18, un Pipit des arbres sur le fil
Pipit des arbres et Tourterelle maillée sur le fil 2013 02 18 midi / @ Photo par Frédéric Bacuez |
* Bango. Djeuss d'eau douce -
Météo : vent du nord, retour de la 'fraîcheur saint-louisienne', ciel d'un bleu profond quasi méditerranéen...
MIDI-
- Pygargue vocifère (Haliaeetus vocifer, African Fish Eagle), 1 ind. sur son poteau immergé du Lampsar /
- Tourterelle maillée (Streptopelia senegalensis, Laughing Dove), 1 ind. intrigué par un pipit des arbres sur 'son' fil (cf. photo ci-dessus)/
- Pipit des arbres (Anthus trivialis, Tree Pipit), 1 ind. sur le fil (cf. ci-après) /
- Martin-pêcheur huppé (Alcedo cristata ssp. galerita, Malachite Kingfisher), 1 ind.... chante sur le fil, à son tour (16h30)... Décidément !...
A 12h30, je reconnais immédiatement l'oiseau sur le fil, le très européen Pipit des arbres (Anthus trivialis ssp. trivialis, Tree Pipit)*, qui attire la curiosité d'une Tourterelle maillée (tSreptopelia s. senegalensis), elle bien africaine. Le passereau est pour moi indissociable des alpages de mes montagnes savoyardes (cf. photos ci-après) ; au printemps et jusqu'au début de l'été, lors des parades nuptiales, on l'y voit s'élancer à l'oblique du haut d'un sapin ou d'un alisier, poussant son tzeet aigu et crescendo jusqu'au bout des forces alaires, avant de se laisser retomber en vrille, ailes bloquées, queue relevée et pattes pendantes, un peu comme un parachute, jusqu'à son perchoir de départ. Il y a quelque chose d'insolite que de revoir le pipit sous ces tropiques sahéliennes, quelques mois plus tard, calme et silencieux, dans un contexte environnemental et climatique diamétralement différent du biotope alpestre où j'ai l'habitude de l'observer et dans lequel il nichera dans cinq à six mois.
Ci-dessus :
2013 02 18, Bango, Sénégal : Pipit des arbres sur les fils de la Sénélec...
Ci-dessous :
2012 06 29, Haute-Savoie, France : chants et vols nuptiaux de Pipits des arbres
/ @ Photos par Frédéric Bacuez
Nota 1 : le Pipit des arbres (Anthus trivialis, étymologiquement 'hoche-queue vulgaire') a une distribution eurasienne très large, de la Galice espagnole à la Sibérie orientale. Il passe l'hiver au sud du Sahara, avec une préférence très nette pour la bande sahélo-soudanienne, des confins mauritano-sénégalais à la Somalie, et le long de la faille du Rift jusqu'au nord de l'Afrique du Sud. Si sa population globale n'est pas menacée, en Europe occidentale la destruction du bocage et des landes arborées fait refluer l'espèce vers ses bastions collinaires et montagnards.
Nota 2 : au Sénégal, cinq espèces d'Anthus peuvent être observées. Outre le Pipit des arbres (Anthus trivialis), deux autres pipits du Paléarctique sont des migrateurs qui viennent passer l'hiver sous les tropiques africaines : le Pipit rousseline (Anthus campestris, volontiers dans les landes et dunes littorales) et le Pipit à gorge rousse (Anthus cervinus). Deux espèces afrotropicales peuvent côtoyer nos visiteurs : le Pipit à dos uni (Anthus leucophrys, plutôt en zone de savane), résident à l'année, et le Pipit à long bec (Anthus similis), un erratique africain d'hiver venant du Mali et des confins 'montagnards' guinéens (y compris côté sénégalais), très localement aperçu dans le bas-delta entre novembre et mars. Bon courage pour leur observation et leur identification ! Ces oiseaux-là sont très (trop) souvent ignorés par les birdwatchers tant la différenciation desdites espèces est particulièrement délicate et... irritante.
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