23, les deux jeunes pythons de l'impasse Pelloux

Ci-dessus : 
Massaw et Pùlow et un jeune Python de Séba vivant, 
impasse Gustave Pelloux, Bango / @ Photo Ornithondar, droits réservés

* Bango. Djeuss côté eau douce, impasse Gustave Pelloux -

APREM', 14h20-

Et ça ira jusqu'à la disparition définitive de l'espèce dans le bas-delta ! Encore 2 Pythons de Séba (Python sebae) remontés dans les filets des pêcheurs du Djeuss (pas très) 'doux' (avec dame nature) : deux jeunes Boïdés, un mort, un vivant. Celui qui est mort s'est noyé, l'autre s'est longuement débattu dans les mailles du filet de nylon mais a pu au moins respirer avant que les pêcheurs ne viennent relever les nasses. La peau du survivant en est même boursouflée, là où les mailles ficelaient comme un rôti le pauvre animal qui n'a pas pu faire éclater les chinoiseries blessantes, malgré sa légendaire puissance. Un python enserré jusqu'à l'asphyxie, c'est le monde à l'envers... et dame Nature sens dessus dessous ! Le jeune Massaw a tout de même libéré le python miraculé, après les photos d'usage autour du cou des héroïques adolescents de l'impasse Gustave Pelloux. J'y pense, incrédule : ce dimanche est aussi un jour très spécial ; le village est quasi désert, c'est le grand Magal des Mourides, le pèlerinage annuel des fidèles de la confrérie à Touba, là où palpite l'identité wolof à quelque 240 kilomètres au sud de Ndar. (Saint-Louis pour les has been). On me dit souvent que le fondateur de la confrérie sénégalaise nourrissait aussi de profondes réflexions environnementales - il se colporte tant de paroles saintes... Soit, les jeunes gars qui sont alors restés au village, mourides ou tidjanes, qu'importe, et qui ont libéré le python vivant seront donc récompensés au centuple de leur miséricorde. De là à changer les méthodes de pêche, 'faut pas trop en demander ! Les prophètes y pourvoiront, un jour, inch'Allah. Quand il n'y aura plus de python. Et si, par miracle encore, pauvreté, archaïsme, et toutes les ignorances qui anesthésient ce continent venaient à se liquéfier avec la délaissée Coumba Bang*. Par l'opération du saint-esprit ; évidemment.

* Déesse des eaux deltaïques du Sénégal, génie protecteur du monde aquatique en voie d'oubli monothéiste, l'équivalent local de la célèbre et toujours vivace Mamy Wata des rivages impurs  du Golfe de Guinée.

Ci-dessous à g., le python mort 
- Toutes les autres photos, dans les mains de Massaw et Zayd, 
le python vivant qui sera relâché, dont on peut voir les bourrelets de chair gonflés par la pression des mailles du filet 
/ @ Photos Ornithondar, tous droits réservés

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Galerie photos : le Traquet de Seebohm, du Maroc au Sénégal

Hyaenidae: appel à témoins...

5, un varan des savanes: la gueule-tapée ou plus coriace-tu-meurs !