Coucou didric, 
la saison humide s'installe - à défaut de la pluie...

En rappel sur Ornithondar:
*1 Coucou ! C'est l'hivernage, le didric est arrivé !, 2011 06 25
*2 De part et d'autre les dunes de Gouye Rene..., 2016 06 14


Coucou didric - chrysococcyx caprius, mâle
Arrière-pays du Gandiolais 2016 06 20 / Courtesy © photo par Daniel Mignot pour Ornithondar

Commentaires

  1. Bonjour,

    magnifique site bravo ! Je le suis depuis bientôt un an et il m'a beaucoup appris sur les oiseasux du Sahel.A ma connaissance personne n'a mieux illustre ni suivi
    les oiseaux de cette région récemment.
    >Du beau travail !

    Christophe Tivollier

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