17, une effraie des clochers pour l'Aïd !

2010 11 17 9h30 du matin: cherchez l'effraie... surveillant son territoire de chasse en lisière des grandes typhaies / Photo par Frédéric Bacuez

* Plaine alluviale, à l'est de la ripisylve: lisières du grand marais de Taba Tache -

MATIN, 9h30-
J'étais occupé à retrouver le torcol fourmilier (jynx torquilla) dérangé dans sa quête de fourmis (Lire ICI sur Ornithondar); à trouver aussi le tchagra à tête noire (tchagra senegalusLire ICI sur Ornithondar) qui emplissait l'air cristallin de son puissant chant mélancolique - pour moi, l'un des plus doucereux qui soit ! J'avais donc pris du recul dans l'eau du marais pour inspecter cette petite galerie d'acacias riveraine sans avoir remarqué que j'étais observé avec grande curiosité, depuis un bon moment ! Une (chouette) effraie (des clochers, tyto alba ssp. affinis, african barn owl), exposée au soleil au beau milieu de la matinée, tranquille, dodelinait de la tête et s'épouillait de temps à autre le plumage sans rien perdre de mes contorsions dans la vase du marécage - ce qui visiblement l'intriguait beaucoup...

Ci-contre: 2010 11 17 matin, effraie des clochers de la sous-espèce subsaharienne affinis / Photo par Frédéric Bacuez


Nota: la chouette effraie (des clochers) est le rapace nocturne*1 le plus commun aux alentours du fleuve Sénégal et dans le delta. Sa densité est même, sur certaines zones, assez élevée: l'observateur attentif ne devrait pas la manquer, et à tous les coups l'entendre chuinter, la nuit. Peu farouche, curieuse, pas discrète pour un sou, l'effraie fréquente tous les milieux du nord sénégalais, dans les villes et villages où abondent les petits rongeurs - et même dans les campements saisonniers de pêcheurs ou les casemates des casiers rizicoles; l'effraie est souvent entendue, la nuit, et visible, le jour, dans les plaines inondables du fleuve Sénégal, à la condition qu'il y ait à portée d'ailes des bosquets ou rangées d'arbres pour y reposer*2. Elle fréquente régulièrement les touffes de palétuviers du Lampsar, où je l'entends longuement siffler avant ses rondes chasseresses de la nuit; je l'ai même aperçue installée à la proue d'une pirogue amarrée à Bango, une nuit de pleine lune ! Elle ne sort pas très tôt (en général après 22h) mais peut poursuivre ses pérégrinations jusqu'au lever du soleil. Le 19 novembre au matin, juchée dans le flamboyant de mon jardin, elle a réveillé la maisonnée à 6h10, cinq minutes avant l'appel du muezzin !

*1 Les autres rapaces nocturnes du delta (Walo et Diéri): 
  • Hibou des marais (hibou brachyote, asio flammeus), hivernant rare / 
  • Petit-duc scops d'Europe (otus scops), hivernant assez commun à assez rare / 
  • Petit-duc à face blanche (ptilopsis leucotis)*3, résident afrotropical, localement répandu mais moins fréquent au nord que dans la partie sud du pays / 
  • Grand-duc de Verreaux (bubo lacteus), résident afrotropical, localement assez commun à commun (Ndiaël et Trois-Marigots) - les deux dernières espèces ne fréquentant pas normalement le Walo, c'est à dire les basses terres deltaïques
*2 Lire sur Ornithondar2010/02/27, une effraie pas effrayée
*3 Lire aussi sur Ornithondar: 2009/04/25, parenthèse dakaroise: petit-duc à face blanche

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