17, une Pie-grièche grise du groupe 'elegans'

Lanius excubitor elegans dans la plaine alluviale du fleuve Sénégal 
2013 02 17, 13h30 / © Photo par Frédéric Bacuez

* Plaine alluviale du fleuve Sénégal -

APREM', 13h30-
Météo : très chaud en début d'après-midi - 39° à 14h en plein soleil !
  1. Pie-grièche grise (Lanius excubitor du groupe elegans, Saharian Grey Shrike), 1 ind. pourchassé par une Pie-grièche à tête rousse
  2. Pie-grièche à tête rousse (Lanius s. senator, Woodchat Shrike), 1 ind. expulse une Pie-grièche grise de 'son' territoire de chasse
A quelques mètres dans un acacia dégarni, une Pie-grièche grise (Lanius excubitor du groupe elegans) est violemment chahutée par une Pie-grièche à tête rousse (Lanius s. senator) qui la contraint à se faufiler entre les branches épineuses et à se réfugier au coeur de l'arbuste, près du tronc. Lorsque l'agresseur s'éloigne, la Pie-grièche grise se laisse exceptionnellement approcher, sans doute assommée par l'attaque - et la canicule de l'heure ?... Il y a  dans cette situation quelque chose de cocasse quand on connaît le comportement habituellement farouche et dominant des Pies-grièches grises, redoutablement territoriales et prédatrices du haut de la chaîne alimentaire ! Si la plupart des 11 races de Pies-grièches grises (des îles Canaries à la Mongolie, du Languedoc français à la frange soudano-sahélienne de l'Afrique sub-saharienne) ont la réputation d'être très difficiles d'approche et d'observation, cet oiseau-là se laisse aborder sans paniquer : on dit des races déserticoles ou sahéliennes (dont la leucopygos et l'elegans, toutes deux présentes dans la bande sahélo-saharienne - leucopygos généralement à l'orient de Tombouctou, mais, dit-on, également et régulièrement dans les haute et moyenne vallées du fleuve Sénégal - lire ci-après) qu'elles sont les seules à être relativement familières. Tant mieux pour moi.

Nota : à certains détails du plumage et de quelques traits fort discrets (voir en premier le grisé du croupion, blanc chez leucopygos, et le trait sourcilier immaculé plus évident), on peut raisonnablement penser que cette elegans-ci n'est certainement pas une sahélienne leucopygos, erratique d'hiver qui peut arriver du Mali pour vagabonder dans une bonne moitié du Sénégal jusques et y compris la péninsule du cap Vert et la Gambie. Quant à la race elegans, saharienne ou sud marocaine, elle atteint en hiver nos régions beaucoup plus régulièrement : elle est d'ailleurs fréquente à l'est du lac de Guiers, dans le Ferlo et le Kooya. Certains auteurs pensent même qu'elegans pourrait être résidente à l'année (et reproductrice ?) dans notre bas-delta et tout au long de la moyenne vallée du fleuve Sénégal : à voir... En tout cas, pas vraiment aisé, sur le terrain, de différencier les deux races au sud du Sahara !

Voir aussi, en date du 11 mai 2013, sur Moroccanbirds / lanius elegans or dodsoni ?

Ci-dessous : 
dans la plaine alluviale du fleuve Sénégal, Pie-grièche grise (subadulte ?) du groupe elegans 
2013 02 17 13h30 / © Photos par Frédéric Bacuez

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