15, PNLB: records de balbuzards pêcheurs - dont des bagués probables de France, d'Allemagne et, peut-être, d'Ecosse !


Ci-dessus:
à g., balbuzard pêcheur bagué (probablement) de France - à d., balbuzard pêcheur bagué (probablement) d'Allemagne
2016 01 15 matin / © Photos par Frédéric Bacuez

* Parc national de la Langue de Barbarie (PNLB) -


Comme tous les 15 du mois, c'est aujourd'hui le dénombrement des oiseaux du parc national de la Langue de Barbarie (PNLB), mené par les agents de l'Etat et les écogardes du Gandiolais. C'est aussi la Journée mondiale de comptage des oiseaux d'eau. Bakary Sonko, retraité des parcs nationaux du Sénégal (cf. photo ci-contre) et moi-même, pour Ornithondarrecherchons prioritairement les balbuzards pêcheurs (pandion haliaetus). Les 18,200 kms classés du tombolo sont connus pour accueillir un grand nombre des rapaces piscivores: en limite nord de la Langue, la brèche de 2003 se déplace rapidement vers le sud et a déjà avalé 200 mètres du parc national; la béance dévastatrice, large de 5,400 kms, se trouve désormais en face du phare de Pilot ! Aux marges sud, les dépôts de sable avaient refermé l'ancienne embouchure du fleuve Sénégal dès le mois d'août 2004. D'un bout à l'autre du sanctuaire, nous avons enregistré environ 180 balbuzards pêcheurs, avec quelques regroupements de 10 à 20 oiseaux sur la plage océane.

Ci-dessus: avec Bakary Sonko, au sud de la 'brèche 2003' 
Parc national de la Langue de Barbarie (PNLB)
2016 01 15, 7h48 / © Photo par Frédéric Bacuez

Quelque 180 balbuzards pêcheurs sur 18 kilomètres de la Langue de Barbarie !

15 janvier 2016-
Au vu des tout derniers recensements menés dans le sanctuaire depuis décembre, la Langue de Barbarie est confirmée dans son statut de hotspot mondial pour le balbuzard pêcheur (pandion haliaetus, osprey) ! Le Sénégal est à l'évidence le pays qui accueille le plus grand nombre d'hivernants du célèbre rapace piscivore venu d'Europe. Dans le pays, plusieurs autres sites sont réputés héberger de forts contingents de balbuzards, avec des densités locales parfois hallucinantes: 

  • dans le prolongement méridional du parc national de la Langue de Barbarie (PNLB), les 250 kilomètres littoraux de la Grande Côte, sa plage infinie et son cordon dunaire planté de filaos, accueillent des effectifs absolument considérables: au sud de Lompoul vers Tiougoune, par exemple, nos amis du Rutland Osprey Project avaient dénombré en janvier 2014 une centaine de balbuzards sur seulement quelques kilomètres de plage, dont leur oiseau fétiche suivi par satellite 30(05) ! On estime qu'en pleine saison (décembre-février), il y a au minimum un balbuzard tous les cent mètres de la Grande Côte, entre Potou et Malika; soit quelque 3 000 sujets jusqu'aux portes de Dakar ! Sans compter que la capitale sénégalaise est incontestablement la seule grande ville au monde à héberger, ainsi, des dizaines et des dizaines de balbuzards pêcheurs que l'on ne manquera pas de voir voler, indifférents à l'agitation des Hommes, au-dessus de l'autoroute urbaine, des corniches, et tout au long des rochers qui ceinturent la péninsule du Cap-Vert. La nuit, nombre d'entre eux reposent sur les îles et îlots à quelques encablures de la ville (île des Madeleines, N'Gor, Yoff).
  • la Petite Côte, et au-delà la Gambie ne sont pas en reste: au Sénégal, la lagune de la Somone est probablement l'endroit au monde où l'on peut le plus facilement observer et photographier la pêche spectaculaire des balbuzards, au plus près. A la fin de l'hiver, avant la remontée prénuptiale vers l'Europe, les concentrations de balbuzards sur les cordons et bancs de sable du Sine Saloum, à cette époque plus tolérants les uns envers les autres, sont un rendez-vous incontournable pour les inconditionnels de l'élégant rapace - je pense ici à mes amis britanniques... 

