11, un énooooorme varan qui s'affole !


* Plaines alluviales. Au milieu du grand marais entre Mboubeune et Taba Tache -


MATIN, 10h15-
Un énorme varan du Nil d'~2,50 m est surpris dans sa léthargie diurne, au coeur du vaste marais qui s'étale au nord des casiers rizicoles, entre la ripisylve à gonakiers et la route de Diama. Le reptile se réchauffait au faible soleil, sur un bout de terre asséchée, au milieu des herbiers encore inondés. Tétanisé par mon improbable surgissement, le varan a d'abord joué du camouflage et de l'immobilité (cf. photo ci-dessous à d.) avant de s'élancer lourdement dans un sens puis dans l'autre, totalement paniqué. Dérapant sur la vase asséchée superficiellement, il réussit à 'galoper' vers la profondeur des roselières protectrices (cf. photo ci-dessus). Ouf !

Ci-dessous: à g., en lisière des typhaies du Lampsar, sur la piste-digue de Mboubeune - à d., dans les marais, avant la fuite éperdue (cf. ci-dessus)...
/ 2010 12 11, photos par Frédéric Bacuez


Nota: le varan du Nil (varanus niloticus, Nile monitor) est bien représenté dans le bas-delta du fleuve Sénégal, à tout le moins dans les parages du Lampsar où sa totémisation par les grandes familles de pêcheurs l'ont probablement sauvé de l'orgie carnassière des Hommes, partout ailleurs en Afrique subsasaharienne où il n'est pas sacré: c'est que la 'viande' du reptile est réputée pour sa délicatesse, je peux en témoigner, mea culpa... Deux dangers guettent tout de même notre 'iguane' africain, sur les confins sénégalais: les immigrés guinéens, nombreux dans le pays, en raffolent. Quant aux pêcheurs, leurs filets tendus sans échappatoire en travers les eaux des rivières ou abandonnés n'importe où dans la brousse piègent tout ce qui vit et bouge, y compris les varans. Il m'arrive régulièrement de découvrir de pauvres bêtes totalement ficelées dans les mailles de nylon, probablement mortes après de longues heures de lutte et d'agonie, gonflées et putrescentes.
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