18, tristesse: un bihoreau noyé au bout du fil


* Bango. Marigot de Lampsar, coté saumâtre -

Aparté: le vieux chef du village est décédé, cette nuit.

MATIN, 9h-

Sur la berge, nous sortons de l'eau du marigot un adulte de bihoreau gris, mort les yeux ouverts. Probablement noyé après s'être débattu au milieu du plan d'eau, par une nuit de belle lune. Dans le bec jusqu'au moins la gorge, le long et gros fil de nylon hameçonné des garçons qui ont parsemé le marigot de leurs pièges, hier en fin d'après-midi... avant de rentrer à la maison. Voilà le résultat. C'est peut-être le bihoreau qui avait ses habitudes noctambules devant la maison, entre la grille du voisin et la pirogue amarrée. C'est fini. Gratuitement, même pas pour manger. Juste pour le plaisir de la stupide oisiveté des petits d'hommes. Je me demande bien, dans ce pays obsédé jusqu'au ridicule par les saints, prophètes et autres marabouts, les leurs, par les transes mystiques à longueur de jour et de nuit, par les psalmodies démonstratives de feuillets pondus on ne sait par qui et où, si ces gens-là ont réellement lu le Coran, le vrai, et ce que leurs imams (leur) racontent à longueur de leurs interminables prêches. Assurément pas le respect de la vie. Il en va de religion comme de l'humour, je suis certain qu'il ne faudrait pas en parler à et avec n'importe qui, en tout cas certainement pas aux illettrés !

En haut et ci-dessous: 2011 03 18 9h15, bihoreau gris adulte mort hameçonné et noyé, la nuit passée dans le marigot de Lampsar...
/ Photos par Frédéric Bacuez

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