Carte du PNLB
Au nord, la brèche atteint désormais les limites du sanctuaire
Au sud, l'ancienne embouchure est totalement refermée
/ Courtesy RAMPAO


Dénombrement des balbuzards pêcheurs (pandion haliaetus)
dans le parc national de la Langue de Barbarie (PNLB), 
décembre 2015-janvier 2016

Le 7 décembre 2015,
159 balbuzards pêcheurs
[Rafa Benjumea, Ecotono Birding & Jean-Jacques Guitard, Escursia]

Le 15 décembre 2015,
188 balbuzards pêcheurs
[agents et écogardes du PNLB]

Le 24 décembre 2015,
213 balbuzards pêcheurs
[Moussa Niang, responsable suivi écologique PNLB & écogardes]

Le 15 janvier 2016,
177 à 181 balbuzards pêcheurs
[Bakary Sonko, PN du Sénégal & Frédéric Bacuez, Ornithondar, avec des écogardes]


Au moins 18 balbuzards pêcheurs - pandion haliaetus, sur ce bout de plage du parc national de la Langue de Barbarie (PNLB)...
2016 01 15, 9h25 / © Photo par Frédéric Bacuez 

Balbuzards pêcheurs - pandion haliaetus, au sud de la Langue de Barbarie (PNLB)
2016 01 15, 11h37 / © Photo par Frédéric Bacuez

Balbuzard pêcheur - pandion haliaetus, parc national de la Langue de Barbarie (PNLB)
2016 01 15, 9h07 / © Photo par Frédéric Bacuez



Ci-dessus:
balbuzards pêcheurs - pandion haliaetus, (a priori) non bagués

Bagués ou pas
nos balbuzards européens passent aussi l'hiver sur la Langue de Barbarie sénégalaise
2016 01 15 matin / © Photos par Frédéric Bacuez
- Cliquer sur les photos pour agrandir -

Ci-dessous:
balbuzards pêcheurs - pandion haliaetus, bagués
dont poursuite d'immature par un goéland brun subadulte




Des bagues Darvic alpha-numériques: France, Allemagne, Écosse... Peut-être...

Des quelque 180 balbuzards pêcheurs dénombrés ce matin, j'ai pu photographier une quinzaine de sujets. Dans des conditions peu favorables: le but du jour était de compter, comme chaque 15 du mois, les principaux (et gros) oiseaux du parc national de la Langue de Barbarie, pas spécifiquement les balbuzards pêcheurs bagués ! Notre chef de mission autoproclamé était pressé, il avait rendez-vous... Les mouvements de la pirogue, la difficulté d'approcher par la plage les 'paquets' de balbus au repos mais toujours prompts à l'envol, bref... Sur la quinzaine de ces oiseaux photographiés, une huitaine étaient bagués, aucun ne portait a priori de matériel de géolocalisation satellitaire. Aucun de ces balbuzards pêcheurs bagués n'a pu être photographié dans les conditions idoines. Au vu des nombreuses bagues métalliques à verrou, la grande majorité des oiseaux provient d'Allemagne (cf. photos ci-dessus). Mais aucune bague Darvic n'est intégralement lisible au point de certifier l'identité et la provenance de ces sujets. Cependant, il ressort de certaines images que nous avons au moins:

  1. Un balbuzard pêcheur a priori d'origine française*1, probablement issu de la Forêt d'Orléans et bagué par Rolf Wahl (bague Darvic alpha-numérique orange encodée à deux chiffres/lettres au tarse droit, cf. photo en haut de notule à g.)
  2. Un balbuzard pêcheur a priori d'origine allemande*2 (bague Darvic alpha-numérique noire encodée à deux lettres et un chiffre, 3/WX ou 8/WX, au tarse gauche, cf. photo en haut de notule à d.)
  3. Un balbuzard pêcheur peut-être d'origine écossaise (bague Darvic alpha-numérique bleue encodée à deux chiffres, quelque chose qui tournerait autour de 30 ?, au tarse gauche)

*1 Sur les balbuzards de France continentale: 
Les balbuzards de la Forêt d'Orléans, par Rolf Wahl
Situation en France et observation en Forêt d'Orléans, par Marie-Claire Imbert, in Ornithomedia 2015 06 4
*2 Lire aussi, dernièrement:

Remerciements:
Notre gratitude au Dr. Daniel Schmidt (NABU, Allemagne) et à Joanna Dailey (Kielder Ospreys, Angleterre) pour leur aimable attention oculaire...
Une pensée toute particulière pour Bakary Sonko (ex des Parcs nationaux du Sénégal) pour sa participation enthousiaste, et pointilleuse, au comptage des Balbuzards.

Ci-dessous, de g. à d.:
Trois balbuzards pêcheurs bagués, trois 'nationalités' !
de France - d'Ecosse - d'Allemagne
2016 01 15 matin / © Photos (détail) par Frédéric Bacuez
- Cliquer sur les photos pour agrandir -

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