23, une rareté orientale: un busard pâle, près du Khant

Le rare busard pâle est en chasse au bord de la piste de Mengueye 
Aire du patrimoine communautaire des Trois-Marigots, près du marigot de Khant,
2012 12 23 aprem' / © Photo par Frédéric Bacuez

* Aire du patrimoine communautaire des Trois-Marigots. Piste de Mengueye -


Abstract: no Leri in the Marigot de Khant, today, just two (others) ospreys; however in the evening, at the end of the journey, a juvenile and maybe female pallid harrier flying near the track where we were waiting for our car ! Great... and happy ending day !

A 16h15 tandis que que la chaleur décline, et qu'avachis sous les acacias nous attendons notre véhicule au bord de la piste, un busard surgit de derrière le rideau d'arbres et longe de son vol de chasse léger et virevoltant le voisinage immédiat de la voie. Je me redresse prestement et fait quelques photos, ragaillardi par cette vision après une journée par ailleurs décevante (cf. notule). Je pense aussitôt à un busard pâle (circus macrourus, pallid harrier), le plus rarement observé des trois busards hivernants de la région. Après avoir reçu mes instantanés, Paul Robinson, du BirdLife International/Dakar me confirme qu'il s'agit bel et bien d'un busard pâle juvénile - "voir le collier complet et le corps ocre lumineux sans stries" dixit... Pour ma part, j'avais même pensé que ce busard-là était une femelle ! En rappel, c'est dans cette même zone que l'an passé, à deux ou trois kilomètres au sud de la piste, nous avions observé une autre rareté, un jeune aigle de Bonelli (aquila fasciata): décidément, on ne dira jamais assez tout le bien qu'Ornithondar pense des Trois-Marigots...

" Prestigieuse rareté originaire des steppes orientales, 
le gracieux busard pâle est un des rapaces les plus convoités des ornithologues. 
La ressemblance des oiseaux en plumage de type femelle avec le busard cendré 
représente également un intéressant défi d'identification.
Un busard pâle juvénile chasse les rongeurs près de la piste de Mengueye  
2012 12 23, 16h15 / © Photo par Frédéric Bacuez

Nota: des trois espèces de busards observables au Sénégal*, le busard pâle est de loin le plus rare. D'autant plus que le rapace nous arrive d'Europe orientale et d'Eurasie, où il niche de l'Ukraine à la Mongolie. Si la majorité des busards pâles passent l'hiver dans le sous-continent indien (au sud jusqu'au Sri Lanka et même les Maldives !) ainsi qu'en Afrique orientale - à l'ouest jusqu'au lac Tchad, les rapaces les plus occidentaux effectuent une migration transversale, certains s'arrêtant parfois dans les Balkans ou en Turquie, plus souvent en Tunisie, le restant des migrateurs atteignant les rivages sahéliens, du delta sénégalo-mauritanien aux confins orientaux du Niger. La population totale du busard pâle est estimée à 12 000 couples mais décline fortement sur son aire de répartition occidentale - jusqu'à -30% entre 1970 et 1990 dans le sud de la Russie, isolée en Roumanie, ayant même disparu de Moldavie et du Bélarus. Le busard pâle est dès lors inscrit à la liste rouge de l'UICN des espèces en voie de disparition dans la catégorie NT, 'near threatened/bientôt menacée'.
* Sur les sites d'hivernage du Sénégal et de Mauritanie: Busard des roseaux (circus aeruginosus), commun / Busard cendré (circus pygargus), assez commun / Busard pâle (circus macrourus), rare

Voir: BirdLife International, busard pâle et Ornithomedia, identifier le busard pâle
Lire aussi sur Ornithomedia.com/migration printanière du busard pâle

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